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    L’incroyable machine d’authenticité : L’animation politique et l’usage public de la culture dans le Zaïre de Mobutu

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    En 1971 la République Démocratique du Congo (l’ancien Congo belge) est devenue le Zaïre et le concept d’authenticité a été mis au centre d’un projet nationaliste qui utilisait le passé pour se projeter dans l’avenir. En même temps que le gouvernement Mobutu se forçait à créer une image et une identité nationale unifiée (zaïroise), il insistait sur l’existence de plus de 350 groupes ethniques qui composaient la mosaïque du paysage national. La gestion de cette diversité reposait en grande partie sur une stratégie de mise en public des chants et danses traditionnels des principaux groupements ethniques et linguistiques du pays : l’animation politique et culturelle. Inspirée par la pensée de la négritude mais aussi par les spectacles patriotiques que Mobutu avait observés lors d’une visite officielle en Corée du Nord et en Chine, l’animation politique et culturelle dominait non seulement la sphère publique, mais aussi l’imaginaire politique du pays. L’imposition de ce phénomène dans tous les aspects de la vie publique (écoles, entreprises privées, entreprises d’État, télévision et radio, associations de quartier) a permis à Mobutu de consolider son autorité en tant que « Président-Fondateur » et « Père de la Révolution », mais il cela a eu aussi pour effet de transformer la façon dont la notion de la culture est vécue et comprise.In 1971 the Democratic Republic of Congo (former Belgian Congo) became Zaire and the concept of authenticité was put at the center of a nationalist project that used the past as a means of projecting itself into the future. At the same time that the Mobutu government was trying to create an image of a single national identity (Zairian), it was also insisting on the importance of the more than 350 ethnic groups that made up the national cultural landscape. The management of this diversity was made possible by a strategy of making culture public through traditional song and dance from different parts of the country : animation politique et culturelle. Inspired by the thinking of negritude but also by the patriotic choreographies that Mobutu had observed during an official visit to North Korea and China in the early 1970s, animation politique dominated not only the public sphere in the Congo, but also the political imaginary. The imposition of this phenomenon in almost every aspect of public life (schools, businesses, state-owned companies, television and radio, neighborhood associations, etc.) enabled Mobutu to consolidate his authority as “President-Founder” and “Father of the Revolution”, but it also had the effect of transforming the way that the notion of culture is experienced and understood.En 1971, la República democrática del Congo (antiguo Congo Belga) se convirtió en el Zaire y el concepto de autenticidad fue colocado en el centro del proyecto nacionalista que utilizó el pasado para proyectarse en el futuro. Al mismo tiempo que el régimen de Mobutu se aplicaba a la creación de una imagen y de una identidad nacional unificada (zairense), subrayaba la existencia de más de 350 grupos étnicos que integraban el mosaico del paisaje nacional. La gestión de esta diversidad se apoyaba en gran medida en una estrategia de escenificación pública de los cantos y danzas tradicionales de los principales reagrupamientos étnicos y lingüísticos del país. La promoción política y cultural, inspirándose en la doctrina de la negritud y en los espectáculos patrióticos que Mobutu había visto durante su visita oficial en Corea del Norte y en China, dominó no solamente la esfera pública sino también el imaginario político del país. Le imposición de este fenómeno en todos los aspectos de la vida pública (escuelas, empresas privadas y publicas, televisión, radio, asociaciones de barrio) permitió a Mobutu consolidar su autoridad en tanto que « Presidente-Fundador » y « Padre de la revolución », y transformó la manera en que la noción de cultura fue experimentada y comprendida

