17 research outputs found

    Adaptation autonomique d'applications pervasives dirigée par les architectures

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    The autonomic adaptation of software application is becoming increasingly important in many domains, including pervasive field. Indeed, the integration fo different application resources (physical devices, services and third party applications) often needs to be dynamic and should adapt rapidly and automatically to changes in the execution context. To that end, service-oriented components offer support for adaptation at the architectural level. However, they do not allow the formalisation of all the design constraints that must be guaranteed during the execution of the system. To overcome this limitation, this thesis modeled the design, deployment and runtime architectures. Also, it proposes to establish links between them and has developed algorithms to check the validity of an execution architecture with respect to its architectural design. This led us to consider the entire life cycle of components and to define a set of concepts to be included in architectures supporting variability. This formalisation can be exploited both by a human administrator and by an autonomic manager that has its knowledge base increased and structured. The implementation resulted in the realization of a knowledge base, providing a studio (Cilia IDE) for the design, deployment and supervision of dynamic applications, as well as an autonomic manager that can update the structure of pervasive applications. This thesis has been validated using a pervasive application called “Actimetry”, developed in the FUI~MEDICAL project.La problématique d'adaptation autonomique prend de plus en plus d'importance dans l'administration des applications modernes, notamment pervasives. En effet, la composition entre les différentes ressources de l'application (dispositifs physiques, services et applications tierces) doit souvent être dynamique, et s'adapter automatiquement et rapidement aux évolutions du contexte d'exécution. Pour cela, les composants orientés services offrent un support à l'adaptation au niveau architectural. Cependant, ils ne permettent pas d'exprimer l'ensemble des contraintes de conception qui doivent être garanties lors de l'exécution du système. Pour lever cette limite, cette thèse a modélisé les architectures de conception, de déploiement et de l'exécution. De plus, elle a établi des liens entre celle-ci et proposé des algorithmes afin de vérifier la validité d'une architecture de l'exécution par rapport à son architecture de conception. Cela nous a conduits à considérer de près le cycle de vie des composants et à définir un ensemble de concepts afin de les faire participer à des architectures supportant la variabilité. Notons que cette formalisation peut être exploitée aussi bien par un administrateur humain, que par un gestionnaire autonomique qui voit ainsi sa base de connaissances augmentée et structurée. L'implantation a donné lieu à la réalisation d'une base de connaissance, mise à disposition d'un atelier (Cilia IDE) de conception, déploiement et supervision d'applications dynamiques, ainsi que d'un gestionnaire autonomique capable de modifier la structure d'une application pervasive. Cette thèse a été validée à l'aide d'une application pervasive nommée >, développée dans le cadre du projet FUI~MEDICAL

    Pour une analyse géographique des espaces transfrontaliers: Contribution théorique et méthodologique

