research

Les protocoles du goût. Une sociologie positive des grands amateurs de musique

Abstract

En concevant le goût comme activité réflexive des amateurs, il est possible de redonner leur importance à la fois aux objets sur lesquels portent ces pratiques, aux formats et aux procédures souvent très élaborés que les amateurs mettent en œuvre et discutent collectivement pour en assurer la félicité, à la nature de l'activité ainsi déployée, aux compétences qu'elles supposent et donc, surtout, à leur capacité créatrice, et non seulement reproductrice : à ce qui arrive à travers ces attachements, à ce qu'ils permettent de produire, tant du côté des objets que du côté des collectifs, des relations aux autres et à soi, et des amateurs eux-mêmes. Le goût, la passion, les diverses formes d'attachements ne sont pas des données premières, des propriétés fixes des amateurs, que l'analyse n'aurait qu'à déconstruire. Les publics sont actifs et producteurs, ils ne cessent de transformer aussi bien les objets et les œuvres que les performances et les goûts. Insistant sur le caractère pragmatique et performatif des pratiques culturelles, l'analyse peut mettre en évidence leur capacité à transformer et à créer des sensibilités nouvelles, et non à seulement reproduire sans le dire un ordre existant

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