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    Économie sociale et solidaire dans un contexte de mondialisation : pour une démocratie plurielle

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    Depuis quelques années, nous assistons vraisemblablement à l'émergence de nouvelles formes de coopération et de solidarité à partir entre autres d'une « réinvention » de l'économie sociale, un mouvement qui ne se limite pas aux États-nations mais qui est souvent porté par une société civile ouverte sur le monde, un mouvement inspiré par une autre vision du monde, ici qualifiée de globalisation de la solidarité et dont les deux pieds sont la résistance et la construction (Defourny, Develtere et Fonteneau, 1999; Moreels, 1999). Des formes de coopération de plus en plus multilatérales et des résistances non plus à des capitalismes sauvages à prédominance nationale comme c'était le cas au XIXe siècle, mais à un capitalisme sauvage à l'échelle mondiale; des expérimentations visant à construire non pas une république coopérative mais un autre modèle de développement inspiré entre autres par une nouvelle économie sociale et solidaire, un modèle qui pourrait s'imposer à la faveur d'une nouvelle grande transformation, pour reprendre l'expression de Polanyi (Lévesque, Bourque et Forgues, 2001). Dans ce court exposé, nous nous inspirerons principalement de l'expérience québécoise dans le domaine de l'économie sociale et solidaire. Dans un premier temps, nous voudrions montrer comment l'économie sociale émergente au Québec relève à la fois d'une logique de résistance et d'une logique d'aspiration vers un autre modèle de développement, tout en identifiant la nécessité de passerelles entre le Nord et le Sud (nouvelles formes de coopération). Dans un deuxième, nous tenterons de montrer comment la reconnaissance du social dans l'économie suppose la démocratie, sans doute représentative mais également participative et délibérative (production d'espaces publics). Sur ce point, nous plaiderons à la fois pour une démocratie plurielle qui ferait écho à l'économie plurielle tout en lui permettant de s'épanouir (Laville, 1992). Cette démocratie plurielle suppose une radicalisation des diverses formes de démocratie (démocratie représentative, démocratie directe ou participative, démocratie délibérative) et ne peut faire l'économie du « doute démocratique »

    Les impacts des parcs scientifiques à travers la contribution des innovations sociales et des sciences sociales et humaines

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    Notre exposé tentera de montrer l'importance des innovations sociales et par suite la contribution incontournable des sciences humaines et sociales fondamentales et appliquées dans les parcs scientifiques et techniques tels qu'ils existent présentement. Cela pourrait conduire à élargir le concept de parcs scientifiques et technologiques pour y inclure les parcs et les agglomérations d'entreprises qui misent autant sinon plus sur les innovations sociales que sur les innovations technologiques. Enfin, si notre analyse est correcte, il s'ensuivrait que les impacts des parcs scientifiques et techniques seraient plus larges que ceux généralement avancés. Notre argumentation consistera à montrer premièrement que les parcs scientifiques et techniques s'inscrivent pleinement dans un nouveau modèle de développement, deuxièmement qu'ils font appel non seulement au marché mais à une diversité de modalités de coordination de leurs activités et troisièmement que les innovations technologiques sont inséparables des innovations sociales de sorte que la contribution des sciences sociales et humaines apparaît incontournable. En conclusion, nous tenterons de dégager quelques pistes pour une évaluation plus exhaustive des impacts des parcs scientifiques et techniques. Notre principale conclusion est relativement simple : les parcs scientifiques et technologiques sont des innovations sociales dont l'objectif relativement commun est de tirer avantage d'une manière inédite des résultats de la recherche universitaire, étant bien entendu que chacun d'entre eux porte des objectifs bien spécifiques. Si les premiers parcs scientifiques et technologiques sont apparus dans l'entre-deux-guerres, il a néanmoins fallu attendre les années 1980 pour que cette innovation sociale se diffuse à large échelle, une période où innovations technologiques et innovations sociales sont de plus en plus intimement liées. Cette conclusion permet de poser autrement la question des impacts des parcs scientifiques. En effet, les recherches réalisées jusqu'ici ont tendance à conclure que les parcs scientifiques et technologiques sont plus souvent qu'autrement des demi-succès et qu'il faut attendre parfois deux décennies avant que le nombre d'emplois produits soit clairement significatif (Martineau, Poitras et Trépanier, 1999). Même si cela est exact pour bien des cas, nous pensons que les impacts de ces parcs sont beaucoup plus larges et diffus. Cependant faute de ne pas avoir complètement compris l'originalité que représentent ces initiatives et la diversité de leurs pratiques, les parcs scientifiques et technologiques ne produisent sans doute pas tous les impacts dont ils sont capables. À cet égard, la contribution des sciences sociales et humaines pourrait permettre de tirer pleinement avantage de cette innovation sociale que constitue le parc scientifique et technologique. En conséquence, nous ne demandons pas aux parcs scientifiques et technologiques de renoncer à leur métier principal, mais nous les invitons simplement à faire davantage appel à l'expertise des sciences sociales et humaines (SSH) et à tisser des liens conséquents, y compris avec le monde universitaire et la société civile. Cette ouverture qui pourrait leur permettre d'être plus innovateurs, plus performants et plus utiles socialement, passe par la prise de conscience de la dimension sociale de l'économie et du caractère indissociable de l'innovation sociale et de l'innovation technologique

