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    « Faire territoire » avec la ville : parcours migratoires, vécus et agirs urbains des femmes xinguanas à Canarana (MT, Brésil)

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    Cette thèse présente, par le biais de la méthodologie des récits de vie, les réalités des femmes autochtones xinguanas associées à l'expérience de l'urbanité. Prenant le Territoire Indigène du Xingu et la ville de Canarana pour points de départ de l'expérience urbaine des femmes xinguanas, leurs récits mobiliseront également d'autres espaces urbains de tailles et de compositions différentes. C'est toutefois principalement sur la ville de Canarana, considérée comme l'un des portails menant vers le Territoire Indigène du Xingu, que porte la présente analyse. Le cadrage théorique sélectionné pour analyser ces réalités se constitue de trois dimensions, soit relationnelle, performative et du sensible à travers lesquelles l'assemblage des notions d'agentivité, d'autonomie et de vulnérabilité couplées à la question du genre permet une analyse anthropologique ancrée dans le contexte du Xingu. Dans le cadre de l'élaboration de cette thèse, le fait de rendre compte de la complexité animant les parcours singuliers des collaboratrices apparaissait comme une clé essentielle dans la compréhension globale de la question de leur migration et vécu urbain. Pour aider le lecteur à comprendre l'ancrage de l'analyse, un chapitre entier devenu l'annexe A est dédié à la formulation synthétique des 24 récits de vie qui constituent le matériel premier de cette thèse. Celle-ci est divisée en trois parties d'analyse qui présentent chacune un pan de cette expérience. La première partie porte sur le processus décisionnel migratoire et définit les différents contextes qui ont influencé ou dans lesquels ont pris place les migrations. Y sont également présentés les multiples facteurs (structurels, culturels, interpersonnels et individuels) qui participent à la construction complexe d'une telle décision au cœur de la vie des femmes, de leurs familles et des collectivités xinguanas. Cette partie se conclut par l'analyse des décisions migratoires sous l'angle pluriel de la capacité d'agir et de la vulnérabilité que supposent ces départs. Dans la deuxième partie de l'analyse sont traitées les expériences quotidiennes des femmes xinguanas dans l'espace urbain de Canarana. On y analyse le vécu urbain féminin et autochtone sous un découpage spatial séparant les expériences vécues dans l'espace domestique puis dans l'espace public. Sans que celles-ci soient définies de manière isolée, car les recoupements sont multiples, ce chapitre met en lumière à la fois les expériences de vulnérabilité des femmes en milieu urbain, mais aussi les stratégies qu'elles articulent au quotidien signe de leur autonomie et d'une capacité d'agir protéiforme. Cette deuxième partie permet de rendre visible la complexité de ces expériences en présentant de manière équilibrée la manière dont les femmes xinguanas vivent la ville. La troisième et dernière partie d'analyse met l'accent sur les rapports au territoire entretenus par les migrantes au sein de leurs expériences. Ces rapports se déclinent en deux volets, soit le territoire dans les récits et le territoire dans l'agir. Finalement, les récits des femmes sur lesquels s'appuie cette thèse font ressortir l'importance de l'investissement politique des migrantes envers le territoire, thématique du dernier chapitre de cette partie.This thesis presents, through the methodology of life stories, the realities of Xinguanas indigenous women associated with the experience of urbanity. Taking the Xingu Indigenous Territory and the city of Canarana as the starting points of the Xinguanas' urban experience, their narratives will also mobilize other urban spaces of different size and composition. However, this analysis focuses on the city of Canarana, considered as one of the gateways to the Indigenous Territory of Xingu. The theoretical framework selected to analyze these realities is constituted by three dimensions, relational, performative and sensitive, through which the assembly of the notions of agentivity, autonomy and vulnerability coupled with the question of gender allow an anthropological analysis anchored in the context of Xingu. In the elaboration of this thesis, accounting for the complexity animating the singular paths of the collaborators appeared to be an essential key in the global understanding of the issue of their migration and urban experience. In order to help the reader understand the anchoring of the analysis, an entire chapter is dedicated to the synthetic formulation of the 24 life stories that constitute the primary material of this thesis. The thesis is divided into three parts of analysis, each of which presents one aspect of this experience. The first part deals with the migration decision process and defines the different contexts that influenced or in which the migration took place. It also presents the multiple factors (structural, cultural, interpersonal and individual) that participate in the complex construction of such a decision at the heart of the lives of the women, their families and the Xinguanas communities. This section concludes with an analysis of migration decisions from the plural perspective of the capacity to act and the vulnerability that these departures entail. The second part of the analysis deals with the daily experiences of Xinguanas women in the urban space of Canarana. It analyzes the urban experience of women and indigenous people in a spatial division that separates the experiences lived in the domestic space from those lived in the public space. Without being defined in an isolated way, because the overlaps are multiple, this chapter highlights both the experiences of vulnerability of women in the urban environment, but also the strategies that they articulate on a daily basis highlighting the autonomy and the capacity to act in several forms. This second part makes the complexity of these experiences visible by presenting in a balanced way the way in which Xinguanas women live the city. The third and final part of the analysis focuses on the relationships to the territory maintained by the migrant women within their experience. These relationships are broken down into two parts: the territory in the narratives and the territory in the action. Finally, the women's narratives on which this thesis is based have highlighted the importance of the political investment of migrant women in the territory, which is the theme of the last chapter of this section

