8 research outputs found

    David Graeber, Les Pirates des LumiĂšres ou la vĂ©ritable histoire de Libertalia, trad. de l’anglais par Philippe Mortimer

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    En 1724, un certain capitaine Charles Johnson publie Ă  Londres A General History of the Robberies and Murders of the Most Notorious Pyrates and also their Policies, Discipline and Government. Chacun des dix-sept chapitres qui composent le volume raconte l’histoire d’un capitaine et de son Ă©quipage, parmi lesquels Rackham le Rouge et les femmes pirates, Mary Reed et Ann Bony, Edward Teach, plus connu sous le nom de Barbe noire, ou encore Henry Avery, devenu roi Ă  Madagascar. Quatre ans plus ta..

    Donna Haraway, Quand les espĂšces se rencontrent

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    Sorti en 2008, cinq ans aprĂšs son Companion Species Manifesto, le livre de Donna Haraway When Species Meet s’inscrivait dans la continuitĂ© et l’approfondissement du projet de s’affranchir du Grand Partage entre nature et culture en interrogeant les relations entre les humains, les autres animaux et toutes « altĂ©ritĂ©s significatives » (significant otherness). Alors que le Manifeste a mis sept ans pour ĂȘtre traduit en français, il a donc fallu patienter treize ans avant de pouvoir lire la prĂ©se..

    The gold and the silver : dynastic identifications and hierarchical relationships in the Sakalava kingdoms of Madagascar

