76 research outputs found
Station : Vavilov. Circulation et mémoire des végétaux.: Germination et croissance d’une création ethno-artistique.
International audienceLe projet de recherche-création Station : Vavilov interroge les mémoires et les circulations croisées des végétaux et des humains, en lien avec des enjeux contemporains cruciaux à l’heure de l’anthropocène : globalisation des ressources génétiques, adaptation des variétés cultivées aux bouleversements climatiques, dimensions géopolitiques des questions alimentaires et environnementales. En retraçant la conception et la mise en œuvre de ce projet, cet article interroge les voies de traverse que permet d’explorer la rencontre entre l’anthropologie et différentes disciplines artistiques. J’y développe les formes et les enjeux de cette rencontre, en termes de pratique ethnographique, d’écriture ethnoartistique autant que de restitution et de performance. Tout en étant centrale dans l’élaboration du propos scientifique et artistique, la thématique abordée est aussi un prétexte à explorer et produire des formes de connaissance et d’expression inédites et hybrides, nourries par les univers de référence pluriels des protagonistes du projet
Images, lieux, acteurs du Kurban Bayramı à Istanbul
National audienc
Dessiner l'anthropologie en train de se faire et de s'apprendre.
Le programme Anthropologie, Science et Société est un module de formation à /par la recherche partenariale, conduit de 2016 à 2022 au sein du département d’anthropologie de l’université Lumière Lyon 2. Également basé sur une approche des rapports entre science et art, recherche et création, il a permis la rencontre d’étudiant.es en anthropologie et d’étudiant.es dessinateurs de l’École Émile Cohl (Lyon), spécialisée dans les arts visuels et le dessin. Chaque année, cette rencontre produit ainsi, outre des résultats de recherche, des expérimentations graphiques et visuelles qui interrogent la manière de restituer la pratique de l’anthropologie par le dessin sous toutes ses formes, mais aussi la manière de conduire l’enquête avec le dessin. Cet article explore les modalités de ces collaborations entre étudiant.es en anthropologie et en arts visuels, ainsi que les potentialités des approches dessinées dans la recherche comme dans l’enseignement. Il s’inscrit plus largement dans une réflexion sur les enjeux du renouvellement des pratiques de formation en anthropologie par l’enseignement hors-les-murs de l’université, la recherche collaborative et la recherche-création
Entre bons usages et nouveaux voisinages. Patrimoine(s) et frontière(s) dans la région de Strandzha (Bulgarie).
Focusing on the Bulgarian side, the article addresses the post-socialist heritage dynamics which value the border dimension of the Strandzha area, shared between Bulgaria and Turkey since 1913. Strandzha’s location at the south-eastern edges of Bulgaria, and on the delineation of the former iron curtain, has shaped the idea of an isolate, but also a natural and cultural “conservatory”, to be protected from external harms. The image of Strandzha oscillates between the two poles of a shelter-territory and a movement place, a space of autochthony and anchorage. The border symbolizes thus a spatial and cultural rip, calling for the reassertion of the “qualities” of a marginalized space. The article scrutinizes the building of a “sense of heritage” in this border area, laying on the ambivalent feelings of the loss of its geographical and cultural unity, and of its preserved authenticity against all odds. This heritage dimension resonates with the assessment of an uninterrupted decline, delayed by the state interventionism during the socialist period, but worsened by the post-socialist upheavals and posing sharp interrogations about its future.Cette contribution aborde les mutations de la région de Strandzha , partagée entre la Bulgarie et la Turquie depuis 1913, par le prisme de multiples dynamiques patrimoniales ayant en commun d’accorder une valeur culturelle à la dimension frontalière de ce territoire. M’attachant principalement au versant bulgare, il s’agira de donner plusieurs éclairages sur la construction d’un « sens patrimonial » de ce territoire, qui repose sur les sentiments ambivalents de la perte de son unité géographique et culturelle, mais aussi de son authenticité préservée envers et contre tout. L’image de Strandzha oscille constamment entre les deux pôles d’un territoire-refuge et de mouvement, et d’un espace d’ancrage et d’autochtonie, la frontière symbolisant ainsi une déchirure spatiale et culturelle appelant à construire et réaffirmer perpétuellement la cohérence et les « qualités » du territoire. La localisation de Strandzha aux confins sud-est du pays a notamment forgé une image d’isolat mais aussi de « conservatoire » naturel et culturel, à protéger des atteintes extérieures. Cette dimension patrimoniale entre en résonance avec le sentiment d’un déclin ininterrompu du territoire, retardé par l’interventionnisme d’Etat à l’époque socialiste, mais aggravé par les bouleversements postsocialistes et posant des interrogations aigues sur son devenir
#joyeuxsacrifice – Selfie et mort animale en Turquie
International audienc
Patrimonialisations croisées. Jeux d’échelles et enjeux de développement (avec Regnault M.), Lyon, Presses Universitaires de Lyon, 2015.
