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    Un avenir incertain pour les associations syndicales autorisées d’irrigation

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    Cet article aborde les conditions d’une gestion durable des périmètres irrigués par des associations d’usagers, à travers l’analyse des conditions de la longévité des associations syndicales autorisées (ASA) françaises. Nous présentons les cinq principes forts de leur cadre juridique et réglementaire ancien, nés d’une volonté de maîtrise du devenir des ASA par la puissance publique. Nous illustrons également comment ces principes permettent aux ASA de se conformer à la plupart des conditions de durabilité mis en évidence en économie institutionnelle par E. Ostrom (1990) suite à de multiples monographies de biens gérés en communs. Nous préciserons ensuite les limites de ces principes fondateurs notamment en matières de maintenance, de renouvellement des réseaux et d’adaptation à la demande sociale et interrogeons l’avenir de ces périmètres irrigués au regard des dernières politiques publiques et statistiques agricoles. / In this article we analyze through French Water User Association’s longevity, the sustainability of such local organizations. We first present five of the most important principle of their old legal and administrative framework due to the public voluntary to control ASA's destiny and then illustrate how this principles allows ASA to conform to most of the sustainable principles highlighted in institutional economy, in particular by E. Ostrom (1990) after several monographs of commons. But in the third part, we will point out the limits of these design principles regarding replacement of infrastructures, maintenance and adaptation to social changes and question the future of these WUA face to the last public policies and data of the agricultural statistics

    Charrue et variétés de riz : maîtrise sociale des savoir -faire techniques au Lac Alaotra, Madagascar.

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    International audienceLe lac Alaotra, un des greniers à riz de Madagascar, est un lieu d'intervention privilégié de la puissance publique depuis plus d'un siècle, avec une prééminence des formes d'action par les projets de développement depuis les années 1950. Parallèlement, cette région a été la terre d'accueil d'un flux ininterrompu de migrants en provenance d'autres régions malgaches, attirés par la réputation de richesse agricole et d'espace à coloniser. Projets et migrants ont ainsi introduit une masse de connaissances nouvelles sur ce " front pionnier " permanent qu'est la zone du lac. Certains de ces savoirs ont été transformés en savoir-faire techniques selon des mécanismes d'appropriation et de transformation que nous voudrions discuter ici. L'analyse historique longue met en lumière la dimension sociale déterminante de ce processus de sélection. Elle est complétée par une observation concrète des pratiques agricoles en train de s'élaborer aujourd'hui dans différentes exploitations agricoles, en mettant en lumière les phases " d'hybridation " et d'adaptation de ces savoirs, pour qu'ils se transforment en savoir-faire techniques maîtrisés par les agriculteurs. Nous avons choisi d'illustrer cette double temporalité dans le parcours du changement technique par le devenir de deux " innovations " emblématiques des processus de création de nouveaux savoir-faire dans la région : la mécanisation de la mise en boue des rizières et la diffusion récente des variétés de riz très robustes vis-à-vis des aléas climatiques. L'histoire de la mécanisation depuis près d'un siècle se confond avec celle les stratégies des classes dominantes pour conforter leur rente foncière et des rapports de production inégalitaires

    Des associations d'irrigants se réforment en façonnant ce qu'elles trouvent juste et équitable

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    La refonte des règlements comme la participation des usagers concernés sont nécessaires à la durabilité des institutions collectives d'irrigation, comme cela a déjà été souligné dans la littérature. Cet article rapporte trois réformes institutionnelles conduites par trois groupes d'irrigants organisés en associations syndicales autorisées (ASA) dans le département du Lot. Elles aboutissent à des modalités différentes de partage des ressources et du coût collectif de l'eau, pour des groupements d'irrigants pourtant géographiquement proches. Cette diversité est due à la variété de notions de justice et d'équité mobilisées par les collectifs impliqués. Il n'y a donc pas une tarification équitable unique, une allocation juste, un système de contrôle impartial, mais différentes solutions perçues comme justes par ceux qui les conçoivent et les vivent. Ce constat milite pour une grande autonomie des communautés gérant des biens en commun dans la construction de leurs règles de fonctionnement. / Internal rules revisions and users participation are needed for the sustainability of irrigation collective institutions as shown in the literature. This article reports three institutional reforms carried out by three groups of farmers organized in Water User Association (ASA) in the Lot administrative unit (France). These reforms lead to different modalities of water and cost sharing among neighbouring farmer groups. This diversity is due to the variety of justice and equity concepts mobilized by the involved groups. It does not exist a unique equitable pricing system, a single just water allocation, an impartial control system, but different solutions perceived as just by those who elaborate and live its. This speaks for a large autonomy of communities managing common pool resources in the definition of their internal functioning rules