    La quête du : rumeurs, réussite et malheur en République démocratique du Congo

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    En République démocratique du Congo (anciennement le Zaïre), il est généralement admis que les vedettes de la musique populaire utilisent la sorcellerie afin d’assurer leur succès (lupemba). Les rumeurs qui courent à ce sujet veulent que dans certains cas le prix du succès soit le sacrifice (mystique) d’un être cher ou d’un membre de la famille. Publiquement, les musiciens nient toute association avec la sorcellerie : non parce qu’ils ne croient pas en l’existence du phénomène, mais parce qu’y participer serait vu comme anti-social et égoïste. Cela montre à quel point la moralité est un critère d’évaluation du goût esthétique. Sous le régime de Mobutu, la corruption est une stratégie de survie et la circulation de ce genre de rumeurs sert à renforcer l’idée que la réussite individuelle peut se traduire en mobilité sociale autrement que par des moyens sournois et arbitraires.In the Democratic Republic of the Congo (former Zaire), it is generally assumed that popular musicians use magic to increase their popularity. Rumors about musicians describe in great detail their dealings with the occult, especially their alleged connections with human sacrifice. While musicians publicly deny the use of witchcraft, it is not because their position as “modern” musicians precludes this possibility, but because practicing witchcraft is considered anti-social, selfish and unpredictable. With Mobutu in power, corruption is part of a survival plan, and such rumors underline the idea that one can achieve personal success and social mobility by non abritrary means.En la República democrática del Congo (antiguamente el Zaire), generalmente se admite que los artistas de la música popular utilicen la brujería con el fin de garantizar su éxito (lupemba). Los rumores que corren a este respecto quieren que, en algunos casos, el precio del éxito sea el sacrificio (místico) de un ser querido o de un miembro de la familia. Públicamente, los músicos niegan toda asociación con la brujería : no porque no crean en la existencia del fenómeno, sino porque participar se vería como antisocial y egoísta. Eso muestra hasta qué punto la moralidad es un criterio de evaluación del gusto estético. Bajo el régimen de Mobutu, durante el cual la corrupción es una estrategia de supervivencia, la circulación de este tipo de rumores sirve para reforzar la idea que el éxito individual puede traducirse en movilidad social si no que, por medios hipócritas y arbitrarios

    Présentation : Pour un « lâcher prise » de la culture

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    Listening Together, Thinking out Loud: Popular Music and Political Consciousness in Congo-Zaire

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    This text argues that by watching people who listen to music, we can understand the unfolding of political events in the popular imagination in the Democratic Republic of Congo. Because listening to music in this context is very often a social activity, music fans make associations between their individual experiences and the political history of their country, at times articulating a new political consciousness as something emergent. After presenting three examples of this political “prise de conscience” during the Mobutu regime—the beginning of opposition, the period of structural adjustment and the fall of the regime—I analyze the relationship between political consciousness and popular music via a discussion of interpersonal listening: listening together, thinking out loud.Résumé : Le propos de cet article est qu’en observant les gens qui écoutent de la musique, nous pouvons comprendre le déroulement des évènements politiques de la République démocratique du Congo. Écouter de la musique dans ce contexte étant très une activité sociale, les auditeurs font souvent des liens entre leurs expériences individuelles et l’histoire politique de leur pays, en présentant parfois leur nouvelle conscience politique comme quelque chose d’émergent. Après avoir présenté trois exemples de cette « prise de conscience » politique sous le régime de Mobutu – le début de l’opposition, la période d’ajustement structurel et la chute du régime – j’analyse la relation entre la conscience politique et la musique populaire à travers une discussion interpersonnelle : écouter ensemble, penser à haute voix

    Réflexions sur un hymne continental

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    En dépit des appréhensions quant à son caractère imprévisible, la mondialisation commence à sembler drôlement prévisible. D’un côté, on applaudit la concrétisation du rêve néo-libéral de la déréglementation des marchés, de la libre circulation des capitaux et de l’accès illimité à une main-d’oeuvre bon marché. De l’autre, on dénonce l’élargissement du fossé qui sépare les riches et les pauvres, les changements climatiques imminents et les menaces de disparition qui pèsent sur diverses espèces..

    Congolese Rumba and Other Cosmopolitanisms

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    In this paper I will look briefly at how Afro-Cuban music came to be imported and distributed in the Belgian Congo and I will discuss some of the stylistic borrowing that has given Congolese music a strongly Afro-Cuban flavor. But I am also interested in the way that Congolese rumba has gradually undergone a process of indigenization which has made it the “musica franca” of much of sub-Saharan Africa and an important marker of Congolese national identity. My central argument is that Cuban music became popular in the Congo not only because it retained elements of “traditional” African musical and performative aesthetics, but also because it stood for a form of urban cosmopolitanism which was something other than European. By comparing the appropriation of Afro-Cuban music in the Congo during two distinct historical periods (during the peak of colonialism and several years after the death of Mobutu), I hope to show not only how changes in larger political economies correspond with changing notions of cosmopolitanism in a local setting, but also how popular music mediates at various levels between the local and the foreign.Dans cet article, on examine la façon dont la musique afro-cubaine fut importée et distribuée au Congo-belge ainsi que la nature de l’emprunt stylistique ayant donné à la musique congolaise une saveur fortement afro-cubaine. Par ailleurs, on s’intéresse à la façon dont la rumba a subi progressivement un processus d’indigénisation qui a en a fait véritablement la « musica franca » de toute l’Afrique noire ainsi qu’un signe distinctif de l’identité nationale congolaise. L’idée centrale de cet article est que la musique cubaine devint populaire au Congo pas seulement parce qu’elle conservait des éléments de la musique traditionnelle africaine mais aussi parce qu’elle présentait une certaine forme de cosmopolitisme urbain qui différait de l’influence européenne. En comparant l’appropriation de la musique afro-cubaine au Congo à deux époques différentes, on tente de montrer en quoi les changements économiques mondiaux accompagnent les changements dans les conceptions locales du cosmopolitisme mais également de quelle façon la musique populaire sert de médiateur entre le local et le global

