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La faiblesse du taux d'intérêt exprime-t-elle de nouvelles préférences de notre société à l'égard du futur ?
International audienc
Cooperative versus Conventional (Joint-Stock) Banking In Europe: Comparative Resistance And Resilience During The Recent Financial Crisis
During the banking crisis of the 1990s, French cooperative banks emerged as more resistant and efficient than joint-stock banks, which enabled them to improve their market share and increase their reserve capital. This subsequently became the keystone of the external restructuring that led to the transformation of cooperative banks into large universal banking groups. At the time, their competitive advantage relied mainly on a different approach to risk-taking, which was associated with their cooperative legal form and their specific governance model.However, the same features have clearly not prevailed during the financial phase of the most recent crisis. Whereas governance models in the banking sector have been deeply questioned, the original cooperative model has evolved differently within European countries, with a high level of hybridization in some and a very diffuse cooperative network in others. Some European cooperative groups have been damaged by the crisis, mainly because of the corporate and investment banking that formed part of their activity.Yet the recent crisis has revealed the importance of a resistant and resilient worldwide banking system and the diversity of legal forms and organizations could contribute to achieving this goal. In this paper, we assess the resistance and resilience of major joint-stock banks during the crisis and compare them to cooperative banks in different European countries and Canada. We conduct our analysis at an aggregated/consolidated level for these two categories of banks. Using different indicators (e.g., z-score, loans to the economy, return on equity) as dependent variables, we verify whether the cooperative form is synonymous with greater resistance or resilience, and whether the results may be explained by different organizational schemes in cooperative banking
La gouvernance partenariale des Banques coopératives françaises
[Rapport de recherche] Recherche financée par la DIIESES, sous la direction de Patrick Gianfaldoni et Nadine Richez-Battesti.Comment caractériser la gouvernance interne et externe des banques coopératives dans une perspective territoriale ? Et quels contenus attribuer à la gouvernance partenariale ? En interne, les processus de décisions sont-ils fondamentalement spécifiques, de par leurs caractères démocratiques ? En externe, qu'en est-il des liens de coordination et des rapports de coopération entre les banques coopératives et les autres familles de l'économie sociale ? Notre travail repose sur une analyse pluridisciplinaire de la gouvernance et sur une enquête de terrain originale menée en direction des banques coopératives et d'un certain nombre d'organisations de l'économie sociale et solidaire (OESS). Ainsi, la démarche d'ensemble a nécessité une recension de la littérature scientifique dans le domaine considéré. Une analyse qualitative et lexicale d'informations recueillies par une méthode d'entretiens non directifs est venue parallèlement enrichir le traitement de données internes aux groupes bancaires et aux OESS. Nous avons retenu l'hypothèse selon laquelle les statuts coopératif, mutualiste et associatif conduisent tout naturellement à développer un mode de gouvernance particulier, obéissant davantage à des logiques partenariales qu'à des logiques actionnariales. Pour l'économie sociale et solidaire, les implications de ce mode de gouvernance peuvent être appréhendées à travers l'émergence de réseaux socioéconomiques ou la production d'externalités positives : · Sur le premier point, la coordination marchande tend à promouvoir de la concurrence et de la compétition intra et intersectorielle, alors que la coopération est perceptible dans les accords d'alliance et s'inscrit dans la durée relationnelle, présupposant différentes formes de confiance. Cette double implication résiliaire caractérise la coopétition. Toutefois, ce phénomène acquiert-il des propriétés particulières au sein des réseaux d'entreprises de l'économie sociale et solidaire ? · Sur le second point, le repérage et l'évaluation des effets externes positifs nécessitent de distinguer a priori les effets directs – quantifiables et d'une certaine manière prévisibles – des effets induits – non monétaires et peu tangibles. Mais là encore, ces effets sont-ils génériques à toute forme de structuration en réseau ou peut-on cerner, voire mesurer, des effets propres à l'économie sociale et solidaire ? Nous avons cherché, dans un premier temps, à caractériser la gouvernance coopérative à travers l'articulation de logiques internes (au sein des banques) et de logiques externes se traduisant par des partenariats formels. Nous soulignons notamment l'émergence d'une