18 research outputs found

    Écrire ses Ă©motions. Le lien conjugal dans la Grande Guerre

    Get PDF
    Pendant la Grande Guerre, les millions de lettres Ă©changĂ©es entre les soldats mobilisĂ©s et leurs conjointes permettent d’observer les rapports conjugaux qui se recomposent, se nouent ou se dĂ©nouent alors. Elles constituent des sources prĂ©cieuses pour Ă©tudier la place des Ă©motions dans la fabrication de nouvelles relations Ă  distance. Cet article interroge le genre des Ă©motions dĂ©ployĂ©es dans les relations conjugales Ă  distance, et suit trois objectifs : questionner la façon dont s’expriment et se dĂ©crivent, en commun ou diffĂ©remment, les Ă©motions masculines et fĂ©minines ; mesurer de quelle façon le conflit, Ă©preuve sentimentale pour les couples sĂ©parĂ©s, trouble l’expression des Ă©motions ou les rĂ©invente ; comprendre enfin de quelle façon les Ă©motions – exprimĂ©es ou tues dans l’interaction Ă©pistolaire – jouent un rĂŽle dans le rĂ©-assignement des rĂŽles sexuĂ©s imposĂ©s dĂšs le dĂ©but du conflit.During the First World War, the millions of letters exchanged between mobilized French soldiers and their spouses enable us to observe at close quarters their conjugal relations: in the circumstances of the time, relationships within couples might be created, transformed, or come to an end. These letters are key primary sources for investigating the role of emotions in the forging of new relationships maintained at a distance. This article explores the gender of the feelings expressed in these distant relationships, and is guided by three principal aims : to enquire whether men’s and women’s emotions were expressed similarly or differently; to estimate the degree to which the war – a challenge to the love between separated couples – perturbed the expression of feelings or on the contrary reinvented them; and lastly to understand how feelings, whether expressed or silenced in epistolary relationships, contributed to the redistribution of the gender roles imposed from the very beginning of the war

    Les assemblées citoyennes

    Get PDF
    Si l'actualitĂ© des assemblĂ©es citoyennes est relativement rĂ©cente en France, avec la Convention citoyenne pour le climat, cette technique s'appuie sur de nombreuses et anciennes expĂ©riences dans d'autres États. L'Ă©tude de ces assemblĂ©es a Ă©galement fait l'objet de nombreux travaux issus de la science politique en France comme Ă  l'Ă©tranger. Les juristes demeurent, encore aujourd'hui, largement Ă©trangers Ă  cette rĂ©flexion, aussi bien dans sa dimension pratique, l'Ă©tude de la pratique des assemblĂ©es citoyennes, que dans sa dimension thĂ©orique, sous l'angle de l'Ă©tude des concepts de dĂ©mocratie dĂ©libĂ©rative et de dĂ©mocratie participative. Dans un tel contexte, le prĂ©sent ouvrage, Les assemblĂ©es citoyennes : nouvelle utopie dĂ©mocratique ?, rĂ©sultat d'un colloque international pluridisciplinaire, permet de dresser un Ă©tat des lieux, sous un angle critique, de ce qu'il convient de penser des assemblĂ©es citoyennes. Les assemblĂ©es citoyennes constituent-elles le remĂšde miracle Ă  la crise du rĂ©gime reprĂ©sentatif ? Tel est, sans doute le fil rouge de toutes les questions soulevĂ©es au cours de cette journĂ©e d'Ă©tudes. Quel est le sens des « assemblĂ©es citoyennes » ? À quelle thĂ©orie politique est-il possible de les rattacher ? Quelles en sont les expressions concrĂštes et les diffĂ©rentes expĂ©riences pratiques ? Telles sont les diffĂ©rentes questions sur lesquelles les contributions de cet ouvrage ont apportĂ© un Ă©clairage pluridisciplinaire, contemporain et critique. La multiplication des regards disciplinaires, science politique et droit pour l'essentiel, permet ainsi de croiser les regards sur cet objet d'Ă©tudes, de dĂ©placer, parfois, les frontiĂšres et, surtout, de penser de maniĂšre globale le phĂ©nomĂšne des assemblĂ©es citoyennes