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    Résumé : Dans le panorama dynamique et divers des recherches sur les frontières, en géographie comme dans d’autres sciences humaines et sociales, les angles d’approche ont généralement en commun de privilégier le contexte voire la monographie, ainsi que la perspective d’une seule discipline scientifique. Ce constat est en dissonance avec les déclarations de principe énoncées dans les ouvrages de référence sur les border studies, plaidant notamment pour des recherches interdisciplinaires (Brunet-Jailly 2005, Wastl-Walter 2013, Wilson et Donnan 2011). L’objectif est de contribuer à ce débat scientifique dans le cas des frontières nationales européennes. La recherche menée s’inscrit principalement dans trois enjeux scientifiques : -Montrer qu’une approche globale et comparative des espaces transfrontaliers est possible et permet un gain dans la prise en compte des dynamiques frontalières, en contre-point des exercices monographiques généralement menés ; -Montrer l’intérêt d’associer les questions d’aménagement avec les démarches d’analyse spatiale pour améliorer la connaissance des espaces transfrontaliers ; -Resituer l’apport de la géographie par rapport à celui d’autres disciplines scientifiques, dans la mesure où les contributions disciplinaires restent assez largement cloisonnées et où l’interdisciplinarité est susceptible de faire progresser la connaissance. Pour répondre à ces enjeux, la recherche a principalement été menée dans le champ disciplinaire de la géographie et de l’aménagement, avec quelques incursions dans les champs voisins de la sociologie et de la linguistique à travers la participation à des groupes interdisciplinaires. En termes de connaissances des espaces transfrontaliers, plusieurs axes de recherche sont suivis : -Un axe morphologique, en termes des conditions de comparabilité de différents espaces transfrontaliers. Au-delà des contextes caractérisant chaque dyade, le travail a contribué à définir conceptuellement la nature de ces espaces, et à tester différentes options méthodologiques pour la mesure de leurs caractéristiques (espaces situés entre la France d’une part et la Belgique, le Luxembourg, l’Allemagne et la Suisse d’autre part). -Une axe fonctionnel, en termes de mise en relation transfrontalière à travers les flux domicile-travail ou la nuptialité frontalière. Les modalités de mise en relation des espaces soulèvent la question de la cohésion des espaces transfrontaliers, sans cesse soumis à une tension entre appartenance nationale et opportunités liées à la proximité de l’altérité. -Un axe cartographique, en termes de modes de représentation harmonisés pour des espaces hétérogènes. Les différences de maillage entre pays rendent incontournable la question du MAUP (Modifiable Areal Unit Problem). Différentes solutions sont testées, notamment celle du calcul des potentiels dans un voisinage gaussien. -Un axe imaginaire, en termes de l’image que les populations frontalières peuvent avoir de la frontière. En recourant aux cartes mentales et avec une méthodologie d’ordre qualitatif, des investigations sont suivies pour cerner si la « frontière nationale » est une catégorie importante aux yeux d’une population habituée aux transactions entre les deux côtés de la frontière. Au fil de l’avancement de ces axes de recherche, plusieurs pistes sont ouvertes, notamment sur les frontières de la géographie. En effet, les frontières nationales peuvent être considérées comme un sous-ensemble des limites auxquelles sont confrontés les individus, au même titre que les limites sociales ou linguistiques. Un travail interdisciplinaire, nécessaire pour évaluer le rôle et la portée de ces différents types de frontière, a été initié dans le Groupement de recherches transfrontalières interdisciplinaires (GRETI). L’objet de la recherche étant multidimensionnel, la démarche se doit d’embrasser différentes perspectives. Trois entrées ont été suivies : une entrée reliant systématiquement les questionnements théoriques avec la méthodologie, dans le souci d’apporter des éléments quantifiables ; une entrée associant approches quantitatives et qualitatives, afin de combiner les points de vue sur l’objet « frontière » ; une entrée