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Bilan et perspectives du programme de surveillance épidémiologique des troubles musculo-squelettiques
Le programme pilote de surveillance épidémiologique des troubles musculo-squelettiques (TMS) développé dans la région des Pays de la Loire fêtera bientôt ses 10 ans. Ce programme a largement contribué à la mesure de ce problème majeur de santé au travail, mesure jusqu’alors essentiellement basée sur les statistiques de reconnaissance en maladie professionnelle; de même, il a contribué à la mise en visibilité dans le débat social du poids des facteurs professionnels dans leur survenue. Des pistes restent à explorer pour rendre cette surveillance plus efficiente et plusrégulière à l’échelon national. Par ailleurs, une réflexion est engagée sur la manière dont on peut traduire, pour les pouvoirs publics, les entreprises et le public, les résultats issus de l’épidémiologie de façon qu’ils puissent se les approprier à des fins de prévention. Car prévenir de façon durable les TMS et prendre en compte les situations de handicap des salariés souffrant de TMS est un impératif de santé au travail et de santé publique, sur lequel doivent se mobiliser tous les acteurs de la prévention des risques professionnels dans le cadre d’une politique structurée et coordonnée
The French Musculoskeletal Disorders Surveillance Program: Pays de la Loire network
Objectives: An epidemiological surveillance system for work-related musculoskeletal disorders (MSDs) was implemented in 2002 in France’s Pays de la Loire region to assess the incidence and prevalence of MSDs in the general and working populations, identify levels of exposure to occupational risk factors and investigate the proportion of cases attributable to work exposure.Methods: The program combines (1) surveillance of sentinel health events in the general population (carpal tunnel syndrome (CTS) was the sentinel event for upper limb MSDs), (2) assessment of the prevalence of the main upper limb MSDs and their risk factors in the workplace based on a network of occupational physicians and (3) registration of the notification of work-related diseases (WRDs). Results: 1168 incident cases of CTS were included over a 3 year period. The estimated incidence of CTS was 1.00 per 1000 person-years in those aged 20–59 years (0.60 in men and 1.40 in women). The incidence rate was higher in employed than unemployed persons in the year of diagnosis (0.6 per 1000 vs 0.3 in men and 1.7 vs 0.8 in women). The occupational physician network noted high prevalence rates: 11% of men and 15% of women had at least one of the six main upper limb clinically-diagnosed MSDs. The WRD survey showed that MSDs represented 65% of notified WRDs. Conclusion: The Pays de la Loire program plays a significant role in informing the authorities and the public about the state of current MSDs. It is planned to extend it to a routine national surveillance program
Surveillance des principaux TMS et de l’exposition au risque dans les entreprises des Pays de la Loire : résultats chez les ouvriers intérimaires
Introduction - Grâce au programme de surveillance épidémiologique des troubles musculo-squelettiques (TMS) mis en oeuvre dans les Pays de la Loire, les prévalences des symptômes et des TMS, ainsi que de l’exposition à leurs facteurs de risque, ont pu être estimées chez les travailleurs intérimaires.Méthodes - La participation de 83 médecins du travail volontaires a permis d’inclure par tirage au sort un échantillon de 3 710 salariés lors de la visite médicale périodique entre 2002 et 2004. Des données médicales et d’exposition professionnelle ont été recueillies par auto-questionnaire. Le diagnostic des principaux TMS des membres supérieurs a été porté par les médecins du travail selon une démarche clinique standardisée. Résultats - Dans cet échantillon, 194 étaient intérimaires, des ouvriers en grande majorité (88%). Les résultats présentés ici concernent les comparaisons des 171 ouvriers intérimaires aux 1 412 ouvriers non intérimaires. Les prévalences des symptômes musculo-squelettiques et des TMS n’étaient pas significativement plus élevées chez les ouvriers intérimaires, excepté pour la ténosynovite de De Quervain (3,5% vs. 1,4%). En revanche, les intérimaires étaient significativement plus exposés aux facteurs de risque professionnels de TMS. Conclusion - Malgré une surexposition des ouvriers intérimaires aux facteurs de risque de TMS, la prévalence des symptômes et des TMS, bien qu’élevée, n’est dans l’ensemble pas supérieure à celle observée chez les autres ouvriers. Ce résultat peut s’expliquer partiellement par l’âge en moyenne moins élevé des intérimaires
Les TMS et le maintien en emploi des salariés de 50 ans et plus : un défi pour la santé au travail et la santé publique
