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Thomas Babington Macaulay and the French Revolution : The Issue of Whig Liberal Thought
Le « père de l'histoire whig » Thomas Babington Macaulay a été dès son vivant, et après sa mort, traduit dans nombre de pays, en Europe (Allemagne, France, Pays-Bas), comme hors des frontières européennes (Mexique). Incarnant à partir de la fin du XIXe siècle une histoire libérale progressiste et surtout non scientifique, attaquée par les historiens « professionnels », il n'en demeure pas moins très présent dans les manuels scolaires et universitaires jusqu'après la Seconde Guerre mondiale voire jusque dans les discours politiques contemporains. En 1931, puis en 1944, Herbert Butterfield tente de définir son interprétation de l'histoire. Ce dernier veut démontrer comment action politique et vision de l'histoire whigs incarnent un modèle, pragmatique, réformiste, à l'antithèse du modèle révolutionnaire français, qui explique l'exceptionnelle stabilité politique anglaise, britannique voire impériale du Royaume-Uni, depuis la Glorieuse Révolution. Dès lors les successeurs de Butterfield, en premier lieu J. G. A. Pocock et John Burrow, éclairent cette tradition libérale whig, devenue nationale, bientôt synonyme d'interprétation burkéenne de l'histoire. Pourtant, en s'appuyant sur le dialogue entre libéraux britanniques (whigs comme Millar, Mackintosh, utilitaristes comme les Mill, père et fils) et libéraux français (comme Constant, Guizot et Tocqueville), illustrant par ailleurs les riches échanges entre Royaume-Uni et France au XIXe siècle – avant que l’oeuvre de Macaulay ne soit que très épisodiquement traduite et commentée au XXe siècle en France –, et sur une étude minutieuse des écrits de Macaulay portant sur la Révolution française, cette thèse entend démontrer qu'au - delà de la division politique du parti whig lors de la période révolutionnaire, l'histoire whig de Macaulay incarne une pensée politique, une interprétation des révolutions anglaises et françaises et une philosophie libérale de l'histoire nouvelles rompant avec Hume et avec Burke. En mettant au coeur de l'histoire l'émancipation politique et religieuse des individus, Macaulay défend la démocratisation et la laïcisation des sociétés et illustre une histoire libérale post-Révolutionnaire, un nouveau paradigme whig, qui ne peuvent être qualifiés de conservateurs ni de contre-Révolutionnaires.The "father of Whig History", Thomas Babington Macaulay, was, during his lifetime and after his death,translated in numerous European countries ( Germany, France, The Netherlands ) as well as outside Europe(Mexico). Embodying, from the end of the nineteenth century, a liberal, progressive and especially nonscientifichistory, denounced by "professional " historians, he remained no less highly present in school anduniversity textbooks up to the Second World War, and even in contemporary and current political speeches.In 1931, and then in 1944, Herbert Butterfield attempted to define his interprétation of history and sought todemonstrate how political action and historical vision embody a pragmatic and reformist model, theantithesis of the French revolutionary model, which explains the exceptional English, British, even imperial,political stability of Great Britain since the Glorious Revolution. Since then, Butterfield's successors, andfirst among them, J. G. A. Pocock and John Burrow, have been shedding light on this liberal, becomenational, whig tradition, soon to be synonymous with the Burkean interpretation of history. However, basedon the dialogue between British liberals ( Whigs such as Millar and Mackintosh, Utilitarians such as theMills, father and son ), and French liberals ( such as Constant, Guizot and Tocqueville), while illustrating inother respects the fruitful exchange between Great Britain and France during the nineteenth century - beforeMacaulay's work was only very episodically translated and commented on in the twentieth century in France- and on a thorough exploration of Macaulay's work on the French Revolution, this study intends todemonstate that beyond the political division of the Whig party during the revolutionary period, Macaulay'sWhig history sanctions a new line of political thought, a new interprétation of the English and FrenchRévolutions and liberal philosophy of history, breaking with Hume and Burke. By placing the political andreligious emancipation of individuals at the heart of history, Macaulay defended the democratization and thesecularization of society and illustrated a post-Revolutionary liberal history, a new Whig paradigm, thatcannot be called conservative nor counter- revolutionary