Madagascar Conservation & Development (E-Journal)
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Alfred Crossley and Alfred Grandidier: an enduring mystery of early natural history collecting in Madagascar
During the mid-nineteenth century the English naturalist Alfred Crossley and the French geographer Alfred Grandidier both made seminal contributions to our knowledge of the natural history of Madagascar. But while Grandidier published voluminously on the island’s geography, ethnography, and fauna, Crossley has been almost completely written out of the record. Indeed, apart from the few original specimen labels that have survived, much of the little we do know about him and his itineraries in Madagascar (key to the utility of his extensive collections) comes from the scattered hints in Grandidier’s publications and private notebooks summarized here. Even the nature of the relationship between the two naturalists, and the length of their acquaintance, remain obscure. In early 1870 Grandidier published new primate and bird species from the “forêts est d’Antsihanaka” on the basis of specimens lately obtained by Crossley somewhere southeast of Lake Alaotra; but although a close reading of Grandidier’s unpublished private journals indicates that both naturalists had been in very close proximity in the Alaotra basin in mid-October of 1969, it appears that they did not actually encounter each other there, and it remains a mystery how and under what circumstances Grandidier obtained Crossley’s Antsihanaka specimens – which, tragically, were almost certainly lost soon thereafter in a warehouse fire in Réunion. Evidence exists that Grandidier respected the latter’s unique and extensive Madagascar knowledge and experience and subsequently sought Crossley’s advice. But it seems that ultimately the social barriers that separated the wealthy Grandidier from the impecunious Crossley precluded a potentially fruitful working relationship – and left the latter an important but frustratingly spectral figure in the history of natural history collecting and in the biogeography of Madagascar.
Résumé
Au milieu du XIXe siècle, le géographe français Alfred Grandidier et le naturaliste anglais Alfred Crossley ont tous deux apporté des contributions déterminantes à notre connaissance de l'histoire naturelle de Madagascar. Mais alors que Grandidier publiait abondamment sur la géographie, l'ethnographie et la faune de l'île, Crossley a été presque complètement effacé des archives. En effet, à l'exception des quelques notes sur des spécimens qui ont survécu, la plupart du peu que nous savons de lui et de ses itinéraires à Madagascar (clé de l'utilité de ses vastes collections) provient d’allusions éparpillées dans les publications et les carnets privés de Grandidier résumées ici. Les commentaires publiés par Grandidier suggèrent que Crossley a peut-être travaillé comme collectionneur à Madagascar dès 1865, bien qu'il n'y ait aucune preuve solide de cela avant 1869. De même, la documentation de Grandidier sur les voyages de Crossley cesse après 1872, même si l'on sait que les deux hommes se sont rencontrés aussi tard qu'en 1876, l'année précédant la mort du naturaliste anglais à Madagascar. La nature de la relation entre les deux naturalistes reste aussi obscure que la durée de leur connaissance. Au début de 1870, Grandidier publia de nouvelles espèces de primates et d'oiseaux (dont Cheirogaleus crossleyi et Bernieria crossleyi) des « forêts est d'Antsihanaka » sur la base de spécimens récemment obtenus par Crossley quelque part au sud-est du lac Alaotra ; mais bien qu'une lecture attentive des journaux privés non publiés de Grandidier indique que les deux naturalistes avaient été très proches dans le bassin de l'Alaotra à la mi-octobre 1969, il semble qu'ils ne se soient pas réellement rencontrés là-bas, et il reste un mystère comment et dans quelles circonstances Grandidier a obtenu les spécimens d'Antsihanaka de Crossley—spécimens qui, tragiquement, ont presque certainement été perdus peu de temps après dans l'incendie d'un entrepôt à La Réunion. Il existe des preuves que Grandidier respectait les connaissances et l'expérience uniques et étendues de Crossley à Madagascar, et qu'il a par la suite demandé ses conseils. Cependant, il semble qu'en fin de compte, les barrières sociales qui séparaient le riche Grandidier de l'impécunieux Crossley ont empêché une relation de travail potentiellement fructueuse – et ont fait de ce dernier une figure importante mais spectrale dans l'histoire de l'histoire naturelle et dans la biogéographie de Madagascar
