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EnquĂȘter auprĂšs dâenfants en milieux populaires : adaptations, nĂ©gociations et Ă©motions.
International audienceSi chaque enquĂȘte sociologique a sa spĂ©cificitĂ© et nĂ©cessite une rĂ©flexion Ă©pistĂ©mologique et mĂ©thodologique approfondie, certaines situations de terrain invitent davantage Ă renouveler les codes habituels de la discipline. Tournant rĂ©cent de la sociologie, pris dans les annĂ©es 2000, les enquĂȘtes qualitatives auprĂšs dâenfants obligent les chercheur·euse·s Ă porter un regard neuf sur leurs mĂ©thodes et leurs positionnements dĂ©ontologiques. Ă partir dâun travail de recherche en cours menĂ© par observation et entretiens sur le rapport Ă la science des enfants de milieux populaires, cette communication propose dâexplorer quelques pistes de questionnements ouvertes par lâenquĂȘte de terrain. Dans un premier temps, il sâagira de savoir quelles adaptations, tant thĂ©oriques que mĂ©thodologiques, sont nĂ©cessaires au travail avec des enfants ; dans un second temps, on abordera les difficultĂ©s spĂ©cifiques que ce type de dĂ©marche occasionne, et les nĂ©gociations dâentrĂ©e sur le terrain comme les arrangements avec soi-mĂȘme pour y construire une posture cohĂ©rente. Enfin, on s'intĂ©ressera Ă la question Ă©thique nĂ©e de la nĂ©cessitĂ© de prendre en compte les Ă©motions ressenties au cours de la recherche empirique
Scientifiques de pixels et scientifiques en herbe.Les images de la science et leur roÌle dans lâeÌlaboration des repreÌsentations enfantines en milieux populaires.
International audienceIl nâest pas donneÌ aÌ tout le monde de devenir un ou une scientifique : les eÌtudes en sciences comme les professions auxquelles elles donnent acceÌs, exception faite des meÌdecins et assimileÌs, restent lâapanage des hommes et des milieux favoriseÌs. Le constat de la sous-repreÌsentation des filles dans les filieÌres scientifiques nâest plus aÌ faire, et le roÌle supposeÌ des repreÌsentations des meÌtiers scientifiques a eÌteÌ eÌvoqueÌ aÌ de nombreuses reprises : sur papier comme sur eÌcrans, les scientifiques sont massivement des hommes. Les enqueÌtes europeÌennes sur les performances scolaires et les choix dâorientation attirent eÌgalement lâattention sur les eÌcarts lieÌs au milieu socio-eÌconomique des eÌleÌves dans les performances en sciences, et en matheÌmatiques notamment. Le rapport PISA 2012 , rappelle ainsi que « [...] les eÌcarts sont nettement plus importants entre les eÌleÌves de meÌme sexe quâentre les sexes » (p. 9) et la France fait partie des pays pour lesquels lâintensiteÌ de la relation entre la performance en matheÌmatiques et le milieu socio- eÌconomique est supeÌrieure aÌ la moyenne de l'OCDE (p. 13) : le systeÌme eÌducatif français compte parmi les moins eÌquitables en termes de performances scolaires. Nous souhaitons apporter ici un eÌclairage sociologique sur cette probleÌmatique, en confrontant les constructions sociales de la science aux reÌceptions et appropriations quâen font les enfants de milieux populaires aÌ lâeÌcole primaire â dans notre cas des eÌleÌves de CM2 aÌgeÌs de 10 aÌ 12 ans. Ce sont tout particulieÌrement les repreÌsentations des meÌtiers scientifiques qui nous inteÌressent, dâune part en tant que quâimages reçues par les enfants, et dâautre part en tant quâimages, mentales comme mateÌrielles, produites par eux.Lâobjectif de cette communication est dâabord de montrer lâarticulation entre les repreÌsentations enfantines de la science et des meÌtiers scientifiques et les mises en images de ces professions dans les produits culturels pour la jeunesse (manuels, ouvrages, eÌmissions teÌleÌviseÌes, jeux...) qui en dressent un portrait essentiellement masculin. Quelles sont les images de scientifiques que les enfants freÌquentent au quotidien, de quels supports viennent-elles, et quelle importance ont-elles dans lâeÌlaboration dâun imaginaire autour des meÌtiers de la science ? On dressera dans un premier temps un inventaire des pratiques culturelles lieÌes aÌ la science que les enfants de milieux populaires mentionnent, en eÌclairant par la suite les contenus de ces corpus freÌquenteÌs et lâimportance relative des diffeÌrents supports (eÌcrans, ouvrages, jeux...) dans la construction des repreÌsentations genreÌes des sciences. Il sâagira ensuite de se demander comment ces eÌleÌments façonnent lâimaginaire scientifique des enfants, et quelles variations on peut observer en fonction de lâintensiteÌ des pratiques, de la position sociale et du sexe des enqueÌteÌ·e·s. Câest uniquement aux repreÌsentations genreÌes que nous nous inteÌresserons ici, en mettant temporairement de coÌteÌ les autres caracteÌristiques attacheÌes aÌ lâimaginaire de la science : lâaÌge, la couleur de peau, les attributs et les traits de personnaliteÌ des scientifiques, ou encore les criteÌres enfantins de deÌfinition de la science ne seront abordeÌs que marginalement
Ă qui profitent les sciences ?
