30 research outputs found

    Du silence de soi à la parole de l’ancien

    Get PDF
    À partir d’une enquête ethnographique portant sur le quotidien d’une dépendance monastique française du monastère de Simonos Petra au mont Athos, fondée dans une vallée du Vercors par un ancien moine cistercien et placée sous la juridiction du patriarcat de Constantinople, cet article examine comment l’éducation monastique se construit dans la relation qui unit le moine à son higoumène. Les moines aiment à affirmer leur différence avec les théologiens qui à leurs yeux ne sont que «fleur sans parfum», les moines sont des ascètes dont l’attention doit porter sur l’acquisition d’une sensibilité monastique plutôt que sur l’observance d’un ensemble d’usages et leurs implications sémantiques. L’auteur montre que les modalités d’action propre à l’expérience monastique au sein de cette communauté n’en restent pas moins définies par quelques «spécialistes» d’une tradition monastique: les «anciens», qui se réclament de l’héritage «direct» des pères du désert.From an ethnographic enquiry on the daily life of a French monastic foundation connected to Simonos Petra monastery of Mount Athos and founded in a valley of the Vercors mountain (France) by a former Cistercian monk and placed under the rule of the Patriarchate of Constantinople, this article examines how monastic education is built on a uniting relationship between the disciple and his higoumenos. Monks enjoy claiming their difference with theologians who are only “flowers without scent” in their sight. Monks live an ascetic life which goal is more to seek a monastic sensibility than observing a corpus of rules and their semantic implications. The author shows that the characteristic procedures of action of monastic experience within this community are though kept by some “specialists” of a monastic tradition: the “elders”, who claim to be the “direct” heirs of the Desert Father.A partir de una investigación etnográfica que trabaja el cotidiano de una dependencia monástica francesa del monasterio de Simonos Petra en el Monte Athos, fundado en un valle de Vercors por un monje cisterciense, y ubicado en la jurisdicción del patriarcado de Constantinopla, este artículo examina cómo la educación monástica se construye en la relación que une al monje con su superior (higúmen). A los monjes les gusta afirmar sus diferencias con los teólogos, que a sus ojos no son sino “flores sin perfume”; los monjes son ascetas cuya atención debe estar centrada en la adquisición de una sensibilidad monástica más que en la observancia de un conjunto de usos y sus implicaciones semánticas. El autor muestra que las modalidades de acción propias de la experiencia monástica en el seno de esta comunidad no dejan de estar definidas por algunos “especialistas” de una tradición monástica: los “ancianos”, que reivindican la herencia “directa” de los padres del desierto

    L’existence peut-elle être un objet anthropologique ?

    Get PDF
    L’existence ne se donne à voir pour l’anthropologue que dans des existences singulières. Ainsi, plutôt que de décrire l’existence humaine, il s’agirait de décrire des existants humains. Derrière ces existants, un objet anthropologique se dessine : non plus l’être humain mais l’être de l’humain, la ou les manières d’être de l’humain en situation, les modes d’existence de l’humain. Le propos de cet article s’énonce en conversation avec l’œuvre d’Albert Piette et certaines de ses sources d’inspirations, philosophiques mais aussi littéraires. Après s’être demandé quel est l’homme des sciences humaines et sociales, cet article considère les implications épistémologiques et méthodologiques d’une observation des existants, où la description ne porte plus sur des faits sociaux ou des représentations culturelles, mais sur des expériences et leurs décalages : décalage du comportement du sujet vis-à-vis d’une situation observée, décalage de l’homme avec lui-même, décalage de l’anthropologue avec ce qu’il observe

    Interstices, frontières et marges institutionnelles des pratiques religieuses de guérison

    Get PDF
    Le thème de la guérison est étroitement conjoint à la sphère du thérapeutique et à la sphère du spirituel, alors même que notre modèle médical occidental s’est construit sur une séparation entre raison et croyance, entre médecine et religion, qui s’est opérée progressivement dans l’histoire de nos sociétés. La médecine œuvrerait sur le plan de la guérison du corps et la religion sur le plan de la guérison de l’âme. A ce titre, les métaphores médicales dans les traditions spirituelles sont nom..

    « Soirées miracles et guérisons » : Intensité ou rupture du croire ?

