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    Le langage est un lieu de lutte. La performativité du langage ordinaire dans la construction du genre et les luttes féministes

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    Je pars du constat qu’il existe des luttes féministes dans et sur la langue : des combats pour la prise de parole, des débats sur le sens et l’usage des mots, des usages contestataires du langage. Ces pratiques manifestent une confiance dans le pouvoir du langage, qui est pensé comme un des outils de l’oppression et de la résistance. Mais le langage est-il un lieu de lutte ? Que peut-on réellement dans et avec le langage ? Est-ce qu’accorder une telle attention au langage ne fait pas perdre a..

    Introduction #6

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    Ce sixième numéro de GLAD! est un numéro varia qui présente une grande cohérence thématique : dans la rubrique « Recherches », les articles explorent des formes de résistance artistique et culturelle féministe et/ou queer, dans différents contextes (Amérique du Nord, Amérique Latine, Europe, Afrique) et par le biais de divers moyens d’expression (cinéma, littérature, arts plastiques). La rubrique « Créations », qui propose trois œuvres littéraires originales jouant de façon féministe et subversive avec et sur la langue, fait écho de très belle façon à ces articles scientifiques. La rubrique « Actualités » s’enrichit de plusieurs recensions et résumés de thèse qui attestent de la variété et du dynamisme des études francophones en genre et langage, et la rubrique « Chronique » met en évidence la dimension politique de ces études en discutant la question du changement de prénom.This sixth issue of GLAD! is a varia issue with a strong topical coherence: in the "Research" section, the articles explore forms of feminist and queer artistic and cultural resistance in different contexts (North America, Latin America, Europe, Africa) involving various means of expression (cinema, literature, visual arts). The "Creations" section, which provides two original literary works, playing in a feminist and subversive way with and about the language, echoes these scientific articles in a beautiful way. The "News" section is enriched with several reviews and thesis summaries that illustrate the variety and dynamism of French gender and language studies, and the "Chronicle" section highlights the political dimension of these studies by discussing the issue of the practice of changing first names

    Introduction #2

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    Le deuxième numéro varia de la revue GLAD! poursuit le projet d’ouverture interdisciplinaire à différentes approches des questions sur le genre, le langage et les sexualités. La rubrique « Recherches » réunit quatre articles originaux portant sur des corpus constitués en France, au Royaume-Uni et en Suisse romande. Elle accorde également une place à part à la présentation de thèses récemment soutenues, de manière à contribuer à la visibilité de ce domaine de recherche en pleine effervescence...

    GLAD! revue féministe et indisciplinée

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    GLAD! Revue sur le langage, le genre, les sexualités est une nouvelle revue consacrée aux travaux scientifiques, artistiques et politiques articulant recherches sur le genre et les sexualités et recherches sur le langage d’un point de vue critique. Elle se veut un espace de discussion et de rencontre entre des travaux, des angles d’attaque et des pratiques multiples. C’est aussi un espace de traduction, d’exploration de la langue et de réflexion critique sur les critères de légitimité linguis..

    « C’est en slogant qu’on devient féministe » Hétérogénéité du genre et performativité insurrectionnelle

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    Soutenir que « c'est en slogant qu'on devient féministe » implique de comprendre en quoi sloguer peut être considéré comme une action politique (et non un discours qui se contenterait d'accompagner une action), et en quoi des slogans peuvent d'abord viser leurs propres locuteurices. L'enjeu de cet article, c'est d'articuler ces deux questions l'une à l'autre, en montrant que les slogans peuvent constituer des actes de langage dotés d'une performativité insurrectionnelle, dans la mesure où ils inscrivent leurs locuteurices dans un devenir politique et féministe, et où ils articulent l'hétérogénéité du genre et du discours depuis une position de lutte.“In sloging you're becoming a feminist” : this slogan involves to understand why “sloging” is a very political action (and not only a speech explaining the action), and why slogans may be addressed to their own speakers (and not only the audience). This article aims to connect these two questions, arguing that slogans are speech acts and that they have an insurrectional performativity, because they may lead their own speakers in a process of “becoming-feminist”, in which they express the heterogeneity of both speech and gender from a struggle position

    « C’est en slogant qu’on devient féministe » Hétérogénéité du genre et performativité insurrectionnelle

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    International audienc

    Le langage est un lieu de lutte : la performativité du langage ordinaire dans la construction du genre et les luttes féministes

