9 research outputs found

    Fighting the Other Within and Without: Confrontation as the Driving Force in the Work of Lydie Salvayre

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    Although the novels of the French writer Lydie Salvayre tend to be soliloquic, they are far from being mono-logical: founded on the clashes of different logics and systems of value, discourses and desires, they embody the protagonists' inherent antagonism and rage, reflecting the violence of the outside world. This study analyses some common matrixes underlying Salvayre’s prose. It focuses on the manifestations of resistance to either external or self-imposed oppressions, restrictions and mystifications. It aims to demonstrate that Salvayre’s novels not only represent subjects in permanent and incurable crises, but also challenge the very imperative of the subject's constitution through the foreclosure of the other, of what is outside the self.Salvayre’s texts are typically monologues in which an individual strives to affirm his or her distinct unicity and separation from the rest of the universe. These discourses are defensive, since the protagonists present themselves as endangered by an external element, oppressed in a relationship or socially marginalized. At the same time, they are sarcastic and often (self)destructive. In those cases where the word is given to more than one character, the interaction does not result in a dialogue but in a series of speeches which do not intersect. The subjects blindly plead their cause and recognize only aggression and malevolence in the others’ discourse. The most obvious example can be found in the novel The Cintegabelle Conference (La Conférence de Cintegabelle): a local intellectual delivers a lengthy, pompous and heavy lecture on what he calls the lost art of conversation—cultural heritage which was once preeminently French, and is today sadly abandoned. Ironically, he who speaks out as a defender of the conversational virtue, remains blatantly monological; although very careful not to lose his listeners, he does not leave them any time even to answer his questions, showing interest in nothing but his own voice. Another irony resides in his confession that he used to be bored by the conversations with his wife while she was alive, whereas now that she is dead, he converses with her regularly and with great satisfaction

    Une conversation avec Lydie Salvayre

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    WM : Tout d’abord, puisqu’il s’agit ici d’une conversation, j’aimerais vous demander ce que vous pensez du principe. Beaucoup de vos livres, surtout au début de votre carrière (je pense par exemple à La Déclaration, à La Vie commune, à La Puissance des mouches, à La Compagnie des spectres) sont monologiques. Dans La Conférence de Cintegabelle, livre strictement monologique, le conférencier prône les vertus de la conversation— et cependant il fait tout pour tuer dans l’oeuf toute possibilité de dialogue. Comment voyez-vous la chose ? LS : Aussi loin que remontent mes souvenirs, j’ai toujours eu des difficultés à prendre la parole. Comme vous le savez, mes parents qui étaient arrivés en France en 1939 pour fuir le franquisme parlaient une langue mixte et transpyrénéenne où le français était régulièrement piétiné, bousculé, estropié, bref mis à très rude épreuve. Le problème c’est que je reproduisais, enfant, leurs fantaisies et écarts langagiers, et que j’éprouvais une honte affreuse chaque fois que j’étais prise en défaut de mal dire. Ce n’est que plus tard, bien plus tard, que j’ai trouvé à ce mal dire transmis par mes parents, une puissance poétique, une drôlerie, une forme d’impertinence et une façon joyeuse de résister à la langue majoritaire dont j’ai tenté de rendre compte dans mon roman Pas pleurer

    Quatre photos

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    « Au fond je suis un sportif, le sportif au lit. » — Henri Michaux Chambre avec vue Lydie Salvayre – Paris – Mai 2013 Lydie Salvayre – Le Pin – Juin 201

    Deux artistes

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    1) Sur Alberto Giacometti : Walking Je nourrissais depuis longtemps une passion pour l’Homme qui marche de Giacometti. L’Homme qui marche, que je n’avais jamais vu que reproduit sur du papier glacé, me semblait constituer l’oeuvre au monde qui disait le plus justement et de la façon la plus poignante ce qu’il en était de notre condition humaine: notre infinie solitude et notre infinie vulnérabilité, mais, en dépit de celles-ci, notre entêtement à persévérer dans le vivre, notre entêtement à persévérer contre toute raison dans le vivre. 2) Sur Thomas Bernhard : Contre Aller dans le sens opposé, c’est ce que ne cesse de se répéter le narrateur de La Cave. Aller dans le sens opposé au chemin qui le conduit au lycée bourgeois, fréquenté par des enfants bourgeois, situé dans un quartier bourgeois avec ses maisons bourgeoises, ses commerces bourgeois et ses jardins bourgeois

    Projet en cours: [Ces deux textes sont extraits de Marcher jusqu’au soir.]