par le travail collectif, à travers l’inscription dans différents réseaux de recherche : -La démarche de recherche se situe principalement dans les champs croisés de l’aménagement et de l’analyse spatiale appliqués aux frontières nationales. Plusieurs concepts géographiques sont envisagés ici, tels que ceux de discontinuité, de polarisation, de cohésion territoriale, d’accessibilité aux services ; ils sont considérés sous un angle à la fois théorique méthodologique. L’interaction est continue entre la théorie et son application, la méthodologie employée ainsi que ses résultats amenant à redéfinir les concepts. Cette démarche nécessite d’une part un travail important d’interrogation de la nature de l’information territoriale, qui est collectée sur une base nationale et suivant des découpages hétérogènes ; d’autre part le test de modes de représentation multiscalaires, dans la mesure où les espaces transfrontaliers sont des lieux où interagissent les logiques locales et nationales. -La démarche articule également approches quantitatives et qualitatives, en considérant que chaque approche apporte des éléments éclairant un angle différent de l’objet, et que leur association est susceptible d’engendrer un gain de connaissance. Cette articulation est opérée à plusieurs moments du mémoire de HDR, notamment entre les chapitres 1 et 2 où une approche littéraire de la revue de littérature (chapitre 1) est complétée par une analyse bibliométrique (chapitre 2). De la même façon, le chapitre 5 livre une analyse quantifiée des réseaux frontaliers à travers une mesure géographique et sociologique du poids des mariages frontaliers ; le chapitre 6 replace ces résultats dans la perspective des représentations des individus, grâce à une analyse qualitative menée dans une entreprise frontalière. -Cette combinaison des angles d’approche et des méthodologies a été rendue possible grâce à la participation à des projets de recherche collectifs. Les appartenances successives ou concomitantes à différents groupes ont largement influencé ce travail, qu’il s’agisse des questions d’aménagement et d’analyse spatiale à l’échelle européenne (dans l’UMS RIATE alors dirigée par Claude Grasland), à une échelle locale / régionale (au CEGUM dans l’équipe de Sophie de Ruffray puis au LOTERR), ou encore des projets transfrontaliers et interdisciplinaires avec le GRETI depuis 2013. Les deux premiers chapitres posent les bases épistémologiques et théoriques de ce travail. Il ressort de la revue de littérature que peu de travaux portent sur les frontières sous l’angle de l’aménagement, ainsi que sous l’angle de l’analyse spatiale. La recherche sur les frontières est de fait très cloisonnée, avec un manque de connections entre les frontières considérées comme objets d’étude (telles qu’elles sont étudiées en géographie, économie ou en sciences politiques) et les frontières comme catégories analytiques (telles qu’elles sont étudiées en sociologie et en anthropologie). Cela légitime le programme de recherche retenu, tout en interrogeant les modalités d’une prise en compte des frontières dans la diversité de leurs manifestations. Les chapitres 3 et 4 contribuent à montrer le potentiel d’une recherche associant analyse spatiale et questions d’aménagement dans les espaces transfrontaliers. Avec l’exemple des espaces situés sur la frontière nord-est de la France (dans un espace allant de Dunkerque jusqu’à Genève), la faisabilité d’une analyse globale des espaces transfrontaliers est testée à travers des concepts d’aménagement tels que l’information territoriale transfrontalière, les discontinuités ou la cohésion territoriale. La méthodologie et les images cartographiques produites contribuent à donner une représentation originale de ces espaces. Les chapitres 5 et 6 abordent la question des frontières de la géographie. A travers une comparaison entre l’approche géographique et l’approche sociologique des réseaux frontaliers, et à travers une analyse interdisciplinaire au croisement de la géographie, de la sociologie et de la linguistique, l’apport et les limites de l’explication d’ordre géographique sont soulignés ainsi que les opportunités du dialogue avec d’autres disciplines pour envisager toute la complexité de ce qui fait frontière