    L’économie sociale au Québec à travers les crises structurelles et les grandes transformations (1850-2008)

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    Nous proposons, ici, une périodisation du développement de l’économie sociale québécoise en relation avec les « grandes crises » économiques et politiques depuis les années 1850. Nous avons ainsi identifié cinq grandes configurations de l’économie sociale québécoise, qui regroupent les diverses composantes de cette dernière à chaque époque (coopératives, mutuelles, fonds de travailleurs, associations ayant des activités économiques, etc.). Cette analyse des configurations montre comment les initiatives d’économie sociale répondent aux urgences provoquées par les « destructions créatrices » apportées par les crises et mettent en avant des « innovations créatrices » selon les aspirations pour un monde meilleur. À la lumière de cette analyse sociohistorique, nous croyons qu’une nouvelle vague d’innovations au sein de l’économie sociale émergera de la crise économique récente. Une appréciation réaliste des expériences passées nous invite toutefois à la prudence quant à leur portée.This paper is a classification – by historical period – of the development of Québec’s social economy as it relates to major economic and political crises since the 1850s. It identifies the five major configurations of Québec’s social economy, which comprise the various components of social economy (cooperatives, mutual companies, worker funds, associations engaging in economic activities, etc.) in each period. Through this analysis of configurations, we demonstrate how social economy initiatives have responded to the urgent situations associated with the « creative destruction » brought on by the crises and highlighted the « creative innovation » that corresponds to hopes for a better world. A new wave of innovation within the social economy should emerge from the recent economic crisis. However, a realistic assessment of past experience suggests that we exercise caution in defining its impact.El artículo propone una periodización sobre el desarrollo de la economía social quebecense en el marco de las grandes « crisis » económicas y políticas desde la década de 1850. Se identifican cinco configuraciones principales de economía social quebecense que incluyen para cada época a sus diversos componentes (cooperativas, mutualidades, fondos de trabajadores, asociaciones que desarrollan actividades económicas, etc.). El análisis sobre las configuraciones permite mostrar cómo las iniciativas de economía social responden a la vez a las urgencias causadas por las « destrucciones creativas » que producen las crisis, y generan « innovaciones creativas » de conformidad con las aspiraciones por un mundo mejor. Una nueva ola de innovaciones en la economía social puede emerger de la crisis económica. Una evaluación realista de las experiencias pasadas, invita a la prudencia en cuanto a su significado

    La descentralización y la globalización en la reestructuración de las relaciones entre el Estado y el territorio : los casos de Québec y Chile

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    Este trabajo plantea la hipótesis que la descentralización que se esta llevando a cabo en Québec y en Chile se inserta en un proceso de adaptación de estas dos colectividades a la globalización económica. Ambos casos ilustran un proceso más vasto. El Estado transfiere importantes responsabilidades a estructuras locales, sobre todo en materia de desarrollo y de servicios. De esta manera emerge un nivel local de regulación y de gestión social, prefigurándose un tipo postfordista de relaciones entre el Estado y el territorio.Aquest treball planteja la hipòtesi que la descentralització que es porta a terme al Quebec i a Xile s'insereix en un procés d'adaptació d'aquestes dues col·lectivitats a la globalització econòmica. Tots dos casos il·lustren un procés més ampli: l'Estat transfereix importants responsabilitats a estructures locals, principalment en matèria de desenvolupament i serveis. D'aquesta manera emergeix un nivell local de regulació i gestió social, i es prefigura un tipus postfordista de relacions entre l'Estat i el territori.Ce travail présente l'hypothèse que les stratégies de décentralisation appliquées parallèlement au Québec et au Chili font partie d'un grand processus d'adaptation de ces deux sociétés à la globalisation économique. L'État transfère des responsabilités significatives en matière de développement économique et de planification des services aux structures locales. On voit ainsi émerger un niveau local de régulation qui préfigure les rapports post-fordistes entre l'État et le territoire.This paper focuses on the process of decentralization wich is being carried out in Quebec and in Chile. It is assumed in both cases that the process is embedded in a much wider transformation of society regulation. The State distributes some of its responsibilities related to economic development and planning among local administrative bodies. As a result, social and economic regulation at a local level is emerging, hence laying the foundations of a postfordist relation between State and territory
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