98 research outputs found

    Donner un prix : observations à partir d'un dispositif d'économie expérimentale

    No full text
    http://www.csi.ensmp.fr/Items/WorkingPapers/Download/DLWP.php?wp=WP_CSI_002.pdfAn economic experiment aimed at measuring the willingness to pay for OGM labelled products will be used as a field case for the observation of a seldom described process : the pricing of a good by consumers. Pricing is understood here in the double sense of appreciating and giving a price. Indeed, the experimental device, both rich and carefully organised, resting on numerous successive steps, permits to enter the pricing competency black box generally granted to each consumer and to describe some of the aspects or moments of a flexible, situated, instrumented, reflective, reflexive and collective operation.Un dispositif d'économie expérimentale mis en place pour évaluer les dispositions à payer de consommateurs de produits sans OGM est utilisé dans cet article comme terrain d'observation d'une opération rarement décrite : l'appréciation, au sens propre de donner un prix ou plus général d'évaluer. Le dispositif étudié, à la fois riche, soigné, et procédant par de nombreuses étapes successives, permet de rendre visible cette compétence généralement attribuée à tout consommateur et de décrire quelques-uns des aspects ou moments de cette opération souple, inventive, située, instrumentée, réfléchie, réflexive et collective

    Les protocoles du goût. Une sociologie positive des grands amateurs de musique

    No full text
    En concevant le goût comme activité réflexive des amateurs, il est possible de redonner leur importance à la fois aux objets sur lesquels portent ces pratiques, aux formats et aux procédures souvent très élaborés que les amateurs mettent en œuvre et discutent collectivement pour en assurer la félicité, à la nature de l'activité ainsi déployée, aux compétences qu'elles supposent et donc, surtout, à leur capacité créatrice, et non seulement reproductrice : à ce qui arrive à travers ces attachements, à ce qu'ils permettent de produire, tant du côté des objets que du côté des collectifs, des relations aux autres et à soi, et des amateurs eux-mêmes. Le goût, la passion, les diverses formes d'attachements ne sont pas des données premières, des propriétés fixes des amateurs, que l'analyse n'aurait qu'à déconstruire. Les publics sont actifs et producteurs, ils ne cessent de transformer aussi bien les objets et les œuvres que les performances et les goûts. Insistant sur le caractère pragmatique et performatif des pratiques culturelles, l'analyse peut mettre en évidence leur capacité à transformer et à créer des sensibilités nouvelles, et non à seulement reproduire sans le dire un ordre existant

    Le bio s’use-t-il ? Analyse du débat autour de la conventionalisation du label bio

    Get PDF
    La « conventionalisation » pèse-t-elle comme une épée de Damoclès sur le bio ? Cette menace soulevée par certains agrobiologistes a été examinée par la recherche qui a tenté, sans succès, de mesurer une « dérive » dans les mises en œuvres du bio. Cet article reprend cette question, mais au lieu de chercher, comme les précédents, à expliciter le bio, il entre dans la controverse du développement et de la pérennisation du mouvement qui agite les acteurs. Cet examen montre que s’affrontent deux régimes d’action reposant chacun sur deux visions bien différentes des usages acceptables du label AB. Cependant, quelles que soient les oppositions, ces deux régimes sont aussi en étroites interactions mutuellement bénéfiques.Does conventionalisation stand on organic agriculture like Damocles’ sword? This threat raised by a number of organic farmers has been scrutinized by researchers who have attempted - rather fruitlessly - to measure a conventionalisation « drift » in the implementation of organic farming. This article carries on with this question; yet, contrarily to previous research, it does not try to find a clue in the ever more detailed description of what ‘organic’ consists in, and looks instead into the debates and arguments which divide the organic farmers regarding the development and perpetuation of organic farming. The controversy brings out two different action regimes and views about the acceptable uses of the organic regulation. Nonetheless these different regimes do not only oppose, they also share beneficial interactions

    Changer de comportement ? Enquête sur nos façons de faire avec ce qu'il faut faire

    No full text
    PREDIT GO3 "Connaissances pour la vérité". Rapport final CSI (101 pages)Notre recherche porte sur les usagers finals de la sécurité, autrement dit les cibles des diverses campagnes, prescriptions et actions menées dans ce domaine. Les exemples choisis tournent autour de la conduite en état d'ivresse ou à grande vitesse, pour aborder les problèmes de responsabilité en matière de sécurité routière à la fois à travers ceux de l'alcoolisme, et ceux qui relèvent d'excès commis lors de débordements ponctuels (fêtes, sorties nocturnes, etc.), de sorte à pouvoir traiter aussi bien de cas chroniques ou d'infractions régulières que de cas isolés, dans un ensemble de sous-populations particulièrement sensibles au problème de la sécurité routière : jeunes, usagers ayant des " problèmes avec l'alcool " ou la drogue, récidivistes, amateurs de vitesse ou de grosses voitures, etc. L'enquête s'intègre à une série de questions et de recherches conduites par notre équipe sur les problèmes liés à la responsabilité (et à l'irresponsabilité), aux comportements vis-à-vis du risque, de la sécurité (ou, de façon positive, de la qualité, dans d'autres domaines comme l'alimentation) et, face à eux, aux modalités d'action (publique, privée, associative, personnelle) qui permettent de faire réellement évoluer les comportements (en particulier ceux qui sont dits " à risques ")

