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    L'analyse des rapports sociaux de sexe comme voie de renouvellement du champ théorique et pratique en relations industrielles : étude du droit de retrait préventif des infirmières enceintes

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    Protocole d'entente entre l'Université Laval et l'Université du Québec en OutaouaisLa thèse a deux objectifs. Elle vise, dans un premier temps, à améliorer les connaissances sur l’expérience de la grossesse au travail. Dans un deuxième temps, la thèse propose un bagage conceptuel permettant d’opérationnaliser l’analyse des rapports sociaux de sexe de manière à favoriser le renouvellement théorique en relations industrielles. La recherche actuelle en relations industrielles interroge peu les raisons sous-jacentes aux difficultés pour le marché du travail de tenir compte des aspects « dits » plus privés de la vie des femmes, comme la grossesse. Ces lacunes posent la nécessité d’intégrer le regard théorique féministe et d'incorporer une analyse tenant compte des rapports sociaux de sexe dans l'analyse en relations industrielles. Pour faciliter l’opérationnalisation du cadre théorique retenu, nous intégrons les concepts de la démocratie, du pouvoir et des ressources tels que définis par la théorie de la structuration. Nos résultats qui s’appuient sur le récit d’expérience de 28 infirmières ayant bénéficié d’un retrait préventif pour 10 centres hospitaliers québécois ainsi que sur le récit des 10 gestionnaires et des 9 représentantes syndicales qui sont impliquées dans la gestion du retrait préventif pour ces mêmes hôpitaux ont permis, sous la loupe des cadres théoriques et opérationnels retenus, de rendre visibles les manifestations des rapports sociaux de sexe dans les lieux de travail. Ainsi, les travailleuses enceintes, leurs représentantes syndicales et les gestionnaires (influencées par les représentations de la grossesse au travail et les règles (pratiques) entourant la gestion du retrait préventif en organisation) agissent de façon paradoxale à l’égard de la conciliation travail/grossesse. Elles peuvent agir sur les représentations et les règles et ainsi abaisser les effets des rapports sociaux de sexe en facilitant le maintien en emploi des travailleuses enceintes dans des conditions respectant leurs compétences, leur santé et celle de leurs enfants à naître. Au contraire, leurs actions peuvent contribuer à maintenir, ou parfois même, réaffirmer les structures de domination lorsqu’elles ne favorisent pas la mise en place de conditions favorables pour la conciliation travail/grossesse et qu’elles conduisent les travailleuses enceintes à se retirer du travail.Analysis of gender relations as a way of renewal of the theoretical and practical industrial relations field. Study on the impact of the access to preventive withdrawal for pregnant workers in Quebec hospitals. The thesis has two objectives. First, improve knowledge about pregnancy at work. Second, propose conceptual knowledge allowing for the operationalization of the analysis of gender relations in such a way as to foster the theoretical renewal of industrial relations. Current research in industrial relations fails to thoroughly examine the underlying reasons for the labour market’s difficulty in taking into account aspects that are “said” to be more private about women’s lives, such as pregnancy. These gaps emphasize that the feminist theoretical perspective should be considered and an analysis that takes into account gender relations incorporated in the analysis of industrial relations. To facilitate the operationalization of the theoretical framework selected, we integrate the concepts of democracy, power and resources as defined by the structuring theory. Our results, which are based on the account of the experience of 28 nurses who benefitted from preventive withdrawal among 10 Quebec hospitals and the account of 10 managers and 9 union representatives who are involved in the management of preventive withdrawal for these same hospitals, helped, through the theoretical and operational frameworks selected, to identify demonstrations of gender relations in the workplace. Thus, pregnant workers, their union representatives and the managers (influenced by the representations of pregnancy at work and the rules (practices) regarding the management of preventive withdrawal within an organization) act paradoxically toward the work-pregnancy balance. They can act on the representations and rules and therefore reduce the effects of gender relations by facilitating the continued employment of pregnant workers in a manner that respects their skills and their health and that of their unborn children. On the contrary, their actions can help maintain, or even sometimes, reinforce the structures of domination when they fail to foster the implementation of conditions conducive to the work-pregnancy balance and lead pregnant workers to withdraw from work

    L'évolution des rapports de contrôle et de surveillance entre le ministère de la Famille et de l'Enfance (MFE) et les Centres de la petite enfance (CPE)

