L’industrie minière et le développement durable : une perspective internationale francophone

L’idée de cet ouvrage émane du colloque L’industrie minière et le développement durable : une perspective internationale francophone, tenu lors du congrès Québec Mines de novembre 2014. Ce colloque a été parrainé par le Centre Jacques Cartier, qui s’est associé pour l’occasion au ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles du Québec, lequel organise le congrès annuel Québec Mines. Il a été tenu à Québec et faisait suite à un premier colloque sur un thème similaire (Exploitations minières passées et présentes : Impacts sur l’environnement et la société) qui a eu lieu à Chambéry en France en novembre 2013, également dans le cadre des Entretiens Jacques Cartier. À la suite du colloque de Chambéry, Rossi et Gasquet (2014) ont rassemblé 11 articles sur les problématiques de l’après-mine. L’exploitation de ressources minérales non renouvelables dans une perspective de développement durable peut s’apparenter à la quadrature du cercle. Cependant, l’utilisation de minéraux et de métaux constitue une condition essentielle à l’évolution de l’humanité et au développement des civilisations, depuis les outils en silex jusqu’aux appareils électroniques les plus sophistiqués. Les ressources minières sont essentiellement non renouvelables, car la constitution des gisements se produit sur une durée de milliers ou de millions d’années, évidemment bien supérieure à celle de l’extraction par l’homme du minerai d’un gisement (Goffé 2013). De plus, la transition vers des sources d’énergie renouvelables, qui devrait devenir une réalité dans les prochaines décennies, est un facteur qui poussera à la hausse la consommation de ressources minières. En effet, cette transition va nécessiter des quantités de ressources minérales encore plus importantes que celles requises pour l’utilisation des hydrocarbures comme source d’énergie (Vidal et al. 2013). Les métaux et les minéraux qui devront être extraits seront alors plus nombreux et plus variés. La quantité de ressources minérales disponibles demeure importante de façon générale, mais les gisements à exploiter auront des teneurs de plus en plus faibles et le minerai sera de plus en plus difficile à raffiner. Cette augmentation de l’extraction de ressources minérales est accélérée davantage par le désir bien légitime de plusieurs nations d’atteindre le niveau de consommation de biens, de services et d’énergie des pays développés. Il faudra consommer des quantités plus importantes d’énergie pour extraire et raffiner le minerai, ce qui est susceptible d’accroître les impacts de cette industrie sur l’environnement. Il en résulte que les coûts économiques et environnementaux de l’extraction des ressources minérales sont appelés à devenir de plus en plus élevés (Mousseau 2012, Jébrak 2015). Les pays où les minerais sont extraits ne sont pas nécessairement ceux qui les transforment et consomment des produits fabriqués à partir des substances obtenus de ces minerais (Jébrak 2015). Cette dichotomie se retrouve à l’intérieur même de l’espace francophone, et elle peut engendrer des iniquités socioéconomiques qui doivent être évitées. Il est donc possible d’anticiper une forte augmentation des activités minières et de la consommation énergétique durant les prochaines décennies, à moins que la croissance économique atteigne un plateau. En effet, plusieurs experts avancent que l’exploitation des ressources, minérales et autres, ne peut pas continuer à croître longtemps au rythme actuel, ce qui justifie pour certains une remise en question du système économique actuellement prédominant (Handal Caravantes 2015), en particulier face aux changements climatiques (Klein 2015). Les efforts fournis pour tenter de résoudre le paradoxe d’une industrie minière durable incluent le développement de règlements et d’outils de gestion, notamment des grilles d’analyse, visant à structurer et à faciliter les démarches de développement durable au sein de l’industrie minière. Les impacts sociaux, environnementaux et économiques de l’industrie minière dépendent notamment des conditions socioéconomiques des territoires d’extraction des ressources. C’est ainsi que l’industrie minière et le développement durable présentent des visages divers et variables d’un pays à l’autre. De façon plus spécifique, différentes approches et expériences visant à concilier exploitation minière et développement durable dans différents pays francophones sont présentées ici, incluant des pays miniers développés et des pays en voie de développement ayant différents historiques miniers. Il est opportun de documenter l’état des réflexions, des démarches et des approches visant le développement durable de l’industrie minière, à la fois chez les chercheurs et chez les agents de l’industrie. Cet ouvrage présente un portrait du développement durable de l’industrie minière dans l’espace francophone. Nous croyons que ce portrait correspond assez bien à la situation dans de nombreux autres pays. Cet ouvrage reflète la diversité des analyses du développement durable que font les divers acteurs de la recherche et de l’industrie minière. Villeneuve et al. proposent une démarche de mise en application des principes de développement durable dans l’industrie minière, considérant tant la mine elle-même que les produits de l’extraction minérale. Ils prennent ainsi en compte les impacts environnementaux, économiques et sociaux tout au long du cycle de vie des substances minérales. Bergeron et Jébrak présentent une analyse des principales variables à considérer pour identifier des ajustements qui permettraient d’accroître l’acceptabilité sociale d’un projet. Tremblay et al. soulignent les efforts de développement durable fournis par une entreprise qui souhaite développer une mine de phosphate au Québec. Legault présente les défis auxquels fait face un comité de suivi d’une exploitation minière, soulignant que l’efficacité d’un tel comité – et donc de l’acceptabilité sociétale du projet – dépend de son adaptation aux conditions locales. Simon résume les besoins en formation de personnel qualifié pour appuyer le développement de l’industrie minière en Afrique francophone, incluant les aspects environnementaux de cette industrie. Hakkou et Benzaazoua présentent les résultats de projets de gestion de résidus miniers au Maroc, visant notamment la valorisation de certains résidus ; c’est un exemple de la coopération Québec-Maroc sur les résidus miniers. Yans démontre pourquoi il est essentiel pour tous les acteurs d’intégrer au mieux les activités extractives dans les paysages environnementaux, sociaux et économiques d’un territoire densément peuplé, comme la Wallonie. Rossi et Gasquet présentent un panorama des impacts de l’exploitation des ressources minières dans les Alpes françaises depuis l’Antiquité, soulignant l’intérêt d'un suivi environnemental sur le temps long et de la valorisation touristique de plusieurs sites. Le lecteur pourra constater que le rythme d’assimilation et de mise en pratique des principes du développement durable est variable. Cela n’est pas une surprise dans une société où les intérêts sont souvent divergents et où l’état de la réflexion se situe à des niveaux différents selon les acteurs

