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Les enjeux des actions de coopération décentralisée en Afrique de l'ouest dans un contexte de décentralisation territoriale. L'exemple burkinabè
National audienceTerritorial decentralization, already mentioned after independence, has actually been implemented in West Africa in the 1990s, at the request of nations and international organizations. Today, faced with major changes of context and certain guidelines adopted by the state of Burkina Faso, including the further decentralization with full communalisation planning, major questions have arisen about the role of decentralized cooperation in supporting local authorities (communes urban and rural areas), carrying good governance and local development. In a country still largely humanitarian infusion, the implementation of decentralized cooperation projects seems to be an alternative for better governance, even if they are developed in isolation. The link between the decentralized cooperation and non-governmental projects in the recent context is now fully communalisation the problem of development.La décentralisation territoriale, déjà évoquée au lendemain des indépendances, n'a réellement été mise en oeuvre en Afrique de l'Ouest que dans les années 1990, à la demande des peuples et des organismes internationaux. Aujourd'hui, face aux évolutions majeures du contexte et à certaines orientations prises par l'état burkinabé, notamment la poursuite de la décentralisation avec la communalisation intégrale du territoire, des interrogations majeures sont posées quant au rôle de la coopération décentralisée dans l'accompagnement des collectivités territoriales (communes urbaines, rurales et régions), porteuses de bonne gouvernance et de développement local. Dans un pays encore largement sous perfusion humanitaire, la mise en œuvre de projets de coopération décentralisée semble être une alternative pour une meilleure gouvernance même si ces derniers sont développés de manière isolée. L'articulation entre des actions de coopération décentralisée et les projets non gouvernementaux dans un récent contexte de communalisation intégrale constitue aujourd'hui la problématique du développement du pays
Les stratégies discursives du développement au Burkina Faso
Docteur en géographie du développement et Chercheur associé au sein du Centre de Recherche sur les Espaces et les Sociétés (Eso-Caen - Umr Eso 6590 Cnrs). Après une thèse de doctorat soutenue à l'Université de Caen en 2007 en géographie du développement sur la dynamique des Ong au Burkina Faso, il participe aux séminaires de recherches consacrés à la géographie sociale " Espace et Sociétés ". Ses recherches et domaines d'expertise portent sur les formes variables de l'aide et les différents enjeux liés au développement. Plus précisément, les dynamiques sociales et les dimensions spatiales des Ong et l'analyse des actions de coopération décentralisée sont privilégiées en Afrique de l'Ouest et notamment au Burkina Faso.Considered by all international institutions as one of the poorest countries in the world, Burkina Faso since the 1970 is a privileged field for the work of NGOs. In the era of urgency took over the Sahel, for twenty years, the era of development projects and decentralized cooperation, influenced by the discourse of international donors, and planned in consultation with the beneficiaries. The form of development seems to take over the substance and real help. Thus, the "Burkina for NGO's" expresses opposing forces: first, a dynamism and a willingness displayed, served by an important communication which makes it an example for other African countries, but also a certain inability to develop positive clear, visible, in short: to prove its effectiveness. Faced with increased competition, the obligation of good communication seems more important than the obligation of success and efficiency.Considéré par toutes les institutions internationales comme un des pays les plus pauvres au monde, le Burkina Faso constitue depuis les années 1970 un terrain privilégié pour l'action des ONG. À l'ère de l'urgence au Sahel a succédé, depuis vingt ans, l'ère des projets de développement et de coopération décentralisée, influencés par les discours des donateurs internationaux, et planifiés en concertation avec les bénéficiaires. La forme du développement semble prendre le dessus sur le fond et l'aide véritable. Ainsi, le " Burkina des ONG " exprime des forces contraires : tout d'abord, un dynamisme et une réelle volonté affichés, servis par une communication importante qui en fait un exemple pour les autres pays africains, mais aussi une certaine incapacité à développer des résultats positifs clairs, visibles, bref : à prouver son efficacité. Face à cette concurrence accrue, l'obligation d'une bonne communication paraît donc plus importante que l'obligation de réussite et d'efficacité
