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    École, adolescence et citoyenneté : modèles de citoyenneté et de participation politique proposés à l’école secondaire francophone catholique publique du Québec (1956-1982)

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    Cette thèse analyse les différents modèles de citoyenneté et de participation politique diffusés à l’école secondaire publique du Québec entre 1956 et 1982 (soit de la création de l’école secondaire francophone publique à l’implantation des programmes par objectifs). Pour ce faire, elle croise les perspectives des autorités scolaires, des éducateurs, mais aussi – il s’agit d’un aspect novateur – des élèves. Elle se décline en trois volets : 1 - À travers une analyse plus classique des curriculums, j’étudie la façon dont les savoirs pédagogiques en vogue en Occident ont été réinterprétés au Québec dans le projet de formation des futurs citoyens. À partir du milieu de la décennie 1950, les programmes scolaires catholiques mettent d’ailleurs de l’avant une pédagogie citoyenne active misant sur les intérêts et les caractéristiques psychologiques des adolescents. De plus, ma thèse prête attention aux limites circonscrivant, selon les époques, le statut et l’exercice citoyen, en observant comment les composantes de genre, d’âge, de classe sociale, d’appartenance ethnoculturelle, de racialisation et de capacité, notamment, modulent les conceptions de la citoyenneté en circulation. Elle met ainsi en relief les paradoxes contenus au sein des principes d’égalité politique, de liberté et de démocratie à la base des modèles citoyens successivement proposés à la jeunesse. 2 - Puisqu’il subsiste un décalage entre la théorie et la pratique, j’examine comment ces prescriptions se traduisent sur le terrain en mettant en lumière des initiatives en lien avec la formation citoyenne dans des écoles des quatre coins de la province. L’exemple des journaux et des conseils étudiants a particulièrement retenu mon attention. 3 - À quel point les élèves du secondaire sont-ils influencés par l’enseignement qu’ils reçoivent ? Quel rôle citoyen et quelle formation civique revendiquent-ils ? Afin de donner la parole aux jeunes, 31 journaux d’écoles secondaires ont été dépouillés. Dans leurs pages, des élèves commentent l’actualité, tentent d’influencer leurs pairs, leurs parents, leurs éducateurs ou des politiciens et célèbrent leurs coups d’éclat, lors de manifestations par exemple. Ils s’inscrivent à leur façon dans la culture politique de leur époque en acceptant, contestant, négociant ou en se montrant indifférents aux modèles et espaces de citoyenneté proposés, voire en créant les leurs. Nous observons néanmoins que l’initiation à certaines formes de participation politique à l’école, les responsabilités et pouvoirs confiés aux élèves, les obstacles à la participation rencontrés et leur perception de leur possibilité réelle d’influencer leur milieu peuvent jouer un rôle déterminant dans leur socialisation politique. En considérant les expériences vécues par des élèves à l’école secondaire (à l’intérieur comme à l’extérieur de la salle de classe) et en adoptant une approche transversale de la formation citoyenne (plutôt qu’en se centrant sur l’histoire nationale, comme la recherche a eu à tendance à le faire), cette thèse propose un regard inédit sur l’évolution de l’éducation civique et politique au Québec. Sur le plan social, mes travaux pourront enrichir le débat public sur l’éducation à la citoyenneté et sur la participation politique des jeunes.Abstract : This thesis analyzes the citizenship and political participation models transmitted in Quebec public high schools between 1956 and 1982 (from the creation of the francophone public secondary school to the implementation of programs by objectives). To do so, it combines the perspectives of school authorities and educators, but also – this is an innovative aspect – of students. The analysis extends on three levels: 1 - Through a more classic analysis of curricula, I study the way in which the pedagogical knowledge in vogue in the West were reinterpreted in Quebec future citizens’ training project. From the middle of the 1950s, Catholic high school curriculum put forward an active citizenship pedagogy based on teenagers’ interests and psychological characteristics. In addition, my thesis pays attention to the limits circumscribing the status and the exercise of citizenship over time by observing how the gender, age, social class, ethnocultural belonging, racialization and capability components, notably, modulated the conceptions of citizenship presented to the students. It thus emphasizes the paradoxes that lie within the principles of equality, freedom and democracy at the base of the citizenship models in circulation. 2 - Since a gap between theory and practice remains, I examine how these prescriptions are translated in the field by highlighting initiatives related to citizenship training in schools across the province. The example of student councils and newspapers specifically caught my attention. 3 - To what extent are high school students influenced by the education they receive? What citizen role and what citizenship education do they claim? To give young people a voice, 31 high school newspapers were analyzed. In their pages, students comment on the news, try to influence their peers, parents, educators or politicians and celebrate their public outbursts, for example during protests. In short, they take part, in their own way, in the political culture of their time in their own way by accepting, contesting, negotiating or being indifferent to the citizenship models and spaces offered to them, or even by creating their own. We nevertheless observe that the introduction to certain forms of political participation at school, the responsibilities and powers entrusted to students, the obstacles to participation they encountered and their perception of their actual possibility to influence their environment can play a determining role in their political socialization. By considering students’ experiences in school (inside and outside the classroom) and by adopting a transversal approach of citizen training (rather than focusing on national history teaching, as research has tended to do in Quebec), this thesis offers an unprecedented look at the evolution of citizenship education in Quebec. On the social level, my work could enrich the public debate on citizenship education and the political participation of young people

    Modèles citoyens proposés à la jeunesse dans les programmes et les manuels d’hygiène, de bienséances et de civisme du secondaire catholique public au Québec (1943 - 1967)