Lémuriens de l’Aire Protégée Complexe Tsimembo Manambolomaty, région Melaky, Madagascar : Diversité et estimation de la densité
Lemurs, one of the most diverse species of primates; are facing a critical decline in population size due to anthropogenic pressures. This study investigates the dynamics of lemur diversity and abundance in the Tsimembo forest between 1998 and 2017. Data collection involved direct observations along seven transects, supplemented with additional observations. Lemur assessments were conducted at the start of the wet season in 2016 and 2017, while bibliographic data from 1998 and 2015 were utilized to assess changes in estimated species density. A total of eight lemurs were observed, including Propithecus deckenii, Eulemur rufus, Hapalemur griseus ranomafanensis, Microcebus sp., Mirza coquereli, Cheirogaleus medius, Phaner pallescens and Lepilemur sp. notably, six of those are currently at risk of extinction. The mouse lemur and sportive lemur exhibit multi color variations, posing challenges to species determination. The Tsimembo forest lemur population is characterized by the dominance of nocturnal species and Decken’s sifaka. The density of P. deckenii increased from 98 individuals/km2 in 1998 to 170 individuals/km2 in 2017. In contrast, E. rufus density significantly decreased from 170 individuals/km2 in 1998 to just 2 individuals/km2 in 2017. Lepilemur sp. Population declined from 573 individuals/km2 to 100 individuals/km2 in 2016, with a subsequent increase to 120 individuals/km2 in 2017. Most recorded species displayed stabilization and even growth between 2016 and 2017. Species-specific identification of mouse lemurs and sportive lemurs requires cytogenetic studies. Existing literature suggest the potential presence of two species of mouse lemur M. murinus and M. myoxinus, in the Tsimembo forest, while the sportive lemur may belong to either L. ruficaudatus or L. randrianasoloi. These findings provide valuable insights into lemur population dynamics and highlight the need for conservation efforts in this diverse and threatened primate community.
Résumé
Les lémuriens, parmi les primates les plus diversifiés, voient malheureusement leur effectif décliner au fil du temps et de l’espace, principalement en raison des pressions anthropiques. Cette étude vise principalement à élucider la diversité et l’abondance des communautés de lémuriens dans la forêt de Tsimembo sur la période de 1998 à 2017. La méthode a impliqué des observations directes le long de sept transects, complétées par des observations supplémentaires. Le comptage des lémuriens a été réalisé au début de la saison humide en 2016 et en 2017. Des données bibliographiques portant sur les années 1998 et 2015 ont également été utilisées afin d’éclaircir l’évolution de la densité estimée de chaque espèce. Huit lémuriens dont Propithecus deckenii, Eulemur rufus, Hapalemur griseus ranomafanensis, Microcebus sp., Mirza coquereli, Cheirogaleus medius, Phaner pallescens et Lepilemur sp. ont été inventoriés. La densité est marquée par la dominance des espèces à mœurs nocturnes et de P. deckenii. La densité de certaines espèces a connu une fluctuation depuis 1998, avant de se stabiliser en 2017. Une légère augmentation de la majorité des espèces recensées est notée entre 2016 et 2017. Toutefois, l’identification spécifique des microcèbes et des lépilémurs nécessite des études cytogénétiques, sachant qu’il pourrait s’agir de Microcebus murinus et M. myoxinus, ainsi que de Lepilemur ruficaudatus et L. randrianasoloi d’après la littérature.
Madagascar’s proposed domestic rosewood trade undermines species protection and exposes fatal flaws in the CITES regime
Madagascar’s proposal to expand its domestic trade in rosewood by allowing the use of logs from its “official” stockpiles, which have been embargoed, undermines international conservation efforts and exposes critical weaknesses in the CITES regime. Despite the listing of all Malagasy rosewood species on CITES Appendix II and the implementation of a trade moratorium, illegal exports of rosewood persist, driven by criminal syndicates exploiting gaps in enforcement and forest governance. The proposal to remove 30,000 logs from CITES jurisdiction, purportedly for domestic use, lacks adequate safeguards to prevent their diversion into international markets. This move threatens to set a dangerous precedent for other countries, potentially facilitating illegal trade in other rare or endangered species. Immediate, stringent oversight and effective enforcement mechanisms are essential to mitigate these risks and uphold global conservation objectives.
