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    Études comportementales pour la conservation du singe laineux de Poeppig (Lagothrix l. poeppigii)

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    Il existe relativement peu d’information disponible au sujet de l’un des trois plus grands primates du Nouveau Monde, le singe laineux (Lagothrix lagotricha). Pourtant, fortement victime du braconnage, il est aujourd’hui sérieusement menacé d’extinction. En partenariat avec le centre de réhabilitation de l’association Ikamaperu situé en Amazonie péruvienne aux portes de la Réserve Nationale Pacaya-Samiria, ce projet représente l’opportunité unique d’approfondir les connaissances sur le comportement du singe laineux par l’observation comportementale de 47 individus de la sous-espèce Lagothrix l. poeppigii vivant en semi-liberté. Les recherches de terrain seront menées durant 8 mois, de janvier à août 2016. Dans un premier temps, nous nous attacherons à évaluer le succès de réhabilitation des singes. Nous considèrerons 5 types de comportements impliqués dans la survie en milieu naturel : la recherche de nourriture, la locomotion, la réaction aux prédateurs, la socialité et l’imprégnation à l’homme, en réalisant des observations individu-centrées focales et instantanées. Cette étude permettra de préparer les futurs renforcements de population prévus en 2017 par Ikamaperu en sélectionnant les individus les plus aptes au retour à la vie sauvage. Nous tenterons également de mettre à jour les facteurs intrinsèques (âge, sexe, rang social) et extrinsèques (âge de la capture, temps passé en captivité, conditions de captivité) à l’individu, influant sur le temps nécessaire à une totale réhabilitation. Deuxièmement, nous nous emploierons à étudier l’impact des traumatismes physiques et psychologiques subis par les singes lors de leur captivité. Nous examinerons l’impact du handicap physique sur les comportements de locomotion et de recherche de nourriture des individus concernés pour savoir si cela altère les aptitudes indispensables à la survie en milieu naturel. Nous considèrerons également l’influence du handicap sur les interactions sociales, pour appréhender la question de la place des individus handicapés au sein du groupe social chez les singes laineux. Pour cela, nous exploiterons les observations individu-centrées focales et instantanées liées à la première étude. De plus, nous décrirons les potentielles manifestations de désordre psychologique (anxiété, stress, troubles de l’alimentation, du sommeil, du comportement, automutilation, apathie, rejet des congénères, mort prématurée) chez les juvéniles, tout juste sauvés du trafic animal et recueillis, en assurant leur suivi comportemental ad libitum plusieurs heures par jour. Le but sera ici de savoir si le traumatisme lié à la capture et à la séparation subite du groupe natal produit des effets comparables à ceux du choc post-traumatique observés chez l’homme et les chimpanzés. En troisième lieu, nous nous pencherons sur un authentique comportement d’aide inhérent aux grands singes d’Amérique du Sud, appelé le « comportement de relai ». Il consiste à réaliser de son corps un pont entre deux arbres pour faciliter le passage des juvéniles lors des déplacements dans la canopée. Pour cela, nous effectuerons des observations ad libitum journalières des groupes en les suivant dans leurs déplacements arboricoles, afin de mieux décrire ce comportement chez le singe laineux, d’en relever le nombre d’occurrences, ainsi que les caractéristiques des individus le réalisant. Cette étude aura pour objectif d’appréhender la question de l’entraide chez le singe laineux et d’alimenter le débat sur la présence d’empathie chez les petits singes, en opposition à celle souvent décrite chez les grands singes. Nous espérons des retombées bénéfiques des résultats de ces trois études à deux niveaux. A l’échelle locale, nous souhaitons apporter une aide certaine à Ikamaperu dans son action de conservation in situ du singe laineux. A l’échelle globale, notre but est d’accroître la connaissance sur le singe laineux, afin de pouvoir sensibiliser davantage le public sur l’état d’urgence de sa situation et de développer les efforts de conservation en sa faveur