This article examines the ways in which educational institutions, due to the variety of expectations, representations and practices of educators and students, produce differentiated relationships to science that disqualify a certain type of students. The data used in this study comes from a four-year longitudinal qualitative survey (4th-6th grade) and was collected through observation of science workshops and interviews with children, parents, teachers and science mediators. It shows howâin a segregated educational contextâtreating children as others and holding them accountable for their situation produces differentiating treatments that reproduce social inequalities in science. More specifically, this paper addresses the case of working-class boys that science education, being laden with academic misunderstandings, deter from science and limits to technical and manuel work.Cet article sâintĂ©resse aux façons dont les institutions Ă©ducatives, du fait dâattentes, de reprĂ©sentations et de pratiques plurielles des agents et publics scolaires, façonnent des rapports diffĂ©renciĂ©s aux sciences qui excluent certains Ă©lĂšves des filiĂšres et professions scientifiques. Ă partir dâune enquĂȘte qualitative longitudinale menĂ©e pendant quatre ans (CM1-5e) par observations dâateliers sciences et entretiens avec des enfants, des parents et des Ă©ducateur-trice-s, il sâagit de montrer comment lâaltĂ©risation et la responsabilisation des Ă©lĂšves en contexte scolaire sĂ©grĂ©gĂ© donnent lieu Ă des traitements diffĂ©renciateurs qui reproduisent les inĂ©galitĂ©s devant les sciences. Ce texte aborde plus particuliĂšrement le cas des jeunes garçons issus des classes populaires que lâĂ©ducation scientifique, Ă©maillĂ©e de malentendus scolaires, cantonne Ă des compĂ©tences et horizons professionnels relevant moins des sciences que du travail technique et manuel
Médiation des sciences pour et avec les groupes marginalisés
National audienceCe sĂ©minaire d'une demi-journĂ©e invite les centres scientifiques et les musĂ©es, ainsi que les institutionsculturelles et Ă©ducatives, Ă rĂ©flĂ©chir aux aspects thĂ©oriques et pratiques liĂ©s au travail avec des rĂ©fugiĂ©s etdes migrants adultes.De quelles compĂ©tences clĂ©s les mĂ©diateurs et les animateurs de sciences ont-ils besoin ?Comment pouvons-nous former notre personnel ?Pouvons-nous devenir des espaces d'apprentissage totalement inclusifs ?Les centres et les musĂ©es scientifiques sont gĂ©nĂ©ralement vus comme des lieux dâapprentissage informelspour « le grand public ». En tant quâinstitutions favorisant lâengagement scientifique, nous sommes de plusen plus conscients que ce grand public est en fait une sociĂ©tĂ© trĂšs diverse constituĂ©e dâindividus, degroupes, de communautĂ©s de personnes avec des parcours diffĂ©rents (avec des diffĂ©rences de genre,dâorigine, de classe, dâĂąge, de langue, de culture, dâĂ©ducation, de religion...), avec des statuts sociauxdiffĂ©rents, des intĂ©rĂȘts diffĂ©rents, des connaissances et des compĂ©tences diffĂ©rentes ; nous rĂ©alisons quenotre public nâest pas reprĂ©sentatif de la diversitĂ© de nos sociĂ©tĂ©s, et notamment par rapport aux groupesmarginalisĂ©s.Cependant, les espaces de rencontre science-sociĂ©tĂ© pourraient reprĂ©senter lâendroit idĂ©al pour attirer despublics diffĂ©rents, en particulier les groupes dâapprenants adultes marginalisĂ©s, en leur donnant accĂšs Ă desformes informelles dâapprentissage scientifique, en les renforçant leurs pouvoir dâagir et en leur permettantdâacquĂ©rir de nouvelles compĂ©tences par cette interaction avec les sciences.Le projet europĂ©en PISEA, Promoting Intercultural and Inclusive