Résumé
La proposition de Madagascar d'élargir son commerce intérieur de bois de rose en autorisant l'utilisation des grumes provenant de ses stocks « officiels », qui avaient placés sous embargo, compromet les efforts internationaux de conservation et révèle des faiblesses critiques dans le régime de la CITES. Malgré l'inscription de toutes les espèces de bois de rose malgache à l'Annexe II de la CITES et la mise en place d'un moratoire sur leur commerce, les exportations illégales de bois de rose persistent, alimentées par des réseaux criminels exploitant les failles de l'application des lois et de la gouvernance forestière. La proposition de retirer 30 000 grumes de la juridiction de la CITES, soi-disant pour un usage domestique, ne présente pas les garanties suffisantes pour empêcher leur détournement vers les marchés internationaux illégaux. Cette mesure risque de créer un précédent pour d'autres pays, en facilitant potentiellement le commerce illégal d'autres espèces rares ou en danger. Une surveillance immédiate et rigoureuse, accompagnée de mécanismes d'application efficaces sont essentiels pour atténuer ces risques et maintenir les objectifs mondiaux de conservation
Variation de la masse et des caractères morphologiques des lémuriens nocturnes dans les forêts primaires et dégradées de Menabe Sud, Belo sur Mer, Madagascar
Forest structure effects primate morphology because it determines the availability and characteristics of resources, such as substrates for locomotion, sleeping trees, and trees food. However, forest degradation may alter environmental condition of habitats and influence lemur behavior and morphology. We evaluated the links between forest degradation, lemur body mass, and lemur morphometric. We surveyed red-tailed sportive lemurs (Lepilemur ruficaudatus) and gray mouse lemurs (Microcebus murinus) in the dry, deciduous forest of southern Menabe, Morondava, Madagascar. The study was conducted in the dry season in 2014 (November–December) and 2015 (July–September). Lemur captures were conducted in five forest sites: two primary forest and three disturbed forest. Sherman and Tomahawk style traps were used to capture mouse lemurs. We conducted three capture sessions in site B in 2014 and three capture sessions for each site in 2015, for a total of 5616 night traps. During each capture session, 80 Sherman traps and 24 Tomahawk traps were installed for three consecutive nights. To capture the red-tailed sportive lemur, we used a gun (Dan Inject Model JM air rifle) with a tranquillizer dart to immobilize the animal. We collected morphometric measurements from 232 mouse lemurs and 31 red-tailed sportive lemurs. Botanic plots (5m x 5m) allowed us to characterize the forest characteristics: tree diameter at breast height (DBH), tree height, tree abundance, tree crown height and diameter. Tree abundance with DBH ≥ 5 cm and trees diversity varied significantly between sites (P < 0.001). Mouse lemur body mass did not vary with seasonality of the capture (P > 0.05). For mouse lemurs, all morphometric from two populations in the pristine forest were similar (P > 0.05). Mouse lemurs in one disturbed habitat had greater body length and body mass than mouse lemurs in the pristine forest (P < 0.05). The difference may be linked with fruit abundance of two trees species (Tamarindus indica and Ziziphus mauritiana) and more insect availability in the disturbed site. In the altered habitat, mouse lemur females had longest body size and heavier than males (P < 0.05). Red-tailed sportive lemur body mass and length did not change between sites (P > 0.05). Our study is consistent with the hypothesis that lemur morphometric and body mass may change with forest degradation in southern forest of Menabe. Additionally, the range of the response varies between species and sex: mouse lemurs had a wider reaction norm to the habitat disturbance than did red-tailed sportive lemurs. Mouse lemurs may have higher ecological flexibility and tolerance for forest changes, specifically the alteration of forest habitats. Understanding how lemur morphology responds to habitat disturbance may be used as a tool to prioritize lemur conservation.