    La production du jugement esthétique sur les vins par la critique vinicole

    No full text
    Alors que l’on ne cesse de montrer ou dénoncer la variabilité des jugements sur la qualité des vins, la critique vinicole, chaque année plus importante, se livre à un travail collectif : produire un jugement sur la qualité des vins. Prenant au sérieux ce travail, cet article analyse la manière dont les critiques vinicoles dégustent les vins, quelles procédures et techniques de dégustation ils utilisent et à quelles contraintes et exigences ils soumettent la production de leur jugement. L’analyse fait apparaître le rôle central de deux opérations : une réduction des produits dégustés qui assure leur comparabilité et un déploiement qui produit « l’exhaustivité » du vin à déguster. La procédure générale que dessine l’activité globale de l’ensemble de la critique permet de dégager une caractérisation de « la qualité » qui se dégage de cette activité : les vins de qualité semblent être ceux capables de résister à la réduction des épreuves de dégustation comparatives et toujours manifester un surplus d’existence qui en fait la singularité.Despite endless criticism of the variability of judgements about the quality of wines, wine-tasting –of increasing importance from one year to the next– is a collective undertaking. How do wine-tasters go about their work of formulating a judgement about the quality of wines? How do they free their opinions from the context? Should wines be tasted ‘blindfolded’ or not? How to put perceptions into words so as to produce statements that can be compared? What procedures and techniques to use? What requirements do their ‘judgments’ have to satisfy to fulfill objectives. Is such a judgement collective or personal? This analysis sheds light on two key operations: reducing the number of wines to be tasted so as to vouchsafe their comparability and ‘displaying the exhaustiveness’ of the wine to be tasted. Thanks to the general procedure for wine-tasting, a wine’s detected quality can be characterized: quality wines are capable of passing the tests that reduce the number of wines being compared while still manifesting a ‘surplus of existence’ that constitutes their specificity

    L'activité littéraire des comités de politique scientifique

    No full text
    Ce texte pose la question de la méthode à adopter pour étudier le fonctionnement d'une politique scientifique et tout particulièrement celui de ses chevilles ouvrières, l'Administration et les comités scientifiques. Ces structures peuplent l'espace qui distingue science et politique. Elles évitent toute confusion ou séparation abusive. Dans le premier cas, on accuserait la science d'être politique et non plus scientifique ou alors la politique d'être partisane et arbitraire ; dans le second, toute politique de la science deviendrait impossible. La politique de la science produit et maintient une objectivation mutuelle de la science et de la politique qui permet à la politique d'arbitrer et à la recherche de chercher, en toute indépendance. Les études de terrain montrent que l'activité littéraire qui caractérise l'Administration et ses comités de politique scientifique est au centre de cette activité de mise à distance. Ils créent et mettent en circulation de grandes masses de textes. L'analyse des politiques scientifiques passe donc par l'analyse de cette création littéraire, de sa circulation et de sa transformation. L'analyse des textes doit décrire la circulation et les utilisations des textes, leur écriture et leurs multiples lectures. Mais la taille des corpus à analyser confronte le sociologue à un obstacle pratique essentiel : la taille des corpus à analyser.Teil Geneviève. L'activité littéraire des comités de politique scientifique. In: Politiques et management public, vol. 10, n° 3, 1992. pp. 103-124

    Typicality, a judgement support for the wine critique

    No full text
    This paper examines the role "typicality" can play in the concrete quality wine market organisation. "Typicality" is often denounced as being an illusion, a kind of purely social construct used to enhance sales, create scarcity and high prices. These assumptions imply that the goodness of produce can be immediately perceived. The anthropological study of this particular market and the focus on the perception of quality show on the contrary that it is not. Quality is the result of the wine critique's work and "typicality" is an intermediary notion that helps the wine critique to judge the wines. So rather than being a purely economic notion, the production of "typicality" appears to be fairly similar to the production of style in other artistic domains, and the denominations of origin are closer to author's rights than to economic measures designed to produce scarcity