Les troubles musculosquelettiques des membres (TMS) sont la première cause de maladie professionnelle en France comme en Europe. Le réseau pilote de surveillance épidémiologique des TMS mis en place par l’Institut de Veille Sanitaire en 2002 dans la région des Pays de la Loire apporte des renseignements inédits sur la prévalence des TMS et de leurs facteurs de risque dans la population salariée, notamment vieillissante. Entre 2002 et 2004, un réseau sentinelle de 83 médecins du travail volontaires a permis d’inclure par tirage au sort 3 710 salariés âgés de 20 à 59 ans représentatifs des salariés de la région. Les six principaux TMS des membres supérieurs sont diagnostiqués cliniquement selon un protocole rigoureux. L’évaluation de l’exposition professionnelle s’effectue à l’aide d’un auto-questionnaire portant sur les facteurs biomécaniques et psychosociaux de risque de TMS. Au moins un des six principaux TMS a été diagnostiqué au cours de l’examen clinique chez 15 % des femmes et 11 % des hommes. Parmi les salariés âgés de 50 à 59 ans, près de 19 % des hommes et 27 % des femmes souffrent d’au moins un des six TMS. Les catégories ouvrières sont les plus touchées, quels que soient l’âge et le sexe, devant les employés. L’exposition professionnelle aux facteurs de risque de TMS reste élevée chez les 50‑59 ans, quel que soit le sexe : 77 % des ouvriers et 72 % des ouvrières restent exposés à au moins deux des facteurs de risque de TMS. Les implications pour la prévention des TMS et le maintien au travail des salariés sont discutées. La forte prévalence des TMS parmi les 50‑59 ans conjuguée à des contraintes biomécaniques et psychosociales importantes souligne la nécessité d’une approche globale de la prévention des TMS dans les entreprises pour réduire l’exposition au risque et assurer le maintien et/ou le retour au travail des salariés souffrant de TMS
Utilisation du protocole de surveillance en entreprise : expérience du programme de surveillance épidémiologique des TMS dans les Pays de la Loire
Les troubles musculo-squelettiques des membres supérieurs (TMS-MS) resteront, avec les rachialgies, l’un des enjeux majeurs de la santé au travail des années à venir en raison de leur augmentation probable par conjugaison d’une intensification des conditions de travail et du vieillissement de la population active. Le programme pilote de surveillance épidémiologique des TMS mis en place en 2002 dans la région des Pays de la Loire par l’institut de veille sanitaire [8] a permis d’estimer les prévalences des TMS et de leurs facteurs de risque en population salariée [2], [17] and [18].Ce programme utilise pour la première fois en Europe les définitions des TMS-MS et la démarche diagnostique standardisée proposées par le consensus européen Saltsa pour la surveillance des TMS-MS [7], [13], [15] and [20]. L’objectif de cet article est de décrire le protocole du programme TMS et de discuter la faisabilité de l’utilisation en France d’un protocole européen de surveillance des TMS-MS
Cosali : premiers résultats du suivi des salariés atteints d’un syndrome de la coiffe des rotateurs
La prévalence observée du syndrome de la coiffe des rotateurs (SCR) dans un échantillon de 3 710 salariés tirés au sort dans la région des Pays de la Loire entre 2002 et 2004 était de 7%. L’objectif de cet article est de décrire l’évolution en 2007 de 207 salariés chez lesquels un SCR avait été diagnostiqué par leur médecin du travail. Les symptômes à l’épaule sont restés identiques ou se sont aggravés pour deux tiers d’entre eux. L’exposition professionnelle aux contraintes biomécaniques restait importante chez les actifs et l’aménagement des conditions de travail n’a concerné qu’une minorité. La qualité de vie et la capacité fonctionnelle de l’épauleétaient moindres chez ceux qui n’étaient plus en activité professionnelle. Cette étude montre que chez les salariés vieillissants, notamment chez ceux souffrant d’un SCR, la diminution des expositions et le maintien ou le retour à l’emploi restent des thèmes d’action prioritaires
Occupational outcome in 2007-2008 of workers suffering from musculoskeletal disorders in the French Pays de la Loire region
Aims: A French program of epidemiological surveillance implemented in 2002 in the Pays de la Loire region revealed a prevalence of 13% for the 6 most frequent upper extremity musculoskeletal disorders (UEMSDs) among a sample of salaried workers: rotator cuff syndrome, lateral epicondylitis, flexor-extensor peritendinitis of the hands and fingers, De Quervain’s disease, carpal tunnel syndrome and ulnar tunnel syndrome. The aim of this study is to describe the occupational outcome of these workers a few years later.