    Organiser la proximité entre usagers de l'eau : le cas du Bassin de la Charente

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    Dans les années 80 en Charente , le partage de l'eau est devenu particulièrement conflictuel du fait du développement simultané de l'irrigation et de nouveaux usages de l'eau, sportifs, touristiques et résidentiels, relayant les revendications environnementalistes ainsi que celles des acteurs de l'eau potable et de la pêche. La proximité géographique autour du bien commun que constitue l'eau au sein d'un même bassin versant est alors créatrice de deux types d'effets négatifs, liés aux limites quantitatives de la ressource prélevée - qui sont reflétées par la sévérité des étiages -, et à la pollution agricole des cours d'eau. Au milieu des années 90 est expérimenté un dispositif de gestion concertée, la Gestion Volumétrique, associant, par sous bassin, l'ensemble des acteurs de l'eau autour de systèmes de restrictions des volumes d'irrigation en fonction de l'observation de l'état du milieu . Se met ainsi en place une série de mesures localisées, organisant l'équilibre entre demande en eau et ressources par sous bassin. Dans quelle mesure ce dispositif de coordination des acteurs permet-il une réappropriation des interdépendances de proximité subies dans une nouvelle forme de proximité organisée ? Nous avons tenté de répondre à cette question en nous fondant sur une approche sociologique reposant sur la restitution et la confrontation des discours issus d'une quarantaine d'entretiens effectués avec les divers acteurs de l'eau. Cette enquête permet de développer deux points. La distinction entre logique d'appartenance et logique de similitude constitue d'abord une grille de lecture éclairant la nature et les limites de la proximité organisée instaurée par la GV. Si celle-ci instaure de nouveaux lieux de concertation, de nouvelles règles pratiques et de nouvelles connaissances partagées - diffusion de données officielles sur l'état des cours d'eau et sur les prélèvements agricoles -, nous montrerons qu'elle échoue en revanche à rapprocher les acteurs autour d'une même représentation d'un juste partage de l'eau, réactualisant plutôt des oppositions de fond quant au développement souhaitable de l'agriculture irriguée . Par ailleurs, l'ajustement du dispositif aux spécificités locales (hydrologie, superficies irriguées, exigences du milieu) par des règles différenciées d'accès à l'eau (quantité, prix), crée de nouvelles tensions liées à des sentiments d'iniquité entre irrigants de sous bassins voisins. Ce cas d'étude suggère alors combien le rapprochement des usagers « concurrents » de l'eau selon un principe de coopération territoriale est conditionné par l'intégration et la transformation des proximités sectorielles préexistantes. L'organisation de la proximité doit ainsi être évaluée en référence à une reconfiguration générale des positionnements relatifs des groupes concernés, qu'une étude sociologique est à même de mettre en évidence. On montrera ici comment se redéfinissent les solidarités sectorielles et territoriales en pointant d'une part la permanence d'une proximité entre élus locaux, administrations et irrigants autour d'un discours sur la rentabilité de l'irrigation, qui circule au sein même des instances de concertation de la GV , et d'autre part la cristallisation d'un discours opposé refusant toute création de nouvelle ressource d'irrigation (réserves), porté par des associations et des agriculteurs minoritaires restés extérieurs à la GV.GESTION DE L'EAU;EVALUATION;SOCIOLOGIE;IRRIGATION;CULTURE IRRIGUEE;PROXIMITE SECTORIELLE;PROXIMITE ORGANISEE;CONTROVERSE;BASSIN DE LA CHARENTE

