Photographies de villes invisibles dans les romans de Thomas Pynchon

International audienceJe confronte dans cet article l'univers romanesque de Pynchon et son usage ambivalent de la référence à la photographie avec le recueil de descriptions de villes imaginaires de Calvino. Chez le premier, la ville décrite par l'intermédiaire de la description de photographies fictives disparaît derrière ces images incertaines. De façon similaire, certaines villes inventées par l'écrivain italien se laissent difficilement représenter en raison même de l'abondance d'images qui les reflètent. Je rappelle l'intérêt de Pynchon pour les techniques photographiques, pour conclure sur la crise de la représentation dont ces auteurs ont rendu compte dans leurs œuvres

Les monstres du Japon ancien devant les lumières de l'Occident : les kaidan de Lafcadio Hearn et David B.

International audienceCe travail vise à la fois à présenter, à l'aide d'une iconographie fournie, la variété et la richesse du bestiaire monstrueux japonais (les yôkai), le genre littéraire qui s'y consacre à partir du xviie siècle (le kaidan-shû), et les influences croisées dont a pu bénéficier Lafcadio Hearn qui écrit des histoires de monstres japonais à l'époque où le Japon s'ouvre au reste du monde. Une synthèse de ce fantastique exotique et familier - car très présent dans la culture populaire - est proposée par David B. dans Le Tengû carré (1997), une bande dessinée dont j'analyse les thèmes importants et le style graphique, manifestement influencé par l'art de l'estampe ukiyo-e

Postface

International audiencePostface à à l'Étrangeté des langues, rappel des buts recherchés et atteints par les auteurs qui ont contribué à cet ouvrage. Ce court texte m'a permis aussi de commenter l'emploi des termes de défamiliarisation ou d'étrangisation dans le contexte d'une réflexion sur les langues étrangères : Derrida, Brecht et Chklovski

Ekphrasis et crise de la représentation dans les romans de Jean Echenoz

pagination double : on lit cette revue japonaise de droite à gauche, mais les articles publiés en français sont insérés dans le sens inverse, pour une lecture de gauche à droite.International audienceCet article reprend et amplifie des analyses d'abord développées dans ma thèse de doctorat. Il s'agit d'une étude sur la représentation de l'espace à partir de l'examen des emplois d'une figure de style classique, l'ekphrasis (la description d'une œuvre d'art), par un auteur qui est à présent bien connu au Japon. Sans me limiter aux /Grandes Blondes/ (1995), j'étudie la représentation de l'espace géographique dans des passages de cinq des neuf autres romans de Jean Echenoz, et je développe mon discours critique à partir d'un travail sur les non-lieux et plus généralement sur la crise de la représentation en régime postmoderniste

La langue de l'exil et la recherche d'une identité dans la littérature européenne contemporaine, chez Diego Marani, Yoko Tawada et Saša Stanišić

International audienceJ'étudie dans cet article la quête d'identité de trois personnages déracinés, qui se confrontent par l'exil à une idée de l'Europe qui leur est inconnue, que ce soit, pour un personnage amnésique, en Finlande lors de la Seconde guerre mondiale, pour une jeune fille vietnamienne, à Paris après la chute du rideau de fer, ou pour un adolescent de Višegrad, en Allemagne pendant la guerre de Bosnie. Ainsi Marani raconte l'apprentissage du finnois et la découverte de sa mythologie par son personnage, tandis que Tawada et Stanišić écrivent en allemand, qui n'est pas leur langue maternelle, pour aborder ces questions d'exil. La sensation d'étrangeté qu'ils décrivent est donc redoublée par ce rapport distant à leur langue d'écriture

Métropolitain : panorama de Tôkyô depuis la ligne Yamanote

contient une carte du métro de TôkyôInternational audienceCet article propose le concept de panorama métropolitain pour désigner le paysage que l'on aperçoit depuis les fenêtre d'un wagon sur une ligne ferroviaire aérienne, circulaire et desservant les quartiers d'une ville. Le cas étudié ici est celui de la ligne Yamanote, à Tôkyô. J'étudie des descriptions de ces paysages variés dans deux romans et deux recueils de poèmes de Murakami Haruki, Jean-Philippe Toussaint, Richard Brautigan et Jacques Roubaud. Il s'agit d'un dispositif optique sophistiqué, qui permet de donner de la ville une image insolite, mais il est utilisé avec plus de succès au cinéma (en particulier chez Ozu Yasujirô et Hou Hsiao-Hsien) et par Jean Echenoz, qui fait d'un panorama métropolitain de Paris un véritable morceau de bravoure dans /Au piano/ (2003)

Dislocation et déterritorialisation dans Les Villes invisibles d'Italo Calvino

International audienceJe propose ici la mise en perspective d'un des classiques de l'utopie urbaine contemporaine avec des travaux de philosophes qui nous aident à construire nos travaux de géocritique. Benoît Goetz, dans /La Dislocation, Architecture et philosophie/ (2001) montre en quoi le lieu se définit dans l'architecture contemporaine par l'intervalle qu'il ouvre dans l'espace urbain. C'est précisément une des modalités des rêveries poétiques sur la ville que rassemble Calvino dans son recueil orientalisant /Le città invisibili/ (1972). Mais pour élargir mon propos, je tente de comparer ces conceptions de l'espace à celle de Deleuze et Guattari dans /Mille plateaux/ (1980). Les blancs de la carte ne sont pas seulement un signe de délitement de l'espace urbain, mais font aussi sa richesse, car c'est là qu'il laisse passage aux flux qui répartissent l'énergie et la matière nécessaires à toute vie

Dans le sillage d'Ulysse : une géocritique homérique à l'insu de Victor Bérard

International audienceDans cet article consacré à l'album photographique de Victor Bérard et Frédéric Boissonnas, Dans le sillage d'Ulysse (1933), je reviens sur le " symptôme de Victor Bérard " qu'a défini Christine Montalbetti (1997) pour proposer une analyses des présupposés de la démarche du géographe et historien français qui rechercha les lieux décrits par Homère sur les côtes du Bassin méditerranéen. Mon hypothèse, rejoignant celle de Sophie Rabau (2005), est que Bérard ignore l'intérêt de la mimèsis pour comprendre comment une œuvre de fiction parle de la réalité géographique. Il en retire une grande liberté dans la comparaison de paysage décrits dans les poèmes épiques avec ceux qu'il parcourut lors de son périple de 1912. Ce travail me permet d'étudier des représentations photographiques et de les confronter à leur commentaire littéraire

Postface

International audiencePostface à à l'Étrangeté des langues, rappel des buts recherchés et atteints par les auteurs qui ont contribué à cet ouvrage. Ce court texte m'a permis aussi de commenter l'emploi des termes de défamiliarisation ou d'étrangisation dans le contexte d'une réflexion sur les langues étrangères : Derrida, Brecht et Chklovski