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    L'institutionnalisation des services de garde à la petite enfance représente une opportunité majeure pour les personnels des services de garde et pour les parents. Elle représente aussi une contrainte potentielle eu égard à l'autonomie de gestion et à l'innovation sociale dans ce secteur. L'étude porte sur les relations « contractuelles » réciproques entre le MFE et les CPE et les impacts, également réciproques, des pratiques internes de gestion dans les CPE. Nous avons concentré notre étude sur les rapports « contractuels » (financement, rapports d'activités, vérification comptable, contrôle budgétaire, normes, indicateurs de gestion, conventions collectives, modes de négociation et d'application des conventions collectives, mode d'établissement de la normalisation des salaires à tout le secteur des CPE), afin de comprendre comment s'élaborent ces pratiques et d'identifier leurs caractéristiques et leurs effets sur l'autonomie de gestion des CPE, l'organisation du travail et la participation des parents. Notre étude a porté sur une analyse de la documentation écrite pertinente et sur 43 entrevues réalisées auprès des acteurs provinciaux et auprès de 9 CPE. Nous avons conclu que le développement du réseau des CPE a reposé sur un investissement important de l'État qui laisse une grande autonomie aux CPE. Les pratiques de contrôle et de surveillance font l'objet d'une co-construction qui repose sur des logiques d'institutionnalisation concertée. Nous reconnaissons toutefois que cette co-construction, qui réunit désormais plus d'acteurs (MFE, Conseil du Trésor, centrales syndicales, CPE, regroupements régionaux, syndicats locaux, ordres professionnels, mouvements sociaux, etc.), peut générer davantage de règles et nécessiter plus de compromis de la part de l'ensemble des acteurs, et des CPE en particulier, compte tenu des rapports (de production, de service et de surveillance) et des dimensions (organisationnelle, institutionnelle, des rapports sociaux) qui sont à l'oeuvre. Enfin, nous suggérons que le sentiment de contrainte vécu par les acteurs des CPE s'explique en partie par la délégation de la dimension « politique » aux regroupements régionaux et provinciaux. Sur le plan pratique, l'étude montre qu'une meilleure connaissance des pratiques de surveillance par les acteurs leur permettrait : 1) de se positionner par rapport à celles-c ;, 2) de sélectionner celles qu'ils valorisent et 3) d'entreprendre des discussions pour modifier celles qui font l'objet de tensions

    Le syndicalisme de transformation sociale (Social Movement Unionism). Voie de renouvellement des théories du syndicalisme ? Le cas des services de garde

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    Depuis quelques années, nous sommes à même de constater que le syndicalisme mondial est en perte de vitesse. Les principaux facteurs explicatifs de ce déclin recensés dans la littérature des relations industrielles sont de type structurel, entre autres, la globalisation des marchés, les nouvelles technologies, les variations dans les types d'emploi, la venue de gouvernements néo-libéraux au pouvoir et l'adoption subséquente de législations anti-syndicales, et les stratégies d'entreprises (restructurations, délocalisations). Bien que d'accord avec l'identification de ces causes du déclin du syndicalisme, nous considérons toutefois que ces analyses sous-estiment un aspect majeur : les causes culturelles liées au passage des sociétés modernes vers des sociétés de la modernité avancée (Giddens 1990) ou postmodernes. Plusieurs des propositions de relance du syndicalisme tournent autour de la création de coalitions, de social Movement Unionism ou de Community Unionism. Ces approches posent problème car même si elles clament la nécessité d'une ouverture aux autres groupes sociaux et d'une relation bidirectionnelle, elles sont tout de même principalement préoccupées par la syndicalisation et les conditions de travail des salariés, présentant la relation avec les autres groupes sociaux selon une optique instrumentale ou, tout au moins, comme ayant des objectifs limités en termes de transformations sociales. Cette ouverture à des coalitions de longue durée est nécessaire mais il faut que le syndicalisme et les autres mouvements sociaux transforment mutuellement leurs identités respectives. Or, cette dimension culturelle liée aux enjeux identitaires est généralement peu considérée dans la littérature au sujet de renouveau du syndicalisme. Dans ce texte, nous faisons état de la création et de la vie d'une coalition vieille de plus de trente ans entre des syndicats affiliés à deux centrales syndicales « concurrentes », les mouvements de femmes et les regroupements de parents en vue d'obtenir un réseau universel de services de garde à la petite enfance de qualité et accessible financièrement à tous les parents. Ce cas permet de montrer empiriquement comment le syndicalisme peut devenir de nouveau un mouvement social capable d'arracher à l'État une politique sociale d'envergure. Dans cette lutte sociale, le syndicalisme a eu à s'adapter dans ses relations avec les partenaires de cette coalition à deux réalités relativement nouvelles pour lui : celle du mouvement et des modes de gestion féministes, et celle de l'économie sociale ; deux types de mouvements sociaux qui ont des revendications qui portent principalement sur le champ politique de la vie.Le cas étudié permet de réfuter les analyses à prétention universaliste de Touraine (1980),Offe (1985) ou Kochan (1988), selon qui le syndicalisme aurait perdu son caractère de mouvement social. En conclusion, nous indiquons un certain nombre de pistes d'action et de pistes de recherche pour contribuer à la relance d'une action syndicale efficace au XXIe siècle

