10 research outputs found

    Études de cas et benchmarks pour la modélisation des tâches

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    International audienceLes modèles de tâches occupent une place croissante en conception centrée utilisateur car ils permettent de représenter de façon détaillée les activités que les opérateurs doivent mettre en oeuvre pour atteindre leurs buts. Ces concepts étant de nos jours matures, la question de la comparaison des approches, de leur enseignement et de leur diffusion dans le tissu industriel correspond aux activités du groupe de travail modèles de tâches de l'AFIHM. http://gtmdt.afihm.or

    Les robots et l'Empire du droit. Forces et limites de la gouvernance par le droit pour l'encadrement normatif du développement de la robotique interactive

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    L’avènement de certaines technologies comme les biotechnologies ou les nanotechnologies a entraîné de nombreux impacts tant positifs que négatifs à l’encontre de divers enjeux techniques, sécuritaires, économiques, éthiques, légaux et sociaux. Compte tenu des récentes avancées réalisées dans les domaines de l’intelligence artificielle et de la microélectronique, le développement de robots destinés à interagir de plus en plus avec les humains apparaît lui aussi soulever une pluralité d’enjeux à titre de technologie de rupture. De fait, le développement de robots interactifs dotés d’un degré d’autonomie décisionnelle de plus en plus complexe soulève de nombreuses incertitudes quant aux impacts qu’ils pourraient entraîner et suscite ainsi de nombreuses réflexions sur leur encadrement normatif. Au cœur de ces réflexions, nous retrouvons un questionnement sur la capacité du droit comme mode de gouvernance à encadrer les enjeux concernés par l’essor de la robotique interactive. En guise de réponse, le soft law est régulièrement invoqué dans la littérature juridique sur la régulation du développement technologique, puisqu’il offrirait une alternative plus efficace compte tenu de sa flexibilité et de son adaptabilité. Le développement de la robotique interactive ne fait pas exception à cette réaction, alors que plusieurs acteurs publics et privés proposent de recourir à des chartes éthiques, des lignes directrices et d’autres types de normes pour mieux prendre en compte les différents enjeux soulevés. Le recours à ces formes alternatives de régulation sociale qu’offre le soft law permettrait ainsi d’assurer un développement plus socialement responsable de robots interactifs. Or, la transposition du constat de l’insuffisance des cadres juridiques effectué pour le développement technologique à celui de la robotique interactive interpelle la nécessaire analyse des forces et des limites autant du droit dur traditionnel (hard law) que celles du soft law à titre de modes de gouvernance sociale. C’est dans cette optique que cette thèse entend contribuer à la réflexion amorcée sur la régulation du développement de la robotique, en examinant jusqu’à quel point la gouvernance qu’offre le droit peut effectivement encadrer les enjeux soulevés par l’essor de robots de plus en plus autonomes. Pour ce faire, le recours à un cadre théorique permettant d’analyser la capacité effective du droit comme mode de gouvernance du développement technologique, et plus particulièrement celui de la robotique, est essentiel. Dans un premier temps, notre cadre théorique situe, puis caractérise les différents champs normatifs du droit comme mode de gouvernance en les catégorisant sous trois formes particulières : le droit dur, le droit souple et le droit mou. Cette cartographie de la normativité du droit comme mode de gouvernance s’inspire ainsi des travaux de C. Thibierge et de l’étude annuelle du Conseil d’État français sur le droit souple. Dans un second temps, notre cadre théorique permet d’examiner la capacité effective du droit comme mode de gouvernance à encadrer l’essor de la robotique en recourant à deux critères d’analyse : (1) son efficacité réelle à prendre en compte les impacts entraînés par le développement de robots interactifs à l’égard des différents enjeux qu’il soulève et (2) son efficacité normative à assurer une légitimité et une adhésion auprès des destinataires visés. La seconde partie du cadre théorique présente ainsi une grille d’analyse d’impacts du développement de la robotique et de la capacité effective du droit à les encadrer, qui se base notamment sur les différents travaux menés par J. Lenoble en matière de gouvernance et par C. Thibierge sur le concept de force normative. Cette thèse permet ainsi d’examiner de quelle manière les trois formes dure, souple et molle du droit mobilisé comme mode de gouvernance peuvent encadrer de manière effective les différents enjeux soulevés par le développement de la robotique interactive. Notre appliquerons d’abord dans un second chapitre notre grille d’analyse à différents dispositifs juridiques du droit dur et souple, notamment reliés au droit réglementaire, à la responsabilité civile et à la protection des renseignements personnels. Le recours à notre grille d’analyse permettra ainsi d’examiner les forces et les limites des normes juridiques de droit dur et souple à encadrer certains enjeux spécifiques, tels que la sécurité humaine et la vie privée, soulevés par le développement actuel et futur de robots interactifs. Nous appliquerons ensuite cette même grille d’analyse dans un troisième chapitre à divers instruments normatifs, comme des codes de conduite et des lignes directrices provenant d’acteurs publics et privés ou encore la Déclaration de Montréal sur le développement responsable de l’intelligence artificielle, qui se rattachent tous à la catégorie du droit mou. Ce faisant, le recours à notre grille d’analyse nous permettra d’illustrer l’ampleur des enjeux sociaux ciblés par le droit mou, de même que leurs différentes limites, lorsque certains instruments normatifs sont mobilisés pour réguler le développement de robots interactifs. De cette manière, cette thèse offre un diagnostic normatif des forces et limites des trois formes de droit mobilisées pour gouverner l’essor de robots interactifs en tenant compte de leur efficacité réelle pour ce faire, ainsi que de leur efficacité