28 research outputs found
Introduction : l'expérience des femmes à l'épreuve du VIH dans les pays du Sud
Introduction de l'ouvrage collecti
Des anthropologues face à l’épidémie d’Ebola
Depuis que l’épidémie à virus Ebola a été déclarée en Guinée fin mars 2014, les aspects sociaux se sont révélés déterminants pour le succès de la prévention, du traitement des malades, et de la conduite de recherches médicales et d’essais thérapeutiques. Un an plus tard, le volume d’études en sciences sociales était suffisant pour que soit organisé le premier colloque en sciences sociales sur l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest, qui a eu lieu à Dakar du 19 au 21 mai 2015. Ce colloque éta..
Negotiating Intersecting Precarities: COVID-19, Pandemic Preparedness and Response in Africa.
This article shares findings on COVID-19 in Africa across 2020 to examine concepts and practices of epidemic preparedness and response. Amidst uncertainties about the trajectory of COVID-19, the stages of emergency response emerge in practice as interconnected. We illustrate how complex dynamics manifest as diverse actors interpret and modify approaches according to contexts and experiences. We suggest that the concept of "intersecting precarities" best captures the temporalities at stake; that these precarities include the effects of epidemic control measures; and that people do not just accept but actively negotiate these intersections as they seek to sustain their lives and livelihoods
De l'exception à la "normalisation" : Anthropologie de la santé reproductive confrontée au VIH au Sénégal
Alors que les politiques de santé sont passées au cours des dix dernières années d'un traitement de la procréation en contexte VIH comme une « exception » à un discours de « normalisation », la thèse vise à comprendre les conditions et les effets de cette évolution. L'enquête ethnographique a été conduite sur une période de dix ans auprès de personnes vivant avec le VIH sous thérapie antirétrovirale, de femmes vivant avec le VIH ayant eu une expérience de procréation, et de professionnels de santé intervenant en PTME dans deux structures de santé de la reproduction au Sénégal. Cette étude met en lumière un « système moral » de la prévention du VIH, contradictoire à certains égards, qui offre aux femmes peu de moyens socialement acceptables pour se protéger du risque VIH. La procréation peut être perçue comme une stratégie pour réaffirmer une identité féminine, tester la capacité d'un corps « normalisé » par les ARV à enfanter sans transmettre le VIH, raffermir les liens conjugaux en souffrance et réduire les risques de stigmatisation sociale. Ces logiques ne sont pas toujours comprises par des professionnels de santé « spécialistes du VIH » souvent débordés dans la prise en charge médicale et psychosociale des PvVIH, qui soutiennent peu ces processus. Les hommes vivant avec le VIH apparaissent isolés, fragiles, voire « oubliés » . Ce travail montre les multiples usages sociaux de la procréation : objet d'émulation, de résistance, de souffrance et de rivalité pour les femmes VIH et leurs conjoints. Parallèlement à la normalisation « décrétée » par les instances de santé publique, les femmes vivant avec le VIH se sont réapproprié la possibilité de procréer.Since the last decade has seen a transition from treating childbearing in the context of HIV as an “exception” to a discourse of “normalization,” this dissertation aims to understand the conditions and effects of this change. This ethnographic survey was conducted over a period of ten years among people living with HIV receiving antiretroviral therapy, women living with HIV who experienced childbearing and healthcare professionals working in PMTCT in two reproductive health facilities in Senegal. This study sheds lights on a “moral system” for HIV prevention, contradictory in some respects, that provides women few socially acceptable means to protect themselves from the risk of HIV. Childbearing may be perceived as a strategy to reaffirm female identity, test the capacity of a body made “normal” by ARVs to give birth without transmitting HIV, strengthening strained marital bonds, and reducing the risk of social stigmatization. Men living with HIV appear isolated, fragile, unsupported, and even “forgotten” relative to childbearing while they themselves are suffering or are affected by the situations of their wives or families. Health professionals now integrate HIV counseling and testing in their practices but continue to project attitudes of “exception” about treating PLHIV and pregnant HIV-Positive women. This study shows the various social uses of childbearing : a subject leading to emulation, resistance, suffering, and rivalry for women living with HIV and their spouses. Alongside the normalization “decreed” by public health officials, women living with HIV have reclaimed the possibility to procreate
Émergence des vulnérabilités de soignants en première ligne au cours des urgences sanitaires : De l’épidémie d’Ebola à la COVID‑19 au Sénégal
BasĂ© sur les rĂ©sultats d’une Ă©tude ethnographique sur la construction sociale de la confiance, cet article dĂ©crit les expĂ©riences vĂ©cues lors de l’épidĂ©mie de la maladie Ă virus Ebola. Il montre comment, en première ligne face aux malades, les dispositifs de rĂ©ponse Ă une Ă©pidĂ©mie imprĂ©visible au SĂ©nĂ©gal reposent sur les capacitĂ©s des agents de santĂ© peu visibles, au statut prĂ©caire, qui ne sont pas considĂ©rĂ©s comme faisant partie des membres du personnel de santĂ©, qui assurent au quotidien l’essentiel des soins « ordinaires ». L’article dĂ©crit l’itinĂ©raire de soins du patient, les modalitĂ©s d’identification et le profil des soignants considĂ©rĂ©s comme des « contacts ». L’auteure dĂ©crit leur vĂ©cu, les effets sociaux, et financiers de l’assignation Ă domicile qui renforce la double vulnĂ©rabilitĂ© professionnelle et sociale ainsi que leurs souffrances. EnfermĂ©s dans un « sous‑système de santé » Ă l’entrĂ©e de la pyramide sanitaire, ces soignants invisibles sont les plus exposĂ©s, les moins protĂ©gĂ©s ou soutenus. Cette analyse devrait permettre, d’une part, de contribuer Ă une connaissance sociologique du rĂ´le