    Les conflits de légitimité sous-jacents aux conflits d'usage

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    Les attentes multiples de la société vis-à-vis de l'eau ont suscité de longue date des dispositifs visant à préciser ce qu'il était légitime de faire avec l'eau. Mais ces besoins et les usages évoluent, suscitant des réticences de ceux qui se sentent affectés ou lésés par ces changements. Les conflits reflètent alors une mise à l'épreuve des dispositifs anciens de régulation des usages, avec deux types de questions : ce qui était défini comme légitime et juste de faire avec l'eau l'est il toujours ? Les personnes et entités impliquées dans l'élaboration et le fonctionnement de ces dispositifs sont ils légitimes à le faire ? L'approche de la justification proposée par L. Boltanski et L. Thévenot (1991) offre un moyen d'analyser comment la légitimité des usages est débattu selon différentes logiques. Chaque logique met en avant une conception de l'eau et du monde et un système de légitimité propre. Chaque personne, quel que soit l'intérêt qu'il défend et l'usage qu'il veut promouvoir, mobilise peu ou prou ses différentes logiques pour définir un ordre juste, justifiant ses actions et opinions et mettant à l'épreuve celles des autres. Le processus de légitimation collective d'une « nouvelle » gestion de l'eau et de ses usages nécessite une confrontation de ces ordonnancements. La légitimité des participants est questionnée autour de quatre enjeux : i) quelles qualifications du maître d'ouvrage du processus dans sa capacité à porter l'intérêt général et à piloter le processus ; ii) quelles justification de la délimitation de la population concernée, qui comprend le territoire de l'action et les intérêts pris en jeu ; iii) quelles qualifications des personnes appelés à participer, c'est-à-dire au nom de quoi sont ils présents, quelles compétences apportent-elles et iv) quels pouvoirs sont donnés aux participants. Par ailleurs, le pouvoir donné aux usagers dans la décision collective est mis en question étant donné leur intéressement et pose la question de leur place dans le dispositif de gestion. L'article propose une illustration de ces mises à l'épreuve sur le cas du bassin de la Lentilla, dans les Pyrénées Orientales. / Multiple societal needs and objectives have long been at the root of the debate over arrangements for legitimate uses of water. Furthermore, as these needs and uses evolve, those who feel affected or injured by these changes have become more reserved about these arrangements. The current conflicts therefore reflect a test for old regulatory arrangements of water uses, which lead to two types of questions: is was what was defined as legitimate and just still considered to be so? Are the people and entities involved in the development and operation of these arrangements legitimate to do so? The justification approach suggested by L. Boltanski and L. Thévenot (1991) offers a means of analysing how the legitimacy of uses can be discussed according to various logics. Each logic proposes a conception of water, the world and its own system of legitimacy. Each person, regardless of the interest he or she defends and the use which he or she wants to promote, mobilises to a greater or weaker extent these various logics to define a just order, justifying his or her actions and opinions and putting those of the others to the test. The process of collective legitimation of a new water management arrangement of uses requires a confrontation of these elements. The participants' legitimacy is questioned according to four issues: I) which qualifications does the process manager hold that will allow him or her to represent the general interest and to lead the process; II) What justifications are given for the delimitation around the population concerned, which includes the territory of actions and the interests taken into account; III) What qualifications are required of the people called to take part, i.e. in the name of what are they present, and which competences do they bring; and iv) What powers are given to the participants. The article proposes an illustration of these tests in the case of the basin of Lentilla, in the Pyrenees Orientales.GESTION DE L'EAU;CONFLIT D'USAGE;PYRENEES ORIENTALES;FRANCE;RIVIERE LENTILLA

    Des outils et méthodes en appui à la gestion de l'eau par bassin versant

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    Les acteurs clé de la mise en oeuvre des dispositifs mis en place dans le cadre des procédures de gestion de l'eau sont les animateurs de bassin versant. Ils ont intégré dans leur métier la nécessité d'impliquer les usagers dans la construction des choix collectifs. Ils sont demandeurs de formation et d'appui pour la concertation et l'animation. Par ailleurs la participation en elle-même est polysémique et mérite d'être explicitée. Nous détaillons ici trois méthodes utilisant des focus groups, des jeux de rôles et des simulations interactives permettant de répondre à ces besoins. Leur réussite repose en particulier sur leur ouverture à une diversité de points de vue pouvant être partagés entre les participants et à leur contingence aux spécificités de chaque site / Key actors in the implementation of river basin management processes are the basin managers. They have integrated in their duties the need to involve stakeholders in collective choices. They feel the need for training and support for dialogue and mediation. Participation has several meanings by itself and should be made explicit. We describe here three methods using focus groups, role playing games and interactive simulations in order to meet these needs. Their success depends on their openness to a diversity of viewpoints, to be shared among participants, as well as to specificities of each site.GESTION DE L'EAU;BASSIN VERSANT;SIMULATION;JEU DE ROLE;FOCUS GROUP
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