normative. L’analyse précise ainsi de quelle manière les normes issues des formes dure, souple et molle du droit peuvent travailler en synergie pour assurer un développement technologique responsable, qui tient compte des différents impacts et enjeux soulevés. Par le fait même, cette thèse ouvre le champ à une réflexion approfondie sur les conditions propices à la mise en œuvre d’une gouvernance par le droit du développement technologique.Abstract: The development of emerging technologies, such as biotechnology and nanotechnology, has caused various positive and negative impacts regarding technical, health and safety, environemental, economical, ethical, legal, and social issues. Given the recent advances in artificial intelligence and microelectronics, robots designed to interact in numerous ways with humans will likely generate the same issues and thus possibly become the next disruptive technology. The development of interactive robots which incorporate an increasingly complex degree of decisional autonomy raise several uncertainties and many consider current legal frameworks inadequate to effectively regulate them. More specifically, these reflections bring the focus on the capacity of the law to govern the issues generated by the rise of interactive robotics. In this context, soft law is often called upon by the legal litterature to regulate technological development, as it provides a flexible and adaptative approach judged more suitable to emerging technologies. Interactive robotics is no different from other disruptive technologies such as nanotechnology or biotechnology and thus, many public and private actors have invoked ethical charters, guidelines and different alternative norms to specifically regulate the various issues raised by social robots. In doing so, the use of soft law as a normative alternative would provide a more socially responsible development of interactive robotics. However, the answer provided by these alternative norms challenges the traditional role of hard law and thus postulates that legal norms are insufficient to regulate interactive robotics. By doing so, this normative stance mobilizes the necessary analysis of the strenghts and limits of hard law and soft law as social modes of governance. In this context, this thesis will contribute to the emerging reflection on the regulation of interactive robotics by examining to what extent the law as a social mode of governance can effectively regulate the numerous issues raised by the rise of autonomous interactive robots. It is thus necessary to mobilize a theoretical framework to analyse the effective capacity of the law as a social mode of governance to regulate the technological development and more specifically the development of interactive robotics. This framework is detailed in the first chapter of the thesis. In the first part of the first chapter, our theoretical framework identifies and characterizes the normative fields related to the concept of law as a social mode of governance, which comprises three different forms: hard law (droit dur), legally recognized soft law (droit souple), and non legally recognized soft law (droit mou). This normative cartography draws on the French annual study from the Conseil d’État on soft law and the theoretical works from Catherine Thibierge on the normativity of the law. In the second part of the first chapter, our theoretical framework provides two analytical criteria to analyse the effective capacity of the law as a social mode of governance to regulate the development of interactive robotics: (1) its real effectiveness to take into account the various impacts raised by interactive robots on certain issues; and (2) its normative effectiveness, which is based on the democratic legitimacy of the norms invoked and the normative adherence they can have upon targeted recipients. The second part of our theoretical framework thus provides an analytical grid which can be used to examine the various impacts raised by the development of interactive robotics and analyse the effective capacity of law as a social mode of governance. This analytical grid is grounded on theoritical works on legal governance from J. Lenoble and on the concept of normative force developped by C. Thibierge. Building on this theoretical framework, our thesis will analyse how the three normative forms identified in the law as a social mode of governance can effectively regulate the various issues raised by the development of interactive robotics. In a second chapter, our analytical grid will be used to analyse hard law and legally recognized soft law norms found in regulatory law, civil liability, and personal information protection legislations. The application of our analytical grid will provide an analysis of the strengths and limits of hard law and legally recognized soft law norms invoked to regulate two specific issues raised by the current and future developement of interactive robotics: safety issues and privacy issues. In a third chapter, the same analytical grid will be used to analyse various normative documents, such as ethical charters and guidelines, codes of conducts issued by public and private actors or the Declaration of Montreal on the responsible development of AI, all of which are categorized as non legally recognized soft law instruments. Our analytical grid will provide an analysis of the normative scope these documents provide and their inherent limits to regulate the numerous issues raised by the development of interactive robots. This thesis will thus offer a normative diagnosis of the strengths and limits of both hard and soft legal norms, whether legally recognized or not, that are mobilized as a social mode of governance by examining their real and normative effectiveness to regulate the rise of sophisticated and autonomous interactive robots. Our analysis details in a specific manner how the three different types of hard and soft legal norms can work in synergy to provide a responsible technological development able to consider the impacts and issues generated by the development of interactive robotics. This thesis opens further discussion on how to set out the appropriate conditions to implement a more responsible legal governance of technological development