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    How is gender constructed and deconstructed in ordinary practices of language? First of all, I demonstrate that ordinary language philosophy – and more specifically the austinian theory of speech acts – can lay the ground for a constructivist approach and help to understand the role of language in the social construction of gender. I show that gender is naturalized both by our representation of language itself – as a mere reflect of reality and as an unequally shared “capacity” – and by ordinary and scientific practices of language. Understanding this idea involves going beyond the dichotomy of ideological and material, in order to analyze construction and representation of gender together in both discursive and non-discursive practices. Butler’s theory of gender performativity makes it possible to understand both construction and deconstruction, or the contingency of gender. But does not highlighting the strength of this construction lead to deny our power and agency? To answer this question, I study feminist discursive practices. I highlight transformative power of subversions and insurrectional speech acts. I analyze discursive practices of denaturalization that challenge both social and discursive orders, and practices that use language performativity to change the social conditions that give power to speech acts. These practices deconstruct gender and produce political and collective subjects: a radical constructivist approach to gender thus opens rich perspectives for feminism and collective activism.Comment penser la construction et la déconstruction du genre dans le langage ? Je montre que la philosophie du langage ordinaire — et notamment la théorie austinienne des actes de parole — peut soutenir une approche constructiviste et éclairer le rôle du langage dans la construction sociale du genre. La naturalisation du genre repose à la fois sur une représentation du langage — comme simple reflet du réel et comme « capacité » inégalement partagée — et sur des pratiques linguistiques ordinaires et scientifiques. Penser cela implique de dépasser la stricte dichotomie de l’idéologique et du matériel, pour analyser ensemble la construction et la représentation du genre dans des pratiques discursives et non-discursives. La théorie butlerienne de la « performativité du genre » permet de penser à la fois la construction du genre et sa contingence, sa possible déconstruction. Mais quel est notre pouvoir transformateur ? Si montrer qu’un phénomène n’est pas naturel ne suffit pas à le détruire, analyser sa force ne nous réduit-il pas à l’impuissance ? Pour répondre à ces questions, j’étudie des pratiques discursives de lutte. Je montre le pouvoir transformateur de pratiques de subversions et d’actes de parole insurrectionnels, qui font usage de la performativité du langage pour transformer les conditions sociales encadrant l’efficacité des discours. Je montre que ces pratiques déconstruisent le genre et produisent des collectifs de lutte, pour insister sur ce qu’une approche radicalement constructiviste du genre ouvre comme possibles pour le féminisme et l’action collective

    Performativité du langage et empowerment féministe

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    International audienceCet article explore une des pistes permettant de comprendre ce que peut être une puissance féministe d’agir dans et sur le langage, et quelles peuvent être ses conséquences sur les rapports sociaux de sexe. L’idée principale qui y est développée est la suivante : le langage est une de nos prises majeures sur les rapports sociaux, pour les analyser et les déstabiliser. D’abord, parce que contrer la représentation du langage comme simple reflet ou représentation du réel (du monde ou de la pensée) est un outil indispensable pour contrer l’illusion de la naturalité des rapports sociaux et du binarisme de genre. Ensuite, parce qu’il existe une véritable co-constitution du langage comme acte et des conditions sociales qui permettent aux énoncés de réussir comme actes de parole.

    Language is a place of struggle : performativity of ordinary language in the construction of gender and feminist struggles

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    Comment penser la construction et la déconstruction du genre dans le langage ? Je montre que la philosophie du langage ordinaire — et notamment la théorie austinienne des actes de parole — peut soutenir une approche constructiviste et éclairer le rôle du langage dans la construction sociale du genre. La naturalisation du genre repose à la fois sur une représentation du langage — comme simple reflet du réel et comme « capacité » inégalement partagée — et sur des pratiques linguistiques ordinaires et scientifiques. Penser cela implique de dépasser la stricte dichotomie de l’idéologique et du matériel, pour analyser ensemble la construction et la représentation du genre dans des pratiques discursives et non-discursives. La théorie butlerienne de la « performativité du genre » permet de penser à la fois la construction du genre et sa contingence, sa possible déconstruction. Mais quel est notre pouvoir transformateur ? Si montrer qu’un phénomène n’est pas naturel ne suffit pas à le détruire, analyser sa force ne nous réduit-il pas à l’impuissance ? Pour répondre à ces questions, j’étudie des pratiques discursives de lutte. Je montre le pouvoir transformateur de pratiques de subversions et d’actes de parole insurrectionnels, qui font usage de la performativité du langage pour transformer les conditions sociales encadrant l’efficacité des discours. Je montre que ces pratiques déconstruisent le genre et produisent des collectifs de lutte, pour insister sur ce qu’une approche radicalement constructiviste du genre ouvre comme possibles pour le féminisme et l’action collective.How is gender constructed and deconstructed in ordinary practices of language? First of all, I demonstrate that ordinary language philosophy – and more specifically the austinian theory of speech acts – can lay the ground for a constructivist approach and help to understand the role of language in the social construction of gender. I show that gender is naturalized both by our representation of language itself – as a mere reflect of reality and as an unequally shared “capacity” – and by ordinary and scientific practices of language. Understanding this idea involves going beyond the dichotomy of ideological and material, in order to analyze construction and representation of gender together in both discursive and non-discursive practices. Butler’s theory of gender performativity makes it possible to understand both construction and deconstruction, or the contingency of gender. But does not highlighting the strength of this construction lead to deny our power and agency? To answer this question, I study feminist discursive practices. I highlight transformative power of subversions and insurrectional speech acts. I analyze discursive practices of denaturalization that challenge both social and discursive orders, and practices that use language performativity to change the social conditions that give power to speech acts. These practices deconstruct gender and produce political and collective subjects: a radical constructivist approach to gender thus opens rich perspectives for feminism and collective activism
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