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    L’océan au coeur de la Grande Île : Les aires marines protégées, un outil de développement durable pour Madagascar

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    Grande Île de l’océan Indien, Madagascar apparaît comme une véritable « île continent » avec une superficie de plus de 590 000 km² et plus de 5000 km de côtes. Ses zones marines et côtières abritent une variété d’écosystèmes et d’habitats parmi lesquels les récifs coralliens, mangroves, dunes, lagons, plages sableuses, herbiers de phanérogames, estuaires, îles et îlots auxquels sont associés de nombreuses espèces de coraux, poissons, reptiles, crustacés, mollusques, échinodermes. Les écosystèmes les plus connus sont certainement les récifs coralliens avec une superficie de près de 5000 km² et les mangroves qui s’étendent sur plus de 3000 km² principalement sur les rivages occidentaux de l’île. Ils apportent d’énormes bénéfices socio-économiques aux communautés locales grâce à la pêche et aux activités touristiques sans oublier les services écologiques que ces écosystèmes assurent pour l’équilibre de la planète et le bien-être de l’Homme. Au vu de l’importance de ces zones marines et côtières et dans le but de les préserver face aux menaces et pressions d’origine anthropique et naturelle, Madagascar s’est résolument investie dans la création et la mise en place d’aires marines protégées et de réserves marines afin de contribuer au bien-être des communautés locales qui en dépendent. Dans cette optique, le Système d’Aires Protégées de Madagascar, SAPM, a été mis en place pour offrir les outils appropriés de gestion, de gouvernance et de planification dans l’objectif de tripler la surface des aires protégées, ce qui la porterait de 1,7 à près de 6 millions d’hectares (Vision Durban). La première aire marine protégée a été officiellement créée en 1989 avec le parc marin de Nosy Antafana intégré à la Réserve de Biosphère de Mananara Nord, suivie par les trois parcelles marines du Parc National de Masoala. Vingt ans après le premier parc marin, de nouvelles aires marines protégées et réserves marines ont été créées ou sont en voie de création dans l’attente de l’obtention de leur statut définitif1. Les aires protégées sur les rivages et dans les eaux malgaches sont le fruit d’un travail réalisé dans un étroit partenariat avec les communautés locales pour assurer une bonne gestion des parcs dont le contrôle et la surveillance, le suivi écologique et l’application des régulations du parc et le développement des activités liées au tourisme. Les communautés locales, garantes du succès d’une telle entreprise, ont trouvé leur intérêt dans la protection de ces réserves comme cela a été montré pour le parc marin de Nosy Antafana ou la première aire marine protégée gérée par les communautés locales à Velondriake dans le Sud-ouest. À Velondriake les communautés locales appliquent des règles traditionnelles, les dina, pour permettre une gestion efficace de la pêche aux poulpes, grâce à un vrai partenariat entre les acteurs concernés impliquant les communautés locales, les organismes étatiques et le secteur privé comme les compagnies de pêche. Et puis, très récemment, un système de cogestion a été mis en place pour la première fois sur une île du nord ouest, Nosy Tanikely. Au sein de ce système, la responsabilité de la gestion est partagée conjointement et équitablement de sorte que chaque entité apporte sa valeur ajoutée en termes de gestion et de protection des parcs nationaux, de promotion du tourisme durable et responsable, et d’intégration dans le processus de développement local. Malgré ces efforts louables, des questions restent encore sans réponses et placent les gestionnaires face à des défis importants. (i) Le manque de ressources humaines pour assurer la gestion marine et côtière et plus particulièrement la gestion des aires marines protégées reste d’actualité malgré les différentes opportunités de formation qui se présentent dans la région. (ii) Les aires marines protégées et réserves marines existantes profitent de programmes de suivi écologique et socioéconomique, mais les connaissances scientifiques nécessaires pour répondre vraiment aux besoins de gestion restent encore à développer. (iii) L’importance, surtout dans un contexte îlien, d’inculquer à toutes les tranches d’âge, à tous les secteurs, la valeur des zones marines et côtières et des aires marines protégées en particulier, à travers des programmes d’éducation avec toutes les infrastructures appropriées. Les aires marines protégées constituent le seul outil de sensibilisation et d’éducation pour promouvoir l’importance de la biodiversité marine au niveau local. (iv) Les gestionnaires font tous face à un problème commun : l’aspect financier. À défaut de mécanisme de financement durable, ces gestionnaires sont davantage focalisés sur la recherche des meilleurs moyens possibles pour assurer la gestion quotidienne. Dès lors que le budget de fonctionnement dépasse les recettes de l’aire marine protégée, cette dernière devient extrêmement vulnérable et ne peut plus faire face aux aléas économiques et politiques. (v) Des succès ont généralement été observés dans des réalisations au niveau des premiers utilisateurs sur les impacts socioéconomiques des ressources marines, mais leur duplication à une échelle plus grande constitue un autre défi. Les aires marines protégées et les réserves marines constituent d’emblée des outils efficaces pour la conservation de la biodiversité marine, la maintenance de la productivité et des processus écologiques mais aussi pour l’amélioration des conditions de vie des communautés locales. En prenant en considération les différents projets et initiatives mis en oeuvre, et dans une perspective à long terme, il est évident qu’une approche intégrée est absolument nécessaire afin de pouvoir créer une meilleure coordination et d’assurer une synergie entre les acteurs dès le début de l’instruction d’un projet ou programme et de rassembler conjointement les idées et expériences pour élaborer un programme et définir un objectif commun. Dans ce cas, la translation des succès obtenus pourrait s’opérer à plus grande échelle et les résultats amèneraient par conséquent à une mobilisation de plus d’acteurs et de ressources financières. Madagascar occupe une place dominante dans l’ouest de l’océan Indien mais en s’alliant à un processus d’intégration régionale tourné vers la conservation et la gestion des ressources marines, la sécurité alimentaire, les échanges de connaissances et le renforcement des capacités, elle identifiera d’autres moyens pour atteindre son objectif

