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    Chants pour la maisonnĂ©e au chevet du dĂ©funt La communautĂ© et l’exil dans les funĂ©railles des YĂ©zidis d’ArmĂ©nie

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    Dans les villages yĂ©zidis d’ArmĂ©nie, les funĂ©railles sont un moment particuliĂšrement important dans la vie de la communautĂ©. En mĂȘme temps qu’elles aident le passage de l’ici Ă  l’ailleurs, elles permettent, de multiples maniĂšres, de rĂ©affirmer l’unitĂ© et la continuitĂ© du foyer (mal) et de la communautĂ©. OmniprĂ©sent dans les lamentations, l’exil, littĂ©ral ou mĂ©taphorique, est toujours liĂ© Ă  un Ă©tat Ă©motionnel particulier : la douleur de la perte. Cette douleur, qualifiĂ©e de « communautaire », est exprimĂ©e notamment Ă  travers les mots, gestes et attitudes des lamentations.In Armenia’s Yezidi villages, funerals are particularly important in the life of the community. First of all, they help the passage from the “here” to the “elsewhere”. Further, they allow, in multiple ways, the continuity and reaffirmation of the household (mal) as well as of the community in all. The notion of exile, literal or metaphoric, is omnipresent in the laments, and always entails a specific emotional state : pain of loss. This pain is seen as “communal , and is mainly communicated through the laments’ words, gestures and attitudes

    Femmes mollah et cérémonies féminines de deuil en Azerbaïdjan

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    Dans la pĂ©ninsule d’ApchĂ©ron (AzerbaĂŻdjan), les femmes se rĂ©unissent aprĂšs la mort et, sous la direction d’une aĂźnĂ©e, appelĂ©e mollah, elles chantent, pleurent et partagent le repas rituel. Dans ces cĂ©rĂ©monies appelĂ©es tĂšziyĂš, les femmes mollah dirigent et exaltent les Ă©motions des participantes. Par leurs chants, leur gestuelle et leur langage de la souffrance, les femmes mollah aident le passage du mort dans l’au-delĂ  et facilitent le travail de deuil de l’assemblĂ©e

    Des affects entre guillemets. MĂ©lodisation de la parole chez les YĂ©zidis d’ArmĂ©nie

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    Dans la communautĂ© yĂ©zidie d’ArmĂ©nie, la dichotomie « parlĂ© vs chanté» est Ă  la base de la pensĂ©e musicale. Le « chant» (stran) et la « parole sur» (kilamĂȘ ser) sont des catĂ©gories d’expression ayant des caractĂ©ristiques Ă©motionnelles spĂ©cifiques. En prenant pour exemple un kilamĂȘ ser Ă©noncĂ© par AltĂ»n MĂźrzoevna, cet article analyse l’articulation entre musique, langage et Ă©motions. Mise entre guillemets, la « parole sur» se dĂ©ploie dans un espace Ă  part, crĂ©ant un monde dans lequel la vĂ©racitĂ© et l’intonation de la parole sont en suspens. Le temps de l’énonciation sort du rĂ©el: entre passĂ©, prĂ©sent et futur, il se dĂ©ploie dans une temporalitĂ© beaucoup plus large que la parole ordinaire. L’espace de l’énonciation, par l’étirement des paroles et par l’évocation des souvenirs et des images, est lui aussi beaucoup plus vaste que celui d’une parole simple. MĂ©lodisant ses Ă©motions dans la conversation, AltĂ»n crĂ©e un univers suspendu, celui de la peine (xem), de la douleur profonde (derd) et de l’exil (xerĂźb)

    Trois continents, une passion. Entretien avec Salwa El-Shawan Castelo-Branco

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    Salwa El-Shawan Castelo-Branco est professeure d’ethnomusicologie Ă  l’UniversitĂ© nouvelle de Lisbonne. Elle y dirige l’Instituto de Etnomusicologia, centro de estudos em MĂșsica e Dança (INET-MD). Elle est par ailleurs, depuis juillet 2013, prĂ©sidente de l’International Council for Traditional Music (ICTM) et a Ă©tĂ© vice-prĂ©sidente de la Society for Ethnomusicology (SEM) entre 2007 et 2009. Nous l’avons rencontrĂ©e au printemps 2012 dans un cafĂ© du bord de Seine, prĂšs de l’Institut du monde arab..

    CƓurs brĂ»lants

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    Chez les YĂ©zidis d’ArmĂ©nie, les kilamĂȘ ser (litt. « paroles sur ») constituent un genre musical intimement liĂ© Ă  la souffrance. On peut les entendre lors des enterrements, dans les maisons, ou sur des enregistrements commercialisĂ©s. Ils sont frĂ©quemment Ă©noncĂ©s par des femmes « au cƓur brĂ»lant », endeuillĂ©es Ă©ternelles qui se remĂ©morent leurs souffrances. L’entretien de la douleur est une forme de sacrifice de soi, un acte qui offre le pendant fĂ©minin au martyr masculin exemplifiĂ© dans la mort tragique.Burning hearts Words about death and self-sacrifice among the Yazidis of Armenia Among the Yazidis of Armenia, kilamĂȘ ser (lit. “lyrics on”) form a musical genre intimately linked to suffering. They can be heard at funerals, in homes, or in marketed recordings. They are frequently spoken by “burning-hearted” women, the eternal bereaved recalling their sufferings. The maintenance of pain is a form of self-sacrifice, an act that offers the feminine counterpart to male martyrdom exemplified in tragic death