Diachronism in the late Neoproterozoic–Cambrian arc-rift transition of North Gondwana: a comparison of Morocco and the Iberian Ossa-Morena Zone

In the northwestern border of the West African craton (North Gondwana), a transition from late Neoproterozoic subduction/collision to Cambrian rift processes was recorded in the Anti-Atlas (Morocco) and in the Ossa-Morena Zone (Iberia). Cambrian rifting affected both Pan-African and Cadomian basements in a stepwise and diachronous way. Subsequently, both areas evolved into a syn-rift margin episodically punctuated by uplift and tilting that precluded Furongian sedimentation. A comparison of sedimentary, volcanic and geodynamic evolution is made in the late Neoproterozoic (Pan-African and Cadomian) belts and Cambrian rifts trying to solve the apparent diachronous (SW–NE-trending) propagation of an early Palaeozoic rifting regime that finally led to the opening of the Rheic Ocean

Isotopic and geochemical constraints on lead and fluid sources of the Pb-Zn-Ag mineralization in the polymetallic Tighza-Jbel Aouam district (central Morocco), and relationships with the geodynamic context

International audienceThe Wsingle bondAu, Pbsingle bondZnsingle bondAg, and Sbsingle bondBa mineralizations of the polymetallic Tighza-Jbel Aouam district (central Meseta, Morocco), are hosted in Paleozoic rocks surrounding late-Carboniferous granitic stocks. The Pbsingle bondZnsingle bondAg Tighza deposit formed at 254 ± 16 Ma, and is clearly disconnected from the late-Variscan Wsingle bondAu deposit (295-280 Ma). The Pbsingle bondZnsingle bondAg mineralization precipitated from a complex hydrothermal fluid. It displays air-normalized 3He/4He ratio (0.018–0.103) typical of the upper crust. This crustal component is confirmed by the oxygen and carbon isotope compositions (δ18O = +19 to +25‰; δ13C = −3.6 to −11.2‰) and the ɛNd values (−4.84 to −9.01) of gangue carbonates, which show mixing of (i) fluids that have interacted with late-Carboniferous magmatic rocks, and (ii) fluids in equilibrium with the Paleozoic metasediments. In addition, the Pbsingle bondZnsingle bondAg mineralization has 40Ar/36Ar values in the range 284–315 typical of a meteoric fluid. The radiogenic Pb isotopic compositions (207Pb/204Pb = 15.70–15.80 and 206Pb/204Pb = 18.30–18.50) suggest leaching of Pb from the surrounding Paleozoic metasediments and late-Variscan granites, whereas the low radiogenic signatures (207Pb/204Pb = 15.40 and 206Pb/204Pb = 18.05) provide evidence of a deeper source attributed to the lower crust.Crustal thinning related to extensional tectonics in late-Permian and Early-Triassic lead to high-K calc-alkaline to alkaline magmatic activity, which is evidenced by a dense SW-NE-trending dike network that pre-dated the Atlantic Ocean opening (early Liassic times). This magmatic event induced a regional heat flux increase that triggered the circulation of a complex hydrothermal fluid, which has a strong crustal component, but also a meteoric and a lower crustal components. The polymetallic district of Tighza-Jbel Aouam thus results from superposition of an intrusion related porphyry-gold mineralization (Wsingle bondAu, 286 Ma) followed by a Pbsingle bondZnsingle bondAg epithermal mineralization (254 Ma), during two distinct magmatic-hydrothermal events.The proposed metallogenic model for the Pbsingle bondZnsingle bondAg Tighza-Jbel Aouam deposit provides new constraints for the Pbsingle bondZnsingle bondAg exploration in the Moroccan Meseta. Exploration targets must take into account the following geological features: (i) Permo-triassic high-K calk-alkaline to alkaline dikes, (ii) extensional tectonics and reactivation of ancient crust-scale faults and shear zones, and (iii) Paleozoic series containing organic matter (e.g., black shales) subjected to low grade metamorphism (e.g., greenschist facies)

L‘or d'un point de vue géologique et économique

National audienc

Les granites orbiculaires

International audienc

La place du massif du Tichka (Haut Atlas occidental, Maroc) : dans le contexte plutonique tardi-varisque : une réévaluation.