LA DYNAMIQUE DES ONG AU BURKINA FASO: UNE EFFICACITE EN QUESTION
Looked upon by the International Institutions as one of the poorest countries in the world, especially since the periods of drought in the 70s and the 80s, Burkina-Faso, as a Sahelian area, has been for the last 30 years a special land for NGOs' actions. Multicultural, diversified, but also landlocked country, Burkina-Faso tries to be as open as possible to the Voluntary Services Overseas, and to any backer and sponsor. Here are the reasons why it is usually called « the NGOs' country ».After emergency measures and sporadic actions, for twenty years has taken place a real organisation, with long-term development projects and Voluntary Services Overseas, dealt by the International donors' points of views, but planned with beneficiaries. As a consequence, many NGOs think that, nowadays, beneficiaries became real partners. Nevertheless, as the development aid is too often poorly funnelled and not very coordinated, it leads to a bad geographical distribution and inequalities in the country. The different inhabitants have everyday habits and customs that may be very different from the ones and the wishes of the decisions-makers. Therefore, the intermediaries are often the only ones who benefit by those "development programs", that aren't to the destitute advantages. In fact, if the NGOs look like being efficient and various, their interventions are still stereotyped and made from occidental ways and points of views. This study presents the main NGOs, analyses their achievements and their failures. It also explains the "NGOs phenomena" through its members, ways of acting and evolution in an non-governmental statement.Considéré par toutes les institutions internationales comme un des pays les plus pauvres au monde, le Burkina Faso constitue depuis les années 70 un terrain privilégié pour l'action des ONG. Espace de transition enclavé, diversifié et multiculturel, menant une politique favorisant l'ouverture aux coopérations et aux bailleurs de fonds internationaux, il est régulièrement considéré par les observateurs comme « le pays des ONG ». A l'ère de l'urgence au Sahel a succédé, depuis vingt ans, l'ère des projets de développement et de la coopération décentralisée, influencés par les discours des donateurs internationaux, et planifiés en concertation avec les bénéficiaires. Ces derniers sont alors devenus, selon les ONG, de véritables partenaires. Or, souvent mal canalisée et très peu coordonnée sur le territoire, cette orientation de l'aide se matérialise par une mauvaise répartition géographique, renforçant des inégalités sociales sur le terrain. Les bénéficiaires ont des pratiques et des parcours de vie qui n'obéissent pas nécessairement aux mêmes logiques que celles des décideurs. Ces projets continuent de profiter à une minorité d'intermédiaires et semblent atteindre avec difficulté les plus indigents. De plus, si les ONG apparaissent variées dans leurs formes, les domaines d'interventions demeurent stéréotypés et conçus en fonction de modèles et financements occidentaux. Cette étude identifie les principales organisations, analysant leurs réussites et leurs échecs. En outre, elle met en évidence la représentation du « phénomène ONG » à travers ses différents acteurs, ses multiples formes d'engagement ainsi que son évolution au sein du paysage non gouvernemental
Les enjeux des actions de coopération décentralisée en Afrique de l'ouest dans un contexte de décentralisation territoriale. L'exemple burkinabè