    Les capacités de changement du développement de l'administration électronique : les enseignements d'une recherche menée dans deux organismes publics canadiens

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    La question des changements face à l'évolution technologique est, depuis quelque temps déjà, une préoccupation importante pour le secteur privé. C'est plus récemment que le secteur public s'est trouvé confronté à ce type de pression qui l'amène notamment à développer ses affaires électroniques. La recherche théorique sur le changement par les affaires électroniques dans les organisations publiques a connu une grande diffusion cette dernière décennie. Les affaires électroniques dans le secteur public ont été présentées et traitées sous différentes terminologies (« e-gouvernement », « e-administration », « e-démocratie ») et de différentes manières, ce qui accroît la confusion et la complexité. Toutefois, ces recherches s'accordent à dire que le développement des affaires électroniques implique une importante transformation des organisations publiques. Cette transformation est caractérisée par des changements à différents niveaux, rapides et continus. Les organisations publiques se trouvent alors contraintes d'évoluer de manière soutenue et donc, de développer leurs capacités de changement. Ces constats nous amènent à nous intéresser à la problématique qui consiste à mieux comprendre la façon dont les organisations publiques vont s'adapter à la dynamique de l'environnement actuel, et à la manière avec laquelle elles vont développer et soutenir les affaires électroniques. Plus précisément, nous nous sommes posé les questions suivantes : comment le développement de l'administration électronique engage-t-il les organisations publiques dans le changement continu? Quelles sont les capacités de changement qui vont permettre de relever le défi du changement continu? En effet, le développement des affaires électroniques et plus particulièrement de l'administration électronique s'est largement généralisé dans les organisations publiques, amenant celles-ci à réfléchir de plus en plus à leur façon de réaliser leurs missions. C'est pourquoi la question du développement de l'administration électronique ne peut être dissociée de la question du changement continu. Par ailleurs, il semble important de considérer des perspectives théoriques alternatives pour une conception et une opérationnalisation des capacités de changement qui mettent davantage l'accent sur la continuité du changement et sur les interactions internes et externes à l'organisation. Nous avons d'abord mobilisé et combiné l'appareillage conceptuel des approches « Resource Based View », de l'approche en conduite du changement et des approches tirées des théories évolutionnistes pour définir et conceptualiser la capacité de changement comme étant l'aptitude de l'organisation à mettre en place un changement soutenu. Nous avons par la suite développé un cadre conceptuel préliminaire à partir du modèle de coévolution de l'organisation avec son environnement. Ce dernier permet d'étudier le développement de l'administration électronique en interaction avec le contexte organisationnel (microévolution), le contexte sectoriel (mésoévolution) et le contexte sociétal (macroévolution), et il permet d'identifier les capacités de changement nécessaires. Deux études de cas exploratoires ont été réalisées auprès des organismes publics du « GOP » et du « MINR ». Le cadre méthodologique combine l'approche de cas structurée de Carroll et Swatman (2003) et l'analyse basée sur la théorie ancrée. Ce cadre a permis de construire la théorie de manière progressive et de réviser le cadre conceptuel de développement de l'Administration électronique. Aussi, une analyse comparative de ces deux organismes a été réalisée, de laquelle il résulte des stratégies différentes de développement de l'Administration électronique. Le MINR a abordé le développement de l'Administration électronique comme un projet de développement de système d'information indépendant du fonctionnement de l'organisation avec un échéancier précis. La stratégie de développement de l'Administration électronique au GOP s'avère être plus progressive et de nature émergente, s'approchant d'une perspective de changement continu telle qu'elle a été décrite par Brown et Eisenhardt (1997) ou encore par Ford (2008). Par conséquent, nous avons choisi de réaliser une étude en profondeur du développement de l'Administration électronique au GOP. Les résultats de cette étude ont tout d'abord permis de définir trois périodes de développement de l'Administration électronique entre 1998 et 2008. Ils ont également permis de décrire la coévolution de l'Administration électronique avec son environnement interne et externe (mésoenvironnement et macroenvironnement), de définir certaines capacités organisationnelles nécessaires au développement de l'Administration électronique, et d'identifier des facteurs facilitateurs et de blocages du développement durant ces trois périodes. Ensuite, en nous basant sur la théorie de la complexité, nous définissons le développement de l'Administration électronique comme un système complexe pour faire face aux défis de dynamique des environnements qui changent rapidement. On souligne alors que le changement continu constitue un facteur critique du développement de l'Administration électronique, ce qui est fondamental dans la coévolution des systèmes complexes. Un cadre conceptuel du développement de l'Administration électronique révisé est alors proposé. Ce cadre démontre que le développement de l'Administration électronique est basé sur les capacités de changement qui constituent l'énergie nécessaire pour la coévolution de l'Administration électronique avec son environnement, la mobilisation et la création des capacités organisationnelles nécessaires, ainsi que le renouvellement stratégique du développement à chaque période. In fine, nous précisons des propositions générales de recherche, nous proposons une typologie des capacités organisationnelles de développement de l'Administration électronique et nous définissons les composantes des capacités de changement sont définies et décrivons leurs dimensions. \ud ______________________________________________________________________________ \ud MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Administration électronique, changement continu, capacités organisationnelles, capacité de changement, approche de la coévolution et systèmes complexes