International audienc

Une nouvelle collection de guides géologiques Bouches-du-Rhône, 2013, par Claude Rousset et Roger Fournier, 2013

Gasquet Dominique. Une nouvelle collection de guides géologiques Bouches-du-Rhône, 2013, par Claude Rousset et Roger Fournier, 2013. In: Karstologia : revue de karstologie et de spéléologie physique, n°60, 2e semestre 2012. Dynamique sédimentaire dans le siphon de Chevaline. p. 64

Les relations magmatismes-minéralisations dans l’Anti-Atlas marocain

International audienceLes avancées spectaculaires réalisées ces deux dernières décennies sur la datation géochronologique (U-Pb, Ar/Ar, K-Ar, U-Th-Pb, Sm-Nd, Rb-Sr, Re-Os) des gisements métallifères et des magmatismes de l’Anti-Atlas marocain ont permis de clarifier la genèse de ces gisements formés à partir de circulations de fluides hydrothermaux, magmatiques-hydrothermaux ou même issus de bassins et d’identifier ainsi plusieurs grandes époques métallogéniques favorables à la concentration des métaux. Pour l’Anti-Atlas et le socle ancien du Haut-Atlas ces époques favorables sont :-Néoprotérozoïque. Les gisements de Tiouit (Au) dans l’Anti-Atlas et Tighardine (Cu-Zn-Pb-Ag) dans le Haut Atlas occidental sont associés à des corps intrusifs dioritiques àgranodioritiques qui ont été datés respectivement à 645 ± 12 Ma et 625 ± 5 Ma. L’âge dugisement de type Sedex de Bleida (Cu) est estimé à environ 600 Ma par référence à l'âgede l’encaissant volcano-sédimentaire. Plusieurs gisements de la ceinture à métaux précieuxde l'Anti-Atlas et du Haut-Atlas sont datés à 550 ± 3 Ma (Imiter, Ag-Hg), 552 ± 5 Ma (BouMadine, Cu - Pb-Zn) et 564 ± 15 Ma (Zgounder, Ag).-Néoprotérozoïque-Cambrien. Des minéralisations en REE sont associées à du magmatismealcalin (type Jbel Boho) et des minéralisations en Cu, Ag, Pb, Zn et Au sont interstratifiéesdans les formations carbonatées "adoudouniennes" ou légèrement sécantes.-Ordovicien supérieur. Les minéralisations de type IOCG (Iron Oxyde Copper Gold) deTamlalt (Cu-Au) dans le Haut Atlas oriental, ont été datées à 449 ± 8 Ma ; ces événementsordoviciens datés pour la première fois au Maroc, ont ensuite été retrouvés ailleurs.-Carbonifère supérieur-Permien. L’important événement magmatique tardi-varisque à 295-280 Ma dans la Meseta a été également identifié dans les boutonnières protérozoïques del’Anti-Atlas et Haut Atlas ou des zones de cisaillement minéralisées en or ont été datées àca 300 Ma : Iourirn (300 ± 7 Ma) et Tamlalt Menouhou-II (293 ± 7 Ma) ; en outre, un âgefiable à 302 ± 9 Ma a été proposé pour la minéralisation (II) à Co-As de Bou Azzer.-Trias-Jurassique. L'identification d’une période métallifère liée à l'extension associée àl'ouverture de l'Atlantique central se précise. Ainsi un âge de 218 ± 8 Ma a été obtenu pourles phases tardives (III) de la minéralisation de Bou Azzer et un âge de 205 ± 1 Ma pour laminéralisation en fluorite d’El Hammam.-Tertiaire. A ce jour, aucune minéralisation n’a été datée au Cénozoïque dans l’Anti-Atlascontrairement à d’autres minéralisations ailleurs dans le Maroc comme (i) le gisement deTerres rares de la carbonatite de Tamazert qui a probablement un âge Eocène, (ii) lesminéralisations Pb-Zn de type MVT de Bou Dahar (Haut Atlas) et (iii) celles de Touissit(Maroc oriental) qui ont également un âge qui semble fini Tertiaire (mio-pliocène).Pour le Paléoprotérozoïque aucune minéralisation majeure de cet âge n’a, à ce jour, été clairement identifiée.Une synthèse de la distribution des principaux événements et des mines importantes au Maroc, positionnés dans une section lithostratigraphique de la croûte continentale s’étendant du Paléoprotérozoïque au mésozoïque sera présentée dans les contextes géodynamiques respectifs. Les mélanges des fluides profonds avec des fluides superficiels identifiés dans plusieurs gisements seront également examinés car dans un même gisement les minéralisations polymétalliques peuvent se télescoper ou être remobilisées comme par exemple à Imiter (563, 540, 254 Ma)