    La conciliation travail-famille chez les employés universitaires ayant des enfants de 11 ans et moins dans le contexte de la pandémie de la COVID-19

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    Cadre de la recherche : Bien que tous les résidents du Québec aient été affectés par la pandémie de la COVID-19 et par les mesures sanitaires et sociales mises en place depuis le 13 mars 2020, les parents occupant un emploi rémunéré ont été particulièrement affectés par les différents stresseurs engendrés par cette crise, et ce, tant dans leur vie familiale que professionnelle. Dans un tel contexte, il apparaît pertinent de se pencher sur les conséquences engendrées par la pandémie sur la conciliation travail-famille, et plus particulièrement sur les facteurs qui y sont associés. Objectifs : La présente étude vise à documenter les caractéristiques personnelles, familiales et professionnelles associées à la conciliation travail-famille chez les employés universitaires ayant des enfants âgés de 11 ans ou moins dans le contexte de la pandémie. Méthodologie : Les données utilisées pour la présente étude ont été collectées entre le 24 avril et le 5 juin 2020 par le biais d’un sondage en ligne. Au total, 217 membres du personnel de dix établissements du Réseau de l’Université du Québec (RUQ) ont rempli le questionnaire, comprenant notamment des questions liées à la conciliation travail-famille. Des régressions linéaires multiples ont permis de déterminer l’influence respective des facteurs associés à la conciliation travail-famille. Résultats : De façon générale, cette étude indique que les employés universitaires ayant des enfants âgés de 11 ans ou moins présentent majoritairement un conflit travail-famille modéré ou élevé dans le contexte de la pandémie. Elle permet également de mettre en lumière certains facteurs susceptibles de favoriser ou de faire obstacle à la conciliation travail-famille dans cette population de parents, à savoir : le niveau de pression dans l’exercice du rôle parental, la satisfaction du partage des tâches liées aux soins et à l’éducation des enfants, la catégorie d’emploi, la stabilité du rendement au travail et le nombre de jeunes enfants d’âge scolaire. Conclusions : Ces résultats soulignent l’importance de mettre en œuvre des programmes de soutien professionnels et familiaux ainsi que des mesures de répit pour les parents ayant de jeunes enfants d’âge scolaire, afin de les aider à concilier leurs responsabilités familiales et professionnelles en temps de crise. Contribution : Bien que certaines études aient permis de documenter des facteurs associés à la conciliation travail-famille en temps de pandémie, ces dernières demeurent peu nombreuses et une seule a été réalisée en contexte québécois. Or, la conciliation travail-famille est susceptible d’être vécue différemment au Québec, qui se distingue des autres pays en ce qui a trait à sa politique familiale. De plus, cette étude est la première à s’intéresser aux employés universitaires, un groupe de travailleurs faisant partie des premiers à avoir été affectés par les fermetures des établissements scolaires au printemps 2020. Research Framework : Although all Quebec residents have been affected by the COVID-19 pandemic and by the health and social measures put in place since March 2020, working parents have been particularly affected by the various stressors caused by this crisis, in both their family and professional life. In such a context, it seems relevant to examine the consequences of the pandemic on work-family balance, and more specifically on the factors associated with it. Objectives : The purpose of this study is to document the personal, family and work characteristics associated with work-family balance among university employees with children aged 11 or younger in the context of the pandemic. Methodology : The data used for this study were collected between April 24 and June 5, 2020, through an online survey. A total of 217 staff members from ten institutions of the Quebec University Network completed the survey, which included questions related to work-family balance. Multiple linear regressions were used to determine the respective influence of factors associated with the work-family balance. Results : Overall, this study shows that university employees having children aged 11 or younger present a majority of moderate to high work-family conflict in the context of the pandemic. It also highlights some of the factors that may help or hinder work-family balance in this population of parents, namely level of parenting strain, satisfaction with sharing childcare and parenting duties, job category, stability of job performance, and number of young school-aged children. Conclusions : These findings underscore the importance of implementing work and family support programs and respite measures for parents with young school-aged children to help them balance their family and work responsibilities in times of crisis. Contribution : Although some studies have documented factors associated with work-family balance in times of pandemic, they remain few and only one has been conducted in the Quebec context. Work-family balance is likely to be experienced differently in Quebec, which is different from other countries in terms of its family policy. In addition, this study is the first to look at university employees, a group of workers who were among the first to be affected by the school closures in the spring of 2020
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