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    L’histoire est souvent racontĂ©e par les vainqueurs. MĂȘme lorsqu’il s’agit de l’histoire des vaincus, ce sont ou bien les vainqueurs qui la rapportent, ou bien les vaincus survivants assis sur le trĂŽne des vainqueurs qui la relatent. Tel est le cas de l’histoire des Zafinifotsy, des « descendants de l’argent », auxquels cette Ă©tude est consacrĂ©e. IdentifiĂ©s par une tradition historiographique comme Ă©tant une branche dynastique mineure sakalava, vaincue par les « descendants de l’or », ces descendants de l’argent auraient fondĂ© un nouveau royaume dans le nord de Madagascar au milieu du XVIIIe siĂšcle : le royaume antankaraña. Cependant, une partie de ces descendants de l’argent se serait suicidĂ©e par noyade dans les eaux d’une baie au nord-ouest de l’üle. Dans cette rĂ©gion, gouvernĂ©e actuellement par une royautĂ© des descendants de l’or (Zafinimena), un culte de possession est dĂ©diĂ© aux esprits de ces nobles de l’argent noyĂ©s, anciens rivaux des souverains de l’or. Face Ă  la crise politique et Ă©conomique que rencontre Madagascar depuis plusieurs annĂ©es, c’est au travers de ces catĂ©gories dynastiques de l’or et de l’argent que des groupes claniques ainsi que des acteurs politiques nĂ©gocient leur lĂ©gitimitĂ© et leur position actuelle dans le contexte postcolonial de l’État rĂ©publicain malgache. En s’occupant des rituels royaux, les descendants d’esclaves et les serviteurs des royautĂ©s sakalava, revendiquent une conception de loyautĂ© et du travail diffĂ©rente de celle imposĂ©e d’abord par la colonisation, ensuite par l’État postcolonial. Les reprĂ©sentants du gouvernement national en revanche puisent dans leurs origines nobles, et plus gĂ©nĂ©ralement dans l’histoire des rois, pour lĂ©gitimer leur pouvoir controversĂ© au sein de la population. C’est cette idĂ©ologie du pouvoir royal et de la hiĂ©rarchie sociale mobilisĂ©e par ces acteurs que cette thĂšse interroge.À partir de l’étude des traditions orales et des activitĂ©s rituelles dans les diffĂ©rents villages oĂč ce culte est pratiquĂ©, j’ai analysĂ© les relations historiques et rituelles entre les groupes dynastiques ou claniques auxquels ses participants se rattachent. En effectuant un parcours Ă  travers ces diffĂ©rents sites et, plus largement, Ă  travers les principales capitales historiques des royautĂ©s sakalava, j’ai ainsi rĂ©alisĂ© une histoire rĂ©gressive de ces dynasties royales. Sur la base des contradictions ayant Ă©mergĂ© des traditions orales et des interactions rituelles, cette histoire rĂ©gressive, inspirĂ©e par les travaux de Marc Bloch et de Nathan Wachtel, a permis de rĂ©vĂ©ler que ces dynasties royales sont Ă  l’origine des catĂ©gories fonctionnelles et relatives permettant d’organiser la succession royale. Selon cette organisation, aux descendants de l’or revient le pouvoir de rĂ©gner, aux descendants de l’argent, celui de lĂ©gitimer rituellement le pouvoir des premiers. Cette hiĂ©rarchie ambivalente entre ces deux catĂ©gories de nobles est d’ailleurs façonnĂ©e sur les relations Ă  plaisanterie qui lient les rois Ă©trangers de l’or aux maĂźtres de la terre. C’est dans des conjonctures historiques particuliĂšres que ces catĂ©gories structurelles et contextuelles se sont cristallisĂ©es en appellations dynastiques. Ce processus de dynastisation a Ă©tĂ© initiĂ© notamment par les descendants de l’argent ayant fondĂ© le royaume antankaraña, c’est-Ă -dire les anciens vaincus assis sur le trĂŽne des vainqueurs. Cet exemple ethnographique reprĂ©sente donc un cas concret de la « structure de la conjoncture » thĂ©orisĂ©e par Marshall Sahlins. En conclusion, cette Ă©tude montre sous un jour nouveau les mĂ©canismes de fondation et d’organisation du pouvoir royal sakalava, ainsi que le caractĂšre fonctionnel et structurel de ces catĂ©gories « de l’or » et « de l’argent », rĂ©ifiĂ©es en groupes dynastiques rĂ©els dans des conjonctures historiques particuliĂšres. Plus gĂ©nĂ©ralement, cette thĂšse permet d’apprĂ©hender la nature relationnelle et contextuelle de la hiĂ©rarchie et des identitĂ©s individuelles et collectives Ă  Madagascar.History is often told by the victors. Even the history of the defeated is recounted either by the victors or by those survivors amongst the defeated who find themselves seated on the victor’s throne. Such is the case with the history of the Zafinifotsy, or "descendants of silver", to whom this study is dedicated. Identified, by a historiographical tradition, as belonging to a minor branch of Sakalava royalty, defeated by the "descendants of gold", these descendants of silver founded a new kingdom to the north of Madagascar in the middle of the 18th century: the Antankaraña kingdom. However, a number of these descendants of silver committed suicide by drowning themselves in a bay on the northwestern coast of the island. In this region, currently ruled by a monarchy of the descendants of gold (Zafinimena), a cult of possession is practiced to honour the spirits of these drowned nobles of the silver, former rivals of the rulers of gold. Faced with the political and economic crisis that Madagascar has undergone for the last several years, clan groups and political actors negotiate their legitimacy and current position in the post-colonial context of the Malagasy republican state through these dynastic categories of gold and silver. In carrying out royal rituals, the descendants of slaves and the servants of Sakalava royalty claim a conception of loyalty and work that differs from that imposed first by colonisation and then by the postcolonial state. National government representatives, on the other hand, draw on their aristocratic origins, and more generally on the history of kings, to legitimise their controversial power amongst the population. It is the ideology of royal power and social hierarchy mobilised by these actors that this thesis examines.Through the study of oral traditions and ritual activities in the different villages where this cult is performed, I analyse the historical and ritual relations between the dynastic or clan groups participants belong to. In visiting these different sites and, more broadly, the main historical capitals of the Sakalava royalty, I have realised a regressive history of the royal dynasties in question. The regressive history, inspired by the work of Marc Bloch and Nathan Wachtel, has revealed, on the basis of the contradictions emerging from oral traditions and ritual interactions, that these royal dynasties were originally functional and relative categories used to organise royal succession. This framework grants the descendants of gold the power to reign, and the descendants of silver that of legitimising the power of the former. This ambivalent hierarchy between these two categories of nobles is, moreover, shaped by the joking relationships that link the stranger kings of gold to the masters of the earth. It is at particular historical junctures that these structural and contextual categories crystallised into dynastic designations. This process of dynastisation was primarily driven by the descendants of silver who founded the Antankaraña kingdom, i.e. those who, defeated in ancient times, took to the throne of the victor. This ethnographic example therefore represents a concrete case of the "structure of the conjuncture" theorised by Marshall Sahlins.In conclusion, this study shines a new light on the founding and organisational mechanisms of Sakalava royal power, as well as the functional and structural character of these categories of "gold" and "silver", reified into effective dynastic groups in particular historical conjunctures. More generally, this thesis provides insight into the relational and contextual nature of hierarchy and individual and collective identities in Madagascar