    Effets du braconnage et des mutilations sur les budgets d’activités et les rapports sociaux des chimpanzés sauvages de Sebitoli dans le parc national de Kibale (Ouganda)

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    L’empathie (se mettre à la place de l’autre et percevoir ce qu’il ressent) et l’altruisme (agir dans un souci désintéressé pour le bénéfice d’un autre) sont deux traits dont l’existence chez les grands singes est débattue. Les chimpanzés ayant subi des mutilations dues au piégeage constituent un modèle d’étude unique des conséquences de ces blessures sur la flexibilité comportementale des individus. Or, les effets des altérations physiques sur les comportements quotidiens et sur les relations sociales des chimpanzés mutilés sont peu étudiés. Seuls quelques comportements d’entraide entre individus ont été rapportés : des chimpanzés ayant nettoyé les blessures d’un congénère attaqué par un léopard (Taï, Côte d’Ivoire), un adolescent ayant transporté un enfant que la mère, blessée, avait des difficultés à porter (Fongoli, Sénégal)... Dans cette perspective, une étude dans la forêt de Sebitoli (Parc national de Kibale, Ouganda) semble pertinente puisque cette zone est soumise à une pression anthropique importante et que 26 des 76 chimpanzés identifiés ont des mutilations graves des membres, attribuables à la pose illégale de pièges. Les chimpanzés mutilés rencontrent-ils des difficultés dans leur locomotion, leurs activités d’alimentation et de maintenance ? Tiennent-ils une place particulière au sein de leur groupe ? Deux types de suivi ont été réalisés (février-mai 2013) : (1) un suivi vétérinaire pour décrire les mutilations et l’état sanitaire des chimpanzés blessés, et (2) un suivi comportemental des individus mutilés et valides pour établir des budgets d’activités (observations continues sur 10 min. des individus, n=258) et définir les interactions sociales entre individus via un index d’association entre dyades (observations des compositions et tailles des groupes toutes les 20 min., n=431). L’analyse révèle une tendance où les chimpanzés mutilés passent moins de temps à se reposer que ceux sans lésion. Le repos étant essentiel à la digestion et à la thermorégulation, cette diminution pourrait être coûteuse en énergie pour les mutilés. Ce résultat est contraire aux observations de Turner sur des macaques avec malformations congénitales des membres. Nos données ne concernant que les activités arboricoles, nous pouvons aussi supposer que les mutilés passent davantage de temps au sol, notamment pour se reposer. Nous montrons de plus que les mutilés ne sont pas isolés bien que les valides s’associent plus fréquemment entre eux. Il s’agira alors de définir si cela est une préférence des valides ou un choix des mutilés pour éviter la compétition. Cette étude préliminaire révèle la flexibilité des chimpanzés qui compensent les conséquences de leurs blessures en modifiant leur budget d’activité et qui paraissent en bonne santé. Elle pourrait aussi permettre de mieux appréhender la place que tient l’entraide entre congénères chez les grands singes et d’apporter des clés pour la compréhension de l’émergence de la médecine chez les humains

    Behavioral Correlates of Primates Conservation Status: Intrinsic Vulnerability to Anthropogenic Threats

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    <div><p>Behavioral traits are likely to influence species vulnerability to anthropogenic threats and in consequence, their risk of extinction. Several studies have addressed this question and have highlighted a correlation between reproductive strategies and different viability proxies, such as introduction success and local extinction risk. Yet, very few studies have investigated the effective impact of social behaviour, and evidence regarding global extinction risk remains scant. Here we examined the effects of three main behavioral factors: the group size, the social and reproductive system, and the strength of sexual selection on global extinction risk. Using Primates as biological model, we performed comparative analysis on 93 species. The conservation status as described by the IUCN Red List was considered as a proxy for extinction risk. In addition, we added previously identified intrinsic factors of vulnerability to extinction, and a measure of the strength of the human impact for each species, described by the human footprint. Our analysis highlighted a significant effect of two of the three studied behavioral traits, group size and social and reproductive system. Extinction risk is negatively correlated with mean group size, which may be due to an Allee effect resulting from the difficulties for solitary and monogamous species to find a partner at low densities. Our results also indicate that species with a flexible mating system are less vulnerable. Taking into account these behavioral variables is thus of high importance when establishing conservation plans, particularly when assessing species relative vulnerability.</p></div