Résumé
La perte d’habitat due à l’activité humaine est une menace qui affecte tous les primates à Madagascar. Les lémuriens, primates arboricoles, ont des réponses variées face au changement de leur habitat. La présente recherche vise à déterminer le lien entre la dégradation forestière, la masse et les caractères morphologiques des lémuriens nocturnes de Menabe Sud : Lepilemur ruficaudatus et Microcebus murinus. L’étude a été effectuée dans cinq sites dont deux sites sont des forêts primaires et trois autres sont des forêts perturbées. La capture et la mesure des caractères morphologiques des lémuriens ont été réalisées entre novembre et décembre 2014, puis entre juillet et septembre 2015. Des parcelles botaniques (5m x 5m) ont été utilisées pour décrire les caractéristiques des sites dont l’abondance des arbres, le diamètre à hauteur de poitrine ou la hauteur et le diamètre de la couronne. La masse de M. murinus n’était pas influencée par la saison de capture (P > 0,05), mais elle variait avec le sexe (P < 0,005) et le site (P < 0,001). Tous les caractères morphologiques de M. murinus dans les deux forêts primaires étaient similaires (P > 0,05). Par contre, dans les forêts perturbées, les femelles de M. murinus étaient plus lourdes et avaient des corps plus longs que les mâles (P < 0,05). La masse et la longueur du corps de L. ruficaudatus entre les différents sites étaient similaires (P > 0,05). Comparé à L. ruficaudatus, M. murinus répondrait davantage à la dégradation forestière. Comprendre l’étendue de la réponse morphologique des lémuriens face à la dégradation de leur habitat pourrait être utilisé comme outil pour prioriser leur conservation
Translation & transformation
Finishing my PhD field research in 1971, the environmental challenges facing Madagascar were already clear and I decided to try to help. At the time, I viewed this as a separate track in my life that had little or nothing to do with my academic career as a biological anthropologist. This was to change over the ensuing decades. At the outset, the then President of the School of Agronomy at the University of Madagascar, the late Gilbert Ravelojaona, encouraged a small group of us from ESSA, Yale, and Washington University, to establish a partnership with a rural community. There would be three goals: conserve the surrounding forests and wildlife, improve community members’ livelihoods, and provide a site for training and research. Ravelojaona was ahead of his time: only in the 1980s did community-based conservation approaches gain wide attention. His vision took us eventually to Bezà Mahafaly, where the partnership continues and has expanded to encompass neighboring communes.
Decrease of deforestation in Protected Areas of Madagascar during the Covid-19 years
Deforestation poses a significant threat to global biodiversity and ecosystem services. This study focuses on estimating the deforestation within Protected Areas (PAs) in Madagascar over a 21-year period from 2001 to 2022. A novel methodology utilizing remote sensing data and specific thresholds of tree canopy density is employed to estimate annual deforestation rates and identify trends and patterns within PAs. The analysis reveals significant deforestation in the PA network over the last decade, particularly in 2014, 2017, 2018, and 2019. Notably, the lowest annual deforestation rates were estimated during the Covid-19 years of 2020 (0.66%), 2021 (0.62%), and the subsequent year in 2022 (0.67%) when considering the entire network of 103 PAs with natural forests from 2013 to 2022.
Résumé
La déforestation constitue une menace importante pour la biodiversité mondiale et les services écosystémiques. Cette étude se concentre sur l'évaluation de l'efficacité des aires protégées (AP) pour lutter contre la déforestation à Madagascar sur une période de 21 ans, de 2001 à 2022. Une méthodologie novatrice utilisant des données de télédétection et des seuils spécifiques de densité du couvert arboré est employée pour estimer les taux annuels de déforestation et identifier les tendances et les modèles au sein des AP. Au cours de la dernière décennie, l'analyse révèle une déforestation significative dans le réseau des AP au cours de certaines années, notamment en 2014, 2017, 2018 et 2019. En revanche, il est intéressant de noter qu'entre 2013 et 2022, les taux annuels de déforestation les plus bas ont été estimés pendant les années de Covid-19 en 2020 (0,66 %), 2021 (0,62 %) et l'année suivante en 2022 (0,67 %) sur l’ensemble du réseau des 103 AP avec des forêts naturelles
Les déterminants de la réussite des initiatives exogènes de la diversification des Moyens de Subsistance des communautés de pêcheurs
The study conducted in Madagascar explores on the diversification of livelihoods in Madagascar was carried out to identify the determining elements of the livelihood strategies of fishing communities and to bring out the relevant points of intervention to move the system towards sustainable livelihood strategies. The study was carried out in two stages: first, investigations were undertaken in three areas (Toliara-Sud, Ambaro Bay and Belo sur Tsiribihina) in order to assess the livelihood strategies of fishing communities following the theoretical framework advocated by Ashley and Carney (1999). Secondly, more in-depth investigations were carried out on four projects aimed at the sustainable livelihoods of fishing communities, to draw lessons from their implementation while taking into account the contexts in which they were carried out. The study of the diversification of livelihoods in fishing communities in Madagascar first made it possible to highlight the vulnerability of coastal communities. We are in the presence of a population that corresponds to the typology of the poor described by Dissou et al. (2000): generalized poverty at the level of the five forms of Capital according to the concept of "capability" mentioned by Sen (1985, Gondard-Delcroix and Rousseau 2004). We are also in the presence of a very vulnerable population due to its strong dependence on natural resources and a very low diversification of its means of subsistence. Also, the population's only recourse is to develop survival strategies to the detriment, as usual, of natural capital. Lessons learned from the implementation of the four projects reviewed highlight the importance of both entry points and the performance of exit plans. The entry points evoke the need for participation, the determinants of which turn out to be, first, the superposition of the immediate, often economic, needs of the population and the “deferred” needs for the sustainability of natural capital. Active and effective participation also happens to be dependent on respect for the power and decision-making structure actually in force at the local community level. The performance of exit plans depends on the degree of completion of the institutionalization of the structures supporting the participation of local communities. During the examination of the targeted projects, one notices in a notorious way, on the one hand, the quasi absence of an approach by typology which constitutes the base of the approach by the sustainable means of subsistence. On the other hand, it was also noted the failure of an appropriate monitoring-evaluation system which would have allowed any effective and efficient capitalization.
