398 research outputs found

    Le charisme confĂ©rĂ© : Retour sur Max Weber Ă  la lumiĂšre d’Ambedkar, hommage Ă  Guy Poitevin (1934-2004)

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    Guy Poitevin, anthropologue et animateur social dĂ©cĂ©dĂ© en 2004, avait consacrĂ© une part de son activitĂ© Ă  collecter et analyser les chants de meunerie des femmes intouchables du Maharashtra. Ses travaux ont une portĂ©e considĂ©rable du point de vue de l’élaboration du savoir dans les sciences sociales et de la comprĂ©hension des reprĂ©sentations sociales permettant aux « subalternes » d’apprĂ©hender le monde, de s’y reconstruire comme sujets et acteurs sociaux et, par consĂ©quent, d’y intervenir pour le changer. Une partie de ces chants Ă©tait consacrĂ©e Ă  Ambedkar, dirigeant politique des intouchables et auteur de la constitution de l’Inde indĂ©pendante. Leur Ă©tude invite Ă  reconsidĂ©rer la notion de charisme, telle qu’elle a Ă©tĂ© proposĂ©e par Max Weber. L’hypothĂšse sur laquelle les analyses de Guy Poitevin incitent, Ă  rĂ©flĂ©chir est que le charisme n’est pas une qualitĂ© innĂ©e du chef qui engendrerait l’obĂ©issance, mais le rĂ©sultat d’une relation particuliĂšre Ă©tablie entre le dirigeant et ceux qui le soutiennent, relation dans laquelle les seconds confĂšrent le charisme au premier.Guy Poitevin, an anthropologist and social worker based in Pune, India, who passed away in 2004, dedicated part of his research to collecting and analysing untouchable women’s milling songs. His writings contain important information about the untouchable women’s culture, they also introduce a new vision of how knowledge in the social sciences should be elaborated, especially of how social representations can be accessed to in order to understand “subaltern” processes of reconstruction of the self leading to actions aiming at changing social orders. Part of the milling songs repertoire referred to Ambedkar, political leader of the untouchables and “father” of the Indian constitution. The reconfiguration of Ambedkar they encapsulate invites to reconsider the concept of charisma as proposed by Max Weber. Guy Poitevin’s analysis of these songs suggest that charisma is not an innate quality of the leader that generates obedience, but that it is the product of a special relation established between the leader and the “leds” whereby the supporters confer charisma to the one they have construed as their chief.Guy Poitevin, antropĂłlogo y animador social fallecido en 2004, consagrĂł una parte de su trabajo a recolectar y analizar los cantos de los molinos de las mujeres intocables del Maharashtra. Su obra posee un alcance considerable en lo que se refiere a la elaboraciĂłn del conocimiento en las ciencias sociales y en la comprensiĂłn de las representaciones sociales que permiten a los « subalternos » concebir el mundo, reconstruirse en tanto que sujetos y actores sociales y, por consiguiente, intervenir para cambiarlo. Una parte de esos cantos fue consagrada a Ambedkar, dirigente polĂ­tico de los intocables y autor de la constituciĂłn de la India independiente. Su estudio nos invita a reconsiderar la nociĂłn de carisma, tal y como fue propuesta por Max Weber. La hipĂłtesis que los anĂĄlisis de Guy Poitevin nos incitan a examinar atentamente es que el carisma no es una calidad innata del jefe que provocarĂ­a la obediencia sino el resultado de una relaciĂłn particular entre el dirigente y quienes los apoyan, relaciĂłn en la cual Ă©stos Ășltimos confieren el carisma al primero