    Best explanatory models according to the AICc (ΔAICc ≤ 2 in relation the smaller AICc).

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    <p>Signs indicate the sense of the effect of the variables included in the model. The number of signs inform on the significance level of the estimates (***: p ≤ 0.05, **: 0.05 < p ≤ 0.1, and * p > 0.1).</p><p>Best explanatory models according to the AICc (ΔAICc ≤ 2 in relation the smaller AICc).</p

    The phylogenetic inertia of the conservation status in Primate species.

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    <p>Species names are written in different colours according to their conservation status.</p

    Vers une approche phylogénétique de l’influence de la modalité sensorielle sur la latéralité manuelle : étude comparative entre un singe de l’ancien monde (Cercopithecus neglectus) et un scandentien (Tupata belangeri)

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    International audienceLa latéralité manuelle semble être un trait multidimensionnel, aussi bien chez l’homme que chez les primates non humain : les préférences manuelles exprimées lors de l’exécution d’une tâche peuvent être influencées par ses exigences motrices, cognitives mais aussi perceptives. Bien que le contrôle de la main repose sur les informations perçues dans l’environnement, rares sont les études qui ont recherché une éventuelle interaction entre préférences manuelles et latéralisations sensorielles. Étant donné le rôle prépondérant joué par la main dans la perception tactile chez les primates, la modalité tactile semble la plus adaptée pour traiter de cette question. Chez l’homme, on sait que l’hémisphère droit est spécialisé dans le traitement des informations tactiles, cette asymétrie étant reflétée par un avantage de la main gauche dans les tâches d’exploration tactile (tâches haptiques). Mais chez les primates non humains, les études réalisées à ce jour ont apporté des résultats contradictoires et difficilement comparables en raison d’une hétérogénéité des méthodes employées. Nous avons choisi de tester l’influence de la modalité tactile sur la latéralité manuelle chez deux espèces d’Euarchontes distantes phylogénétiquement mais présentant un mode de vie similaire (monogame semi-terrestre) : le singe de brazza (9 individus) et le tupaye de belanger (37 individus). Dans un premier temps, ces deux espèces ont été observées lors d’une tâche de préhension manuelle, en présence de guidage visuel (modalité visuelle) ou sans guidage visuel (modalité tactile). Les deux espèces ont présenté une latéralité au niveau individuel dans chacune des deux modalités. De plus, chez le singe de Brazza un biais populationnel vers la gauche a été révélé aussi bien en présence de la modalité visuelle que de la modalité tactile. Nous n’avons pas mis en évidence d’effet de la modalité sensorielle sur la latéralité manuelle chez le singe de Brazza et le tupaye de Bélanger. Dans un second temps, nous avons testé l’influence d’une augmentation des exigences tactiles sur la latéralité manuelle des singes de Brazza. Le même groupe a été soumis à une tâche d’exploration tactile manuelle, en présence de guidage visuel (modalité visuelle+haptique) ou sans guidage visuel (modalité tactile+haptique). L’augmentation des exigences tactiles (visuelle < tactile < visuelle+haptique < tactile+haptique) a eut un effet à la fois sur le niveau de performance et sur la latéralité manuelle: elle était corrélée à une diminution du taux de succès associée à une augmentation de la force de latéralité et de la préférence pour la main gauche. Notre étude démontre donc l’importance d’introduire une composante exploratoire lors des tâches tactiles proposées
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