Résumé
L’étude de diversification des moyens de subsistance à Madagascar a été réalisée pour identifier les éléments déterminants des stratégies de subsistance des communautés de pêcheurs et à en faire émerger les points d’intervention pertinents pour faire évoluer le système vers des stratégies de subsistance durables. L’étude a été réalisée en deux étapes en commençant par des investigations dans trois zones (Toliara-Sud, Baie d’Ambaro et Belo sur Tsiribihina) pour apprécier les stratégies de subsistance des communautés de pêcheurs suivant le cadre théorique préconisé par Ashley et Carney (1999). En second lieu, des investigations plus approfondies ont été réalisées sur quatre projets visant les moyens de subsistance durable des communautés de pêcheurs, pour tirer des leçons de leur mise en œuvre tout en tenant compte des contextes dans lesquels ils ont été exécutés. L’étude de la diversification des moyens de subsistance utilisés par les communautés de pêcheurs à Madagascar a permis de mettre en relief la vulnérabilité des communautés côtières, conformément à la typologie des pauvres décrite par Dissou et al. (2000) avec une pauvreté généralisée au niveau des cinq formes de capital selon le concept de capability ou capacité/aptitude (Sen 1985, Gondard-Delcroix et Rousseau 2004). Les populations sont extrêmement dépendantes des ressources naturelles locales sans véritable alternative pour diversifier leurs moyens de subsistance. Leur seul recours consiste ainsi à développer des stratégies de survie au détriment, comme à l’accoutumée, du capital naturel.
Les leçons tirées de la mise en œuvre des quatre projets examinés mettent en exergue l’importance aussi bien des points d’entrée que de la performance des plans de retrait. Les points d’entrée évoquent la nécessité de la participation dont les déterminants s’avèrent être, d’abord, la superposition des besoins immédiats, souvent économiques, de la population et les besoins différés pour la durabilité du capital naturel. La participation active et effective se trouve également être tributaire du respect de la structure de pouvoir et de prise de décision réellement en vigueur au niveau des communautés locales. La performance des plans de retrait dépend du degré d’achèvement de l’institutionnalisation des structures supportant la participation des communautés locales. Les projets ciblés montrent clairement une quasi-absence d’une approche par typologie qui constitue pourtant le fondement de l’approche par les moyens de subsistance durable, ainsi que la défaillance d’un système de suivi-évaluation approprié qui aurait permis toute capitalisation effective et efficace
Exploring the potential of occupancy modelling using passive acoustics in Coua gigas and Coua coquereli
In highly threatened habitats such as the dry deciduous forests of western Madagascar, it is essential to develop new approaches to detect population changes and evaluate conservation measures. Passive acoustic monitoring (PAM) is such a promising approach. This method has many advantages over conventional methods, such as time efficiency, money savings, and reduced wildlife disturbance. It is especially suitable for studying occupancy and activity patterns of vocalizing species such as birds. Our study analyzed data recorded with autonomous sound recorders in 2018 in Kirindy Forest for the territorial calls of Coua gigas and Coua coquereli. We modeled occupancy and detection probability for both species in the study area. We also examined activity patterns and found that the peak of vocal activity for Coua coquereli is at 0700h and for Coua gigas at 1100h. To also test the value of PAM in relation to ecological factors we modeled occupancy and included logging status as a site covariate. We detected a positive influence of logging in occupancy of Coua gigas. Our study provides guidelines for future occupancy studies using PAM in the two coua species. We conclude that PAM will improve the ecological monitoring of soniferous animals in Madagascar.