    Quand les acteurs se mêlent d’ontologie

    No full text
    Les Appellations d’Origine Contrôlée traversent à nouveau une crise. La notion de « terroir » qu’elles protègent soulève depuis longtemps la polémique ; elle est suspectée n’être qu’une construction imaginaire. Mais cette fois‑ci, ce sont des vignerons qui en dénoncent le laxisme réglementaire : pour eux, les terroirs sont bien une réalité, mais il faut en « durcir » la réglementation. Cet article analyse les différentes interventions des acteurs à propos du terroir : les sciences « objectives », les producteurs de vin défenseurs d’un « retour au terroir » et les pouvoirs publics. Ces derniers exigent qu’une certification publique repose sur des critères objectifs de la présence du terroir. Faute de parvenir à stabiliser des listes de critères le définissant, les sciences « objectives » sont tentées de conclure au caractère illusoire, de « pure » construction sociale, du terroir. Pourtant, les producteurs – et leurs clients – n’ont aucune peine, eux, à évaluer la qualité de terroir des vins et y appuyer des stratégies commerciales de différenciation qualitative. Faut‑il emboîter le pas des chercheurs et dénoncer la méprise des vignerons et buveurs ? L’analyse de l’instrumentation de la preuve par les deux partis montre qu’une partie essentielle du différend repose sur l’ontologie de la notion de terroir : une « chose » dont on doit pouvoir garantir la présence pour l’administration par des tests objectifs fournis par la science ; une expression à produire et faire émerger pour les producteurs, sans qu’elle puisse être jamais stabilisée a priori. Dans les deux cas, la garantie de la présence du terroir ne repose pas sur les mêmes procédures d’instruction de la preuve. Les objets en forme de « chose » ont une existence autonome et indépendante prédéterminée. Elles sont observables de « l’extérieur » sans en ressentir de perturbation. Au contraire, les objets en forme de « produits » ne peuvent être analysés indépendamment de leur processus d’élaboration. Ils sont le résultat d’une quête toujours incertaine a priori et ne se laissent donc pas saisir par des critères prédéfinis. L’article poursuit la discussion en cherchant à préciser la nature de cette différence : s’agit-il d’un postulat philosophique sur la nature du monde ? Ces deux ontologies sont-elles exclusives l’une de l’autre ? Exigent‑elles des précautions méthodologiques ?The French geographic indications - the “Appellations d’Origine Contrôlée” - go again through a crisis. Since a long time, the “terroir” which they protect are polemical; it is suspected to be nothing but an imaginary construction. But this time, the vintners themselves denounce the permissiveness of its regulations: for them, terroir are something real, but its regulation has to be reinforced. This article analyses the different conceptions of terroir by “objective” sciences, vintners defending a renewal of terroir and the public administration. The authorities require that a public certification rest upon criteria defining the presence of terroir. Since objective sciences do not seem to be able to stabilize any list of such defining criteria, objective sciences are inclined to conclude to the illusory nature of terroir, a “pure” subjective or social construction. Yet producers – as well as their clients – do not experience trouble in evaluating the wines terroir quality. It even supports commercial qualitative differentiation strategies. Should we agree with the scientists and denounce the vintners and drinkers mistake? By analyzing how proof of terroir is implemented the article show that part of the controversy rests upon the ontology of the notion of terroir. For the administration terroir must be a “thing” which presence can be guaranteed by objective tests provided by science. For vintners it is a constantly produced and reproduced expression, impossible to definitively stabilize a priori and nevertheless evaluated ex post. In both cases the guarantee of the presence of terroir does not rest upon the same implementation of proof. The “thing” shaped objects are autonomous and predetermined. They can be observed from “outside” without enduring perturbations of their nature. On the contrary, “product”-shaped objects cannot be analysed independently from their elaboration process. They are the result of an a priori uncertain quest and do not fit into predefined criteria. The article follows in trying to make this difference and some of its consequences more precise: does it only resort to a philosophical hypothesis on the world nature? Are the two ontologies mutually exclusive? Do they require methodological precautions?Las apelaciones de origen controlado están experimentado de nuevo una crisis. La noción de «terroir» (lugar de procedencia de la viña y tipo del vino) desde hace mucho tiempo es objeto de controversia; se le acusa de ser una construcción imaginaria. Pero esta vez fueron los propios viñadores quienes denunciaron el laxismo en la reglamentación: el «terroir» es una realidad pero se deben concebir reglas más estrictas. Este artículo analiza las diferentes intervenciones de los actores en torno al «terroir»: la ciencias «objectivas», los productores de vino, los defensores del «regreso al terroir» y las autoridades públicas. Estas últimas exigen que una certificación pública este basada sobre criterios objetivos de la presencia del terroir. Las ciencias «objetivas» por no tener una lista estable de criterios tienden a concluir en el carácter ilusorio, de «pura» construcción social, del «terroir». Sin embargo, los productores (y sus clientes) no tienen ninguna dificultad, por su lado, en evaluar la calidad del «terroir» del vino y apoyar campañas comerciales de diferenciación cualitativa. ¿Será que debemos seguir las sugerencias de los investigadores y denunciar el error de los productores de vino y de los clientes? El análisis de la instrumentación de la prueba por las dos partes muestra que buena parte del desacuerdo se apoya en la ontología de la noción de «terroir»: una «cosa» de la cuál podemos asegurarnos de su presencia administrando tests objetivos que ofrece la ciencia; o bien, une expresión que se debe producir y emerger entre los productores sin que se pueda nunca estabilizar a priori. En los dos casos, la garantía de presencia de un «terroir» no se establece con los mismos procedimientos de instrucción de la prueba. Los objetos con forma de «cosa» tienen una existencia autónoma e independiente predeterminada. Se pueden observar desde «el exterior» sin que dicha observación los perturbe. Al contrario los objetos en forma de «productos» no se pueden analizar independientemente de sus proceso de elaboración. Son el resultado de la búsqueda siempre insegura a priori y no se dejan entender con criterios predefinidos. El artículo prolonga dicha discusión buscando precisa la naturaleza de esta diferencia, interrogándose si se trata de un postulado filosófico sobre la naturaleza del mundo. Si estas dos ontologías son exclusivas una de otra. Si se exigen ciertas precauciones metodológicas