gouvernance hybride. Puis nous nous sommes efforcés de mettre en lumière l'ancrage partenarial des banques coopératives en direction des autres familles de l'économie sociale, en nous attachant à identifier différentes proximités. En ce sens, la gouvernance partenariale des banques coopératives est par essence territorialisée. Cet ancrage partenarial a aussi été approché dans le cadre théorique de l'économie/sociologie des conventions, permettant ainsi de repérer les principes de légitimité qui guident la rationalité d'action des (dans les) organisations instituées et la plus ou moins grande stabilité et pérennité des partenariats. Enfin, nous avons abordé, de manière prospective, les enjeux associés à la constitution et au développement des fondations, et notamment aux fondations des banques coopératives. En conclusion, cinq pistes de réflexion ont été proposées : - spécifier plus précisément le modèle hybride de gouvernance et ses incidences ; - poursuivre l'évaluation de la contribution du sociétariat à la définition de l'offre de services bancaires ; - approfondir l'analyse des rapports imbriqués entre partenariats et proximités : les partenariats relèvent-ils plus de proximités interpersonnelles et culturelles qu'axiologiques ou institutionnelles ? - développer un programme de recherche sur les conventions de compétences et d'utilité sociale pour apporter des réponses à la méconnaissance du système d'attente réciproque des banques et des associations, qui se traduit par une relative insatisfaction quant à la relation bancaire ; - interroger le risque de brouillage des spécificités intrinsèques des OESS, lié au développement de la bancassurance et des fondations d'entreprise
Vente à perte dans le secteur bancaire et avantage concurrentiel des banques mutuelles et coopératives
Selling at a loss in the banking sector and competitive advantage for mutual and cooperative banks
It is often claimed that, in France, some banks (the so-called « mutual-banks ») have an unfair advantage over the other financial intermediaries. This advantage would come from the fact that these mutual banks don’t face the same market constraints regarding their return on equity ratio. Thus, these mutual banks can make loans at substantially lower rates than other banks. This articles shows first, that this competitive edge is not so important as is often argued ; moreover, the mutual banks seem efficient.
JEL Classification : G21, L13La question posée dans cet article porte sur l’existence d’un avantage concurrentiel éventuel bénéficiant aux mutuelles ou coopératives bancaires, vis-à -vis des banques à statut de sociétés anonymes (banques-SA). Cet avantage tiendrait à la possibilité qu’ont les mutuelles de ne pas rémunérer leurs fonds propres au taux du marché, du fait des péréquations qu’elles peuvent effectuer entre leurs partenaires, sociétaires, emprunteurs, déposants, qui sont souvent confondus et sont l’objet de subventions croisées. On démontre alors que pour optimiser la situation de ses sociétaires, une mutuelle doit annuler la rémunération de ses fonds propres pour diminuer le plus possible le taux des crédits qu’elle leur consent. Ce taux correspond à un tarif de vente à perte pour les banques-SA, contraintes de s’aligner pour conserver leurs parts de marché, mais incapables à ce tarif, de rémunérer normalement leurs actionnaires. En France, cet avantage concurrentiel des mutuelles, qui en pratique est relativement limité, n’a pas provoqué de bouleversement dans les parts de marché du crédit. Il semble se traduire plutôt par une accumulation de réserves libres en capital, qui les place en position stratégique favorable dans les opérations de restructuration.
Classification JEL : G21, L13Jaeger Mireille. Vente à perte dans le secteur bancaire et avantage concurrentiel des banques mutuelles et coopératives . In: Revue d'économie financière, n°56, 2000. Risques et règles : Financement éthique. pp. 195-216
La faiblesse du taux d'intérêt exprime-t-elle de nouvelles préférences de notre société à l'égard du futur ?
International audienc
Les effets de la réglementation sur la valorisation des banques et leur incitation à la prise de risque
[fre] Après avoir rappelé le rôle d'assurance de liquidité imparti aux banques, on cherche à évaluer dans quelle mesure l'organisation et la réglementation bancaires affaiblissent la discipline de marché, et provoquent des distorsions qui valorisent les banques, mais en même temps sont à l'origine d'effets incitatifs positifs et les rendent prudentes, tandis que leur dévalorisation sous l'effet de la déréglementation est au contraire favorable à la prise de risque. L'étude empirique menée sur un panel de banques françaises cotées en bourse au travers, notamment, de leur ratio q de Tobin montre que leur valeur d'agrément s'est effritée en même temps que leur pouvoir de marché, ce qui peut expliquer leurs difficultés récentes et la dégradation de l'efficacité du dispositif français de solidarité de place.