    La passion du tragique : paroles mélodisées chez les Yézidis d'Arménie

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    Cette thĂšse porte sur la parole mĂ©lodisĂ©e chez les YĂ©zidis d’ArmĂ©nie. Elle dĂ©crit un registre particulier d’utilisation du sonore, que les YĂ©zidis nomment « paroles sur » (kilamĂȘ ser), et qu'ils situent Ă  la frontiĂšre entre musique et langage. Il s'agit en premier lieu d'une maniĂšre de mĂ©lodiser la parole pour exprimer des sentiments tristes dans des contextes rituels (comme les funĂ©railles), ou dans les conversations quotidiennes. Le terme s'applique Ă©galement au jeu du hautbois duduk. Ce mode d'Ă©nonciation fait l'objet d'un intĂ©rĂȘt particulier dans la communautĂ©, et bien que les YĂ©zidis ne le considĂšrent pas comme « musical », il est frĂ©quent de trouver des « paroles sur » enregistrĂ©es sur les disques et cassettes du marchĂ© local.L’analyse des caractĂ©ristiques formelles et performatives des kilamĂȘ ser permet de montrer comment cet usage particulier de la parole construit un espace de partage des Ă©motions. En son sein, les conceptions YĂ©zidies de l'exil s'articulent Ă  celles du sacrifice, de l'hĂ©roĂŻsme et du deuil. Au delĂ  de la catharsis individuelle, les paroles mĂ©lodisĂ©es sont un pivot grĂące auquel l’absence devient prĂ©sence, et la mort intĂšgre la vie. Le raisonnement menĂ© dans le texte est illustrĂ© par un nombre important de documents de terrain prĂ©sentĂ©s dans un DVD multimĂ©dia.This dissertation is about melodised speech among theYezidis in Armenia. On the dividing line between music and language, this specific sound register, which the Yezidis call  “words on” (kilamĂȘ ser), is linked to feelings of sadness. It consists primarily of spoken words, melodised in ritual contexts (such as the funerals) but also in daily life conversations. This way of using sounds is of particular interest for the Yezidis, and although they do not consider it as « music », it is not rare to find kilamĂȘ ser recorded on tapes and compact disks on the local markets. The analysis of the formal and performative characteristics of the kilamĂȘ ser shows how this specific use of speech constructs a sonic space where emotions are shared. It serves as a linchpin for Yezidi conceptions of exile, sacrifice, heroĂŻsm and mourning. Beyond individual catharsis, melodised words transform absence into presence, and integrate death to the life of the community.The argument developped in the text is illustrated by a large corpus of field documents presented on a multimedia DVD

    Des larmes pour ambassade

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    En aoĂ»t 2014, l’organisation État islamique (EI) a attaquĂ© les YĂ©zidis de la rĂ©gion de Sinjar en Irak ; des milliers d’hommes furent tuĂ©s, des milliers de femmes et d’enfants kidnappĂ©s, des centaines de milliers de YĂ©zidis poussĂ©s sur la route de l’exil. Cette tragĂ©die a propulsĂ© les YĂ©zidis sur le devant de la scĂšne mĂ©diatique internationale et impulsĂ© un Ă©ventail d’actions, de la part de gouvernements occidentaux et d’ONG, pour leur venir en aide. Cet article entend essayer de dĂ©mĂȘler les enjeux et les consĂ©quences de cette visibilitĂ© nouvelle des YĂ©zidis. Comment ces derniers entrent-ils dans l’arĂšne diplomatique mondiale ? Qui sont les porte-parole ? Comment Ă©mergent de nouvelles formes diplomatiques liĂ©es aux Ă©motions ?In August 2014, Islamic State attacked Yezidi people living in the Sinjar area of Iraq killing thousands of men, kidnapping thousands of women and children and pushing thousands more into exile. This tragedy propelled the Yezidi into the international media spotlight and motivated Western governments to take various actions in their aid. This article attempts to untangle what is at stake in this new visibility – how do Yezidis enter the international diplomatic arena? Who are the spokespeople? And how do new forms of diplomacy, linked to emotion, emerge

    Le Pleur du duduk et la Danse du zurna. Essai de Typologie Musicale des Emotions dans le Calendrier Rituel Yezidi

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    By analyzing enunciation in performance, this article shows the similarities among funeral laments, epic songs, exile songs and the playing of the duduk (oboe). Regarded as “words on” (kilamĂȘ ser), these four types of enunciation share melodic, metric, gestural and emotional elements. According to local typologies, the “words on” are opposed to songs (stran), a term referring mostly to wedding music and the zurna (oboe). The opposition between word and song is also related to a series of antinomic couples, such as exile vs. household, sadness vs. joy, or duduk vs. zurna. An analysis of these music and enunciation typologies of emotion allows an approach to Yezidi ritual and calendar time

    Guest Editors' Preface: Speech, Song, and In-Between

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