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Education supérieure, rigidités de marché et croissance
Cette étude s’inscrit dans la littérature récente sur les déterminants de la croissance selon la position des pays par rapport à la frontière technologique. Outre les effets additifs de l’éducation et des régulations sur les marchés des biens et du travail, elle explore une possible complémentarité de ces régulations pour la croissance. Un modèle simple suggère qu’en l’absence de concurrence suffisante, les entreprises sont peu incitées à générer de nouvelles rentes via l’innovation, quel que soit le degré de flexibilité du marché du travail. Des données portant sur 17 pays de l’OCDE obtenues en appariant de nombreuses sources sont mobilisées sur la période 1985-2003. La profondeur temporelle est suffisante pour étudier simultanément différents déterminants de la croissance de la productivité. Les principaux résultats originaux obtenus, cohérents avec les travaux synthétisés par Aghion et Howitt (2006), sont la caractérisation des effets du niveau de formation de la population en âge de travailler et des rigidités sur les marchés des biens et du travail sur la croissance de la productivité globale des facteurs (PGF). Pour les pays proches de la frontière technologique, ces effets sont très importants. Concernant les rigidités, une interaction entre celles qui s’exercent sur les deux marchés ressort nettement, les meilleurs résultats d’estimations étant obtenus avec un décalage de deux années des rigidités sur le marché des biens. Le fort impact du niveau d’éducation tertiaire et des rigidités sur la croissance de la PGF traduit à la fois une influence directe et un effet transitant indirectement par la diffusion des TIC. Enfin, concernant le marché des biens, la composante ‘barrières à l’entrée’ parait avoir une influence prépondérante. Pour les pays éloignés de la frontière technologique, les résultats des estimations réalisées indiquent que le niveau de formation tertiaire de la population en âge de travailler et les rigidités sur les marchés de biens et du travail n’ont pas nécessairement une influence significative sur la croissance de la PGF. Ces résultats témoignent des gains importants de croissance de la productivité, et donc de croissance potentielle, que certains pays industrialisés, principalement européens et parmi lesquels la France, pourraient attendre de la mise en oeuvre de réformes ambitieuses visant à élever le niveau de formation de la main d’oeuvre en âge de travailler et à réduire les rigidités sur les marchés des biens et du travail.Productivité; Croissance; Régulations; Rigidités; Education