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    De l'archéologie touristique a l'archéologie scientifique: l'archéologie en Asie Centrale. de la conquête russe du turkestan a l'aube de l'époque sovietique: la non-archéologie occidentale?

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    Central Asia has for a long time given a very sporadically access to western travellers. After some approches during the XVIIIth century, the real awakening of the Occidental knowledge about the region does not really happen before the second half of the XIXth century. Meanwhile the southern part of Central Asia enters in contact with the British Empire already present in India, the northern part reappears progressively to the external world through the Russian conquest. In the same time, archaeology begins there to be one of the activities of learned travellers, among which are Russian as well as west-European diplomats, amateurs, scientists, collectors or antique-dealers. The studies of these forerunners constitute the first step of the modern archaeology in the region (the Russian and Chinese Turkestan, and Afghanistan), distributed between various schools, as, for instance, the Russian-Soviet, the French, the German, the American, the Italian or the Japanese ones. However, the activities of the occidental schools in the Soviet area do not begin their expansion before the 1980s, when the Perestroika offers the possibilities of inviting the first foreign expeditions. Although we know that renowned archaeologists have been present in the Russian Turkestan at the turning ot the XIXth-XXth centuries, why this science has not until recently been developed in the occidental universities and research centers? As is discussed in this paper, the sharing of the scientific schools is proportional to the general partition of the world in the XIXth century, every colonial politics promoting and reserving for itself its own scientific domain related to the controlled area. The following aspects are here illustrated: the presence of the foreigners in Central Asia, their status in the Russian Turkestan, the system of control of the travellers, the law prohibiting to them to make excavations, their first excavations and methods, the relations with the Russian archaeologists, the export of Turkestanian collections towards Europe and America.Dans cette région, l'une des plus sporadiquement accessibles pour les Occidentaux, l'archeologie débute timidement au XVIIIe siécle. Mais ce n'est que dans la seconde moitié du XIXe siécle que la région resurgit dans la conscience occidentale. La partie septentrionale reapparait grace á la conquete russe, alors que la partie meridionale entre d'abord surtout en contact avec l'Empire britannique présent en Inde, avant de s'ouvrir progressivement au reste du monde. L'archéologie prend allure avec les premiéres démarches des voyageurs-érudits, parmi lesquels figurent diplomates, amateurs, savants, collectionneurs et antiquaires tant russes qu'occidentaux. Les études de ces précurseurs constituent une premiére étape de l'histoire de l'archéologie moderne, qui ne commence véritablement que dans les années 1890. Dés lors, l'histoire de l'archéologie en Asie centrale (les Turkestans russe et chinois, l'Afghanistan) est articulée autour des écoles russo-soviétique, centre-asiatiques, française, allemande, américaine, italienne et japonaise, etc. Pourtant, l'essor des écoles occidentales dans la region ex-soviétique devient plus visible a partir des années 1980. Dans ce contexte on peut se demander, pourquoi les écoles occidentales d'archéologie centre-asiatique n'ont pas été formées au XIXe - début XXe siécle au Turkestan russe, bien qu'il y ait eu des archéologues illustres parmi les voyageurs en Asie centrale? La communication va tenter de résoudre cette question en tenant compte du fait qu'en Asie centrale l'impact de chaque école scientifique est proportionnel au résultat du grand partage du monde au XIXe siécle, pendant lequel, au hasard des politiques coloniales, chaque école a reçu et conservé son propre domaine de recherche. Dans cette perspective les aspects suivants seront éclairés: la présence des étrangers en Asie centrale, leur statut au Turkestan russe, le systéme de controle des voyageurs, la défense faite aux étrangers de fouiller, leurs premiéres fouilles et leurs méthodes, leurs relations avec les archéologues russes, l'exportation des collections turkestanaises en Europe et en Amériqu

    La marginalité du Turkestan colonial russe est-elle une fatalité ou l’Asie centrale postsoviétique entrera-t-elle dans le champ des Post-Studies ?