RÉSUMÉ
Dans les habitats très menacés tels que les forêts sèches à feuilles caduques de l'ouest de Madagascar, il est essentiel de développer de nouvelles approches pour détecter les changements de population et évaluer les mesures de conservation. La surveillance acoustique passive (PAM) est une approche prometteuse. Cette méthode présente de nombreux avantages par rapport aux méthodes conventionnelles, comme le gain de temps, l'économie d'argent et la réduction des perturbations de la faune. Elle est particulièrement adaptée à l'étude des modèles d'occupation et d'activité des espèces vocalisantes telles que les oiseaux. Notre étude a analysé les données enregistrées avec des enregistreurs sonores autonomes en 2018 dans la forêt de Kirindy pour les vocalisations territoriaux de Coua gigas et Coua coquereli. Nous avons modélisé l'occupation et la probabilité de détection des deux espèces dans la zone d'étude. Nous avons également examiné les schémas d'activité et constaté que le pic d'activité vocale de Coua coquereli se situe à 0700h et celui de Coua gigas à 1100h. Pour tester également la valeur de la PAM par rapport aux facteurs écologiques, nous avons modélisé l'occupation et inclus le statut d'exploitation forestière en tant que covariable du site. Nous avons détecté une influence positive de l'exploitation forestière sur l'occupation de Coua gigas. Notre étude fournit des lignes directrices pour les futures études d'occupation utilisant la PAM pour les deux espèces de coua. Nous concluons que la PAM améliorera le suivi écologique des animaux sonifères à Madagascar
Caractérisation et analyse des services écosystémiques de l’aire protégée Complexe Mahavavy Kinkony (Madagascar) selon la perception des communautés locales
Ecosystems provide multiple ecosystem services that contribute to the well-being of local communities. Knowledge of these services allows us to understand the interactions between nature and population and to plan the management of natural environments. The objective of this study is to analyze and characterize the ecosystem services provided by ecosystems inside the Mahavavy Kinkony Complex protected area. Socio-economic surveys in the form of semi-structured interviews (for household heads) and structured interviews (for resource persons) were conducted with 556 people in 19 fokontany. The surveys were coupled with direct observations of the daily activities of local communities. The importance of ecosystem services was assessed based on the response rate of the services cited. The characterization of ecosystem services was made according to fokontany, socio-professional groups, gender and age from an ascending hierarchical classification and a factorial analysis of correspondences. Four categories of ecosystem services (supply, regulation, cultural and support) divided into 137 services were identified, of which 45 types grouped into 15 classes are the most solicited. Supply services are the most diversified. The hierarchical classification made it possible to group the zone into four groups of fokontany. The preference and knowledge of the people surveyed depend on their profession and age. This study shows the general characteristics of ecosystem services in the Mahavavy Kinkony Complex protected area, but further studies on the relationships between ecosystems, services and beneficiaries are needed in the future.
Résumé
Les écosystèmes fournissent de multiples services qui contribuent au bien-être des communautés locales. La connaissance de ces services permet de comprendre les interactions entre la nature et la population et de planifier la gestion des milieux naturels. L’objectif de cette étude est d’analyser et de caractériser les services écosystémiques de l’aire protégée complexe Mahavavy Kinkony. Des enquêtes socio-économiques sous forme d’entretiens semi-structurés (pour les chefs de ménages) et structurés (pour les personnes ressources) ont été faites auprès de 556 personnes réparties dans 19 fokontany. Ces enquêtes ont été couplées avec des observations directes des activités quotidiennes des communautés locales. L’importance des services écosystémiques a été évaluée à partir du taux de réponses des services cités. La caractérisation des services écosystémiques a été faite dans les fokontany riverains, les groupes socio-professionnels, le genre et l’âge à partir d’une classification hiérarchique ascendante et d’une analyse factorielle de correspondances. Quatre catégories de services écosystémiques (approvisionnement, régulation, culturels et soutien) répartis en 137 services ont été identifiées dont 45 types regroupés en 15 classes sont les plus sollicités. Les services d’approvisionnement sont les plus diversifiés. La classification hiérarchique a permis de regrouper la zone en quatre groupes de fokontany. La préférence et la connaissance des personnes enquêtées dépendent de leur profession et de leur âge. Cette étude montre les caractéristiques générales des services écosystémiques dans l’aire protégée Complexe Mahavavy Kinkony mais des études approfondies sur les relations entre les écosystèmes, les services et les bénéficiaires sont nécessaires dans l’avenir
Volume 18, Issue 1
Volume 18, Issue