    Le développement de pratiques professionnelles inclusives : le cas d'une équipe-cycle de l'ordre d'enseignement secondaire engagée dans une recherche-action-formation

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    L'intégration scolaire préconisée au Québec est l'un des facteurs qui contribuent à accroître la diversité des apprenants au sein des classes et des écoles. Plusieurs travaux laissent entrevoir que bon nombre d'enseignants éprouvent des difficultés à enseigner, tout en prenant compte des besoins de tous en contexte de diversité. Apparemment plus importantes à l'ordre d'enseignement secondaire, l'apparition et le maintien des difficultés observées chez les enseignants sont reliés à différents éléments, dont certaines caractéristiques de l'approche d'intégration adoptée, le manque de préparation et de formation des enseignants, le manque de temps, la rigidité de l'organisation du travail, l'isolement professionnel ainsi qu'une conception de l'enseignement centrée sur la transmission des contenus d'apprentissage. De nombreux chercheurs du champ de l'inclusion scolaire incitent les enseignants du secondaire à faire face aux défis de la diversité en privilégiant un modèle pédagogique où ils prennent ensemble la responsabilité de trouver des moyens pédagogiques originaux pour soutenir l'apprentissage de tous les élèves, qu'ils aient ou non des besoins particuliers. Le développement de pratiques professionnelles inclusives s'associe à certains changements dans les façons de concevoir les difficultés scolaires, l'enseignement et l'apprentissage. Certes, il importe de soutenir concrètement les enseignants du secondaire en exercice vis-à-vis le développement de pratiques inclusives. De surcroît, les chercheurs insistent sur l'importance de mieux comprendre comment les besoins de tous peuvent être satisfaits en contexte régulier afin de proposer des pistes d'action et de réflexion pertinentes en regard de ce projet de changement. Peu d'études se sont intéressées à la dimension collective de tels processus ainsi qu'au contexte spécifique que représente l'ordre d'enseignement secondaire. Privilégiant une vision transformative de l'inclusion scolaire dans cette recherche, le développement de pratiques professionnelles inclusives est défini avec une grande flexibilité puisque le concept doit être envisagé en relation avec les besoins spécifiques d'un contexte éducatif particulier. Les caractéristiques associées aux écoles inclusives sont présentées de manière à offrir les repères essentiels quant à la nature des efforts à fournir. La nécessité de soutenir les praticiens par la formation continue s'établit graduellement à travers une description des caractéristiques des dispositifs de formation continue susceptibles de soutenir de tels changements de pratiques. Il en découle d'ailleurs le choix méthodologique pour une démarche participative de recherche-action-formation. L'intention d'établir un rapport plus étroit entre la recherche et la pratique et d'étudier le phénomène de l'intérieur justifie également cette décision. L'objectif général de cette recherche est d'étudier le processus de développement de pratiques inclusives chez un groupe d'enseignants du secondaire réunis dans une démarche de recherche-action-formation. Les questions de recherche sont les suivantes : 1) Comment se développent des pratiques professionnelles inclusives dans le cadre d'une démarche de recherche participative par un groupe d'enseignants œuvrant à l'ordre d'enseignement secondaire? 