    No full text
    À Lyon (France), l’Association internationale des Ministères de guérison organise une fois par mois des « soirées miracles et guérisons». Ces soirées s’articulent autour, d’une part, un « porteur de charisme » qui peut être pasteur, prêtre, religieux ou simple laïc, à la fois garant de la cohésion des acteurs autour de l’effort de prière et médiateur des énergies divines et, d’autre part, une assemblée en souffrance, en attente de miracle et qui le reçoit comme une preuve, une validation empirique du croire. Les prières s’inscrivent dès lors comme une quête thérapeutique. Cette recherche souhaite interroger la diversité des itinéraires thérapeutiques actuels, ainsi que les rapports au corps et à la guérison qu’ils occasionnent. À mi-chemin entre une anthropologie de la maladie et une anthropologie du religieux, cet article souhaite contribuer à une meilleure compréhension des rapports entre savoir et croyance à l’oeuvre dans la guérison. Il souhaite interroger l’acte de croire dans le processus de construction de la guérison, en portant l’attention sur les modalités d’implication tout autant que sur les conditions d’acceptabilité, par les acteurs, du « miracle » de guérison.In Lyon (France), the International Association of Healing Ministries organizes once-a-month events called “soirées miracles et guérison” [evenings of miracles and healing]. We find in these evenings two major actors: the “charisma holder”, who can be a pastor, priest, religious or layperson who guarantees cohesion in prayers and mediates divine energies, and the pending assembly, who wait for a miracle as proof, as an empirical validation of their beliefs. Prayers are in this perspective a therapeutic quest. This research seeks to consider the current diversity of therapeutic itineraries and also their links with body and healing. Halfway between an anthropology of illness and an anthropology of religion, this article aims to contribute to a better understanding of the relationship between knowledge and belief in healing. It works to question the act of believing in the construction process of healing by focusing on the modalities of involvement as well as the conditions for acceptance, by the actors, of a “miracle” cure

    L’expérience de la douleur, une activité symbolique ?

    No full text
    The experience of pain provides an opportunity to consider the relationships between body and mind, sensation and thought, matter and meaning. Supported by a neuroscientific approach, the anthropological understanding of pain emphasizes that our physical experience of the world is embodied in symbolic activity that concerns not only the psyche. René Leriche’s precursory works on the surgery of pain, read through Gerald Edelman’s theory of neuronal group selection, incorporate the symbolic in the biological, without restricting the symbolic to the biological. The body is already an expression of meaning and not only a neutral, objective place receiving meaning from psychic activity, as is claimed by the psychosomatic approach. The body is not reduced to physiology but is inscribed in a system of worldviews. This anthropological reading of the phenomenon of pain suggests another approach of the mind-body issue not in dualist terms of psychosomatics but in terms of physiosemantics (Le Breton, 1995) expressing an embodied human condition

    Du savoir médical aux thérapeutiques énergétiques : Science et posture de croyance dans la quête de guérison