    L'interculturel au Québec

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    Deuxième ville multiculturelle en Amérique du Nord selon le Conseil de l'Europe, Montréal – et avec elle le Québec – n'est pas encore remise de l'onde de choc provoquée par la Commission Bouchard-Taylor. Pour preuve, les virulents débats récemment soulevés par la Charte des valeurs québécoises, qui divise autant qu'elle remet en question les idées reçues. Quels sont les problèmes et les enjeux liés à l'interculturel québécois ? Quels en sont ses fondements théoriques, son histoire et son ave..

    Audience-Based Research in the Era of Democratization

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    As part of a multi-sited international research project (Montreal and Kinshasa) organized around the idea of audience-based research, the “Ethnographies of Listening” research team attempted to go beyond previous studies of the Congolese popular music industry by conducting systematic surveys throughout Kinshasa from June 2002 to August 2005. In the early phases, a large amount of time was spent considering the question of representativeness: how to be sure interviews were conducted in a random and representative manner. Subsequently, the reality of field research and the constraints imposed by limited communication and financial resources led to discussions about the very notion of representativeness and whether or not it was pertinent to the study of popular music. Local and foreign researchers disagreed about the importance of having equal representation in the survey sample and selection of sites. This difference of opinion led to useful discussions about the supposedly inclusive nature of this “collaborative” research project and how its evolution coincided with what some team members referred to as a democratic moment in national politics.S’intégrant dans un projet de recherches multi-sites (Montréal, Kinshasa) autour de l’étude d’audience, l’équipe de travail “Ethnographies de l’écoute” a voulu approfondir les précédentes études sur la musique populaire congolaise en menant des enquêtes systématiques à Kinshasa entre juin 2002 et août 2005. Elle s’est longuement penchée, au départ, sur la question de la représentativité : comment s’assurer que les enquêtes soient menées conformément à des modèles aléatoires rencontrant des exigences de représentativité ? Les contraintes pratiques du terrain, les difficultés de communication et les limites des ressources financières engagèrent à réfléchir davantage sur la notion de représentativité et sur sa pertinence pour l’étude de la musique populaire. Il s’avéra que les opinions des chercheurs locaux et étrangers divergeaient sur l’opportunité d’avoir des effectifs semblables dans l’échantillon de recherche et dans la sélection des sites. Cette divergence fut à la base de discussions intéressantes sur la nature de la collaboration au sein de ce projet et sur la manière dont son évolution coïncidait, selon certains membres, avec un processus démocratique dans la politique nationale

    Prospectus, December 12, 1972

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    SWEETHEART CONTEST; SIU guest day; Parkland Art Association revived; Unusual Gifts; Cruisin\u27 \u2772; True happenings; christmas; Christmas without Christ; Actual gripes; Black women\u27s lib?; Parkland volunteer news; What do your tax dollars buy?; bigot; Prof Spectus; Theta Epsilon established at Parkland; New Student Government president; Speaking of Sports; Sample Ballot; Parkland\u27s dental hygiene program; Death of the Moody Blues; Will you have enough credits for a degree or certificatehttps://spark.parkland.edu/prospectus_1972/1000/thumbnail.jp

    A Survey of Air-to-Ground Propagation Channel Modeling for Unmanned Aerial Vehicles

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    In recent years, there has been a dramatic increase in the use of unmanned aerial vehicles (UAVs), particularly for small UAVs, due to their affordable prices, ease of availability, and ease of operability. Existing and future applications of UAVs include remote surveillance and monitoring, relief operations, package delivery, and communication backhaul infrastructure. Additionally, UAVs are envisioned as an important component of 5G wireless technology and beyond. The unique application scenarios for UAVs necessitate accurate air-to-ground (AG) propagation channel models for designing and evaluating UAV communication links for control/non-payload as well as payload data transmissions. These AG propagation models have not been investigated in detail when compared to terrestrial propagation models. In this paper, a comprehensive survey is provided on available AG channel measurement campaigns, large and small scale fading channel models, their limitations, and future research directions for UAV communication scenarios
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