2) Comment le chercheur-formateur peut-il soutenir le développement de pratiques professionnelles inclusives dans ce contexte? Une petite équipe-cycle œuvrant auprès des mêmes élèves pendant les deux années du premier cycle du secondaire (looping) prend part à cette recherche-action-formation. Plus spécifiquement, cinq enseignants, un directeur adjoint ainsi qu'un orthopédagogue se sont engagés pendant plus d'un an et demi dans des cycles d'expérimentation, d'analyse et de réflexion entourant la pratique professionnelle inclusive. Deux principales méthodes de collecte sont exploitées, soit l'entrevue individuelle en amont et en aval de la démarche ainsi que les rencontres de recherche-action-formation. Entre novembre 2010 et février 2012, huit rencontres collectives ont été réalisées et enregistrées aux fins d'analyse. De manière générale, cette recherche s'inscrit dans un paradigme qualitatif/interprétatif. Une analyse qualitative de théorisation est exploitée de manière à identifier les éléments constitutifs du phénomène et à générer inductivement un processus de théorisation sur la démarche collective. De la première question de recherche découle une conclusion générale entourant l'objet d'étude. Le développement de pratiques professionnelles inclusives est un processus évolutif individuel et collectif qui place les besoins d'apprentissage des élèves au cœur de la pratique professionnelle. Il évolue selon des phases elles-mêmes caractérisées par des microprocessus adaptatifs où, d'une part, l'enseignant valide et invalide le projet de changement sous l'influence de différents enjeux et obstacles, de situations professionnelles particulières ou de prises de conscience prépondérantes. D'autre part, l'enseignant effectue des allers-retours entre sa zone de risque et sa zone de sécurité. Les composantes interactive et coopérative, réflexive et expérientielle du projet amènent graduellement le praticien à ajuster ses pratiques existantes et à poser de plus en plus de petits gestes. Il explore des pratiques moins traditionnelles et différentes, en constate les bénéfices et élargit progressivement son répertoire de pratiques. L'identité collective du groupe se redéfinit à mesure que les participants clarifient, les uns par rapport aux autres, leurs besoins, leurs rôles respectifs et leur manière de collaborer en regard du développement de pratiques inclusives. Ce processus conduit à la coconstruction d'une représentation à la fois globale et précise des pratiques inclusives et des façons dont elles peuvent s'opérationnaliser, en plus de générer des transformations conatives, cognitives réflexives, métacognitives et opératoires chez les protagonistes. En outre, les participants relient les mises à l'essai effectuées à différents impacts positifs : une diminution des comportements perturbateurs ainsi qu'une augmentation de l'intérêt et de l'engagement des élèves dans les tâches. Fort de ces constats, ce projet de thèse apporte également une contribution scientifique en regard des pistes prometteuses pour soutenir le développement de pratiques inclusives à l'ordre d'enseignement secondaire, dans le cadre d'une démarche participative. Plusieurs repères destinés aux chercheurs-formateurs sont suggérés.\ud ______________________________________________________________________________ \ud MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : diversité, inclusion scolaire, différenciation pédagogique, recherche-action-formation, problèmes de comportement, formation continu

    Les communautés de pratique en entreprise sous l'angle de leur animation : analyse et enjeux

