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    L'État des Tokugawa et la religion. Intransigeance et tolérance religieuses dans le Japon moderne (XVIIe-XIXe siècles)

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    Cette contribution se présente comme une analyse synthétique des rapports entre État et religion dans une société traditionnelle dominée par une classe militaire ayant réussi à instaurer un ordre politique particulièrement autoritaire. L'idée développée est que la politique religieuse élaborée au xviie siècle par les samuraïs du clan Tokugawa procéda non pas d'une idéologie bien définie, mais « simplement » du souci de maintenir en place un pouvoir d'État. Cette approche très politique du religieux explique ce qui à première vue peut apparaître comme étant une attitude paradoxale de la part de ces guerriers : d'un côté, ils ont eu des exigences extrêmement strictes à l'égard de la religion (répression violente du christianisme, enrôlement drastique du clergé bouddhique dans les appareils d'État, etc.), de l'autre, ils ont fait preuve d'une réelle tolérance vis-à-vis des croyances et des pratiques religieuses de la majorité de leurs sujets. En s'appuyant sur des faits historiques précis, cette contribution s'attache aussi à montrer toute la complexité du processus historique de la mise en place d'une politique religieuse dont l'élaboration exigea de multiples tâtonnements (comme, par exemple, lorsque les Tokugawa ont tenté d'imposer le culte de leur ancêtre).This paper gives an overall picture of the relationships between State and Religion in a traditional society where a military ruling class has succeeded in establishing a very authoritarian political order. Our opinion is that the religious policy worked out by the Tokugawa family's samurai didn't originate in a well-defined ideology, but has “only” proceeded from the fact that they were concerned about keeping their political power. This very political approach to religion accounts for what seems to be a paradox: on one hand, these warriors dealt with religious affairs very harshly (violent repression against Christianity, severe integration of the Buddhist monks into the State institutions). On the other hand, they were really tolerant with their subjects' religious beliefs and practices. Based on precise historical facts, this paper also deals with the complex process by which the Tokugawa religious policy was set up after a lot of experiments (as, for example, the attempt to create a cult for their family's ancestor).Esta contribución se presenta como un análisis sintético de las relaciones entre el Estado y la religión en una sociedad tradicional dominada por una clase militar que logró instaurar un orden político particularmente autoritario. La idea desarrollada es que la política religiosa elaborada en el siglo xvii por los samuráis del clan Tokugawa procedió no de una ideología bien definida, sino « simplemente » de la preocupación de mantener un poder de Estado. Esta perspectiva muy política de lo religioso explica lo que a primera vista puede parecer como una actitud paradójica de parte de estos guerreros : por un lado han tenido exigencias extremadamente estrictas en relación con la religión (represión violenta del cristianismo, enrolamiento drástico del clero budista en los aparatos de Estado, etc.), y por el otro, mostraron una real tolerancia hacia las prácticas religiosas de la mayoría de sus súbditos. Apoyándose sobre hechos históricos precisos, esta contribución se propone mostrar la gran complejidad del proceso histórico de la organización de una política religiosa cuya elaboración exigió múltiples ensayos (como cuando, por ejemplo, los Tokugawa trataron de imponer el culto de su ancestro)

    L'impossible colonisation du Japon pendant son « siècle chrétien »

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    International audienceCe chapitre d'ouvrage analyse les raisons pour lesquelles le Japon des 16e et 17e siècles ne fut pas colonisé par les puissances impérialistes européennes

    Sûden’s Anti‑Christian Edict (The) (1614)

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    The Sûden’s Anti‑Christian Edict (1614) is one of the most famous Japanese historical texts. This important text is generally presented by historians as marking a watershed in Japanese history: it appears as the starting point for the anti‑Christian policy of the Tokugawa shôgun (1603‑1867). This entry deals with the contents of this text and the context within which it was written and offers a new hypothesis as to the reason why it was promulgated at the beginning of 1614 at the behest of Tokugawa Ieyasu. This entry also includes a complete English and French translation of Sûden’s edict.L’édit antichrétien d’Ishin Sûden (1614) est l’un des textes historiques les plus célèbres du Japon. Ce texte important est d’ordinaire présenté par les historiens comme marquant un tournant dans l’histoire de l’archipel : ce serait le point de départ de la politique antichrétienne des shôgun Tokugawa (1603‑1867). Cette notice évoque le contenu de ce texte et le contexte dans lequel il a été écrit et propose une nouvelle hypothèse concernant les raisons pour lesquelles il fut promulgué au début de l’année 1614 sur ordre de Tokugawa Ieyasu. La notice présente également une traduction intégrale en anglais et en français du texte de Sûden

    Katsumata Shizuo (éd.), Pierre-François Souyri (intro., trad, et notes), Tadao Inde & Keiichi Nakajima (en collaboration avec), Ikki. Coalitions, ligues et révoltes dans le Japon d'autrefois, 2011

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    Kouamé Nathalie. Katsumata Shizuo (éd.), Pierre-François Souyri (intro., trad, et notes), Tadao Inde & Keiichi Nakajima (en collaboration avec), Ikki. Coalitions, ligues et révoltes dans le Japon d'autrefois, 2011. In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 99, 2012. pp. 443-446