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    Consacrée au statut épistémologique du Turkestan russe, cette étude remet en question les arguments encore invoqués contre l’application des méthodes de l’analyse post-coloniale à l’histoire du Turkestan russe colonial, ainsi que l’approche qui fait de cette aire culturelle une exception. Ces derniers outils méthodologiques ne reflètent en effet que la géographie symbolique de l’époque de la guerre froide, les conditions de la production des connaissances et les langages scientifiques hérités de l’histoire russe. En revisitant donc l’évolution des discours scientifiques et politiques sur l’Asie centrale, l’auteur propose d’aborder le Turkestan russe dans l’esprit des études post-coloniales contemporaines, tout en soulignant l’actuel élargissement du cercle des questions abordables et des sources d’analyse.This article is devoted to the epistemological status of Russian Turkestan with respect to knowledge production in disciplinary and area-studies. The author critically reviews historiographical arguments against applying post-colonial theoretical frameworks to studies on Russian Turkestan, and explains how this “exceptionalist” perspective arose from the symbolic geography of the Cold War, the paradigmatic constraints of knowledge production, and the languages of analysis of Russian history. By revisiting the history of scholarly and political discourse on Russian Central Asia, and considering a growth of reflexivity on boundaries and limitations of contemporary post-colonial studies, the author suggests that there is a possibility to redefine the history of Russian Turkestan while staying true to post-colonial studies

    La marginalité du Turkestan colonial russe est-elle une fatalité ou l’Asie centrale postsoviétique entrera-t-elle dans le champ des Post-Studies ?

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    Consacrée au statut épistémologique du Turkestan russe, cette étude remet en question les arguments encore invoqués contre l’application des méthodes de l’analyse post-coloniale à l’histoire du Turkestan russe colonial, ainsi que l’approche qui fait de cette aire culturelle une exception. Ces derniers outils méthodologiques ne reflètent en effet que la géographie symbolique de l’époque de la guerre froide, les conditions de la production des connaissances et les langages scientifiques hérités de l’histoire russe. En revisitant donc l’évolution des discours scientifiques et politiques sur l’Asie centrale, l’auteur propose d’aborder le Turkestan russe dans l’esprit des études post-coloniales contemporaines, tout en soulignant l’actuel élargissement du cercle des questions abordables et des sources d’analyse.This article is devoted to the epistemological status of Russian Turkestan with respect to knowledge production in disciplinary and area-studies. The author critically reviews historiographical arguments against applying post-colonial theoretical frameworks to studies on Russian Turkestan, and explains how this “exceptionalist” perspective arose from the symbolic geography of the Cold War, the paradigmatic constraints of knowledge production, and the languages of analysis of Russian history. By revisiting the history of scholarly and political discourse on Russian Central Asia, and considering a growth of reflexivity on boundaries and limitations of contemporary post-colonial studies, the author suggests that there is a possibility to redefine the history of Russian Turkestan while staying true to post-colonial studies

    Premiers pas des archéologues russes et français dans le Turkestan russe (1870-1890)

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    L’article présente les pionniers de la recherche archéologique de terrain dans le Turkestan russe entre 1870 et 1890, notamment Borzenkov, Krestovskij, Veselovskij, Chaffanjon, avant l’étape plus systématique que marquent la fondation du Cercle des amateurs d’archéologie du Turkestan en 1896 et l’entrée en scène de Vjatkin et de Barthold. Le site clé est d’ores et déjà Afrasiab, qui est l’emplacement de la Samarcande prémongole. Les sondages archéologiques effectués selon des méthodes sommaires s’accompagnent de la collection systématique d’antiquités ramassées sur place ou acquises sur les bazars locaux. Ces recherches sont favorisées par les autorités militaires qui s’intéressent au passé de la région. Il convient de reconsidérer dans cette perspective la mission du Français Jean Chaffanjon (18941895), qui a fait l’objet d’une véritable « légende noire » dans l’historiographie soviétique. Ni par son absence de véritable méthode de fouille, ni par l’acquisition qu’il a faite d’une collection privée (celle de l’officier Barshchevskij, dont une autre partie a constitué le noyau du musée de Samarcande), il ne s’oppose véritablement aux autres pionniers. De nouvelles recherches effectuées par l’auteur de l’article, notamment dans les archives françaises, permettent de compléter la riche figure de cet explorateur aux intérêts multiples, de préciser ses motivations et ses sources de financement, enfin de dresser le bilan de son travail de terrain (qui, dans l’Asie Centrale russe, s’est étendu de Merv au Semirech’e).Russian and French archeologists’ first steps in Russian Turkestan, 1870-1890. – This article presents the pioneers of archeological research in Russian Turkestan between the years 1870 and 1890 – among others, Borzenkov, Krestovskii, Veselovskii, Chaffanjon –before the more systematic era ushered in by the foundation in 1896 of the Turkestani Circle of Archeology Lovers and the appearance of Viatkin and Barthold. The key site was already Afrasiab, the site of pre-Mongolian Samarkand. Cursory digging went hand in hand with systematic collecting of antiquities picked up on the site and in local bazaars. The military encouraged the research out of interest for the region’s past. The French archeologist Jean Chaffanjon’s mission (1894-1895) must be reconsidered in this perspective. This archeologist was put at the center of a somber legend in Soviet historiography. He does not differ much from the other pioneers, whether by his lack of real digging methods or by his acquisition of a private collection (that of Barshchevskii – part of this collection constitutes the core of the Samarkand Museum). New research by the author of this article, conducted mainly in French archives, allows one to put the final touch on the rich portrait of this explorer with numerous interests, to understand his motivations and find out where his financial support came from, and finally, to assess his field work (which, in Central Asia, spread from Merv to Semirech’e)

