499 research outputs found
Le terrain de la géographie physique littorale : une spatialisation politique, une modélisation numérique et une structuration en discours
Cette communication se propose d'explorer les relations entre le rôle du politique et le rôle du scientifique dans la définition d'un périmètre spatial et conceptuel de recherche. Elle prend pour cadre la pratique de la géomorphologie littorale, discipline définie par un type de terrain identifiable à un lieu. Dans un premier temps la communication établit les bases épistémologiques qui autorisent deux conclusions spécifiques au littoral (mais exportables ailleurs ?) 1) La recherche universitaire publique doit rendre compte de son travail aux puissances publiques qui sont des entités territoriales. La dimension spatiale joue donc non seulement dans la définition de l'objet d'étude mais dans la dimension d'évaluation de la cohérence du savoir élaboré : le savoir élaboré doit être valable au long du littoral considéré, ce qui implique une vision assez linéaire de l'espace. 2) Les collectivités territoriales ont la capacité à formuler des problématiques scientifiques auxquelles les scientifiques universitaires n'ont pas encore pensé. Il en résulte que la définition de la pertinence d'un terrain d'étude n'est pas du seul ressort de la science. Dans un second temps la communication s'attache à présenter deux sortes de configurations spatiales que la géomorphologie littorale et la demande politique s'accordent à désigner comme terrain. Des travaux étudient une portion de littoral continue et d'établissent des bilans centrés sur le couple érosion/accrétion. D'autres travaux une série de sites disjoints dans l'espace mais ayant des comportements semblables. La première catégorie pourrait être illustrée par la thèse de R.Paskoff (la côte du Chili central), la seconde par celle de F.Verger (Marais et Waddens du littoral français). On aurait la même situation dans le domaine anglo-saxon en comparant les travaux de M.Bray et ceux de J Orford, ou de J Goff. Ces deux approches de la notion de terrain sont toutes les deux fondées sur une base théorique pertinente et sont toutes deux socialement cohérentes. 1) Une portion continue de littoral peut être appréhendée selon le concept de cellule sédimentaire, en tant qu'espace physique parcouru par des flux de sédiments. Pour comprendre l'évolution d'un littoral il faut étudier ensemble les sites sources (qui s'érodent), les sites puits (qui accumulent) et les sites de transit (dont la forme varie avec le flux latéral de matière). C'est la condition pour faire des bilans. Il convient de délimiter le « terrain » d'étude pour qu'il contienne l'ensemble des sites concernés. Le modèle conceptuel peut être traduit en modèle numérique avec, par exemple, des équations différentielles (quantité de flux par quantité de temps). Du point de vue de l'aménagement littoral, la définition, sur le terrain à aménager, des différentes cellules sédimentaires est le préalable à toute intervention.2) Une collection discrète de formes types, définies par une homogénéité lithologique (vasières, cordons de galet, flèches de sable) est un système appréhendé comme le résultat de forçages de contrôles et de résiliences. L'ensemble peut être rassemblé sous le concept de morpho/hydro dynamisme. Il y a de l'énergie qui mobilise un matériel qui le distribue dans l'espace (ce qui crée une forme) et cette forme a une d'inertie qui la fait réagir plus ou moins aux événements qui l'atteignent. Sur le terrain la connaissance des impacts d'une tempête sur un site est la condition première pour gérer la permanence d'un géosystème qu'une société pense devoir «protéger». Ces deux pratiques supposent deux conceptions du terrain (continu ou discret). Elles ne s'opposent pas pour autant. Elles ont en commun de revendiquer une pertinence et une cohérence selon les exigences que J. Lévy distingue comme caractéristiques d'une science sociale. La pertinence vient de la tension théorie/expérimentation tandis que la cohérence se vérifie par le fait que le discours produit est utilisable par d'autres que les géomorphologues, c'est à dire par les aménageurs. Ces deux « terrains » n'opposent pas davantage un terrain naturaliste et un terrain modélisé. Ils sont indissociables puisque c'est le modèle qui détermine le découpage de l'espace étudié. En ce sens la géomorphologie littorale est une activité sociale classique qui privilégie un paradigme (parmi deux), qui en déduit un cadre spatial et produit un savoir que les acteurs locaux de l'aménagement peuvent réinvestir, quasiment en temps réel. Le fait original est que ce classicisme n'est aucunement contradictoire avec une modélisation numérique.Dans un troisième temps, la communication aborde l'actualité de la discipline qui incite à voir cette priorité d'un paradigme sous un angle nouveau. Il faut penser avec un concept récent qui a pour intérêt de joindre les deux approches (continu/discontinu). Il s'agit de l' « articulation géomorphologique » (F.Dolique) qui vise à penser les relations entre deux formes composées de matériels distincts mais voisines, au point que le comportement de l'une influe sur le comportement de l'autre (un cordon de galet reposant sur un cordon sableux, une dune sur une vasière par exemple). Le concept de cellule sédimentaire ne fonctionne pas parce que l'érosion d'une vasière ne fournit pas de