    Lecture critique : Alan Lomax in HaĂŻti, 1936-1937

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    Ce n’est pas sans une certaine Ă©motion que l’on ouvre ce coffret. En effet, HaĂŻti se dĂ©bat aujourd’hui dans d’inextricables difficultĂ©s crĂ©Ă©es par la combinaison d’une histoire d’autoritarisme et d’impuissance politiques, de mĂ©pris pour les pauvres et de nĂ©gligence des questions environnementales, combinaison qui entraĂźne une incapacitĂ© totale Ă  affronter les consĂ©quences de catastrophes naturelles enchaĂźnĂ©es. Avec cette publication, on se trouve reportĂ© soixante-dix ans en arriĂšre, Ă  une Ă©poque oĂč, si la pauvretĂ©, l’injustice et la violence Ă©taient le lot quotidien de nombre d’HaĂŻtiens, un peu d’espoir brillait encore pour les habitants de cette moitiĂ© d’üle. À la fin de 1936, Alan Lomax dĂ©barquait en HaĂŻti, oĂč il Ă©tait rejoint par celle qui allait devenir son Ă©pouse, Elizabeth Lyttleton Harold. Pendant prĂšs de cinq mois, assistĂ©s de Revolie Polinice, homme Ă  tout faire haĂŻtien qui joue un rĂŽle dĂ©terminant en tant que guide et nĂ©gociateur, ils parcourent le pays avec un matĂ©riel d’enregistrement mobile1 et, sur la fin, une camĂ©ra 8 mm. Au terme de leur sĂ©jour, ils auront gravĂ© dans quatre localitĂ©s2 plus de cinquante heures de musique (58 disques en aluminium de 25 cm et 236 de 30 cm) – soit environ 1500 chansons et formules tambourinĂ©es –, tournĂ© quelque 100 mĂštres de film 8 mm et collectĂ© d’innombrables informations consignĂ©es dans un Ă©pais journal de terrain (...)

    Musique dans la rue et contrĂŽle de l'espace urbain : Le Cap (Afrique du Sud)

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    Au Cap (Afrique du Sud), le nouvel an est cĂ©lĂ©brĂ© depuis plus d’un siĂšcle et demi par des parades de rue et des compĂ©titions de choeurs et de troupes carnavalesques. Elles rassemblent des milliers de personnes qui, du temps de l’apartheid, avaient Ă©tĂ© classĂ©es dans la catĂ©gorie coloured (mĂ©tis). Ces fĂȘtes du nouvel an sont nĂ©es d’usages sociaux de la rue rĂ©sultant des conditions de vie matĂ©rielle dans les quartiers Ă  population majoritairement « mĂ©tisse » ; la rue devint ainsi non seulement un espace de sociabilitĂ© mais un lieu de crĂ©ation contredisant les stĂ©rĂ©otypes nĂ©gatifs attribuĂ©s aux « mĂ©tis ». Ces fonctions furent gravement mises en pĂ©ril par le classement en « zone blanche » de ces quartiers puis par l’interdiction de dĂ©filer dans le centre-ville du Cap Ă©dictĂ©e aprĂšs 1976. Ces mesures entraĂźnĂšrent une lutte symbolique pour le droit Ă  l’espace urbain qui ne rejoignit pas directement le combat politique des annĂ©es 1980 mais exprima, en plus d’une opposition implicite Ă  l’apartheid, l’idĂ©e partagĂ©e par un grand nombre de « mĂ©tis » que Le Cap, « CitĂ©-mĂšre » de l’Afrique du Sud, est « leur » ville

    Cape Town Harmonies

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    Cape Town’s public cultures can only be fully appreciated through recognition of its deep and diverse soundscape. We have to listen to what has made and makes a city. The ear is an integral part of the ‘research tools’ one needs to get a sense of any city. We have to listen to the sounds that made and make the expansive ‘mother city’. Various of its constituent parts sound different from each other 
 [T]here is the sound of the singing men and their choirs (“teams” they are called) in preparation for the longstanding annual Malay choral competitions. The lyrics from the various repertoires they perform are hardly ever written down. [
] There are texts of the hallowed ‘Dutch songs’ but these do not circulate easily and widely. Researchers dream of finding lyrics from decades ago, not to mention a few generations ago – back to the early 19th century. This work by Denis Constant Martin and Armelle Gaulier provides us with a very useful selection of these songs. More than that, it is a critical sociological reflection of the place of these songs and their performers in the context that have given rise to them and sustains their relevance. It is a necessary work and is a very important scholarly intervention about a rather neglected aspect of the history and present production of music in the city

    Kali ARGYRIADIS et Sara LE MENESTREL: Vivre la guinguette/ Gage AVERILL: Four Parts, No Waiting, A Social History of American Barber-shop Harmony

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    Il est des domaines oĂč la nostalgie demeure bien ce qu’elle a de tout temps Ă©tĂ©: une maniĂšre de se rĂ©fugier dans l’imaginaire d’un passĂ© reconstruit pour s’affranchir des contraintes du temps prĂ©sent et en manifester la critique tranquillement, sans effort pour le changer, tout en se donnant les moyens d’un plaisir qui semble refusĂ© ou impossible dans le rĂ©el quotidien. Dans ces constructions et ces pratiques de la nostalgie, la musique joue frĂ©quemment un rĂŽle central. C’est ce que montrent ..