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    This research focuses on communities of practice (CoP) in companies. Referring to Wenger and situated learning, it was to examine the role(s) of the facilitators in terms of member's learning. From a corpus of 31 interviews of people from 21 companies, as well as various secondary materials, I analyzed the terminology used by companies and facilitators and modes of structuring CoP. While learning issues appear less central than assumed, an institutionalization and formalization of communities and facilitators are apparent. A majority of CoP are implemented and supported intentionally, process is formalized, they became a form of management, especially knowledge management. New roles related to the implementation and the facilitation emerge. This process is accompanied by a process of professionalization and provides a market for businesses. In this context, the role of those leaders sometimes remains ambiguous. While CoP presented as a theory, a descriptor of learning processes at work in social groups, these were transformed in the last ten years in a managerial practice, a tool that companies integrate gradually in their operation. In an economy of competition, increasingly knowledge-based, they are traversed by management issues they are supposed to meet, as a remedy for some organizational ills.Cette recherche porte sur les communautés de pratique (CoP) dans les entreprises. En référence à Wenger et à l'apprentissage situé, il s'agissait d'examiner le(s) rôle(s) des animateurs sur le plan des apprentissages des membres. A partir d'un corpus constitué de 31 entretiens de personnes issues de 21 entreprises, ainsi que de matériaux secondaires variés, j'ai analysé la terminologie employée par les entreprises et par les personnes animatrices, ainsi que les modes de structuration des CoP. Tandis que les questions d'apprentissage apparaissent moins centrales que je le supposais, un processus d'institutionnalisation et de formalisation des communautés et des animateurs ressort clairement. Une majorité des CoP approchées sont mises en œuvre et soutenues intentionnellement, leur fonctionnement se formalise, elles deviennent une modalité de gestion, notamment de gestion des connaissances. Des rôles nouveaux liés à la mise en œuvre et à l'animation émergent. Ce processus s'accompagne d'un processus de professionnalisation et d'une offre marchande à destination des entreprises. Dans ce contexte, le rôle des personnes animatrices demeure parfois ambigu. Alors que les CoP se présentaient comme une théorie, un descripteur des processus d'apprentissage dans des groupes sociaux, elles se sont transformées, ces dix dernières années, en un dispositif de gestion, un instrument managérial, que les entreprises intègrent peu à peu dans leur fonctionnement. Dans une économie de compétition, de plus en plus fondée sur le savoir, elles sont traversées par des enjeux de gestion auxquels elles sont censées répondre, tel un remède à certains maux organisationnels

    La dynamique des réseaux coopératifs : l’exemple des logiciels libres et du projet d’encyclopédie libre et ouverte Wikipédia.

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    Les pratiques organisationnelles et sociales non-marchandes et non-hiérarchiques liées aux nouvelles technologies de l'information et de la communication suscitent aujourd'hui de nombreuses réactions et controverses. Certains acteurs et chercheurs en contestent l'existence, d'autres affirment qu'il s'agit d'un phénomène minoritaire ou non durable, d'autres enfin, les cantonnent à la sphère virtuelle. S'inscrivant dans ces débats, ce travail analyse les différentes approches théoriques qui les sous-tendent, et les confronte à une observation empirique du réseau coopératif des logiciels libres et du projet d'encyclopédie libre et ouverte Wikipédia, en les replaçant dans le contexte idéologique propre à l'activité informatique. En développant un cadre conceptuel adéquat pour l'étude de ces entités sociales qui s'appuie sur l'interactionnisme symbolique et la sociologie critique d'Ivan Illich, cette réflexion dévoile la spécificité organisationnelle, économique et sociale de ces nouvelles pratiques, et expose ce qui a favorisé leur développement et leur croissance au cours de ces trois dernières décennies. L'accent est tout particulièrement mis sur l'intégration des facteurs culturels et sur la compréhension des mécanismes qui favorisent l'essor et l'expansion de ces nouvelles pratiques dans d'autres activités. Au final, cette réflexion rejoint un des questionnements fondamentaux de la société contemporaine, à savoir, celui posé par le développement de l'économie non-marchande et non-hiérarchique et par la déprofessionnalisation des activités immatérielles.Organizational and social non-market and non-hierarchical practices related to new information technologies and communication, caused many reactions and controversy. Some actors and thinkers their existence, others say it is a minority or unsustainable phenomenon, and others confined it exclusively to the virtual sphere. As part of these discussions, this thesis tries to make the synthese of the various theoretical approaches to these new practices and to confront them with a rigorous empirical observation of the cooperative network of free software and the free and open project of encyclopaedia Wikipedia. In developing a conceptual framework suitable to study the social entities, built on the symbolic interactionism and sociology critic Ivan Illich, this work show the specific organizational, economic and social form of these new practices, and understand what was able to promote their development and growth over the past three decades. We especially insist on cultural factors, rather than technical factors. Finally, the thesis attempts to reflect on what could eventually promote the development and expansion of these new practices. We are joining here a questioning of society deeper, and without answer : the challenges and uncertainties posed by the development of non-market economy and non-hierarchical.Réseaux coopératifs; Nouvelles technologies de l'information et de la communication;

