282 research outputs found
Richard Powers et les technologies de la représentation. Des vices littéraires et de quelques frontières
Internet est une base de données multiforme, décentralisée, dynamique et en pleine expansion. Une structure de données capable de phagocyter tout ce que l’humanité a pu produire jusqu’ici. Tout est en voie de numérisation. La perspective a même quelque chose d’effrayant. \ud
Mais une machine est-elle capable, à l’heure actuelle, de s’emparer de cette masse de données et de la traiter afin d’en constituer des récits? Cette question, la nouvelle de Richard Powers, « Literacy Devices », parue à l’hiver 2002, lui donne un tour nouveau, mettant en scène une situation à la limite du possible jouant sur l’indétermination du statut des textes en contexte d’hypertextualité et de cyberculture. \ud
Par la réalité à peine anticipée du générateur de récits qu’elle met en scène, par les multiples effets de réel utilisés qui brouillent les lignes de démarcation entre la science et la fiction, la fable de Richard Powers est d’une extraordinaire efficacité. J’en décrirai les principaux procédés littéraires, montrant ce faisant qu’un médium aussi vieux et usé que peut l’être la littérature parvient parfois à se faire plus convaincant que le plus sophistiqué des logiciels. Comme le dit Powers, « Notre rêve d’un nouvel outil nous amène à croire que la prochaine invention nous donnera une meilleure image du monde, plus pleine, plus riche, plus précise aussi et immédiate, quand c’est l’opposé qui se produit. La télévision n’améliore pas l’efficacité de la radio, la photographie, celle de la peinture. Plus le médium est sophistiqué, plus le degré de médiation est élevé.
Les terres dévastées de Pierre Yergeau : 1999 et la théorie des sphères parallèles
Dans cet article, l’auteur examine l’esthétique des sphères parallèles présente dans les romans du cycle de la ville-île de Pierre Yergeau et, afin d’en décrire les principales composantes, il commence par s’arrêter sur le roman intitulé 1999. L’attention se porte sur le personnage de Charles Hoffen, témoin par excellence de la logique de l’interruption sous-jacente à cette esthétique. L’hypothèse soutenue est qu’un récit brisé ne peut que mettre en scène des personnages détraqués, et que Charles en est l’exemple par excellence. Cette perspective s’élargit ensuite pour montrer, dans un premier temps, le système de communication implicite qui réunit les divers textes du cycle de la ville-île. Dans un deuxième et dernier temps, l’auteur étudie les relations entre ce cycle et l’un de ses hypotextes, le poème moderniste de T.S. Eliot, The Waste Land. On verra que la terre dévastée n’est pas qu’un thème chez Yergeau, mais un intertexte aux ramifications étonnantes.In this article, the author examines the aesthetic of parallel spheres in Pierre Yergeau’s island-city cycle of novels, describing its key elements through an analysis of the novel entitled 1999. Attention is focused on the character of Charles Hoffen, the quintessential witness to the logic of interruption that underpins this aesthetic. It is argued that a broken narrative can only present characters that are unbalanced, and Charles is the perfect example of this type of character. The perspective then widens to show, in the first place, the implicit communications system that brings together the various texts of the island-city cycle. The author follows Charles’s tracks throughout the texts of the cycle and examines the reappearance of various other characters. In the second place, the author studies the relation between the cycle and one of its founding hypotexts, T.S. Eliot’s modernist poem The Waste Land. It becomes clear that the waste land is not just a theme in Yergeau’s work, but an intertext with surprising ramifications
Manger le livre. Désémiotisation et imaginaire de la fin
Un des traits de l’imaginaire de la fin, outre les scénarios apocalyptiques, est une langue devenue opaque, à la limite d’être une chose, ou alors une langue démultipliée, aux capacités illimités. Le chronotope de la fin provoque ce qu’on peut appeler une désémiotisation de la langue, liée à un déséquilibre des interprétants, par lesquels sont opérées les attributions de sens. Pour en rendre compte, l’auteur donne trois exemples, dont le plus important est tiré de l’Apocalypse de Jean. C’est la scène où l’Ange offre à Jean de manger un livre. Comment expliquer un tel geste ? Quelles en sont les conséquences ? L’auteur compare cette scène à un récit de Maurice Blanchot (Le Dernier Mot) et à la dernière scène du roman City of Glass de Paul Auster.One of the characteristics of the imagination of the endtimes is, beyond the simplistic apocalyptic scenarios, either a language completely opaque, transformed almost into a thing, or a language whose possibilities are limiteless. The endtimes seem to entail what can be called a desemiotisation of language, introduced by a desequilibrium in the semiosis’ interpretants. To better understand the process, this article gives three examples. The foremost is St. John’s Book of Revelation, especially the scene where the prophet is asked by an Angel to eat a book. How can we understand such an act? What does it entail ? This scene is compared to two others : the first is to be found in Maurice Blanchot’s Le Dernier Mot; the second is the last moment in Paul Auster’s City of Glass
Les murmures de la machine : lire à travers le Bruit de fond de Don DeLillo
Pour expliquer la convergence interprétative qui caractérise la réception critique du roman White Noise , de Don DeLillo, l'auteur examine certains des dispositifs par lequel le roman s'inscrit dans le courant esthétique postmoderne. Il décrit ensuite la situation de lecture initiée par le roman, dans son rapport à la vidéosphère dont il reproduit avec succès l'environnement médiatique.In an effort to explain the interpretative convergence characteristic of the critical reception of Don DeLillo's novel White Noise, this article first examines some of the fcatures through which the novel signals its affinity with current postmodern aesthetics. It then describes the reading situation set up by the novel, and the way in which it manages to reproduce the mediatic environment specific to a videospher
The Myth of Presence. The Immediacy of Representation in Cyberspace
How is the effectiveness of a representation defined? It lies in its ability to make present that which is not, to ensure the illusion of a presence. A representation is only effective if it is able to convince a subject interpreting signs – a reader, a spectator or a witness – that something is starting to appear, something that has nothing to do with her, something that seems to possess its own dynamic, a relative autonomy and an undeniable transparency whose primary effect is the impression of a significant permanence.\ud
Digital media are said to give rise to representations and effects of presence of an unsurpassed power. It is the myth of presence. I wish to explore this myth of presence that the digital brings to life. First, I will examine how digital media fulfil certain promises of the myth, thereby ensuring their credibility; and secondly, I will focus on their deconstruction to show their share of illusions. To do this, I will use a hypermedia work, entitled Adam’s Cam. This work by Sébastien Loghman creates a very subtle effect, an illusion of presence, which sustains the myth, while never completely achieving it
The NT2 Hypermedia Art and Literature Directory: A New Knowledge Environment Devoted to the Valorization of Screen Culture
In the shift from book to screen culture, the production and transmission of culture, and its literary and artistic manifestations, have changed. With the emergence of new technologies, these literary and artistic works are meant to be read or experienced using the Internet; yet, there is a lack of bibliographical, or other substantial listing, to preserve these works. This article considers the attempt of the NT2 Laboratory to fill this void through the creation of the Hypermedia Art and Literature Directory, which aims to promote studying, reading, creating and archiving new forms of text and works in hypermedia
Imaginaires du labyrinthe
Entretien avec Bertrand Gervais par Raphaël Baroni, à propos de l'essai La Ligne brisée : labyrinthe, oubli & violence – Logiques de l’imaginaire, tome II (Montréal, Le Quartanier, coll. « Erres Essais »)
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