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    Je détestais depuis longtemps tous les dévots de l’art. Je les détestais pour avoir vérifié trois cent fois que le prurit culturel qui leur démangeait l’âme ne les rendait pas meilleurs que les autres, ni plus humains, ni plus dignes, ni plus justes, ni plus éclairés, ni plus intelligents, ni plus rien, que parfois même ils étaient de gros cons, de gros cons confits en connerie, de gros cons d’une connerie insolente, de gros cons émerveillés d’eux-mêmes qui paradaient aux vernissages et se pâmaient devant le dernier artiste à la mode, lorsque c’était le tour d’Armand Étienne, ils n’en avaient que pour Armand Étienne, qu’il était ci qu’il était ça qu’il faisait fureur qu’il était tout simplement génial, puis du jour au lendemain ils n’en causaient plus du tout, à la trappe !, et ils passaient au suivant avec le même enthousiasme, de gros cons présents à toutes les manifestations officielles de la culture où ils distribuaient des poignées de mains, ânonnaient pieusement leur haute conception de l’art, et faisaient leurs importants avec des phrases culturelles, des regards culturels, une voix culturelle et, plaqué sur leur face un air discrètement supérieur de gros cons, de gros cons encore plus cons que ces cons de kangourous, de gros cons dont il fallait se tenir à distance prudente sous peine d’être éclaboussé par leurs très culturels et très élégiaques postillons, de gros cons après le passage desquels il était recommandé de procéder à une rapide désinfection par la Bétadine alcoolique à 5% pour les parties du corps exposées et par le Percarbonate de soude pour la contamination des lieux

    La méthode Mila : roman /

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    Lydie Salvayre, maintenant mĂŞme

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    Warren Motte, «Dans le vif du vivant» Lydie Salvayre et Warren Motte, «Une conversation avec Lydie Salvayre» Lydie Salvayre, «Deux artistes» Lydie Salvayre, «Projet en cours» Lydie Salvayre, «Quatre photos» Bernard Wallet, «Lydie Salvayre, écrivain baroque’n’roll» David Lopez, «Almuerz» Marie Cosnay, «Diamant brut» Mahir Guven, «À propos de Lydie Salvayre» Stéphane Bikialo, «Éloge de la fuite» «Ouvrages de Lydie Salvayre»https://digitalcommons.unl.edu/zeabook/1103/thumbnail.jp

    Enseigner la lecture littéraire dans une perspective d’éducation interculturelle

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    Notre société est pluriculturelle. Pas seulement en raison des mouvements migratoires. En raison également de la variété des identités culturelles des autochtones. L’École ne peut rester aveugle à cette diversité : une éducation interculturelle est désormais indispensable. Une éducation qui rende capable de comprendre et d’éviter, autant que possible, le heurt des cultures. Dans le respect de toutes celles-ci, mais dans un respect qui a pour cran d’arrêt les lois et les principes de notre démocratie. La formation littéraire dispensée dans le cadre du cours de français est particulièrement propice à intégrer des contenus concourant à l’éducation interculturelle. À la condition de prendre une distance salubre envers les impératifs d’une évaluation radicalement objective. À la condition de privilégier la réflexion des élèves sur des situations conflictuelles dont l’issue n’est pas à chercher du côté d’une dichotomie manichéenne. À la condition encore de ne pas instrumentaliser la littérature, mais de la donner à penser comme une redescription artistique de vécus individuels. C’est ce que nous avons cherché à faire à travers l’étude d’une douzaine de romans contemporains qui thématisent le heurt des cultures. Écrits ou traduits en français, aujourd’hui tous disponibles en édition de poche, ces romans font l’objet d’une présentation qui cerne la problématique en question. Nous proposons ensuite des questionnaires assortis de suggestions de réponses susceptibles d’aider celles et ceux qui, comme nous, voient l’urgence d’une formation littéraire dans une perspective d’éducation intercuturelle

    Roches ornées, roches dressées

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    Jean Abélanet peut être considéré comme le pionnier de l'archéologie actuelle sur les terres nord-catalanes. Ce rôle de précurseur dans la découverte de sites majeurs, mais aussi sa contribution savante à l'avancée des études préhistoriques, tant sur le mégalithisme en Pyrénées que sur l'art rupestre post-glaciaire en Europe occidentale, justifient l'hommage qui lui est rendu par la communauté des chercheurs. Cet hommage a pris la forme d'un colloque placé sous l'égide de l'Association Archéologique des Pyrénées-Orientales, dont il fut membre fondateur, et de l'Université de Perpignan, dont il fut le premier enseignant en Préhistoire. Sont rassemblées dans cet ouvrage les contributions de 74 auteurs et co-auteurs. Ces 576 pages, abondamment illustrées par près de 300 figures, abordent des sujets très divers qui reflètent les différents champs d'études balayés par son insatiable et humaniste curiosité. Une première partie, remontant aux sources des arts et des mythes, éclaire certains aspects de l'art rupestre et du mégalithisme, depuis leurs origines jusqu'à nos jours, à partir de recherches récentes menées dans l'Ancien monde, des terres australes d'Afrique jusqu'en Europe de l'Ouest. Le second thème, tout en laissant une large place à l'étude des arts et des traditions funéraires, rassemble des travaux pluridisciplinaires menés à l'orient des Pyrénées, travaux d'historiographie, de palynologie, de géologie, d'archéologie préhistorique et historique, d'histoire ou d'ethnologie
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