    « ‘Te reverrai-je ?’ Le lien conjugal pendant la Grande Guerre », ThĂšse de doctorat en histoire, sous la direction de Christophe Prochasson, EHESS, 2013

    No full text
    Cette thĂšse Ă©tudie la transformation du lien conjugal pendant la Grande Guerre du fait de la sĂ©paration imposĂ©e par la mobilisation gĂ©nĂ©rale et interroge la relation entre les sexes au sein du couple frappĂ© par la guerre. Le couple, offrant un espace rĂ©duit mais riche d’échanges entre le masculin et le fĂ©minin permet ainsi de « penser le rapport entre les deux » sans se contenter de ne « parle[r] soit de l’un, soit de l’autre ». Par l’objet qu’il Ă©tudie et par la dĂ©marche qu’il adopte, ce tra..

    Te reverrai-je ? Le lien conjugal pendant la Grande Guerre

    No full text
    Composition du jury : Christophe Prochasson, directeur de thĂšse ÉHESS ;StĂ©phane Audouin – Rouzeau, ÉHESS ;Laurence Campa, UniversitĂ© Paris XII - Val de Marne ;Arlette Farge,CNRS ;John Horne, Trinity College Dublin ;Dominique Kalifa, UniversitĂ© Paris I - PanthĂ©on-Sorbonne.Discipline Histoire et civilisations ThĂšse soutenue le 6 dĂ©cembre 2013 RĂ©sumĂ© Cette thĂšse Ă©tudie la transformation du lien conjugal pendant la Grande Guerre, du fait de la sĂ©paration imposĂ©e par la mobilisation gĂ©nĂ©rale. Elle..

    Attendre le retour des hommes

    No full text
    La vie quotidienne des populations de l’arriĂšre est immĂ©diatement bouleversĂ©e par le dĂ©part des hommes mobilisĂ©s, et rares sont les familles françaises qui ne sont pas touchĂ©es par l’absence prolongĂ©e des soldats, pendant quatre longues annĂ©es. Mis Ă  l’écart de l’autoritĂ© militaire et des combats, femmes, enfants, vieillards ou hommes rĂ©formĂ©s sont placĂ©s en position d’attente : la mobilisation gĂ©nĂ©rale signe en effet la sĂ©paration entre ceux qui partent et ceux qui restent. Les historiens on..