National audienceTerritorial decentralization, already mentioned after independence, has actually been implemented in West Africa in the 1990s, at the request of nations and international organizations. Today, faced with major changes of context and certain guidelines adopted by the state of Burkina Faso, including the further decentralization with full communalisation planning, major questions have arisen about the role of decentralized cooperation in supporting local authorities (communes urban and rural areas), carrying good governance and local development. In a country still largely humanitarian infusion, the implementation of decentralized cooperation projects seems to be an alternative for better governance, even if they are developed in isolation. The link between the decentralized cooperation and non-governmental projects in the recent context is now fully communalisation the problem of development.La décentralisation territoriale, déjà évoquée au lendemain des indépendances, n'a réellement été mise en oeuvre en Afrique de l'Ouest que dans les années 1990, à la demande des peuples et des organismes internationaux. Aujourd'hui, face aux évolutions majeures du contexte et à certaines orientations prises par l'état burkinabé, notamment la poursuite de la décentralisation avec la communalisation intégrale du territoire, des interrogations majeures sont posées quant au rôle de la coopération décentralisée dans l'accompagnement des collectivités territoriales (communes urbaines, rurales et régions), porteuses de bonne gouvernance et de développement local. Dans un pays encore largement sous perfusion humanitaire, la mise en œuvre de projets de coopération décentralisée semble être une alternative pour une meilleure gouvernance même si ces derniers sont développés de manière isolée. L'articulation entre des actions de coopération décentralisée et les projets non gouvernementaux dans un récent contexte de communalisation intégrale constitue aujourd'hui la problématique du développement du pays
Ainsi parlait Huck Finn : analyse de la démarche créative d'un traducteur pour réinventer la langue de Mark Twain
Comment s'exprimait un jeune garçon peu instruit des bords du Mississipi ou un esclave du milieu du XIXe siècle? Adventures of Huckleberry Finn est considéré aux Etats-Unis comme un chef d'œuvre de la littérature, une œuvre fondatrice louée par les grands, mais dans la francophonie il a été oublié au rayon de la littérature jeunesse. Comment expliquer un tel décalage? Une dizaine de traduction timides, édulcorées qui ont -volontairement ou non - corrigé, adapté, censuré al langue inventive, colorée et jubilatoire de Twain. Autres temps, autres traduction : une retraduction de Bernard Hoepffner parue en 2008 permet de rendre toute sa saveur et son énergie au style de Mark Twain dont on dit qu'il a introduit l'oralité dans la littérature américaine. Ce mémoire essaye de reconstituer la démarche créative de ce traducteur qui repousse les frontières de la traduction littéraire
Enjeux des actions de coopération décentralisée en Afrique de l'Ouest, dans une perspective de bonne gouvernance. L'exemple burkinabè.
Territorial decentralization appears in many countries in West Africa in the early 1990s. It is materialized by the creation of new local government run by elected representatives (Mary J and E Idelman, 2010). If decentralization appeared very early in the discourse of African heads of state, it was not conducted due to lack of political will: "Until 1991, the decentralization policy works like an empty shell" (Bertrand , 1999). Like the other sub-Saharan countries, it derives justification deficiency state and remains dependent on donor incentives. Today, faced with major changes of context and certain guidelines adopted by the Burkina Faso government, including the further decentralization with full communalisation planning, major questions have arisen about the role of decentralized cooperation in supporting local authorities (communes and urban and rural regions), carriers of good governance. The decentralized cooperation are not new practices in Burkina since the first attempts date back to 60 and these interventions, committed in the territory and now teeming, mainly concerning communities of Burkina Faso, French but also German. Through the example of Burkina Faso, we will discuss successively the following questions: how decentralization has been implemented? The ongoing decentralization process they change policies of decentralized cooperation? In a country where NGOs are self-proclaimed "voice of civil society, how can it change the balance of power and modes of governance at the local level?La décentralisation territoriale apparaît dans de nombreux pays d'Afrique de l'Ouest au début des années 1990. Elle se matérialise par la création de nouvelles collectivités territoriales dirigées par des élus (Marie J et Idelman E, 2010). Si la décentralisation est apparue très