Science Education for Adults, Promouvoirune Ă©ducation scientifique interculturelle et inclusive auprĂšs des adultes, a pour objectif de rendrelâapprentissage scientifique informel et lâengagement scientifique plus inclusifs, et plus pertinents pour lesadultes marginalisĂ©s, plus particuliĂšrement pour les groupes de migrants et de rĂ©fugiĂ©s faisant face Ă desobstacles comme la barriĂšre de la langue, les difficultĂ©s Ă©conomiques, sociales, Ă©ducatives ou culturelles,ou la discrimination.En partenariat avec ESTIM-Ecole de la mĂ©diation et lâassociation TRACES, le projet PISEA propose unejournĂ©e dâĂ©tude le 13 novembre 2019 Ă La CitĂ© des Sciences et de lâIndustrie Ă Paris. Venez rencontrez desexperts de lâinclusion sociale et dĂ©couvrir lâensemble des ressources pour les professionnels de la mĂ©diationdĂ©veloppĂ©es par le consortium PISEA (livret de compĂ©tences, exemples de bonnes pratiques, ...)
Filles et garçons face aux mathématiques à l'école primaire : le genre influence-t-il les apprentissages ?
National audienceQuelle idĂ©e saugrenue que de mettre en regard lâapprentissage des mathĂ©matiques et le sexe des Ă©lĂšves⊠Le calcul et la gĂ©omĂ©trie nâont-ils pas rien Ă voir avec le fait dâĂȘtre fille ou garçon ? Bref, quoi de plus neutre quâun problĂšme de maths ? Et pourtant⊠On observe depuis plus de 50 ans lâimportance et la permanence des inĂ©galitĂ©s sexuĂ©es face aux mathĂ©matiques, tant du point de vue de la rĂ©ussite que de celui de lâorientation. Alors quâelles sont globalement meilleures Ă lâĂ©cole, les filles rĂ©ussissent toujours un peu moins bien que les garçons en maths et les femmes demeurent largement minoritaires dans les filiĂšres et les carriĂšres liĂ©es Ă cette discipline : la proportion de mathĂ©maticiennes enseignantes et chercheuses Ă lâuniversitĂ© stagne ainsi autour de 20 % depuis les annĂ©es 1990. Comment comprendre ce dĂ©sĂ©quilibre sexuĂ© ? Faut-il considĂ©rer que le fait de se lancer et de rĂ©ussir en mathĂ©matiques dĂ©pend de capacitĂ©s innĂ©es, de compĂ©tences et de goĂ»ts que les filles auraient naturellement moins que les garçons ? Lâobjectif de cette confĂ©rence est de montrer que cette « bosse des maths » nâexiste pas, en apportant un Ă©clairage sur les mĂ©canismes sociaux qui aboutissent aux inĂ©galitĂ©s genrĂ©es. Pour cela, il sâagit dâabord de comprendre dâoĂč viennent les inĂ©galitĂ©s devant lâapprentissage des mathĂ©matiques, en Ă©tudiant plusieurs hypothĂšses. On verra que ces inĂ©galitĂ©s ne sâexpliquent ni par des diffĂ©rences cognitives, ni seulement par la simple question des performances ou par celle des attitudes et des goĂ»ts diffĂ©renciĂ©s des filles et des garçons. Lâanalyse sâappuiera ensuite sur une enquĂȘte sociologique menĂ©e par observations et entretiens dans des Ă©coles Ă©lĂ©mentaires pour montrer quels mĂ©canismes concrets provoquent des situations dâĂ©chec et dâexclusion liĂ©s au genre en mathĂ©matiques. Cette Ă©tude de cas permettra enfin de rĂ©flĂ©chir aux leviers qui favoriseraient la rĂ©ussite de toutes et tous dans cette discipline
Foot de rue et promenades au parc : penser la place du quartier dans les cultures enfantines en milieux populaires urbains - des ineÌgaliteÌs filles/garçons