    La mise en scène photographique au sein de la rencontre interculturelle entre autochtones vietnamiens et touristes occidentaux dans un contexte de tourisme alternatif dans la région de Sapa (Vietnam)

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    Cette recherche porte sur la mise en scène photographique au sein de la rencontre interculturelle entre autochtones vietnamiens et touristes occidentaux dans la région de Sapa (Vietnam). Cette rencontre constitue une part de la réalité contemporaine du milieu touristique. Sa compréhension demeure essentielle quant à l'élaboration d'une future communication interculturelle symétrique. Dans cette recherche, nous interrogeons de manière spécifique les notions de voyage et de photographie entourant cette rencontre interculturelle. Le tourisme alternatif, la rencontre interculturelle, l'exotisme, la photographie de l'autre, les attentes, l'authenticité et la mise en scène sont autant de notions qui ont nourri notre réflexion. L'étude regroupe des participants autochtones ainsi que des participants touristes. Elle a donné lieu à une enquête de terrain de type ethnographique dans la région de Sapa, au nord du Vietnam. Ce terrain fut divisé en deux volets : un premier volet de six semaines au cœur de la communauté h'mong noire du village de Ta Van ; un second volet de deux semaines regroupant six circuits touristiques alternatifs dans la région. Dans chacun de ces volets, nous avons porté une attention particulière aux interactions entre participants. Notre recherche, élaborée plus particulièrement autour de la photographie de l'Autre en contexte de voyage, nous a conduits à observer la présence d'une certaine mise en scène issue du comportement des groupes de participants. Cette situation s'inscrit au cœur des rencontres interculturelles qui sont à la fois facteur de motivation aux voyages alternatifs et source de revenus des populations autochtones. Au cours de cette étude, nous avons relevé une dichotomie entre l'espace privé/public lors de la rencontre physique des acteurs et de la photographie de l'Autre. Une seconde dichotomie entre modernité et tradition s'observe entre les attentes des touristes et les besoins des autochtones. Une troisième dichotomie entre esthétisme et éthique se décèle dans le comportement et le discours des participants. Des thèmes ancrés dans ces trois dichotomies tels que le rapport à l'argent, le consentement et la notion de pouvoir reviendront fréquemment et marqueront cette rencontre interculturelle en contexte de tourisme alternatif au Vietnam. Notre étude permet donc de montrer l'absence de communication au sein de la rencontre entre touristes et autochtones, expliquée en partie par la mise en scène photographique limitant ou dénaturant les interactions entre participants. Une certaine communication davantage commerciale et utilitaire sera instaurée, mais celle-ci exclura les échanges désintéressés et l'ouverture à l'autre. La photographie devient donc le vecteur contrôlé de cette rencontre interculturelle que chacun tente d'organiser selon ses propres repères culturels.\ud ______________________________________________________________________________ \ud MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : mise en scène, photographie, tourisme, Vietnam
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