    La construction d’une image « savante » du Turkestan russe lors des premières expositions « coloniales » dans l’Empire russe : analyse d’une technologie culturelle du pouvoir

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    Cet article tente de retracer les étapes initiales de la construction de l’image de l’Asie centrale russe en tant qu’espace colonisé dans le cadre de la politique dirigée avec l’appui de militaires « éclairés », d’artistes et de scientifiques par le premier général-gouverneur du Turkestan, Konstantin P. von Kaufman. À travers l’analyse des premières présentations du Turkestan dans les expositions internationales et nationales de la période 1867-1872, on amorcera ici une histoire de la culture coloniale russe dans son rapport à l’Autre pendant la conquête du Turkestan et on décrira une véritable technologie culturelle du pouvoir, érigée sur une imbrication complexe de connaissances et de pouvoirs coloniaux.This paper analyses the construction of Russian Turkestan’s image as a colonized space under the first Governor-General of Turkestan Konstantin P. Kaufman, who relied on educated officers, artists and scholars. By analyzing the first representations of Turkestan during national and international exhibitions in 1867-1872, this paper also discusses the history of colonial Russian culture in its relations with the Other during the conquest of Turkestan. It shall therefore be suggested that cultural technology of power was raised as a complex embedding of colonial knowledge and colonial power

    Mark Bassin, Sergey Glebov, Marlène Laruelle (eds.), Between Europe and Asia. The Origins, Theories, and Legacies of Russian Eurasianism

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    Ce livre, fruit d’une minutieuse préparation, est très attendu des spécialistes, même si, depuis les années 1990, tant en Russie qu’en Occident, son sujet a été l’objet de nombreuses publications, y compris de la part des éditeurs scientifiques du présent recueil. Mais ce qui vaut à ce livre toute son originalité et son importance repose sur la manière dont a été traité ce sujet déjà familier aux lecteurs. Le choix des articles ici réunis permet de tracer l’histoire de l’eurasisme sur la lon..

    Cristallisation de l’image du Turkestan russe dans les premières expositions « coloniales » en Russie

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    L’article propose une comparaison entre deux scénarios représentatifs de la construction de l’image du Turkestan russe à l’occasion des expositions « coloniales » russes, celui d’un peintre, Vassili Verechtchaguine, et celui d’un savant, Alexeï Fedtchenko. Malgré certaines différences de conceptions, nous montrons que ces expositions constituent des étapes logiques dans l’élaboration de la représentation exotisante de l’Asie centrale en tant que colonie russe et sont parfaitement conformes aux ambitions de leur commanditaire, Konstantin von Kaufmann, premier Gouverneur-Général du Turkestan

    L’archéologie française dans l’Asie centrale soviétique et post-soviétique

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    Cet article dresse les grands traits de l’histoire de l’archéologie française et, de manière plus générale, de l’archéologie occidentale en Asie centrale de l’époque soviétique à nos jours. Mettant en relief le contexte particulier de son développement dans le cadre d’un espace scientifique cloisonné par les régimes politiques, il montre aussi comment le dialogue qui s’est instauré durant ce processus entre l’archéologie occidentale et l’archéologie soviétique et post-soviétique s’est parfois transformé en opposition ou en incompréhension.This article presents the main features of the history of French archaeology and, more broadly, the Western archeology in Central Asia from the soviet period to the present day. Highlighting the specific context of its development in the divided scientific space imposed by the political regimes, it also shows how the dialogue established during this process between the Western and the Soviet and post-Soviet archaeology has sometimes turned into opposition or misunderstanding
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