galets à la flèche de sable. Celui de morphodynamique non plus car ce sont des objets dont on ne peut pas modéliser les interactions : les équations qui décrivent le mouvement du sable ne sont pas valables pour la vase (ou les galets) et l'on ne sait pas décrire le mouvement à l'interface sable/galet (ou sable vase). On doit donc penser le terrain comme l'interface spatial et l'articulation temporelle entre deux entités litho-hétérogènes. C'est exactement ce que, aujourd'hui, personne ne sait encore modéliser tant la variabilité possible est grande. La discipline est donc devant une sorte de défi : elle constate qu'elle a déjà les outils conceptuels pour désigner un terrain « nouveau » mais pas encore les outils théoriques pour l'étudier. Mais ce terrain nouveau a attiré l'attention des politiques parce qu'il leur paraît « ingérable ». Il appartient aux géomorphologues de produire un savoir cohérent sur ces nouveaux terrains
Image et théorie scientifique
La relation entre les sciences et les images est ancienne et toujours débattue. Pour les uns, les images ne peuvent qu’imparfaitement atteindre à la vérité logique du concept et sont, de ce fait, trompeuses. Pour d’autres, les images sont plaisantes et ont de ce fait une vertu pédagogique. Elles peuvent, de surcroît être mimétiquement exactes. Le débat actuel porte sur la capacité des images à « exprimer », à « construire » une théorie : ce qui est en jeu est une idée de la science selon laquelle, pour certaines sciences au moins, la théorie pourrait se fonder aussi bien sur des images que sur des discours ou des équations. Cet article prend appui sur la philosophie de van Fraassen pour essayer de proposer une épistémologie spécifique à la géographie à partir d’une théorie partiellement fondée avec des images.Images and sciences have ancient and equivocal relations. Some scholars think images give a false representation of the logical structure of reality, while others affirm that they have pedagogical virtues and may be actually objective. The present debate is about the role of images in the construction of a theory. Can images be the basis of a theory as much as words and equations are? Using van Fraassen’s philosophical works this paper explores the possibility of a geography-friendly epistemology based on a theory where images and maps would play a central role
Les limites du « remodelage socialiste » : les Égyptiens formés en RDA (1969-1989)
La mise en place des relations diplomatiques entre la RDA et l’Égypte le 10 juillet 1969 parachève le processus de rapprochement Ă©conomique et culturel entamĂ© au milieu des annĂ©es 1950. Étudiants et travailleurs Ă©gyptiens sont accueillis chaque annĂ©e en RDA, au titre de la « formation populaire », qui devient l’un des pans privilĂ©giĂ©s de la coopĂ©ration bilatĂ©rale. L’encadrement très strict de ces mobilitĂ©s mène Ă la constitution de rĂ©seaux relationnels Ă©toffĂ©s, qui mettent en contact scientifiques, intellectuels et activistes de gauche des deux pays. Cependant, de tels liens nourrissent des attentes divergentes du cĂ´tĂ© est-allemand et du cĂ´tĂ© Ă©gyptien. Le processus de familiarisation rĂ©ciproque permis par l’immersion linguistique et culturelle est nĂ©anmoins un facteur de rapprochement des Ă©lites politiques ou artistiques, mĂŞme si ces liens n’excluent pas une imbrication d’intĂ©rĂŞts, qui ne relèvent pas tous de l’idĂ©ologie. En outre, la mise en relation des populations a des consĂ©quences sociales, qui oscillent entre confrontation et adaptation. En analysant les ressorts de la coopĂ©ration culturelle et technico-scientifique bilatĂ©rale, cet article entend montrer les limites de l’entreprise de « remodelage socialiste » menĂ©e par Berlin-Est auprès de ses interlocuteurs Ă©gyptiens.The launching of the diplomatic relations between GDR and Egypt on 10 July 1969 brought to completion an economic and cultural rapprochement process initiated as early as the mid-50s. From then on, a cohort of Egyptians nationals – students and workers alike – would travel to GDR every year to be dispensed a “popular training” that was soon to become one of the major components of the bilateral cooperation between the two countries. These – tightly supervised – mobility flows gave birth to an intense networking between scientists, intellectuals and left wing activists, with strikingly dissimilar expectations on each side. The acquaintance process sparked by this cultural and linguistic immersion nevertheless contributed in no small degree to the bringing closer of both countries’ political and artistic elites. The relations thus achieved were complex and not always guided by pure ideology. And their social repercussions fluctuated from adaptation to confrontation. By analyzing the mechanisms of this cultural and techno-scientific bilateral cooperation, the present paper proposes to show the limits of East Berlin’s attempted “socialist remodeling” of its Egyptian partner.El establecimiento de las relaciones diplomáticas entre la RDA y Egipto el 10 de julio de 1969 completĂł el proceso de acercamiento econĂłmico y cultural iniciado a mediados de los años 1950. Cada año, la RDA acogĂa a estudiantes y trabajadores egipcios a travĂ©s de la llamada «formaciĂłn popular», que se convirtiĂł en uno de los sectores privilegiados de la cooperaciĂłn bilateral. La consolidaciĂłn de estas movilidades llevĂł a la constituciĂłn de relaciones