    Pluralité du monde et régimes de présence des objets

    No full text
    Rassemblant des données de terrain issues de différentes recherches sur les vins et leurs qualifications, cet article revient sur une controverse récurrente et durable autour de diverses « dérives » des qualifications des objets. Les acteurs interrogés dans les enquêtes font en effet apparaître un différend au sujet des qualifications de leurs produits dont on peut pointer deux formes extrêmes. La première est familière: les objets sont saisis par leurs qualités, entendues comme une liste de critères caractéristiques. Dans la seconde, la qualité ne tient pas dans une telle liste discriminante de caractéristiques, elle est le résultat toujours partiel et recommencé de la discussion collective critique de chacune des interprétations proposées par les producteurs. Ainsi les controverses opposent-elles non seulement des acteurs, des instrumentations de la preuve ou de l’épreuve avec des tests, mais aussi des modalités de présence des objets au sein ces collectifs: des biens à la conformité testable d’un côté, des productions collectives et distribuées, aux actualisations partielles, partiales et provisoires de l’autre. L’article tente de rapprocher les controverses autour de la qualification des biens avec les différentes propositions issues du « laboratoire des Cités » et en particulier la notion de « bien en soi » proposée par N. Dodier. La radicalisation de l’opposition entre les deux formes de « bien en soi » que sont l’existence du terroir et l’agrobiologie amène progressivement une opposition qui épouse la différenciation selon les Cités, à condition cependant de revoir l’instrumentation critique de l’existence des objets de la Cité inspirée.Grounding upon a series of studies on wine quality and certifications, this articles comes back to a long-lasting controversy about a variety of « shifts » within quality labelled products. Interviewed actors show a discrepancy about the « shape » of their qualified products, of which two extremes can be pointed out. The first is quite familiar: objects are represented thanks to a list of criteria which supports a conformity test allowing the quality label to « guarantee » a definite quality. The quality of the opposite « shape » cannot be grasped with such a criteria list; its quality is never definitively achieved. It is the always partial result of a criticism activity which perform a continuous and collective assessment of the wine quality. The article aims at confronting the controversies raised by this double antagonistic understanding of the wine quality ontology to the propositions issued from the work around Bolstanski’s and Thévenot’s Economies of the Grandeurs and the notion of « bien en soi » proposed by N. Dodier.Reuniendo una variedad de estudios sobre la calidad de los vinos y sus calificaciones, el articulo se centra en una duradera controversia sobre ciertas “derivas” de la calidad dentro de denominaciones de calidad. Las encuestas muestran que los actores discrepan refiriendo a la “forma” de la calidad de los productos certificados. Dos extremos se pueden identificar. El primero es familiar: los objetos están representados por una lista de criterios que luego permiten establecer un test de conformidad con el cual se garantiza la calidad de la certificación de calidad. El secundo no se deja representar con tal lista de criterios. Su calidad no deja nunca de producirse a través de una actividad critica colectiva de juicio. El articulo confronta estas controversias relacionadas con las discrepancias entre los dos regímenes de existencia o ontologías de la calidad de los vinos, con la proposiciones formuladas en las Economías de la grandeza de Bolstanski y Thévenot, y la noción de “bien en soi” de N. Dodier
    corecore