Les fondements théoriques d'une différenciation individuelle des taux d'actualisation
[eng] In this paper, we prove that it is relevant on a theoretical basis, to use individual discount rates in order to better understand saving behaviors, and to measure wealth inequalities, rather than the usual pratice of retaining a unique rate. The theoretical scheme is fisherian, with extensions to uncertainty and imperfect markets. The analysis leads to distinguish the pure positive time preference and the rates reflecting the specific horizons. [fre] L'objet de cet article est de montrer qu'il est théoriquement justifié de recourir à des taux d'actualisation individuels pour mieux appréhender le comportement d'épargne des agents, et pour mesurer les inégalités de patrimoines, ce contrairement à la pratique habituelle qui consiste à retenir un taux unique. Le cadre théorique de l'analyse est fishérien, avec extension aux situations d'incertitude et d'imperfections des marchés. L'analyse conduit à distinguer le taux de préférence pure pour le présent, et les taux reflétant l'horizon spécifique des agents, la préférence pour le présent.
La banque à forme coopérative peut-elle soutenir durablement la compétition avec la banque SA ?
International audienceThe Anglo-american literature generally concludes that cooperative banks are inefficient and doomed to disappear. In France however, the situation seems quite different. We analyze why and how cooperative banks have been considered as inefficient (1). Then we focus on French cooperative banks and try to measure their efficiency and competitiveness (2). Last, we discuss whether recent changes in the emerging cooperative groups are compatible with their development strategy (3)
Le statut de coopérative est-il source d’efficacité dans le secteur bancaire ?
Is the cooperative ownership structure a factor of efficiency in banking firms ?
Some economists, especially American, consider that cooperative banks operate inefficiently, and that they will disappear. Using the same analysis than these authors, we try, in this paper, to explain the good performances of cooperative banks in France, comparing to stock banks. The relevant criterion which allows to set apart cooperative banks from stock banks is the ownership structure, and not the existence of a common bond. We then develop the consequences of the cooperative ownership structure of financial institutions. Cooperative banks appear to be able to compete efficiently with stock banks, even if the aim of the organisation is not the maximisation of the profitability for the capital owners.
JEL classifications : G21, L2La littérature retient deux critères de différenciation entre le statut bancaire de coopérative ou de SA : la notion d’intérêt commun et la structure de propriété. Le premier semble mal adapté aux coopératives françaises, car leur taille et leur champ d’activité n’ont pas été contraints par l’existence d’un intérêt commun aux sociétaires, et parce qu’elles se situent sur un marché très concurrentiel et peu segmenté. Le deuxième semble prééminent. Dans une coopérative bancaire, la structure des droits de propriété va déterminer un profil d’organisation qui influencera l’efficacité. Les banques coopératives sont donc capables de soutenir la concurrence avec les banques SA, tout en ayant d’autres objectifs que la maximisation du profit. La concurrence les oblige à fonctionner efficacement sur le long terme, sans être contraintes à court terme par la nécessité de créer de la valeur.
Classification JEL : G21, L2Gurtner Emmanuelle, Jaeger Mireille, Ory Jean-Noël. Le statut de coopérative est-il source d’efficacité dans le secteur bancaire ?. In: Revue d'économie financière, n°67, 2002. L'avenir des institutions financières mutualistes. pp. 133-163
Les enjeux des mutations récentes des groupes bancaires coopératifs français
Les réseaux coopératifs bancaires français ont connu depuis les années 90 de profondes mutations; résultant à la fois de contraintes et d’opportunités, elles se sont traduites tant par des restructurations internes que par des opérations de croissance externe. L’article montre une transformation en groupes tournés vers la banque universelle, mais hybrides, puisque l’on y trouve des structures coopératives et des structures à forme de sociétés par actions. Cette hybridation des groupes coopératifs n’est pas sans poser des problèmes à terme, relatifs à la détermination des objectifs du groupe et de ses entités, au conflit pour le partage de la valeur créée et du pouvoir, et à l’émergence potentielle d’une concurrence entre entités d’un même groupe. Plus généralement, cette mutation entraîne un déplacement des équilibres entre les différentes parties prenantes : managers, employés, administrateurs et sociétaires, et désormais aussi actionnaires. Défi auquel les groupes bancaires coopératifs français devront répondre pour conserver leur cohésion et leur capacité à se développer.French cooperative banking groups have profoundly changed since the 1990s. The result of both constraints and opportunities, the changes have involved internal restructuring as much as external growth. The article shows a transformation in groups towards a universal bank but with hybrid structures incorporating both cooperatives and conventional companies. This hybridization of cooperative groups may eventually pose problems in terms of defining the objectives of the group and its components, the conflict over sharing the wealth created and power, and the potential for competition arising between parts of the same group. More broadly, this transformation has shifted the balance of power among the different stakeholders—managers, employees, board members, cooperative members and now also investors—creating a challenge that cooperative banking groups will have to meet in order to maintain their cohesion and capacity to develop