    QPES 2022 : S'engager et pouvoir d'agir

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    Développement durable, enjeux et problématiques autour de la grande entreprise minière : le cas de la province de Cajamarca-Pérou

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    Sans aucun doute, l'économie péruvienne repose sur l'industrie extractive, car 61,25% des exportations correspondent aux exportations minières. Ainsi, grâce à ce secteur, le Pérou a eu une croissance économique soutenue au cours des dernières années. Parmi ce commerce extérieur des minéraux, l'or représente 35,70% des exportations. D'ailleurs, la mine Yanacocha (MY), qui s'est établie à Cajamarca depuis 1992, devient la principale entreprise aurifère au Pérou avec une participation de l'ordre de 24,64% parmi le reste des mines aurifères installées au Pérou. De sorte que, Cajamarca, la charmante ville traditionnelle des plateaux andins, a changé sa vocation touristique et historique pour devenir une espèce d'enclave minière. Cette amélioration de l'économie péruvienne durant les dix dernières années n'a aucun rapport avec le haut niveau de précarité et de pauvreté des communautés riveraines des mines et MY ne peut pas s'exclure de ce constat. À Cajamarca, ce paradoxe de la croissance économique avec la précarité sociale a été à la source des conflits et révoltes dantesques qui ont mis en danger la gouvernance de l'État et ses pouvoirs. En même temps, ces émeutes ont remis en question les stratégies de responsabilité sociale (RSE) et de développement durable (DD) de MY, de sorte que les organisations de la société civile (OSC) sont en train de changer les dynamiques des relations communautaires de MY. Ces constats nous ont motivés à en savoir davantage sur ces transformations dans l'interface sociétale de cette mine (ISMY). Ainsi, cette thèse permet d'avoir une meilleure compréhension sur les différentes logiques d'action et de pensée des organisations de la société civile (OSC) dans ISMY. En conséquence, notre étude cherche à en savoir davantage sur la formation et les justifications des logiques de pensée et d'action au sein de ces organisations. D'ailleurs, tablant sur le fait de l'existence des logiques de pensée et d'action différentes, notre étude aide à expliquer comment ces logiques se positionnent et coordonnent face aux démarches de MY tout en utilisant des justifications pour mettre en place des accords, conventions et même des ordres négociés en présence des enjeux dans l'ISMY. Finalement, notre étude permet de mieux saisir la problématique et les dynamiques qui suivent les rapports sociaux des OSC au sein des arènes dans l'ISMY. En outre, pour parvenir à mener cette thèse, nous avons articulé un cadre conceptuel composé de trois théories : la Social Worlds/Arenas Theory de Strauss, la théorie « des économies de la grandeur » de Boltanski et Thévenot et la théorie des parties prenantes. D'ailleurs, quant au cadre méthodologique qui a soutenu notre démarche en tant que chercheur, nous nous sommes basés sur une recherche qualitative fondée sur le « paradigme socio-constructionniste », où nous avons fait appel à quelques éléments de la théorie enracinée de Strauss et Corbin, les systématisations pour la collecte et l'analyse des données proposées par Miles et Huberman (1994) et l'approche contextualiste de Pettigrew, A. M. (1985). Dans notre démarche de recherche, nous nous sommes placés comme chercheur à l'extérieur de MY pour essayer de comprendre comment les politiques et les stratégies de RSE et de DD de cette mine étaient perçues par les OSC et le reste des acteurs de l'ISMY. Ainsi, cette « posture externe du chercheur » nous a permis d'agir avec une totale autonomie et indépendance pour porter un jugement impartial en l'absence des loyautés personnelles, fonctionnelles, politiques ou financières qui auraient pu biaiser nos raisonnements.\ud ______________________________________________________________________________ \ud MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Responsabilité sociale de l'entreprise, développement durable, organisations de la société civile, interface sociétale de l'entreprise, parties prenantes, industrie minière, légitimité de l'entreprise, gouvernance, performance sociale de l'entreprise, conflits sociaux, arènes, participation citoyenne, logiques de pensée, mécanismes de coordination, rapports sociaux, conventions, ordres négociés

    Un processus de développement outillé pour l'exploitation systématique des bénéfices offerts par une conception des systèmes interactifs centrée tâches