    Ernesto e gli animali: note sul romanzo di Umberto Saba

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    «Una rivoluzione [
] su ali di colomba»: cosĂŹ Saba definisce il suo primo e ultimo romanzo, Ernesto. In questo studio mi sono proposto di interrogare il senso di questa definizione di derivazione nietzschiana e quindi il carattere rivoluzionario che l’autore conferisce – o vuole conferire – all’opera. A tal fine, l’analisi si centra sul protagonista, portatore di questa rivoluzione, e in particolare sui modelli che hanno ispirato Saba per la creazione del suo carattere “primitivo”: gli animali. Questi dispositivi simbolici, presenti in maniera implicita nel testo e in modo sparso in tutta l’opera di Saba, sono qui rivalorizzati e messi in luce in quanto chiave di interpretazione del romanzo e quindi della poetica di Saba piĂč in generale.«A revolution [...] on the wings of a dove»: thus Saba defines his first and last novel, Ernesto. This study aims at questioning the meaning of this Nietzschean definition and at inquiring the revolutionary character the author gives - or wants to give - to his work. The analysis focuses on the protagonist, who is the bearer of this revolution, and particular attention is given to the elements that inspired Saba for the creation of his “primitive” feature: animals. Animals as symbolic devices, implicitly present in the novel and scattered throughout Saba's work, are here highlighted as key factors to the interpretation of Ernesto and, possibly, of Saba's poetics in general.</p