Methods: From 2002 to 2004, 83 occupational physicians examined 3,710 workers randomly selected [1], following the recommendations of the European consensus Saltsa [2]. 3 groups were constituted:
Group 1: workers with no upper limb pain during the past 7 days (49% of the sample)
Group 2: workers with pain during the past 7 days but without any clinical diagnosed form of UEMSDs (38%),
Group 3: workers with at least one clinically diagnosed UEMSD (13%)
In 2007 and 2008, they received by mail a questionnaire about their occupational activities.
Results: 2,332 people responded. Workers were older in group 3. After adjusting for age, we found as many retired people in the 3 groups. Among the non-retired workers (table), those who were not working were more numerous in group 3 and less numerous in group 1 (p=0.0007). Among those still at work, the percentage of workers who have changed their working station since 2002-2004 differed between groups (p=0.04): 24% have changed their working station in the same company in group 2 (vs 19% in group 1 and 21% in group 3), and 16% have moved to another company in group 2 (vs 14% and 10%, respectively).
Conclusion: This study shows that the occupational outcome varies according to the previous UEMSDs status
Risk factors for upper-extremity musculoskeletal disorders in the working population.
OBJECTIVE: To assess the relative importance of personal and occupational risk factors for upper-extremity musculoskeletal disorders in the working population.
METHODS: A total of 3,710 workers (58% men) participating in a surveillance program of musculoskeletal disorders in a French region in 2002-2005 were included. Upper-extremity musculoskeletal disorders were diagnosed by 83 trained occupational physicians performing a standardized physical examination. Personal factors and work exposure were assessed by a self-administered questionnaire. Statistical associations between musculoskeletal disorders, personal, and occupational factors were analyzed using logistic regression modeling.
RESULTS: A total of 472 workers experienced at least 1 upper-extremity musculoskeletal disorder. The risk of upper-extremity musculoskeletal disorders increased with age for both sexes (P < 0.001, odds ratio [OR] < or =4.9 in men and < or =5.0 in women), and in cases of prior history of upper-extremity musculoskeletal disorders (OR 3.1 and 5.0, respectively, P < 0.001). In men, upper-extremity musculoskeletal disorders were associated with obesity (OR 2.2, P = 0.014), high level of physical demand (OR 2.0, P < 0.001), high repetitiveness of the task (OR 1.5, P = 0.027), postures with the arms at or above shoulder level (OR 1.7, P = 0.009) or with full elbow flexion (OR 1.6, P = 0.006), and high psychological demand (OR 1.5, P = 0.005). In women, upper-extremity musculoskeletal disorders were associated with diabetes mellitus (OR 4.9, P = 0.001), postures with extreme wrist bending (OR 2.0, P < 0.001), use of vibrating hand tools (OR 2.2, P = 0.025), and low level of decision authority (OR 1.4, P = 0.042).
CONCLUSION: Personal and work-related physical and psychosocial factors were strongly associated with clinically diagnosed upper-extremity musculoskeletal disorders