    Pour une onto-anthropotechnie de la sphère humaine. La question de l'interdit technologique au prisme d’une lecture phénoménologique du transhumanisme.

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    The discussion about the extent to which technology structures the human sphere is nowadays severely hampered by the popularization of mythological (Promethean threat, etc.) or narrative analogies (threat of AI, cyborg, etc.). Many authors who have questioned the essence of technology in detail have come to divide it into two categories, roughly summarized as (post)modern technology and ancient technology, thus evacuating the formal quality of technology. The feeling of anxiety that our societies experience in front of the autonomy and empowerment of technology would be explained by the ontological discontinuity of the human-technology relations. Isn't transhumanism, incidentally, the concrete embodiment of this rupture? Our thesis postulates that in order to correctly interpret the emergence of phenomena such as transhumanism, we need a philosophical reading of the phenomenon of technique. Now, a philosophical reading of the technique is only possible by questioning the anthropological and ontological roots of technology itself. Our intention to use philosophy to tackle this complex and highly mediatized issue of transhumanism leads us to reinvest pre-existing and absolutely fundamental metaphysical questions regarding the relationship between technology and human beings. We have chosen to take a phenomenological approach to better understand transhumanism, in order to outline the metaphysical issues at stake in our technical imaginary, as well as to serve as a new entry point to the question of technology itself. The eidetic reduction allows us to identify the internal divergences of transhumanism in order to express a minimal discourse, the desire to improve the human being through technology. This dialogue can from then on be assumed by the philosophy of technology and serve as a revealing phenomenon, while taking part in a major discussion that is still ongoing. In spite of the cultural and anthropological evolution of technology and its objects, we defend the hypothesis that there is no rupture between a modern technology and an ancient one, and that the emergence or the solidification of forms of contemporary technical imaginaries contributes to the ontological sphere of human existence. Our purpose is to return to the questions that technology raises towards the being of the human, instead of staying at the human that raises questions about the impact of science and technology. The transhumanism is considered as a starting point to the question of technology, which allows to reinstate the human-technology relations in the temporality of a continuous evolution, and induces a renewed and plastic adaptation of the human being to his environment. Our first part introduces the conceptual framework of the understanding of the technical object, as an object embedded in human mediations. We question this object from familiar landmarks, between mechanism and finalism, gesture and mediation, organ and tool. This allows us to determine some phenomenological aspects regarding body unity and the relation between "paraphernalia" and technical object. These defining elements are embodied in the analysis of contemporary techno-scientific objects, which determines the convergences and divergences between the mode of existence of technical objects and the one of emerging objects, in order to induce the possibility of a formal continuity in the ontology of the technical object. It is then necessary to question the relationship of the human being to his materiality, and thus his relationship to his milieu and temporality. Our second part aims at revitalizing the phenomenology of the dwelling through anthropology, in order to bring technology into play at the center of the human experience. We put our technical milieu back at the center of an epistemology that focuses on the notions of intention, invention and imagination, in order to reconstruct the relation of technology to human virtuality and to propose an analysis of the evolution of technology outside the ontic framework of human historicity. This apparent independence of technology requires us to question the reasons behind the feeling of threat that contemporary technology gives rise to. Our third part reshapes the rational and irrational dangers of which technique is the scapegoat by placing them outside the essence of technology itself. We start from a metaphysics of the substance of worldly objects which locates these concrete perils within the framework of the anthropological evolution of production modes and technical progress. We present these elements as the symptom of the transition from a humanist imaginary to a form of technical imaginary. This transition participates in a redefinition of the humanism that is able to overcome the technological ban and to testify of the cultural reality of technology. The emblematic example of these new technical imaginaries is the emergence of transhumanism. The fourth part thus extends these concrete questionings by focusing on the way in which transhumanism reclaims the metaphysical stakes of our materiality. It is based on the transhumanist conception of the human body through the difference therapy/enhancement, which reveals the invariant of the body phenomenon and revitalizes the truly disruptive viewpoints of transhumanism on immortality. They contrast with the existential relation of the human to finitude, considered as a structuring horizon of time. The opening of finitude to new temporalities invites us to question the way in which transhumanism brings into play the thought of eschatology and transcendence as a measure of lived time. Therefore, our fifth and last part questions the notion of transhumanist Grand Narrative in the light of emblematic technical myths, in order to unveil the metapoetics of imaginaries that support transhumanist and anti-transhumanist discourses. We locate the mythification of transhumanism in a more general eschatological and temporal process, taking into account the chosen recourse of transhumanist movements to technophilic optimism. These interrogations allow us to reinvest our analyses of the milieu and temporality to synthesize the continuistic evolutionism that makes transhumanism a consistent and metaphysical vector