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Patrimoine à venir: l'archéologie comme vecteur du développement durable (le cas de la région Bassar, Nord-Togo)
International audienceIn West Africa, the region of Bassar (northern Togo) is one of the oldest iron production centres - the iron working began in the 5th century BC - and the most important - about 50,000 tonnes of iron were produced there during the 2nd millennium AD. The scientific data making it possible to trace its history have been revealed by numerous multidisciplinary researches (ethnology, history, archaeology, geology, etc.) which started at the end of the 19th century. They highlight an extraordinary intangible heritage (memory of rituals and know-how) and tangible heritage (mines, iron workshops, furnaces, hammers and anvils, iron objects). However, even if preserving and enhancing these treasures of the past seems obvious, the implementation of actions in this direction is not easy. This article proposed by six authors aims to show the importance of establishing a dialogue between researchers and heritage conservation officers in order to contribute to the cultural and economic development of local authorities. This synergy can play a role in empowering future generations, linking people and strengthening the resilience of societies to current and future changes. Thus, the article begins with a review of the knowledge acquired and being acquired on the history of the steel industry in the Bassar region. It continues with a presentation of the preservation actions already carried out on this territory. And finally, it ends with scientific research and commercialization projects.En Afrique de l’Ouest, la région de Bassar (Nord du Togo) fait parti des centres de production du fer les plus anciens - la sidérurgie y débute au 5ème siècle avant notre ère - et les plus importants - environ 50'000 tonnes de fer y a été produit durant le IIème millénaire de notre ère. Les données scientifiques permettant de retracer son histoire ont été révélées par de nombreuses recherches pluridisciplinaires (ethnologie, histoire, archéologie, géologie, etc.) qui ont démarré dès la fin du 19ème siècle. Elles mettent en lumière un patrimoine immatériel (mémoire des rituels et savoir-faire) et matériel(mines, ateliers sidérurgiques, fourneaux, marteaux et enclumes, objets en fer) extraordinaires. Toutefois, même si préserver et valoriser ces trésors du passé semble une évidence, la mise en place d’actions dans ce sens n’est pas aisée.Cet article proposé par six auteurs a pour objectif de montrer l’importance d’établir un dialogue entre les chercheurs et les agents de la conservation du patrimoine afin de contribuer au développement culturel et économique des collectivités territoriales. Cette synergie peut jouer un rôle dans l’émancipation des générations futures, l’articulation entre les populations et le renforcement de la résilience des sociétés face aux changements en cours et à venir. Ainsi, l’article débute par un bilan des connaissances acquises et en cours d’acquisition sur l’histoire de la sidérurgie de la région de Bassar. Il se poursuit par la présentation des actions de préservation déjà menées sur ce territoire. Et enfin, il se termine sur les projets de recherches scientifiques et de valorisation
Projet SIDERENT : Sidérurgie et Environnement au Togo
International audienceEn 2013, le projet SIDERENT ANR JCJC a été sélectionné. Il a pour objectif de redécouvrir la sidérurgie traditionnelle en Afrique de l’Ouest en abordant la question de son impact sur l’environnement. Connue comme un des centres sidérurgiques les plus importants d'Afrique de l'Ouest (de Barros 1985, 1986, 1988), c’est tout naturellement que Philip de Barros a suggéré de choisir la région Bassar (Togo) pour avancer sur cette question. L'originalité du projet SIDERENT est de mobiliser des chercheurs appartenant à quatre disciplines (ethnologie, archéologie, archéométrie et géographie), à des pays différents (Togo, France, Etats-Unis, Allemagne et Suisse) et de prendre en compte les dimensions sociale, rituelle et symbolique, la nature des ressources utilisées, les technologies employées et le contexte économique et politique dans lequel a évolué la production du fer.Trois missions de terrains ont été réalisées, ainsi que de nombreuses analyses en laboratoire. Les premiers résultats permettent de produire un schéma renouvelé de l’histoire locale de la sidérurgie bassar, de caractériser les essences boisées et les minerais utilisés, de réévaluer le volume de production des sites, d’identifier une certaine diversité des techniques mises en œuvre pour obtenir du fer brut et de mieux comprendre l’opération technique de traitement de la loupe. Cette communication présentera à la fois la méthodologie, les premiers résultats et les perspectives du projet SIDERENT, ainsi que les défis à mener pour mieux conserver et valoriser ce passé pré-industriel avec le plus grand nombre