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    International audienceSince the seminal work from Duncan et al. republished in [2] many research contributions have demonstrated the potential benefits of the exploitation of operators' task analysis for the design of interactive systems. These various contributions usually address specific problems proposing innovative solutions (exploiting the results of task analysis represented in task models) without (usually) capitalizing in a systematic way on previous work. This paper proposes a survey of the various benefits gained from exploiting task models. It is structured in two main classes: the ones associated to the various steps of the development process and the ones associated with the various artifacts produced throughout this process. Based on this survey, we describe a tool-supported development process exploiting in a systematic way all these benefits and additionally leveraging on them in order to provide new benefits.Depuis les travaux précurseurs de Duncan et al. à la fin des années 60 (et repris dans [2]), de nombreuses contributions scientifiques ont mis en avant les intérêts potentiels d’une conception de systèmes interactifs exploitant une analyse (la plus exhaustive possible) des tâches des opérateurs. Cet article propose un recensement systématique des différents bénéfices décrits dans la littérature sur l’utilisation des modèles de tâches en les classant en deux groupes : ceux portant sur les étapes du processus de développement1 et ceux portant sur les différents artefacts produits tout au long de ce processus. Basé sur ce recensement, nous proposons un processus de développement de systèmes interactifs centré sur l’analyse et la modélisation des tâches. Grâce à un outillage logiciel couvrant à la fois la partie tâche et la partie système nous montrons comment ces différents bénéfices peuvent être additionnés et qu’il est de plus possible de faire effet de levier pour obtenir d’autres bénéfices supplémentaires

    Le droit des données personnelles, une police administrative spéciale

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    I noticed during the last years of my research that when it comes to data law, people are only interested into data protection, human rights etc.As a result, data law is often reduced as data protection law or, even worse, as “privacy law”. Such a point of view is not wrong because data law do protect – or at least genuinely tries to protect – privacy, human rights etc. But by doing so, one is likely to refer only to a small part of data law and, what is worse, not to the essential part of it.Before going further, let me be clear about something: my point is not to minimize the interest of data protection. My point is to cast some light upon the dark side of data law: the freedom of data processing. More precisely, my point is that although data protection is important, it has not led legislators to adopt instruments promoting personal data secrecy.As a matter of fact, it is quite the opposite. Indeed, everyone can notice in his or her everyday life that data aw instruments do not prevent from personal data processing. And there is, in my opinion, the real purpose of data law instruments: promoting personal data processing by giving them legal security. In other words, paving them the legal way.More precisely, data law instruments aim at setting legal frame for data processing system and – thus – to computer science, so that its full development can be compatible with human rights. In other words, data law instruments try to humanize computer science uses, not to annihilate them.L'objet de ce travail est de démontrer que le droit des données personnelles ne se réduit pas au droit à la protection des données personnelles. En effet, il existe une thèse dominante au terme de laquelle le droit des données personnelles a pour objet exclusif la protection de la personne fichée et constitue, en tant que tel, un élément de la protection de la vie privée.Or, une telle lecture procède d'une isolation clinique de certaines dispositions essentielles au sein des instruments relatifs aux données personnelles. Le droit positif invalide cette thèse et révèle que ces normes poursuivent deux enjeux distincts. Le premier tient effectivement à la protection de la personne fichée et a à ce titre été isolé au sein d'un droit à la protection des données personnelles en droit de l'Union européenne. Le second tient dans l'usage sans entraves de l'informatique et implique la liberté de traiter des données personnelles.Au sein des instruments juridiques relatifs aux données personnelles, ces deux intérêts ne constituent pas deux objectifs de rang et d'intérêt égal juxtaposés l'un à côté de l'autre. Ils sont articulés et hiérarchisés. Le but premier de ces instruments est de garantir la liberté de traitement des données personnelles en tant qu'elle conditionne la liberté de l'usage de procédés informatiques. La protection des droits et libertés fondamentales des personnes fichées n'en constitue que la limite, étroitement subordonnée et circonscrite à ce but principal.De ce constat, il est possible de déduire que les instruments juridiques relatifs aux données personnelles constituent une même police administrative spéciale. Cette police a pour but de consacrer et d'aménager une liberté publique à ce jour innommée: la liberté de traitement des données personnelles. Elle a pour effet et non pour objet de protéger la personne fichée, non pas seulement parce que cette dernière serait titulaire d'un droit fondamental mais aussi et surtout au titre de la protection d'un ordre public spécial
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