of the technical organization of the human sphere.Le débat visant à évaluer dans quelle mesure la technique structure la sphère humaine est aujourd’hui grandement bridé par la vulgarisation d’analogies mythologiques (menace prométhéenne, etc.) ou narratives (menace de l’IA, du cyborg, etc.). De nombreux auteurs qui ont questionné en détail l’essence de la technique la scindent aujourd’hui selon deux modalités, résumées schématiquement en une technique (post)moderne et une technique ancienne, en évacuant la quiddité formelle de la technique. Le sentiment d’inquiétude qu’éprouvent nos sociétés face à l’autonomisation et à la puissance technique s’expliquerait par la discontinuité ontologique des relations humain-technique. Le transhumanisme, d’ailleurs, ne se fait-il pas l’incarnation concrète de cette rupture ? Notre thèse postule qu’afin de correctement interpréter l’émergence de phénomènes comme le transhumanisme, nous avons besoin d’une lecture philosophique du phénomène de la technique. Cette lecture philosophique de la technique nécessite de réinterroger les racines anthropologiques et ontologiques de la technique elle-même. Nous adoptons pour cela une approche phénoménologique de l’objet transhumaniste, qui se propose d’esquisser les enjeux métaphysiques propres à nos imaginaires techniques, en plus de servir d’entrée nouvelle à la question de la technique elle-même. La réduction eidétique nous permet de localiser les divergences internes au transhumanisme pour les rendre à l’expression d’un discours minimal, la volonté d’amélioration de l’homme par la technique. Ce discours manifesté et manifestant peut dès lors être pris en charge par la philosophie de la technique et servir de phénomène dévoilant, en prenant part à une discussion majeure et au demeurant largement entamée. Malgré l’évolution culturelle et anthropologique de la technique et de ses objets, nous défendons l’hypothèse qu’il n’y a pas de rupture entre une technique moderne et une technique ancienne, et que l’émergence ou la solidification de formes d’imaginaires techniques contemporains participe ontologiquement de la sphère d’existence humaine, et non accidentellement. Notre intention est donc de revenir aux questions que soulève la technique envers l’être de l’humain, au lieu d’en rester à l’humain comme l’être soulevant des questions sur l’impact de la science et de la technique. Le transhumanisme est pensé comme une porte d’entrée à la question de la technique, permettant de réinscrire les relations humain-technique dans la temporalité d’une évolution continue, induisant l’adaptation renouvelée et plastique de l’homme à son milieu. Notre première partie introduit le cadre conceptuel de la compréhension de l’objet technique, comme objet s’insérant dans les médiations humaines. Nous interrogeons cet objet à partir de points de repères familiers, entre mécanisme et finalisme, geste et médiation, organe et outil. Ces éléments nous permettent de déterminer certains apports phénoménologiques quant à l’unité organique et au rapport entre « util » et objet technique. Ces éléments de définition sont concrétisés dans l’analyse d’objets technoscientifiques contemporains, qui détermine les convergences et divergences entre le mode d’existence des objets techniques et celui des objets émergents, afin d’induire la possibilité d’une continuité formelle dans l’ontologie de l’objet technique. Il devient nécessaire de questionner le rapport de l’humain à l’engagement de sa matérialité, et donc de ses rapports au milieu et à la temporalité. Notre seconde partie cherche à revitaliser la phénoménologie de l’habitat par l’anthropologie, afin de faire jouer la technique au centre de la notion de vécu humain. Nous y replaçons le milieu technique au centre d’une épistémologie faisant travailler les notions d’intention, d’invention et d’imagination, pour reconstruire la relation de la technique à la virtualité humaine et proposer une analyse de l’évolution de la technique et de ses objets hors du cadre ontique de l’historicité humaine. Cette apparente autonomisation de la technique nous enjoint dès lors à questionner les ressorts du sentiment de danger que fait naître la technique contemporaine. Notre troisième partie participe d’une tentative de redéfinition de l’humanisme, apte à dépasser l’interdit technologique et à témoigner de la réalité culturelle de la technique. Elle restructure les dangers rationnels et irrationnels dont la technique se fait le bouc-émissaire en les resituant en dehors de l’essence de la technique elle-même, à partir d’une métaphysique de la substance des objets mondains qui replace ces périls concrets dans le cadre de l’évolution anthropologique de modes de production et de la notion de progrès technique. Nous présentons ces éléments comme le symptôme du passage d’un imaginaire humaniste vers une forme d’imaginaire technique, dont l’exemple emblématique est l’émergence du transhumanisme. La quatrième partie prolonge donc ces questionnements concrets en s’appuyant sur la façon dont le transhumanisme se réapproprie les enjeux métaphysiques de notre matérialité. Elle s’appuie sur la conception transhumaniste du corps humain à travers la différence thérapie/augmentation, qui dévoile l’invariant du phénomène corporel et vient revitaliser l’aspect véritablement rupturel des considérations immortalistes transhumanistes. Celles-ci viennent en contrepoint à la relation existentiale de l’humain à la finitude, considérée comme horizon de structuration du temps et du monde. L’ouverture de la finitude à de nouvelles temporalités nous invite alors à questionner la façon dont le transhumanisme fait jouer une pensée de l’eschatologie et de la transcendance comme mesure d’un temps vécu. Notre cinquième et dernière partie interroge par conséquent la notion de Grand Récit transhumaniste à l’aune de mythes techniques emblématiques, pour dévoiler la métapoétique de l’imaginaire qui sous-tend les discours transhumanistes et anti-transhumanistes. Nous en venons à resituer la mythification du transhumanisme dans un processus eschatologique et temporel plus général, prenant en compte le recours choisi des mouvements transhumanistes à l’optimisme technophile. Ces interrogations nous permettent de réinvestir nos analyses du milieu et de la temporalité pour synthétiser l’évolutionnisme continuiste faisant du transhumanisme un vecteur consistant de la structuration onto-anthropotechnique de la sphère humaine