y redes sĂłlidas, poniendo en contacto a cientĂficos, intelectuales y activistas de izquierda de los dos paĂses. De estas relaciones entre la parte este-alemana y la egipcia surgieron tambiĂ©n expectativas que divergĂan de un grupo al otro. Sin embargo, el proceso de familiarizaciĂłn recĂproco construido a travĂ©s de la inmersiĂłn lingĂĽĂstica y cultural fue un factor de acercamiento entre las Ă©lites polĂticas y artĂsticas existiendo incluso entre ellas intereses comunes que no solo derivaban del aspecto ideolĂłgico. Asimismo, del contacto que surge entre estas poblaciones deriva una serie de consecuencias sociales que oscilan entre la confrontaciĂłn y la adaptaciĂłn. Analizando los motores de la cooperaciĂłn cultural y tĂ©cnico-cientĂfica bilateral, este artĂculo pretende mostrar los lĂmites de la puesta en marcha de la «remodelaciĂłn socialista» llevada a cabo por el BerlĂn-Este con sus interlocutores egipcios
Les aventures extraordinaires d’un géographe en Mer Rouge
« La bande dessinée proposée dans ce numéro par Hervé Regnauld, constitue une modalité originale du carnet de voyage. En quelques phylactères qu’il dessine et où il se dessine, s’il montre les rapports entre 1- les modalités de la pratique de terrain (démarche déductive organisant le rapport théorie/ empirie, expérience liée à une pratique), 2- le fonctionnement d’une communauté disciplinaire (pratique collective, références bibliographiques et culturelles communes, rapports croisés de genre ..
The Posthuman Quiddity of Matthew Derby’s Super Flat World
This article purports to analyze the way Derby interrogates through a parodic history of a post-apocalyptic future the consequences of the destruction of a common experience of a world so radically other that it eludes the grasp of language.Cet article se propose d’analyser la manière dont Matthew Derby interroge les conséquences de la destruction de toute communauté d’expérience à travers l’histoire parodique d’un futur post-apocalyptique, celle d’un monde devenu si radicalement autre qu’il échappe à toute représentation dans la langue
Experiments to Distribute Map Generalization Processes
version étendue publiée : hal-02155541International audienceAutomatic map generalization requires the use of computationally intensive processes often unable to deal with large datasets. Distributing the generalization process is the only way to make them scalable and usable in practice. But map generalization is a highly contextual process, and the surroundings of a generalized map feature needs to be known to generalize the feature, which is a problem as distribution might partition the dataset and parallelize the processing of each part. This paper proposes experiments to evaluate the past propositions to distribute map generalization, and to identify the main remaining issues. The past propositions to distribute map generalization are first discussed, and then the experiment hypotheses and apparatus are described. The experiments confirmed that regular partitioning was the quickest strategy, but also the less effective in taking context into account. The geographical partitioning, though less effective for now, is quite promising regarding the quality of the results as it better integrates the geographical context
The Posthuman Quiddity of Matthew Derby’s Super Flat World
This article purports to analyze the way Derby interrogates through a parodic history of a post-apocalyptic future the consequences of the destruction of a common experience of a world so radically other that it eludes the grasp of language.Cet article se propose d’analyser la manière dont Matthew Derby interroge les conséquences de la destruction de toute communauté d’expérience à travers l’histoire parodique d’un futur post-apocalyptique, celle d’un monde devenu si radicalement autre qu’il échappe à toute représentation dans la langue
Motards, capital spatial et construction identitaire hétérotopique : récits et pérégrinations des motards rennais
Les motards de l’agglomération rennaise ont été interrogés sur leurs déplacements et leurs motivations. Leurs réponses ont été analysées dans leur dimension qualitative: elles constituent un discours cohérent dans lequel une identité motarde spécifique est revendiquée. Une étude quantitative des réponses montre en revanche que les déplacements des motards sont contraints par leur âge, leurs revenus, leur niveau social. Ils ne sont, à ce titre aucunement différents du reste de la population. L’écart entre le discours tenu et la pratique mesurée est ensuite interprété en terme de construction d’un capital spatial explicable avec le concept foucaldien d’hétérotopie.In the vicinity of Rennes larger city, bikers have been asked to explain their moves and motivations. The qualitative part of their answers displays a well constructed address aimed at showing a strong peculiar identity. However, a quantitative approach of their movements shows that most of their travels are controlled by the same economic and social forcings as in any other group of people. The gap between the displayed speech and the actual behaviour is interpreted as the building of a specific spatial capital, which has close links with the type of space Foucault names “hétérotopie”
Towards an Ontology of Spatial Relations and Relational Constraints: The Need for Constraints and Spatial Relations Ontology
workshopInternational audienc
- …