    Behavior and diet of the Critically Endangered Eulemur cinereiceps in Manombo forest, southeast Madagascar

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    Manombo Special Reserve is a parcel of rainforest along the southeastern coast of Madagascar, containing eight lemur species, including the White-collared brown lemur (Eulemur cinereiceps [Eulemur albocollaris]). Following a drastic cyclone in the region in January of 1997, the population of E. cinereiceps at Manombo was reduced by half. Results indicate that individuals of this critically endangered species at Manombo consume a total of 54 plant species belonging to 24 families, with over two - thirds of the diet comprised of ripe and unripe fruits. White - collared brown lemurs also opportunistically feed on novel food items and invasive plants in their recovering habitat. We report the first record of E. cinereiceps consuming a shelf fungus species growing on invasive trees. During feeding, lemurs tore pieces of the fungus from the trees with their hands and mouth (chewing cycle duration mean 0.28 s; SD 0.01). White - collared brown lemurs also consumed spicy fruits of a non - native plant species (Aframomum angustifolium) growing in highly disturbed open areas. Feeding bouts typically began by stripping away the outer covering with the anterior dentition, with pulp and seeds then consumed (chewing cycle duration mean 0.22 s; SD 0.005). This is the first record of consumption of either of these resources for any lemur species at Manombo. Ability to feed on items like A. angustifolium may permit E. cinereiceps to avoid competition with other species in this highly degraded forest environment

    Les lémuriens du site Ramsar de Torotorofotsy

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    Les différentes ressources naturelles et potentialités économiques du marais de Torotorofotsy et de ses bassins versants justifient l’appellation de « Ramsar » du site. Ce dernier abrite plusieurs espèces menacées de disparition : des amphibiens (Mantella aurantiaca et M. crocea), des oiseaux (Anas melleri, Sarothrura watersi et Tyto soumagnei), des mammifères carnivores (Cryptoprocta ferox) ainsi que des lémuriens. La présente étude stipule qu’il y existe treize espèces de lémuriens ; parmi  ces espèces, six sont classées « En danger » (Prolemur simus, Indri indri, Propithecus diadema, Hapalemur griseus, Eulemur rubriventer, Daubentonia madagascariensis), une « Quasi menacée » (Eulemur fulvus), une « Non menacée » (Avahi laniger) et cinq «évaluées » (Allocebus trichotis, Cheirogaleus major, C. crossleyi, Microcebus lehilahytsara et Lepilemur mustelinus). Les potentialités économiques de cette localité (ressources forestières, terrains agricoles et ressources minières) incitent à l’immigration dont on peut déjà voir des conséquences sur une partie de Torotorofotsy et de ses bassins versants : exploitation forestière, transformation de la forêt en tavy et altération des marais en zones agricoles. L’implantation du projet d’extraction de nickel - cobalt d’Ambatovy à l’ouest du site a mené à la construction d’un pipeline traversant le marais, ce qui facilite l’accès au site mais amplifie la pression anthropique sur l’environnement et entraine la dégradation de cette biodiversité particulière à la région. Des études environnementales et socio - économiques ont été effectuées pour réajuster le plan de gestion et de conservation du site. Pour ce qui est des lémuriens, les études de pression et de menaces basées sur la méthodologie du ‘The Nature Conservancy’ et celle de ‘la Conservation du site Ramsar’, focalise les efforts de conservation, pour ce site, sur six espèces à haut risque de disparition : Prolemur simus, Propithecus diadema, Indri indri, Eulemur rubriventer, Daubentonia madagascariensis et Allocebus trichotis.ABSTRACTThe Torotorofotsy wetlands Ramsar site is rich in natural resources and has great economic potential. Several threatened species, including amphibians (Mantella aurantiaca and M. crocea), birds (Anas melleri, Sarothrura watersi and Tyto soumagnei), carnivores (Cryptoprocta ferox) and lemurs distinguish the site. This study documents the presence of thirteen species of lemur, of which six are considered threatened (Prolemur simus, Hapalemur griseus, Eulemur rubriventer, Propithecus diadema, Indri indri and Daubentonia madagascariensis), one is classed Near Threatened (Eulemur fulvus), one Least Concern (Avahi laniger) and five Data Deficient (Allocebus trichotis, Cheirogaleus major, C. crossleyi, Microcebus lehilahytsara and Lepilemur mustelinus). The economic potential (forest resources, agricultural land and mineral resources) of the site has stimulated immigration to the area. As a result one part of Torotorofotsy has been subjected to forest exploitation, some areas of forest have been transformed by tavy and a large part of the wetlands has come under cultivation. The nickel and cobalt exploitation by the Ambatovy Project is located to the west of Torotorofotsy, thus one part of the pipeline runs through the marshland facilitating access to the site. The attraction and migration of human populations to the site generates pressures on the environment and subsequently accelerates the degradation of its biodiversity. Several studies based on the methodology of the ‘The Nature Conservancy’ and ‘the Conservation of Ramsar site’ have been conducted in order to implement and revise the management plan of this site. At Torotorofotsy, lemur conservation efforts should be focused on the six species at higher risk: Prolemur simus, Propithecus diadema, Indri indri, Eulemur rubriventer, Daubentonia madagascariensis and Allocebus trichotis
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