    La sémiotique en interface

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    Une nation à l’étroit : américanité et mythes fondateurs dans les fictions québécoises contemporaines

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    Cette thèse met en relief la dimension américaine de l’imaginaire québécois – son américanité − à partir de l’analyse de romans parus entre 2005 et 2011. L’américanité québécoise se comprend comme la manière dont les Québécois ont développé un rapport singulier à l’espace, au temps et à la collectivité selon, d’une part, une attitude de rupture ou de continuité par rapport à la France et, d’autre part, selon l’influence des États-Unis. Pour en définir la spécificité, cette thèse développe une méthodologie inspirée de la mythanalyse : la sociocritique du mythe fondateur. Une mise en rapport des mythes états-uniens du nouvel Adam, de la destinée manifeste et de la Frontière avec les mythes québécois du coureur des bois, de l’Amérique française et du Nord montre comment les deux imaginaires nationaux se sont développés dans une relation de familiarité, bien que les mythes québécois se distinguent par leur aspect compensateur. Deux grandes orientations illustrent l’évolution des manifestations littéraires de l’américanité québécoise à l’époque contemporaine. Alors que les « romans de l’américanisation » révèlent l’altérité des États-Unis perçus comme une menace, les « fictions de la Franco-Amérique » transcendent le nationalisme québécois de la Révolution tranquille afin de renouer avec le récit des communautés francophones diasporiques du continent. Le premier ensemble comprend les textes emblématiques Les failles de l’Amérique (2005) de Bertrand Gervais, Lazy Bird (2009) d’Andrée A. Michaud et Conséquences lyriques (2010) de Pierre Yergeau. Le second regroupe Nikolski (2005) de Nicolas Dickner, Les taches solaires (2006) de Jean-François Chassay et Atavismes (2011) de Raymond Bock. Une analyse de ces six textes en fonction de la voix narrative, du personnage, de l’espace et du temps fictionnels révèle l’ambition du sujet contemporain de créer sa propre mythologie du « Nouveau Monde » à l’aune de ses expériences, de son ici-maintenant traversé par un héritage accablant dont il n’ose se débarrasser totalement. Mots-clés : américanité, mythes fondateurs, identités culturelles, roman contemporain, États-Unis, espaces francophones d’Amérique du Nord, Canada français

    L'autre et le semblable. Regards sur l'ethnologie des sociétés contemporaines

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    Martine Segalen était en 1989 directeur du centre d'ethnologie française (CNRS). ISBN : 2-87682-024-2Le regard sur l'autre a changé. Plutot que de rechercher le primitif, le "sauvage" au sein de sa propre société, l'ethnologue s'interroge sur son semblable qu'il veut saisir dans sa diversité culturelle et ethnique. En effet, malgré la mondialisation de l'économie et la modernisation des sociétés, les identités demeurent complexes, avec des particularités locales ou régionales autant que professionnelles ou sociales. Le rapprochement qui s'opère entre l'anthropologie traditionnelle, qui puise ses matériaux dans les sociétés et les cultures lointaines, et l'ethnologie des sociétés contemporaines favorise une autre approche du symbolique, du social, du politique. Ainsi la remise en question des notions classiques de groupe, de culture, d'identité conduit-elle à redonner à l'individu une nouvelle légitimité. L'ethnologue se trouve alors détenteur de savoirs qui font l'objet d'une demande pressante mais ambiguë dans sa propre société