habituel et en situation d’épidĂ©mie de ces soignants dans le système de soins publics, et, d’autre part, d’apprĂ©hender des contours d’une invisibilitĂ© « organisĂ©e » et institutionnalisĂ©e qui compromet les ripostes Ă©pidĂ©miques.Based on results of ethnographic study about social construction of trust, this article describes experiences of the Ebola Virus Disease epidemic. The author describes how, on the front line of the disease, response to an unpredictable epidemic in a country with limited resources such as Senegal, relies on the capacities of health workers not very visible, who have a precarious status, and who are not considered to be health personnel but who provide essential “ordinary” care on a daily basis through “tasks delegation”. The article describes the patient’s care itinerary, contact case identification modalities and the profile of the caregivers considered as “contacts”. The author describes their experiences, the social and financial effects of home assignment, which reinforces their double professional and social vulnerability as well as their suffering. Locked in a “health subsystem” at the entrance of the health pyramid, these invisible caregivers are the most exposed, the least protected or supported. In context of a country with a fragile health system, this analysis should contribute to a sociological understanding of the usual role of caregivers in the public health system and in epidemic situations, but also to understand contours of an “organized” and institutionalized invisibility that compromises epidemic responses.Basado en los resultados de un estudio etnográfico sobre la construcciĂłn social de la confianza, este artĂculo describe las experiencias vividas durante la epidemia de la enfermedad viral del Ébola. Muestra cĂłmo, en primera lĂnea ante los enfermos, los dispositivos para responder a una epidemia imprevisible en Senegal dependen de las capacidades de los agentes sanitarios poco visibles, con estatus precario, que no son considerados como miembros del personal de salud pero que aseguran de manera cotidiana lo esencial de la asistencia sanitaria «rutinaria». El artĂculo presenta el itinerario de la atenciĂłn del paciente, las modalidades de identificaciĂłn y el perfil del personal sanitario considerados como «contactos». La autora describe su vivencia, los efectos sociales y financieros de la asignaciĂłn en domicilio, la cual refuerza la doble vulnerabilidad profesional y social, asĂ como sus padecimientos. Confinados en un «subsistema de salud» en la base de la pirámide sanitaria, ese personal sanitario invisible es el más expuesto, el menos protegido o apoyado. Este análisis contribuirá al conocimiento sociolĂłgico del rol habitual y en situaciĂłn de epidemia del personal sanitario en el sistema de salud pĂşblica, y por otra parte permitirá comprender los contornos de una invisibilidad «organizada» e institucionalizada que compromete la respuesta a las epidemias
Stratégies féminines face au risque de transmission sexuelle du VIH au temps des antirétroviraux
Au Sénégal, l'accès aux antirétroviraux depuis une décennie a permis à des jeunes femmes séropositives, dans un contexte socio-culturel valorisant le mariage et la maternité, de retrouver la santé, d'aspirer à une vie conjugale " normale ", de vivre en union et d'avoir des enfants. Ce chapitre montre comment les perceptions du risque de transmission du VIH ont évolué, depuis une " menace " pour les autres ou pour soi, qui induit l'évitement des contacts sexuels, jusqu'à une dédramatisation progressive grâce à des expériences de procréation réussies attestant de l'efficacité des antirétroviraux. Les femmes mettent en oeuvre diverses stratégies face au risque selon leur statut social, leur contexte relationnel, le statut sérologique de leur conjoint, et les informations entendues à travers les médias ou dans les associations de personnes vivant avec le VIH. La " normalisation " de la sexualité, pour la plupart d'entre elles, recouvre cependant souvent des situations complexes d'incapacité à communiquer sur le risque de transmission du VIH
Uncertainties beyond preparedness: COVID-19 vaccination in Senegal
International audienceVaccination is one of the most recognised strategies in public health for preventing the spread of epidemics, and the availability of a vaccine is often expected by health actors to be a 'game-changer'. However, the COVID-19 (coronavirus disease 2019) vaccine in Senegal was not the magic bullet that the international community expected. A very low vaccination coverage rate (less than 10% by April 2023) was observed in this country, once considered a model in West Africa for its epidemic response. Beyond the population's alleged hesitancy to be vaccinated, was a lack of preparedness to blame? Previous analyses show that outbreak preparation limited to standard interventions is not sufficient in the face of the social, cultural, and political configurations of each epidemic context and that uncertainty limits response capacity. This paper examines the social life of the COVID-19 vaccine to identify the forms and contextual dimensions of uncertainty related to immunisation in Senegal. The authors explore how vaccination was implemented and compare experiences with the preparedness process, to offer insight on uncertainties. Using Stirling's theoretical model that defines various expressions of incertitude, the authors identify four nexuses at various stages of the social life of COVID-19 vaccine in Senegal: (1) material uncertainty related to vaccine availability, (2) ambiguity of the population about the purpose of vaccination and the risks of the disease, (3) uncertainty related to side effects, and (4) uncertainty about vaccination strategies shared by scientific and health authorities. These uncertainties were only partly considered in the preparedness process, for they are related to systemic structural dimensions and reflect the impact of global/regional powers on the local level. The findings of this research are relevant not only to support better communication around vaccines in Senegal but also more generally to the prevention of emerging epidemics shaped by human behaviours