research

Lecture critique : Alan Lomax in Haïti, 1936-1937

Abstract

Ce n’est pas sans une certaine émotion que l’on ouvre ce coffret. En effet, Haïti se débat aujourd’hui dans d’inextricables difficultés créées par la combinaison d’une histoire d’autoritarisme et d’impuissance politiques, de mépris pour les pauvres et de négligence des questions environnementales, combinaison qui entraîne une incapacité totale à affronter les conséquences de catastrophes naturelles enchaînées. Avec cette publication, on se trouve reporté soixante-dix ans en arrière, à une époque où, si la pauvreté, l’injustice et la violence étaient le lot quotidien de nombre d’Haïtiens, un peu d’espoir brillait encore pour les habitants de cette moitié d’île. À la fin de 1936, Alan Lomax débarquait en Haïti, où il était rejoint par celle qui allait devenir son épouse, Elizabeth Lyttleton Harold. Pendant près de cinq mois, assistés de Revolie Polinice, homme à tout faire haïtien qui joue un rôle déterminant en tant que guide et négociateur, ils parcourent le pays avec un matériel d’enregistrement mobile1 et, sur la fin, une caméra 8 mm. Au terme de leur séjour, ils auront gravé dans quatre localités2 plus de cinquante heures de musique (58 disques en aluminium de 25 cm et 236 de 30 cm) – soit environ 1500 chansons et formules tambourinées –, tourné quelque 100 mètres de film 8 mm et collecté d’innombrables informations consignées dans un épais journal de terrain (...)

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