    La paraphrase dans l'approche scolaire des textes littéraires: Étude didactique

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    The prohibition of paraphrase in appreciation of literary text rests on principles theoretically uncertain, as well as an unstable definition of paraphrase : it does not relate to an identified metatextual discourse, but to a discursive effect. Such is the thesis of this work which approaches paraphrasing in the academic apprehension of literary texts, both diachronically and synchronically. Such an approach results in the rehabilitation of paraphrase, through a renewed appraisal of the part it takes in fact in learning to write and read too.The first part is a historical survey of the practise of paraphrase in its - academic or not - relationship to literary text from Antiquity up to now. The second part describes the conditions and forms of the disqualification of paraphrase in appreciation of literary text since the XIXth century, in order to emphasise on the impossibility for any objective definition of paraphrase in that context. Therefore, it is necessary to establish, in the third part, what may allow the appraiser to tell what is paraphrasing and what is not, i.e. to express a metatextual judgement of identification, which is nothing else than a judgement on the acceptability of a paraphrase. The conditions for this judgement essentially come down to the presence of a distance between discursive marks in the metatext, and the root-text. In part four, paraphrase is shown as the expression of understanding - and thus as an activity, both cognitive and discursive - related to metatextual discourse : on these bases, the fifth part propounds learning methods aiming at the metatextual development of students through the appreciation and discussion of the borders between different discursive realisations, and the effects of reception to their own metatextual productions.L'interdit de la paraphrase dans l'explication de texte littéraire repose sur des principes théoriquement fragiles et une définition instable de la paraphrase : il ne porte pas sur un discours métatextuel identifiable mais sur un effet discursif. Telle est la thèse de ce travail qui aborde le phénomène de la paraphrase dans l'approche scolaire des textes littéraires en diachronie comme en synchronie. Une telle approche aboutit à une réhabilitation de la paraphrase, qui passe notamment par une réévaluation de son rôle effectif dans l'apprentissage de l'écriture comme de la lecture. Une première partie envisage historiquement la pratique de la paraphrase dans le rapport (scolaire ou non) au texte littéraire de l'Antiquité à nos jours. Une deuxième partie décrit les conditions et les formes de la disqualification de la paraphrase dans l'explication de texte depuis le XIX e siècle, pour faire ressortir l'impossibilité d'une définition objective de la paraphrase dans ce contexte. D'où la nécessité d'établir, dans une troisième partie, ce qui amène un évaluateur à considérer qu'un énoncé est ou non paraphrastique, autrement dit à émettre un jugement métatextuel d'identification – qui n'est en fait qu'un jugement d'acceptabilité de la paraphrase ; les conditions de ce jugement se ramènent essentiellement à la présence dans le métatexte de marques discursives d'une distance avec le texte-source. La paraphrase est ensuite (quatrième partie) définie comme formulation de la compréhension – donc comme activité à la fois cognitive et discursive inhérente à tout discours métatextuel : c'est sur ces bases que peuvent être proposées (dans une cinquième partie) des démarches d'apprentissage visant au développement métatextuel des élèves par l'évaluation et la discussion des frontières entre diverses réalisations discursives et des effets de réception de leurs propres productions métatextuelles. MOTS CLÉ

    Les communs

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    The crises we are going through call into question the models of society on which our priorities and actions are based. How can we regain the capacity to act for an ideal of social and ecological justice? How can How can we remobilise our senses and inhabit our territories with awareness and responsibility? Various avenues are being explored by the international community, States and civil society to make the relationship between social well-being and the state of the environment more explicit. But none of them seems to be able to really take root in the decision-making process. The commons deal with these relationships in a sensitive and reasoned way. This book is the result of 20 years of committed research and transdisciplinary thinking by a group of researchers involved in international cooperation with Southern countries (jurist, economist, modeller, sociologist, geographer, ecologist, agronomist, computer scientist). By simultaneously apprehending the needs of humans and non-humans, the common property approach to land and resources presented in this book invites us to identify and invest in the room for manoeuvre that will allow the diversity of users to assert their prerogatives and assume their duties. The proposed social innovation constitutes the crucible for the inclusion of non-humans in collectives that are instituted, if not sometimes institutionalised. The "actors of living together" thus acquire a capacity for analysis and commitment that they are obliged to make explicit; they mobilise tools and methods that facilitate collective action; and they seek to reach agreement in order to deal with uncertainties. The strengthening of social ties and the resulting ecological awareness are the driving force behind new projects for territories to be co-constructed based on a "shared experience" and a rethought governance. This book is intended for students, political and territorial actors, scientists, development operators, representatives of civil society, in a word, all the actors of the living together mobilized in front of the social and ecological emergency at the scale of the lived spaces
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