    No full text
    Von der Schulmedizin zur Energie-Therapie : Wissenschaft und Glaubenshaltung auf der Suche nach Heilung. Der Glaube, der mit Religion identifiziert wird, wird oft dem Wissen entgegengesetzt, das sich besonders für die wissenschaftliche Weltanschauung eignet. Wenn der Glaube bevorzugt in der Religion zum Ausdruck kommt, so beschränkt er sich jedoch nicht darauf. Wenn wir sagen, dass wir an etwas glauben, sprechen wir insbesondere von unserer Geisteshaltung gegenüber diesem etwas. Dieser Artikel unter-sucht den Glauben als Haltung und geht dabei von einer Überlegung über die Suche nach Heilung aus, die heute durch einen vielfältigen medizinischen Kontext geprägt ist, in dem sich das therapeutische Angebot teilt zwischen der Schulmedizin, die eine naturwissenschaftliche Grundhaltung für sich beansprucht, und anderen Heilmethoden reicht, die als ergänzend oder alternativ bezeichnet werden. Dieser Pluralismus wird oft in einem Spannungsfeld zwischen wissens- und glaubensbasierten Ansätzen gesehen. Der Umweg über eingebildete Energieflüsse lädt uns dazu ein, die Funktion des Glaubens zu überdenken, indem man ihn weniger als eine Zustimmungserklärung gegenüber Glaubensaussagen als eine grundlegend offene Haltung gegenüber neuen Möglichkeiten des Weltverständnisses sieht.From medical knowledge to energy therapies : science and the standpoint of belief in search of healing. Identified with the religious world, believing is often set in opposition to the path of knowledge which characterised the scientific approach to the world. Yet while believing holds a privileged place in the religious, it is not limited to this. When we say we believe in something, we are above all speaking of our state of mind towards this something. This article explores believing as a standpoint, based on a reflection about the search for healing, which today is marked by a context of medical pluralism where the supply of therapies is shared between academic medicine claiming the need for a scientific position, and other medicines called alternative or unconventional medicines. This pluralism is often interpreted as a partition between what stems from knowledge and what touches on belief. A detour via energy-oriented imaginations invites us to rethink the question of believing by envisaging it less as an act of agreement regarding statements of belief than as a standpoint of openness towards all things possible in the world.Identifié à l’univers du religieux, le croire est souvent opposé à une démarche de savoir qui caractériserait l’approche scientifique du monde. Mais s’il trouve dans le religieux un domaine privilégié d’expression, il ne s’y réduit pas. Lorsque nous disons que nous croyons en quelque chose, nous parlons surtout de notre état d’esprit vis-à-vis de ce quelque chose. Cet article explore le croire comme posture, à partir d’une réflexion autour de la quête de guérison, marquée aujourd’hui par un contexte de pluralisme médical où l’offre thérapeutique se répartit entre une médecine académique se revendiquant d’une posture scientifique et ces autres médecines dites complémentaires ou alternatives. Ce pluralisme est souvent interprété dans une partition entre ce qui relèverait du savoir et ce qui toucherait au croire. Un détour par les imaginaires énergétiques nous invite à repenser la question du croire en l’envisageant moins comme un acte d’assentiment envers des énoncés de croyance que comme une posture d’ouverture aux possibles du monde.Denizeau Laurent. Du savoir médical aux thérapeutiques énergétiques : Science et posture de croyance dans la quête de guérison. In: Revue des sciences sociales, N°49, 2013. Penser le religieux. pp. 74-80

    L’expérience de la douleur, une activité symbolique ?

    No full text
    The experience of pain provides an opportunity to consider the relationships between body and mind, sensation and thought, matter and meaning. Supported by a neuroscientific approach, the anthropological understanding of pain emphasizes that our physical experience of the world is embodied in symbolic activity that concerns not only the psyche. René Leriche’s precursory works on the surgery of pain, read through Gerald Edelman’s theory of neuronal group selection, incorporate the symbolic in the biological, without restricting the symbolic to the biological. The body is already an expression of meaning and not only a neutral, objective place receiving meaning from psychic activity, as is claimed by the psychosomatic approach. The body is not reduced to physiology but is inscribed in a system of worldviews. This anthropological reading of the phenomenon of pain suggests another approach of the mind-body issue not in dualist terms of psychosomatics but in terms of physiosemantics (Le Breton, 1995) expressing an embodied human condition

    Chapitre IV. Une médecine sans maladie

    No full text
    Malgré l’injection de ce matin, qui a eu pour effet de la calmer un moment, Charline peine à revenir à un état stable. Les tremblements ont disparu mais les maux de tête persistent. Assise devant sa boîte bleue, elle se répète en boucle la phrase de Castoriadis qu’elle vient de lire, comme un mantra : « …des choses que l’on ne peut pas faire, ou qu’il ne faut pas essayer de faire, qu’il ne faut pas désirer », « …des choses que l’on ne peut pas faire, ou qu’il ne faut pas essayer de faire, qu’..

    Jeux et enjeux thérapeutiques du croire

    No full text
    International audienc

    Introduction

    No full text
    La vie en mode mineur, voilà l’objet d’enquête de cet ouvrage collectif. Le clin d’œil à l’œuvre de Georges Perec est ici plus qu’une simple allusion : entre le style d’écriture de l’auteur de La Vie, mode d’emploi et les descriptions qui forment le corps de ce livre, il existe une réelle parenté. Georges Perec a cherché au fil de ses romans à dépeindre l’ordinaire de la vie, les détails qui font et défont une ambiance, un lieu, une scène vécue. Formé à la sociologie, la description a été pou..
    corecore