research

Musique dans la rue et contrôle de l'espace urbain : Le Cap (Afrique du Sud)

Abstract

Au Cap (Afrique du Sud), le nouvel an est célébré depuis plus d’un siècle et demi par des parades de rue et des compétitions de choeurs et de troupes carnavalesques. Elles rassemblent des milliers de personnes qui, du temps de l’apartheid, avaient été classées dans la catégorie coloured (métis). Ces fêtes du nouvel an sont nées d’usages sociaux de la rue résultant des conditions de vie matérielle dans les quartiers à population majoritairement « métisse » ; la rue devint ainsi non seulement un espace de sociabilité mais un lieu de création contredisant les stéréotypes négatifs attribués aux « métis ». Ces fonctions furent gravement mises en péril par le classement en « zone blanche » de ces quartiers puis par l’interdiction de défiler dans le centre-ville du Cap édictée après 1976. Ces mesures entraînèrent une lutte symbolique pour le droit à l’espace urbain qui ne rejoignit pas directement le combat politique des années 1980 mais exprima, en plus d’une opposition implicite à l’apartheid, l’idée partagée par un grand nombre de « métis » que Le Cap, « Cité-mère » de l’Afrique du Sud, est « leur » ville

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