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    Face Ă  la publication pĂ©renne des donnĂ©es personnelles sur les rĂ©seaux sociaux, devons-nous actualiser le droit Ă  l’oubli pour les mineurs d’ñge ?

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    Dans un contexte humain, tout prĂ©judice se corrige par le dialogue ou par l’écrit, puis avec le temps. Le souvenir d’une action irrĂ©flĂ©chie ou d’une situation devenue incommodante s’efface ; la mĂ©moire humaine ayant par nature la facultĂ© d’oublier certains événements du passé. Dans le contexte numérique, Internet change la donne : le dialogue devient vain quand la mémoire électronique rappelle a tout moment un passé que l’on souhaiterait oublier ou faire oublier. Si l’oubli est une caractéristique naturelle de l’être humain, alors ce processus doit ĂȘtre assimilé Ă  un droit de la personne. UtilisĂ©s de maniĂšre raisonnable et responsable, les rĂ©seaux sociaux sont, pour la plupart des individus, des outils utilisĂ©s pour partager des connaissances, maintenir des liens amicaux et familiaux ou encore se crĂ©er un rĂ©seau de contacts professionnels. Dans la perspective du prĂ©sent mĂ©moire, il s’agit aussi d’outils susceptibles de mettre en pĂ©ril la vie privĂ©e des personnes. Actualiser le droit a l’oubli pour les mineurs d’ñge au sein de cet espace incommensurable que sont les rĂ©seaux sociaux, soulĂšve la question du mineur dans un environnement dont il ne maîtrise pas forcĂ©ment les usages. Cédant Ă  l’incontournable besoin de rejoindre la sphĂšre numĂ©rique mais ayant moins conscience que les personnes majeures des piĂšges que reprĂ©sentent les rĂ©seaux sociaux, les mineurs d’ñge peuvent ĂȘtre aujourd’hui les premiĂšres victimes de cette mĂ©moire incompressible. Toutes les traces numĂ©riques laissĂ©es sur les rĂ©seaux sociaux peuvent avoir des rĂ©percussions sur la rĂ©putation de l’enfant : nuire Ă  sa vie privĂ©e comme entraver son avenir professionnel. C’est dans ce contexte que s’inscrit un « droit Ă  l’oubli » (encore en chantier), exemple parmi d’autres d’une protection des enfants sur les rĂ©seaux sociaux. Face Ă  un vĂ©ritable vide juridique qui entoure ce droit pour les mineurs d’ñge dans l’ordre juridique belge, c’est le droit europĂ©en qui est le plus avancĂ© dans la matiĂšre : le nouveau RĂšglement gĂ©nĂ©ral sur la protection des donnĂ©es n°2016/679 du 27 avril 2016 (ci-aprĂšs RGPD) Ă©tablit dans son article 17 un « droit Ă  l’effacement ». Il prĂ©voit Ă©galement, dans son article 8, une protection supplĂ©mentaire pour les enfants en ce qui concerne leur consentement aux services de la sociĂ©tĂ© de l’information. Mais ce rĂšglement europĂ©en parvient-il Ă  cerner toute la problĂ©matique que soulĂšve une protection adĂ©quate et spĂ©cifique des mineurs d’ñge sur les rĂ©seaux sociaux ? Devons-nous actualiser, dans le sens de mettre Ă  jour le droit Ă  l’oubli pour les mineurs d’ñge, et ce en relation Ă©troite avec leur vie quotidienne ? Le RGPD n’étant applicable qu’à partir du 25 mai 2018, la prĂ©sente Ă©tude sera surtout prospective. Le prĂ©sent mĂ©moire ne prĂ©tend pas avoir vocation Ă  ĂȘtre exhaustif ou Ă  rĂ©aliser une Ă©tude complĂšte et concise sur une thĂ©matique d’actualitĂ© et sujette aux polĂ©miques. Il est plutĂŽt un point d’entrĂ©e pour tenter d’établir au mieux un panorama du droit Ă  l’oubli numĂ©rique qui pourrait fournir une protection adĂ©quate aux enfants sur les rĂ©seaux sociaux. Dans un premier temps (Titre 1), nous dĂ©velopperons la notion d’oubli comme nĂ©cessitĂ© sociĂ©tale. Un premier chapitre expliquera – philosophiquement, psychanalytiquement et juridiquement – le concept de l’oubli. Dans un second chapitre, nous nous intĂ©resserons aux raisons de la mise en place d’une protection supplĂ©mentaire et spĂ©cifique pour les mineurs en ce qui concerne le droit Ă  l’oubli. Dans un deuxiĂšme temps (Titre 2), il s’agira de poser le cadre juridique de la problĂ©matique. Nous analyserons le RGPD en droit europĂ©en. Ensuite nous examinerons ce qui a Ă©tĂ© mis en place concernant une protection spĂ©cifique des mineurs sur les rĂ©seaux sociaux et un droit Ă  l’oubli en droit belge, français et californien. Enfin, dans un dernier titre (Titre 3), nous essaierons, de maniĂšre fonciĂšrement humble et respectueuse du travail des auteurs lus et citĂ©s, d’apporter de potentielles propositions juridiques sur la question.Master [120] en droit, UniversitĂ© catholique de Louvain, 201
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