    The Red and the Black II : retours croisés sur une expérience rituelle

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    International audienceIn the 1990s, Michael Houseman introduced in his courses an initiation ritual called The Red and the Black. Designed to be an experimental, pedagogical tool to study the interactional dynamics of ritual, it entailed having male candidates undergo a series of ordeals in the presence of a female audience. While intervening in the ritual, the females remained at a sufficient distance such that, as in « classic » initiation rites, certain aspects of these events remained beyond their grasp. A generation later, in 2018, a new version of the ritual emerged, incorporating a full-fledged female initiation. This did not however make gender relations any more symmetrical, for most of the men did not even realize that a female initiation had taken place, and the women were mindful not to tell them. Observant participation was employed here to better understand the sensory, affective, and cognitive workings of such asymmetries that are part of a set of spatial and interactional devices commonly used in initiation rites to polarize genders. The resulting multivocal article, written partially collectively and partially separately by the initiates and by the ritual’s initiators, sheds light on the ritual, pedagogical and ethnographic dimensions of this experiment, on the basis of the participants’ notes. Producing this document by gradually transforming scattered, personal notes, memories and thoughts into a collective, public text, also raised questions about the disclosure of secrets. In dealing with these various issues, this article seeks to elucidate the gender- and generation-based relations involved in this experience, by considering both what they make manifest and what they leave in the dark.Dans les annĂ©es 1990, Michael Houseman avait introduit dans ses cours un rite d’initiation appelĂ© The Red and the Black. Conçu comme un dispositif expĂ©rimental et pĂ©dagogique pour Ă©tudier les dynamiques interactionnelles du rituel, il consistait Ă  faire passer Ă  des candidats masculins une sĂ©rie d’épreuves en prĂ©sence d’un public fĂ©minin qui, tout en intervenant dans le rituel, restait suffisamment mis Ă  l’écart pour que, comme dans un rite initiatique « classique », une partie des Ă©vĂ©nements lui Ă©chappe. Une gĂ©nĂ©ration plus tard, en 2018, une nouvelle version du rite vit le jour, qui intĂ©grait un volet complet d’initiation fĂ©minine. Les rapports de genre ne devinrent pas pour autant plus symĂ©triques : la plupart des hommes ne se rendirent mĂȘme pas compte qu’une initiation fĂ©minine avait eu lieu et les femmes se gardĂšrent de les mettre au courant. Cette asymĂ©trie s’inscrivait dans une sĂ©rie de dispositifs spatiaux et interactionnels que les rites initiatiques mobilisent habituellement pour polariser les genres, et dont il s’agissait de comprendre les ressorts (sensoriels, affectifs, cognitifs) par une expĂ©rience de participation observante. RĂ©digĂ© tantĂŽt collectivement, tantĂŽt sĂ©parĂ©ment par les initiĂ©.e.s et les initiateurs/initiatrice du rituel, cet article multi-perspectif essaie d’éclaircir la dynamique – rituelle, pĂ©dagogique et ethnographique – de cette expĂ©rience, en se fondant sur les comptes rendus des participant.e.s. En transformant graduellement ces notes, souvenirs et rĂ©flexions personnels, intimes et dispersĂ©s en un texte collectif et public, la production de cet article soulĂšve ainsi Ă©galement la question du dĂ©voilement de secrets. Il tente, ce faisant, d’élucider les rapports entre les genres et entre les gĂ©nĂ©rations mobilisĂ©s dans cette expĂ©rience, aussi bien par ce qu’ils donnent Ă  voir que par ce qu’ils laissent dans l’ombre

    L’idĂ©al du musicien et l’ñpretĂ© du monde

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    À l’origine de ce numĂ©ro, il y a le programme artistique transculturel de la fondation Royaumont : dans cette abbaye cistercienne des confins du Val d’Oise, se fabrique depuis deux dĂ©cennies une musique inclassable, qu’on dit « transculturelle ». Des artistes porteurs de traditions distinctes y travaillent ensemble sur un temps long rythmĂ© par plusieurs rĂ©sidences pour aboutir Ă  une crĂ©ation musicale commune. Mais suffit-il Ă  un opĂ©rateur culturel de convoquer quelques anciens combattants amĂ©ricains et irakiens pour sceller la rĂ©conciliation des deux pays ennemis ? Les acteurs culturels feraient-ils semblant de croire Ă  leurs discours comme les Grecs de Paul Veyne croyaient en leurs mythes ou mon fils au PĂšre NoĂ«l : juste pour nous faire plaisir ? N’empĂȘche. Évoquer cet idĂ©al du musicien, c’est activer, une fois encore, « cette vieille idĂ©e humaniste, toujours dĂ©mentie par l’expĂ©rience, jamais rĂ©cusĂ©e pourtant, qui consiste Ă  croire qu’un assaut de beautĂ©s et de grandeurs saura braver la mĂ©chancetĂ© du monde » (Patrick Boucheron). Comment, en effet, expliquer que la musique soit si souvent invoquĂ©e quand il s’agit de rĂ©flĂ©chir Ă  l’avĂšnement d’une sociĂ©tĂ© plus ouverte et apaisĂ©e ? Quand il s’agit de panser les plaies de la guerre ? D’aider Ă  toutes les formes de reconstruction ? Ce numĂ©ro de Gradhiva prend au sĂ©rieux le fait de considĂ©rer la musique comme un art de faire ensemble et, singuliĂšrement ici, comme un art qui introduit Ă  la diversitĂ© du monde
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