Entre bons usages et nouveaux voisinages. Patrimoine(s) et frontière(s) dans la région de Strandzha (Bulgarie).

Abstract

Focusing on the Bulgarian side, the article addresses the post-socialist heritage dynamics which value the border dimension of the Strandzha area, shared between Bulgaria and Turkey since 1913. Strandzha’s location at the south-eastern edges of Bulgaria, and on the delineation of the former iron curtain, has shaped the idea of an isolate, but also a natural and cultural “conservatory”, to be protected from external harms. The image of Strandzha oscillates between the two poles of a shelter-territory and a movement place, a space of autochthony and anchorage. The border symbolizes thus a spatial and cultural rip, calling for the reassertion of the “qualities” of a marginalized space. The article scrutinizes the building of a “sense of heritage” in this border area, laying on the ambivalent feelings of the loss of its geographical and cultural unity, and of its preserved authenticity against all odds. This heritage dimension resonates with the assessment of an uninterrupted decline, delayed by the state interventionism during the socialist period, but worsened by the post-socialist upheavals and posing sharp interrogations about its future.Cette contribution aborde les mutations de la région de Strandzha , partagée entre la Bulgarie et la Turquie depuis 1913, par le prisme de multiples dynamiques patrimoniales ayant en commun d’accorder une valeur culturelle à la dimension frontalière de ce territoire. M’attachant principalement au versant bulgare, il s’agira de donner plusieurs éclairages sur la construction d’un « sens patrimonial » de ce territoire, qui repose sur les sentiments ambivalents de la perte de son unité géographique et culturelle, mais aussi de son authenticité préservée envers et contre tout. L’image de Strandzha oscille constamment entre les deux pôles d’un territoire-refuge et de mouvement, et d’un espace d’ancrage et d’autochtonie, la frontière symbolisant ainsi une déchirure spatiale et culturelle appelant à construire et réaffirmer perpétuellement la cohérence et les « qualités » du territoire. La localisation de Strandzha aux confins sud-est du pays a notamment forgé une image d’isolat mais aussi de « conservatoire » naturel et culturel, à protéger des atteintes extérieures. Cette dimension patrimoniale entre en résonance avec le sentiment d’un déclin ininterrompu du territoire, retardé par l’interventionnisme d’Etat à l’époque socialiste, mais aggravé par les bouleversements postsocialistes et posant des interrogations aigues sur son devenir

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