    Les sens de la maison

    No full text
    International audienc

    De l’individu au politique. L’angoisse comme rĂ©gime d’expĂ©rience

    No full text
    Alors que l’angoisse comme catĂ©gorie est abondamment mobilisĂ©e pour dĂ©signer une sensation corporelle de mal-ĂȘtre propre Ă  l’individu, ce numĂ©ro de TracĂ©s propose de se pencher sur l’angoisse comme rĂ©gime d’expĂ©rience face Ă  l’incertitude, Ă  partir des outils non plus de la psychanalyse mais des sciences humaines et sociales. Les articles du numĂ©ro abordent ainsi les logiques qui sous-tendent les modes de manifestation de l’angoisse, en prenant en compte leurs dimensions Ă  la fois corporelle, discursive et esthĂ©tique. On revient en particulier sur la question du caractĂšre socialement situĂ© de l’expression de l’angoisse (dĂ©pendantes Ă  la fois d’un contexte institutionnel et de dispositions individuelles), mais aussi de leur caractĂšre genrĂ©. Toutefois, l’analyse des manifestations de l’angoisse suppose d’abord de s’interroger sur leurs conditions de son objectivation dans le discours mĂ©dical mais aussi par les sciences humaines et sociales prises dans leur diversitĂ©. Si le discours psychanalytique s’est imposĂ© au fil du xxe siĂšcle comme le principal vecteur pour penser l’angoisse comme ontologique et en cela fondamentalement diffĂ©renciĂ©e de la peur (quant Ă  elle toujours rattachĂ©e Ă  un objet), l’apport de la philosophie existentialiste (Kierkegaard, notamment) permet de penser l’angoisse comme l’expĂ©rimentation par l’homme de l’infinitĂ© des possibles. CatĂ©gorie savante, l’angoisse est aussi une catĂ©gorie ordinaire dĂ©signant une Ă©motion qui peut ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme fondatrice autant d’un groupe social que de modes d’action politiques. Alors que l’angoisse tend Ă  ĂȘtre rĂ©duite Ă  un processus propre au sujet, le parti pris de notre numĂ©ro a donc Ă©tĂ© de repenser cette Ă©motion Ă  l’aune du collectif, c’est-Ă -dire d’en faire le signe d’un rĂ©gime Ă©motionnel partagĂ© dans un espace et Ă  une Ă©poque donnĂ©e. Si « éprouver de l’angoisse » ressort davantage du corps et de l’incorporĂ©, se dire angoissĂ© reviendrait Ă  bĂ©nĂ©ficier de catĂ©gories d’entendement du monde social, notamment issues de la psychanalyse, qui contribuent non plus seulement Ă  qualifier de pathologique son rapport au monde, mais plutĂŽt à affirmer dans l’espace public (aprĂšs l’espace privĂ©) la lĂ©gitimitĂ© de la singularitĂ© tortueuse et douloureuse de ce rapport.While anxiety as a category is often used to designate a bodily sensation of discomfort peculiar to the individual, this issue of TracĂ©s proposes to look at anxiety as a regime of experience in the face of uncertainty, no longer using the tools of psychoanalysis but those of the human and social sciences. The articles in the issue thus address the logics underlying the modes of manifestation of anxiety, taking into account their dimensions, which are at once corporeal, discursive and aesthetic, in original articles, an interview and a graphic work. The editorial returns in particular to the question of the socially situated nature of the expression of anguish, depending both on an institutional context and individual dispositions, but also their gendered aspect. However, analysing the manifestations of anxiety implies first of all questioning the conditions of its objectivation in medical discourse but also by the human and social sciences in all their diversity. If psychoanalytical discourse has imposed itself throughout the 20th century as the main vector for thinking of anguish as ontological and in this respect fundamentally different from fear (which is always linked to an object), the contribution of existentialist philosophy (Kierkegaard, in particular) allows us to think of anguish as man’s experimentation with the infinity of possibilities. As a learned category, anguish is also an ordinary category designating an emotion that can be considered as founding as much of a social group as of political modes of action. While anguish tends to be reduced to a process specific to the subject, the bias of our issue has therefore been to rethink this emotion in the light of the collective, that is to say, to make it the sign of a shared emotional regime in a given space and at a given time. If “experiencing anguish” comes out more from the body and the incorporated, to call oneself anguished would be to benefit from categories of understanding of the social world, notably those coming from psychoanalysis, which contribute not only to qualify its relationship to the world as pathological, but rather to affirm in the public space (after the private space) the legitimacy of the tortuous and painful singularity of this relationship

    L’aprùs-vivre des morts

    No full text
    International audienceBeaucoup a Ă©tĂ© dit sur la mise Ă  distance de la mort dans les sociĂ©tĂ©s occidentales du second XXe siĂšcle, aprĂšs qu’elles ont sombrĂ© Ă  corps perdu dans la violence extrĂȘme des guerres et des crimes de masse. En proie Ă  une sĂ©cularisation toujours plus profonde, doublĂ©e d’une forte tendance Ă  la mĂ©dicalisation, elles auraient cherchĂ© Ă  esquiver le cru de la mort – remisĂ© dans l’univers aseptisĂ© de l’hĂŽpital, dĂ©lĂ©guĂ© Ă  une chaĂźne de professionnels. À ce cadre de pensĂ©e, qui postule jusqu’au dĂ©ni de la mort, un renouvellement des travaux sur le deuil s’intĂ©resse toutefois aux possibilitĂ©s de liaison entre des rĂ©alitĂ©s donnĂ©es pour sĂ©parĂ©es. S’il est indĂ©niable, par exemple, que certains rituels funĂ©raires font l’objet d’un long dĂ©sinvestissement, d’autres s’élaborent avec l’époque. Peau tatouĂ©e, vĂȘtement de deuil, minute de silence, traversĂ©e attentive d’un cimetiĂšre de quartier ou quĂȘte des traces disparues : voici quelques-unes des explorations d’un lien aux morts qui s’agite de façon parfois subreptice, inattendue, et traverse aussi la chair des vivants

