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L'implication du christianisme éthiopien dans la lutte contre le sida: une socio-anthropologie de la "guérison"
At the end of the 1980's, while the first HIV/AIDS cases appeared, together with the Ethiopian Government the Ethiopian Orthodox Täwahedo Church (EOTC) committed officially itself to the fight against HIV/AIDS. In the 1990s, followers of the Ethiopian Church on their side started to dedicate themselves to holy water ritual hoping to be cured miraculously of HIV/AIDS. In 2004, the EOTC started to receive American subventions in order to promote abstinence and faithfulness among its followers. Two years later, antiretroviral treatments began to be largely and freely distributed entering in conflict with the spiritual values of the holy water cure, which excludes any other kind of therapy. This study, combining health and religion socio-anthropology approaches focuses on the way the Ethiopian Christianity in its two components - both institutional (EOTC) and ritual (Ethiopian Church) - involved itself in the fight against the epidemic. Furthermore, it addresses the way americans' grants and antiretroviral treatments became factors of change in this particular ancient Church. The analysis shows that traditionally, the Ethiopian Christianity is not a body in charge of regulating its followers' sexual behaviour. It is significant that followers infected by HIV seek healing through holy water cure for it reveals that in this religion, the emphasis is being put on forgiveness and redemption. Within the sociology of religious facts, this approach brings to light the fact that the Ethiopian Christianity is a religion of forgiveness, and thus that it will focus more on healing than prevention. In this respect, one of the strength of the thesis is to have examined healing as an object of research in itself. Therefore, healing appears to be the inverse glint of the entrance in the sickness. It can be then conceive as a process-event in which many actors and institutions participate.A la fin des années 1980, à l'apparition des premiers cas d'infection au VIH, l'Eglise Ethiopienne Orthodoxe Täwahedo (EOTC-Ethiopian Orthodox Täwahedo Church) s'est officiellement impliquée dans la lutte contre le sida au côté du Gouvernement éthiopien. Par ailleurs, dans les années 1990, les fidèles de l'Eglise éthiopienne ont commencé à se rendre sur des sites d'eau bénite dans l'espoir d'y guérir miraculeusement de l'infection. A partir de 2004, l'EOTC a reçu des subventions américaines au titre de la promotion de l'abstinence et de la fidélité. Deux ans après, les traitements contre le sida étaient distribués gratuitement et largement, entrant en conflit avec la cure par l'eau bénite traditionnellement exclusive de tout autre thérapeutique. Cette étude, combinant socio-anthropologie de la santé et de la religion, s'intéresse à la manière dont le christianisme éthiopien - dans ses composantes institutionnelle (EOTC) et rituelle (Eglise éthiopienne) - s'investit dans la lutte contre l'épidémie. En retour, elle interroge la manière dont les subventions américaines à l'EOTC et la distribution des antirétroviraux constituent des facteurs de changement pour cette religion pluriséculaire. L'analyse révèle que le christianisme éthiopien n'est traditionnellement pas l'instance en charge de l'encadrement sexuel des fidèles. L'importance du recours par les fidèles infectés au VIH à la cure par l'eau bénite témoigne de la place qu'occupe, dans cette religion, le pardon et la rédemption. Il est également montré que le christianisme éthiopien est d'abord une religion du pardon, incidemment, elle investit plus la guérison que la prévention. Dès lors, un des apports de cette thèse est d'avoir pensé la guérison comme objet de recherche en soi. La guérison ou sortie de la maladie apparaît être ainsi le reflet inverse de l'entrée dans la maladie, il peut être envisagé comme un processus-événement auquel un grand nombre d'acteurs et d'institutions participent
Les patients contemporains face à la démocratie sanitaire
L’expression « patient contemporain » (Fainzang, 2006 ; Klein, 2012) évoque une mutation du statut de patient, un nouveau regard de la société sur l’identité et le rôle de ce dernier. Elle renvoie à un pan récent de l’histoire de la biomédecine, médecine « scientifique » qui s’est établie en Europe au commencement du XIXe siècle, au cours duquel de multiples initiatives scientifiques et techniques, professionnelles et profanes ont contribué à placer le patient davantage au centre du système d..
Les patients contemporains face à la démocratie sanitaire.: Introduction au dossier
International audienc
Les patients contemporains face à la démocratie sanitaire » (2)
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Patients contemporains 2
La notion de « patient contemporain », introduite dans le numéro 8, implique-t-elle un revirement dans la manière de considérer l’usager du système de soins ? Quels sont les effets attendus et imprévus des politiques de santé participatives sur les prises de décision, les relations de soins et plus largement sur le système de santé ? Ce dossier prolonge la réflexion entamée dans le numéro 8 avec quatre nouveaux articles illustrant les ambiguïtés, les contradictions et les difficultés de la « démocratie sanitaire ». Y sont examinés la prise en compte par les soignants de la subjectivité des patients, la place du patient contemporain en milieu carcéral, le statut des patients experts dans le cadre des programmes sida au Cameroun, et la notion d'autonomie en médecine. Deux articles hors thème complètent ce numéro