203 research outputs found
L'après-Mengistu dans la Corne de l'Afrique : une stabilisation impossible ?
La fin de la bipolarité, à savoir l'effondrement du système soviétique n'a pas joué dans la corne de l'Afrique comme un facteur d'atténuation voire même de disparition de la conflictualité. Les situations régionales, et plus particulièrement celles de Ethiopie, du Soudan seul véritable bénéficiaire au niveau local de la chute du régime de Mengistu, de la Somalie, et même de Djibouti, doivent selon Roland Marchal s'analyser plus comme les conséquences d'un phénomène de résonances entre des logiques internes et internationales que comme le résultat d'une induction par l'extérieur, quel que soit le rôle joué par la faiblesse ou la modération soviétique.The collapse of the Soviet system and the end of bipolarity have not contributed to peace in the Horn of Africa. Regional developments - whether in Ethiopia, Sudan (the only country in the region that really benefited from the fall of Mengistu), Somalia or even Djibouti - continue being influenced, not so much by external factors and the role played by the Soviets, than by a phenomenon of internal and international resonances
Une « drôle de guerre » : Des frontières entre l'Erythrée et l'Ethiopie
Contrairement à l'opinion commune, les conflits de frontière ont été relativement rares sur le continent africain depuis les indépendances. Le conflit entre Érythrée et Éthiopie est de ce point de vue paradoxal. La question frontalière n'était qu'une des causes du conflit mais la médiation internationale en a fait la raison centrale. Ce conflit vise également pour certains à séparer, dans des structures étatiques, différentes un même groupe ethnique. Le conflit de frontière apparaît surtout comme un moment endogène de la construction étatique, même s'il met en lumière des dynamiques régionales.Contrary to popular opinion border conflicts have been relatively rare on the African continent since independence. The conflict between Eritrea and Ethiopia is thus a paradox. The border issue was only one of the causes of the conflict but, as the focus of international mediation, it has become the primary one. For some the conflict involves the division of one ethnic group into two different nations. The border conflict is seen as part-and-parcel of state-building, even as it draws attention to regional dynamics
Cambodge : de la guerre à la paix, ou d’un régime militaire à un régime policier
Inauguré à la fin des années 1980, le processus de paix au Cambodge ne suit pas un cours
uniforme et régulier. Faut-il dater la paix de 1991, date à laquelle sont signés les accords de
Paris, ou 1993 lorsque se déroulent les élections perçues par la communauté internationale (en
dépit de ses réserves) comme un test de réussite du processus, 1996 quand la reddition
négociée de Ieng Sary et d’autres commandants khmers rouges dissipe définitivement le
risque d’un retour au pouvoir de l’organisation de Pol Pot, 1997 lorsque les forces du Parti du
peuple cambodgien (PPC) Ă©liminent les branches militaires de son opposition et nombre de
ses activistes en garantissant ainsi la suprématie du parti de Hun Sen sur la conduite du pays ? (...)
Central African Republic: Back to War Again?
Over the last week, armed skirmishes around the small city of Bossangoa in the northwest of the Central African Republic (CAR) led to the death of up to 100 people and the destruction of a number of properties. While incidents like this have been recurrent since a loose coalition of armed groups called Séléka (“alliance” in Sango, the national language) seized the capital Bangui in March 2013, this episode should convince external observers and the international community that the slow normalization, once considered the most likely scenario, is not happening. Instead, a further deterioration in the country’s security is occurring, with a surge of highway banditry and predatory armed groups claiming different allegiances, and a narrative of an ongoing Christian-Muslim war that may have deleterious effects beyond the areas directly affected by fighting (...)