    Angoisse

    No full text
    International audienceWhile anxiety as a category is abundantly mobilized to designate a bodily sensation of malaise peculiar to the individual, this issue of Traces proposes to examine anxiety as a regime of experience in the face of uncertainty, using the tools no longer of psychoanalysis but of the human and social sciences. The articles in the issue thus address the logics underlying the modes of manifestation of anxiety, taking into account their dimensions, which are at once corporeal, discursive and aesthetic, in original articles, an interview and a graphic work. The editorial returns in particular to the question of the socially situated character of the expression of anguish, depending both on an institutional context and individual dispositions, but also on their gendered character. However, the analysis of the manifestations of anxiety implies first of all to question the conditions of its objectification in medical discourse but also by the human and social sciences taken in their diversity. In this history, decolonial perspectives hold a prominent place, constructing the link between the anguished decompensation of the subject and the destructuring of society. Exploring the capture of the category of anguish at the bedside of a dying woman, a member of Singapore's colonial elite, enseignant∙es and musicien∙es, a child psychiatrist confronted with the suffering of children facing sexual assignment, the issue analyzes the practical modulations of a perceptual category and their political implications. From subjective, anguish thus turns out to be an emotional regime underlying human action, shared in a given space and time. The perspectives opened up by the original contributions of this issue, beyond psychoanalysis and existentialist philosophy, thus invite us to think of anguish as the epistemic intelligence of a disturbing horizon of uncertainty. With this conception, it is indeed the subject as it is taken up by emotion, in a community of life and experience, and as the subject of action, that is given to read all the articles gathered together.Alors que l’angoisse comme catĂ©gorie est abondamment mobilisĂ©e pour dĂ©signer une sensation corporelle de mal-ĂȘtre propre Ă  l’individu, ce numĂ©ro de TracĂ©s propose de se pencher sur l’angoisse comme rĂ©gime d’expĂ©rience face Ă  l’incertitude, Ă  partir des outils non plus de la psychanalyse mais des sciences humaines et sociales. Les articles du numĂ©ro abordent ainsi les logiques qui sous-tendent les modes de manifestation de l’angoisse, en prenant en compte leurs dimensions Ă  la fois corporelle, discursive et esthĂ©tique, dans des articles originaux, un entretien ainsi qu’une Ɠuvre graphique. L’éditorial revient en particulier sur la question du caractĂšre socialement situĂ© de l’expression de l’angoisse, dĂ©pendant Ă  la fois d’un contexte institutionnel et de dispositions individuelles, mais aussi de leur caractĂšre genrĂ©. Toutefois, l’analyse des manifestations de l’angoisse suppose d’abord de s’interroger sur leurs conditions de son objectivation dans le discours mĂ©dical mais aussi par les sciences humaines et sociales prises dans leur diversitĂ©. Dans cette histoire, les perspectives dĂ©coloniales tiennent une place de choix, construisant le lien entre la dĂ©compensation angoissĂ©e du sujet et la dĂ©structuration de la sociĂ©tĂ©. Explorant la saisie de la catĂ©gorie d’angoisse au chevet d’une mourante, d’un membre de l’élite coloniale de Singapour, des enseignant-e-s et des musicien-ne-s, d’une pĂ©dopsychiatre confrontĂ©e aux souffrances des enfants en butte Ă  leur assignation sexuelle, le numĂ©ro analyse les modulations pratiques d’une catĂ©gorie perceptive et leurs implications politiques. De subjective, l’angoisse s’avĂšre ainsi un rĂ©gime Ă©motionnel sous-tendant l’action humaine, partagĂ© dans un espace et Ă  une Ă©poque donnĂ©e. Les perspectives ouvertes par les contributions originales de ce numĂ©ro, au-delĂ  de la psychanalyse et de la philosophie existentialiste, invitent donc Ă  penser l’angoisse comme l’intelligence Ă©pistĂ©mique d’un horizon inquiĂ©tant d’incertitudes. Avec cette conception, c’est bien le sujet en tant qu’il est pris par l’émotion, dans une communautĂ© de vie et d’expĂ©rience, et comme sujet propre de l’action, que donnent Ă  lire l’ensemble des articles rĂ©unis
    corecore