International audienceLa notion de « patrimonialisation » désigne certes une tendance à la production croissante de « patrimoines », par des acteurs hétéroclites (institutions nationales ou internationales, acteurs locaux, société civile) et à des échelles locales et globales fortement intriquées. Mais le terme a également intégré le vocabulaire des sciences sociales, au croisement de plusieurs champs de recherche et de nombreux débats théoriques et méthodologiques. Normative pour les uns, heuristique pour les autres, la question de la patrimonialisation est loin de faire consensus. Les processus patrimoniaux constituent néanmoins un observatoire privilégié des rapports entre affirmation de valeurs et prescription de normes, entre situations locales et dynamiques globales.Basé sur des enquêtes de première main diverses par leur provenance géographique et leur ancrage disciplinaire, cet ouvrage explore certaines de ces patrimonialisations croisées. Des indiens Shuar d’Équateur à la ville nouvelle de Chandigarh, en passant par les balafonistes du Burkina Faso et les danseurs sur braises du nestinarstvo, les recherches présentées ici témoignent des nombreux acteurs locaux qui s’invitent à la table de la patrimonialisation, négociant avec les instances internationales, développant des stratégies variées pour bénéficier d’une nouvelle ressource économique, asseoir leur pouvoir ou affirmer leur singularité, interrogeant notre regard occidentalocentré sur la notion de patrimoine. Au-delà des différences de contexte, les auteurs questionnent en particulier les rapports entre mécanismes institutionnels, pratiques sociales et logiques de développement à l’œuvre dans la formation d’un paradigme patrimonial – plus qu’un modèle – qui contribue à redéfinir les dynamiques culturelles contemporaines
Le Kurban Bayramı à Istanbul : le sacrifice entre commercialisation et humanitarisation.
International audienc
Le Kurban Bayramı à Istanbul : le sacrifice entre commercialisation et humanitarisation.
International audienc
Les nouveaux sens du sacrifice musulman. Une ethnographie du changement rituel Ă Istanbul (Turquie)
International audienceThe new meanings of Muslim sacrifice. An ethnography of ritual change in Istanbul (Turquie)Exploring some of the contemporary shapes of the muslim sacrifice, drawing from ethnographic fieldworks conducted in Istanbul (Turkey), this paper questions the relationship between ritual and change by confronting a ritual pattern to its adaptations and transformations. The selected examples illustrate the tension between a sacrificial imagination marked by the repetition and enacting of a foundational and examplar gesture (the ibrahimian sacrifice), and a set of concrete conditions and external constraints which at once redefine deeply, and reactivate under new forms the sacrificial rituality. After focusing on the main characteristics of the muslim sacrifice, the accent is put on two modes : the commercialisation and merchandizing of the ritual ; the humanitarian practice of sacrifice. These growing trends to the delegation of sacrifice through specialized organizations (commercial or humanitarian) reveal the shapes and stakes of ritual innovations which, while trying to conciliate tradition and modernity, questions the representations and meanings (intimate as well as collective) of the ritual, its symbolics and pragmatics.Explorant certaines des modalités contemporaines du sacrifice musulman, à partir d’enquêtes ethnographiques conduites à Istanbul (Turquie), cet article interroge le rapport entre rituel et changement en confrontant un modèle rituel à ses adaptations et transformations. Les exemples choisis illustrent la tension entre un imaginaire sacrificiel marqué par la répétition et la réactualisation d’un acte fondateur exemplaire (le sacrifice ibrahimien), et un ensemble de conditions concrètes et de contraintes externes qui redéfinissent profondément, tout en la réactivant sous de nouvelles formes, la ritualité sacrificielle. Après une mise au point sur les principales caractéristiques du sacrifice musulman, l’accent est mis sur deux modalités : la commercialisation et la marchandisation du rituel ; la pratique humanitaire du sacrifice. Ces tendances croissantes à la délégation du sacrifice auprès d’officines spécialisées (commerciales ou humanitaires) révèlent les formes et les enjeux d’innovations rituelles qui, tout en tentant de concilier tradition et modernité, interrogent les représentations et les significations intimes comme collectives du rituel, ses symboliques et ses pragmatiques
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