    Anwar Gambeno

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    Anwar Gambeno est le chef d’un des chƓurs masculins les plus renommĂ©s dans les communautĂ©s « mĂ©tisses » du Cap, en Afrique du Sud. Son histoire est dominĂ©e par l’absurditĂ© des classifications raciales qui ont sĂ©parĂ© les personnes dans l’ancienne Afrique du Sud et ont, en mĂȘme temps, inscrit les pratiques culturelles Ă  l’intĂ©rieur de frontiĂšres figĂ©es et pourtant irrĂ©mĂ©diablement poreuses. Anwar Gambeno dĂ©crit les musiques jouĂ©es et chantĂ©es dans les communautĂ©s « mĂ©tisses », notamment celles des troupes de carnaval (Coons) et des choeurs dits malais (Malay Choirs). Il explique comment ces groupes, composĂ©s d’amateurs, sont dirigĂ©s par des hommes sans formation musicale acadĂ©mique qui, pourtant, composent et conçoivent des arrangements polyphoniques Ă©laborĂ©s. Il dĂ©veloppe, enfin, une conception ouverte de la « tradition ». Sont considĂ©rĂ©es comme traditionnelles, donc emblĂ©matiques des communautĂ©s « mĂ©tisses » du Cap, toutes les formes musicales qui ont Ă©tĂ© et sont interprĂ©tĂ©es par les Coons et les Malay Choirs : des innovations crĂ©oles aux chansons amĂ©ricaines et aux airs d’opĂ©ra

    À propos de l’ouvrage Made in France, Studies in Popular Music, sous la direction de GĂ©rĂŽme Guibert et Catherine Rudent

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    DestinĂ©e en prioritĂ© Ă  un lectorat anglophone, cette collection d’essais rassemblĂ©s par GĂ©rĂŽme Guibert, maĂźtre de confĂ©rences en sociologie Ă  l’universitĂ© Sorbonne Nouvelle – Paris III (UFR Arts & MĂ©dias, dĂ©partement ICM) et Catherine Rudent, maĂźtre de confĂ©rences HDR Ă  Paris IV Sorbonne (UFR de musique et musicologie), captivera au moins autant les francophones qui s’intĂ©ressent aux musiques qualifiĂ©es de « populaires ». Les deux directeurs ont Ă©tĂ©, depuis les annĂ©es 1990-2000, les chevilles..

    Catherine SERVAN-SCHREIBER : Histoire d’une musique mĂ©tisse Ă  l’üle Maurice, chutney indien et sĂ©ga Bollywood

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    Dans plusieurs pays oĂč ont Ă©tĂ© envoyĂ©s des travailleurs « engagĂ©s » indiens durant la seconde moitiĂ© du XIXe siĂšcle sont apparus des genres musicaux originaux destinĂ©s au divertissement, dĂ©nommĂ©s chutney. À partir de rĂ©pertoires et de formes pratiquĂ©s dans les zones de langue bhojpuri (Uttar Pradesh et Bihar, nord-est de l’Inde actuelle), les Ă©migrĂ©s ont inventĂ©, par fusion et appropriation d’élĂ©ments rencontrĂ©s dans leur pays d’installation, des musiques nouvelles qui ont Ă©tĂ© commercialisĂ©es..

    Ottenberg, Simon. – Seeing With Music, The Lives of Three Blind African Musicians. Seattle, University of Washington Press, 1996, 216 p.

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    L'ambition de ce travail est de montrer comment des individus recomposent et recrĂ©ent la culture Ă  laquelle ils appartiennent alors mĂȘme qu'ils oeuvrent Ă  satisfaire leurs besoins personnels. Trois musiciens aveugles, limbas du nord de la Sierra Leone, vivant Ă  Bafodea ou dans les environs, fournissent Ă  Simon Ottenberg, professeur Ă©mĂ©rite d'anthropologie Ă  l'UniversitĂ© de Washington, les exemples Ă  partir desquels il bĂątit sa dĂ©monstration : la vie de ces hommes, leurs pratiques socia..
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