    Chronique des armes à feu (La) (Teppô‑ki), 1606

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    Rédigée en 1606 par le moine zen Bunshi Genshô, la « Chronique des armes à feu » (Teppô‑ki 鉄炮記) est aujourd’hui l’une des sources historiques les plus célèbres du Japon. Elle touche à un point très sensible de l’imaginaire des Japonais contemporains, car son contenu se rapporte aux tout premiers contacts entre Japon et Occident. Comme son titre l’indique, cette source prétend rapporter les circonstances dans lesquelles les arquebuses européennes ont été introduites au Japon au milieu du xvie siècle, mais, pendant longtemps, elle a été considérée comme un récit décrivant l’arrivée au Japon en 1543 des tout premiers Portugais. Les historiens ont récemment reconsidéré le contenu de ce texte.The “Chronicle of firearms” (Teppô‑ki 鉄炮記) was written in 1606 by the zen monk Bunshi Genshô. Today, this text is one of the most famous Japanese historical sources. Because its content deals with the very first encounter between Japan and the West, this chronicle strikes a nerve with the contemporary Japanese people. As its title indicates, this source claims to report the circumstances in which European muskets were introduced to Japan in the middle of the 16th century, but, for a long time, this chronicle has been viewed as a narrative describing the arrival of the Portuguese on Japanese soil in 1543. In recent years, however, historians have reconsidered the content of this text

    Instructions of the Keian Era (The)

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    For a long time, the famous “Instructions of the Keian Era” (Keian no ofuregaki 慶安の御触書) has been considered by historians as an ordinance issued in 1649 by the Tokugawa shogunate for the purpose of controlling the peasantry. Recently, the historian Yamamoto Eiji has contested this thesis by reconsidering the genealogy of this historical document that is important to the understanding of the relationships between samurai and peasants during the Edo period (1600‑1868). We include here a complete, unpublished translation in English and in French of this historical source.Pendant longtemps, le célèbre « édit de l’ère Keian » (Keian no ofuregaki 慶安の御触書) a été considéré par les historiens comme une ordonnance promulguée en 1649 par le shôgunat des Tokugawa pour gérer le monde des paysans. Récemment, le moderniste Yamamoto Eiji a pu contester cette thèse en revisitant la généalogie de cette source historique qui est importante pour comprendre les rapports entre samurai et paysans de l’époque d’Edo (1600‑1868). Nous offrons ici une traduction inédite et intégrale en anglais et en français de cette source

    Tenri, les trois visages d'une ville religieuse

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    In this article, I would like to draw a portrait of a contemporary religious town which has not yet been the subject of a synthetic study although it is a unique case. I will show how and why the apparition of " Tenri city " was planned by Tenrikyô's bureaucracy. I will also consider the complexity of this " religious city " in wich social actors have differed or at times been in opposition of urban logic and practices. Finally, this article will assess the evolution of this town which seems to nowadays be on the decline.Dans cet article, nous voudrions brosser le portrait d'une ville religieuse contemporaine qui, quoiqu'elle constitue un cas unique en son genre, n'a encore jamais fait l'objet d'un travail de synthèse. Nous montrerons comment et pourquoi l'apparition et le développement de la « ville de Tenri » furent totalement commandés par la bureaucratie religieuse de Tenrikyô. Sera mise en évidence également la complexité du fonctionnement de cette « ville religieuse » animée en fait par des acteurs dont les logiques et les pratiques sont très diverses, voire, parfois, opposées. L'article sera, enfin, l'occasion d'établir un premier bilan de cette ville singulière qui paraît aujourd'hui connaître un certain déclin.Kouame Nathalie. Tenri, les trois visages d'une ville religieuse. In: Ebisu, n°8, 1995. pp. 57-75

    Etat, religion et répression en Asie – Chine, Corée, Japon, Vietnam (XIIIe-XXIe siècles)

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    International audienceContrairement à une image d Épinal largement répandue dans l Occident contemporain, qui veut que les religions d'Asie soient synonymes de tolérance, de sagesse et de non-violence, la vie religieuse dans cette partie du monde présente elle aussi, à l instar d autres civilisations, une dimension fondamentalement conflictuelle, chaotique, voire mortifère : schismes radicaux, prosélytismes agressifs, pratiques spirituelles extrêmes pouvant entraîner le décès, violences contre les personnes, destructions de lieux de culte, attaques portées à la foi elle-même... Dans cet ouvrage, les chercheurs du COLLECTIF ERA (État et Religion en Asie) proposent une série d analyses concrètes qui illustre comment, à travers l histoire de quatre pays d Asie orientale (Chine, Corée, Japon, Vietnam), les instances politiques ont fait usage de la violence en fonction de quatre conceptions différentes des rapports entre État et religion : pluralisme, liberté, impérialisme et athéisme. S inscrivant résolument dans une perspective d histoire connectée, ces spécialistes décrivent comment ces modèles issus d Occident et/ou d Asie ont tour à tour dominé la vie religieuse de ces pays en fonction de l idée qu on s y faisait ou qu on s y fait encore de la « voie de l État », celle-là même qui constitue un des ponts les plus solides entre Extrême-Orient et Extrême-Occident
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