Conflits et recomposition d'un ordre régional dans la Corne de l'Afrique
From 1988, there has been a change in the pace of events in the Horn of Africa. The United States and the Soviet Union opted out of the logic of cold war which obtained up to then, leaving more room open to an intervention by neighbouring States (Israel, Irak, the Gulf States). The extension into the Horn of the Middle-Eastern rivalries is all the more real since the political powers are all in a precarious position, despite their use of an unmitigated coercion. Yet, the internal dynamics, which are complex, are still prevailing. It does not seem from their current evolution that there is any hope for real peace talks to end the conflicts
Eléments d’une sociologie du Front national islamique soudanais
Curieux destin que celui du Soudan devant l’opinion publique française. Il y a un siècle, les ambitions coloniales de Paris devaient affronter une cuisante réalité à Fachoda, qui prit la forme d’une réception anglaise empreinte d’une grande civilité bien que mâtinée d’ironie pour nos soldats tout à leur esprit de conquête : notre opinion publique, pourtant bien ignorante de sa géographie, s’émut d’une telle attitude de la perfide Albion mais dut en prendre son parti. Aujourd’hui le paradigme colonial s’est estompé mais l’amertume de la revanche à prendre peut encore être au rendez-vous. Quelques-uns de nos dirigeants
s’efforcent de tisser des liens avec un régime réprouvé internationalement et diabolisé par les Etats-Unis afin de desserrer un “ étau géostratégique anglo-saxon ” dans lequel l’influence française en Afrique serait prise. Certes, les justifications d’une collaboration mal connue et donc sujette à toutes les rumeurs nourries par les ambiguïtés propres à certains de nos hommes politiques et aux dirigeants de Khartoum peuvent être énoncées d’une manière plus sophistiquée qu’en se référant à cette géopolitique de supermarché, mais l’opinion publique française est sommée de se réjouir de la livraison d’un ancien terroriste, Carlos, en août 1994 ou d’une diplomatie secrète dont les résultats, sans nul doute très brillants, ne se sont traduits en Algérie et ailleurs que par des échanges de bons services quelque peu suspects d’affairisme et d’opportunisme politique, qui reflètent bien notre époque. Qu’importe donc si cet État mène au Nord une répression violente et au Sud une guerre civile dénoncées par les instances régionales et internationales, par des organisations de défense des droits de l’homme, par une émigration forcée qui compte aujourd’hui plus de 3 millions de personnes, puisqu’il y va d’intérêts supérieurs de la France, que personne n’ose définir, sur le continent africain et au Proche-Orient. Il aura fallu un changement de Président de la République et l’éviction de Charles Pasqua, pour que son rival sur ces dossiers, Alain Juppé, puisse enfin asseoir son autorité et faire valoir ses options (...)
What security threats in Chad?
Chad made a point to send 2,000 of its best soldiers to northern Mali to support French
troops. Idriss DĂ©by, at the difference of his West African colleagues, did not wait for external
funding to move troops and equipment. At least at the beginning the whole logistics of the
Chadian contingent was under full Chadian control. The fact that those troops fought their battle
with determination increased the respect and admiration Idriss DĂ©by enjoys among French
officers and even diplomats. How this is going to back fire internally is not yet clear, especially
in the balance within the inner circle of the regime, the Zaghawa/Bideyat clan.
Le facteur soudanais, avant et après
Le 11 septembre 2001 reposait la question de la nature du régime soudanais et des étranges
amitiés qu’il a cultivées depuis son arrivée au pouvoir, le 30 juin 1989. En effet, les États occidentaux savaient que le chef d’Al- Qaida, Oussama Ben Laden, avait longtemps résidé au Soudan – de 1991 à 1996 – parmi bien d’autres militants fondamentalistes, et que les liens avec les courants les plus durs de l’islamisme s’étaient poursuivis. De nombreux observateurs auguraient alors une forte réaction américaine, dans la lignée de celle qu’avait eue le président Clinton en août 1998, après les attentats contre les ambassades américaines
en Tanzanie et au Kenya. Il n’en fut rien (...)
Des contresens possibles de la globalisation. Privatisation de l’État et bienfaisance au Soudan et au Somaliland
À partir des exemples de la bienfaisance en Afrique orientale, cet article vise à souligner la spécificité du phénomène global de « décharge » en fonction du contexte sociopolitique et historique local. Alors qu’au Soudan, ces pratiques de bienfaisance contribuent au renforcement de l’État, au Somaliland, même si elles permettent la survie du pouvoir étatique, elles minent la construction d’un appareil d’État.The Potential Misinterpretations of Globalization - Using examples of charity works in East Africa, this article demonstrates the specificity of the global phenomenon of “discharge” in terms of the socio-political and historical context. While charitable practices contribute to the consolidation of the state in the Sudan, they undermine the construction of state infrastructures – even though they allow for the continuity of state power – in Somaliland
Naissance d'un Etat : le Sud-Soudan et son contexte régional
Le 9 juillet, l’indépendance du Sud-Soudan a été célébrée par les uns comme le terme d’une
guerre civile qui ravageait le Soudan depuis l’indépendance (en fait quelques semaines
auparavant) et avait causé plusieurs millions de morts. Pour d’autres, la création de ce
nouvel Etat marque la mainmise occidentale sur la géopolitique régionale et le retour d’Israël
dans le containment direct des régimes musulmans les plus favorables à un Etat palestinien.
Surtout, y compris parmi ses plus grands partisans, la situation interne du nouvel Etat
suscite des inquiétudes croissantes sur la paix civile intérieure et la gouvernance
économique, en dépit des déclarations apaisantes proférées par les cadres dirigeants. A ces
interrogations s’ajoute une inconnue de taille : la situation régionale rendue plus volatile
encore par la non-résolution du conflit entre l’Erythrée et l’Ethiopie et le repli du régime nordsoudanais
sur ses fondations les plus policières alors même qu’il est confronté à de
multiples défis politiques et économiques liés à la séparation d’avec le Sud-Soudan..
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