International audienceL'objectif de cette communication est de regarder la ville et la culture Ă travers les lunettes des sciences humaines et sociales (histoire, gĂ©ographie, sociologie)âąComprendre les interactions entre urbanitĂ© et culture (au sens de pratiques culturelles, activitĂ©s de loisirs) ;âąSavoir oĂč en est la recherche actuelle ;âąSâintĂ©resser au questionnement contemporain sur les inĂ©galitĂ©s sociales culturelles et urbaines (Ăąge, classe et genre) â> autrement dit « la ville et les activitĂ©s culturelles qui sây pratique ne sont pas la mĂȘme pour tous, en fonction de la classe sociale, de lâĂąge, du genre.Approche dialectique : selon leurs caractĂ©ristiques, les individus (de tel ou tel milieu, de tel ou tel Ăąge et de tel ou tel sexe) vont sâorienter vers telles ou telles activitĂ©s culturelles (loisirs), et frĂ©quenter tels ou tels espaces/lieux.Mais inversement, ces espaces ou ces activitĂ©s vont contribuer Ă en faire des individus de tel ou tel milieu, de tel ou tel Ăąge, de tel ou tel sexe.Pour illustrer cette idĂ©e, on va sâappuyer Ă la fois sur des travaux de SHS et sur une recherche de terrain empirique : enquĂȘte dans un quartier de Lyon 8, qui permet une entrĂ©e par le genre
Le mentorat : derriÚre une réponse unique et individualisante, des traitements différenciés selon les milieux sociaux des mentoré·es
Ă travers une enquĂȘte auprĂšs de 65 associations, cet article examine le rĂ©cent dĂ©ploiement du mentorat en France. En analysant les reprĂ©sentations du mentorat portĂ©es par les structures et les mentor·es et la façon dont celles-ci structurent les perceptions et expĂ©riences des mentoré·es, cette Ă©tude montre que le mentorat est un outil Ă©quivoque pour la politique publique de jeunesse. Si des effets positifs sont bien perçus Ă lâĂ©chelle individuelle, notamment pour lâestime de soi, le mentorat se dĂ©ploie et agit trĂšs diffĂ©remment selon lâorigine sociale des jeunes. En cela, ce dispositif participe Ă la lĂ©gitimation et Ă la reproduction des inĂ©galitĂ©s qui pĂšsent sur les jeunes les plus vulnĂ©rables en vĂ©hiculant une vision asociale et dĂ©politisĂ©e de lâĂ©galitĂ© des chances.Through a survey of 65 organization, this paper examines the recent deployment of mentoring in France. By analyzing the representations of mentoring held by structures and mentors, and the way these representations structure the perceptions and experiences of mentees, this study shows that mentoring is an equivocal tool for youth policy. While positive effects are clearly perceived at the individual level, particularly in terms of self-esteem, mentoring is deployed and acts very differently depending on the social background of young mentees. Consequently, it legitimizes and reproduces the inequalities that weigh heavily on the most vulnerable youth, by conveying an asocial and depoliticized vision of equal opportunity
Les 15-25 ans & les YouTubers de sciences : les chiffres clés
Qui sont les 15-25 ans qui sâintĂ©ressent aux YouTubers scientifiques ? Quelles sont leurs motivations ? Pourquoi regardent-ils ces vidĂ©os et Ă quoi leur servent-elles ? Pallient-elles un manque de ressources culturelles sur certains territoires ou viennent-elles se cumuler Ă dâautres pratiques dĂ©jĂ existantes ? Comment rĂ©utilisent-ils Ă©ventuellement les contenus quâils ont regardĂ©s ? Et qui sont les vidĂ©astes qui les animent
Les 15-25 ans et les YouTubers scientifiques
Qui sont les 15-25 ans qui sâintĂ©ressent aux YouTubers scientifiques ? Quelles sont leurs motivations ? Pourquoi regardent-ils ces vidĂ©os et Ă quoi leur servent-elles ? Pallient-elles un manque de ressources culturelles sur certains territoires ou viennent-elles se cumuler Ă dâautres pratiques dĂ©jĂ existantes ? Comment rĂ©utilisent-ils Ă©ventuellement les contenus quâils ont regardĂ©s ? Et qui sont les vidĂ©astes qui les animent
Compte-rendu de Joanie Cayouette-RembliĂšre, L'Ă©cole qui classe. 530 Ă©lĂšves du primaire au bac: Lectures [en ligne], Les comptes rendus, 2016
Compte-rendu de lectur
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