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    Ce mémoire propose de reconsidérer notre compréhension de l’historicité de la notion d’éducation à la citoyenneté au Québec. Pour ce faire, plutôt que de se concentrer sur l’enseignement de l’histoire nationale, il explore les modèles citoyens véhiculés par les manuels et les programmes d’hygiène, de bienséances et de civisme approuvés à l’intention du secondaire catholique public entre 1943 et 1967 au Québec. Si la volonté de dispenser une formation citoyenne au sein de l’école québécoise est antérieure à 1943, elle revêt un sens nouveau avec l’obligation scolaire jusqu’à 14 ans, car ses contenus rejoignent un nombre croissant d’élèves. Ce mouvement de démocratisation scolaire s’affirme avec le programme de 1956 qui constitue un tournant en revendiquant la reconnaissance des caractéristiques et des besoins psychologiques des adolescents et en prônant une pédagogie citoyenne active. En prêtant attention aux mécanismes d’inclusion et d’exclusion de la citoyenneté à l’œuvre, et en dégageant du coup la recherche de la seule dimension nationale, nous examinons comment les composantes de genre, d’âge, de classe sociale, d’appartenance ethno-linguistique et de capacité intellectuelle modulent les conceptions de la citoyenneté proposées aux élèves. Ce faisant, nous retraçons le passage d’un mode collectif de citoyenneté, où le bien commun prime sur les intérêts individuels, à un mode plus individualiste

    Retour sur la journée d’étude « L’histoire orale en vaut-elle la peine ? Avantage et contributions d’une pratique en milieu francophone »

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    Le 10 avril dernier s’est tenue à Sherbrooke une journée d’étude sous le signe de l’histoire orale coorganisée par les candidates à la maîtrise en histoire Myriam Alarie et Christine Labrie ainsi que par la professeure Louise Bienvenue. Constatant depuis la dernière décennie un regain d’intérêt à l’endroit de cette pratique de la part des historiens québécois (en témoignent notamment la création du Centre d’histoire orale et de récits numérisés de l’Université Concordia (CHORN) en 2006 et la ..

    Modèles citoyens proposés à la jeunesse dans les programmes et les manuels d’hygiène, de bienséances et de civisme du secondaire catholique public au Québec (1943 - 1967)

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    Ce mémoire propose de reconsidérer notre compréhension de l’historicité de la notion d’éducation à la citoyenneté au Québec. Pour ce faire, plutôt que de se concentrer sur l’enseignement de l’histoire nationale, il explore les modèles citoyens véhiculés par les manuels et les programmes d’hygiène, de bienséances et de civisme approuvés à l’intention du secondaire catholique public entre 1943 et 1967 au Québec. Si la volonté de dispenser une formation citoyenne au sein de l’école québécoise est antérieure à 1943, elle revêt un sens nouveau avec l’obligation scolaire jusqu’à 14 ans, car ses contenus rejoignent un nombre croissant d’élèves. Ce mouvement de démocratisation scolaire s’affirme avec le programme de 1956 qui constitue un tournant en revendiquant la reconnaissance des caractéristiques et des besoins psychologiques des adolescents et en prônant une pédagogie citoyenne active. En prêtant attention aux mécanismes d’inclusion et d’exclusion de la citoyenneté à l’œuvre, et en dégageant du coup la recherche de la seule dimension nationale, nous examinons comment les composantes de genre, d’âge, de classe sociale, d’appartenance ethno-linguistique et de capacité intellectuelle modulent les conceptions de la citoyenneté proposées aux élèves. Ce faisant, nous retraçons le passage d’un mode collectif de citoyenneté, où le bien commun prime sur les intérêts individuels, à un mode plus individualiste

    Pour « un gouvernement jeune et dynamique » : L’abaissement du droit de vote à 18 ans au Québec en 1964

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    En 1963, l’Assemblée législative abaissait l’âge du suffrage de 21 à 18 ans au Québec. Si la mobilisation des associations de jeunesse explique en partie cette modification à la loi électorale, l’intérêt des partis politiques à s’attacher une jeunesse symboliquement et démographiquement forte est un facteur explicatif à ne pas négliger dans le contexte des années 1960. L’examen des débats et des évènements indique également que ce rajeunissement de la majorité électorale – en phase avec une mouvance internationale – s’inscrit harmonieusement dans l’entreprise de modernisation étatique menée par l’équipe libérale de Jean Lesage. Dans cette perspective, on peut la considérer comme une politique au sens fort de la Révolution tranquille.In 1963, the Legislative Assembly of Québec lowered the electoral age from 21 to 18. Although a mobilized younger generation partly explains the modification to the electoral legislation, the interest of political parties to link themselves to a symbolically and demographically strong generation constitutes a factor of explanation that should not be neglected in the context of the 1960s. A study of the debates and events reveals that a younger electoral majority – in line with the international movement of the time – was cohesively in line with the modernization of the State led by Jean Lesage’s Liberal Party. In that respect, the lowering of the electoral age can be seen as a policy of the Quiet Revolution in the strongest sense of the term

    La part scolaire : jeunesse irrégulière et école (XIXe-XXe siècles)

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    Ce dossier est consacré aux jeunes éloignés de l’école ordinaire ou régulière : jeunes mendiants parisiens à la fin du XIXe siècle, enfants roms en Italie du Risorgimento jusqu’à nos jours et mineurs de justice québécois qui bénéficient d’une méthode d’instruction avant-gardiste dans l’institution de Boscoville. Une analyse biographique croisée et un témoignage évoquent l’histoire de la prise en charge des enfants déficients par l’Éducation nationale. Ces recherches interrogent l’histoire de l’instruction là où elle ne va pas de soi, là où la dimension éducative (ou réputée telle) prime, dessinant un envers de l’école ordinaire où l’exposition aux savoirs est considérée comme prioritaire
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