tôt au sein des discours des chefs d'Etat africains, elle ne fut pas réalisée, faute de réelle volonté politique : " Jusqu'en 1991, la politique de décentralisation fonctionne comme une coquille vide " (M.Bertrand, 1999). A l'instar des autres pays sub-sahariens, elle tire justification de la carence étatique et demeure tributaire des incitations des bailleurs de fonds. Aujourd'hui, face aux évolutions majeures du contexte et certaines orientations prises par l'Etat burkinabé, notamment la poursuite de la décentralisation avec la communalisation intégrale du territoire, des interrogations majeures sont posées quant au rôle de la coopération décentralisée dans l'accompagnement des collectivités territoriales (Communes urbaines et rurales et Régions), porteuses de bonne gouvernance. Les actions de coopération décentralisée ne sont pas des pratiques nouvelles au Burkina, puisque les premières tentatives remontent aux années 60 ; ces interventions, engagées sur le territoire et aujourd'hui foisonnantes, concernant principalement des collectivités burkinabè, françaises mais aussi allemandes. A travers l'exemple burkinabè, nous aborderons successivement les questions suivantes : comment la décentralisation a-t-elle été mise en œuvre ? Les processus de décentralisation en cours modifient-ils les politiques de coopération décentralisée ? Dans ce pays où les ONG se voient autoproclamées " porte-parole de la société civile, comment peut-elle modifier les rapports de force et les modes de gouvernance à l'échelon local
LES ONG AU BURKINA FASO: UNE RĖFĖRENCE DANS LE CHAMP DU DĖVELOPPEMENT AFRICAIN ?: UNE RĖFĖRENCE DANS LE CHAMP DU DĖVELOPPEMENT AFRICAIN ?
Considéré par toutes les grandes institutions internationales comme l'un des pays les plus pauvres au monde, notamment depuis les épisodes de sécheresse des années 70 et 80, le Burkina Faso, pays sahélien, constitue depuis les années 70 un terrain privilégié pour l'action des ONG. Menant une politique favorisant l'ouverture aux bailleurs de fonds internationaux, il est régulièrement considéré par de nombreux observateurs comme « le pays des ONG ». Selon les médias, les scientifiques et les acteurs eux-mêmes, le Burkina demeure « un pré carré » de l'action des ONG avec une tendance, à leur multiplication. De 273 ONG recensées par la Direction de Suivi des ONG en 2000, leur nombre est passé à 353 en 2003, puis 430 en 2008 . La prolifération d'organisations va ainsi, en moins de dix ans, transformer complètement le paysage associatif du pays. De par sa situation et sa politique, ce pays constitue une sorte d'espace laboratoire du caritatif en Afrique de l'Ouest, et éveille donc légitimement la curiosité. Au centre de cet espace, les ONG semblent cristalliser les dynamiques sociales caractéristiques de la sous-région. Elles représentent à la fois le lieu d'expression d'identités locales fortes, le médiateur entre les populations et les autorités publiques, ainsi que la forme locale des préoccupations socio-économiques internationales. Si ce « barnum caritatif » apporte depuis plus de 40 ans son lot de discours, de conférences, d'ouvrages, d'articles, parsemés de termes et autres expressions caractérisant de nombreuses formes de développement, « le pays des hommes intègres » pointe inlassablement dans les profondeurs du classement des indicateurs de développement , malgré un nombre toujours plus important d'organisations chaque année . Terre d'accueil des ONG, il n'offre que peu de travaux scientifiques et universitaires sur le sujet, comparativement aux inventaires, bilans, études, menés au Mali (Raghavan, 1992), à Madagascar (Droy, 1998), et au Congo-Brazzaville (Dorrier-Appril, 1998), notamment en Sciences Humaines. Or, souvent mal canalisé, très peu coordonné sur le territoire national, leur engagement au Burkina, servi par une communication bien rôdée, apparaît pourtant, aux yeux du grand public, comme plutôt positive, et ce, malgré une absence de résultats visibles. Parfois, le Burkina Faso semble illustrer les revers de cette assistance internationale, évoquant un tonneau des Danaïdes dans lequel on estime avoir déversé des centaines de millions de dollars d'aide depuis les grandes phases de sécheresses. Ces observations nous interrogent sur les engagements effectifs menés au Burkina par les ONG depuis leur « prise de pouvoir médiatique » sur la scène internationale ainsi que sur leur bilan
Systèmes de Classeurs et Communication dans les Systèmes Multi-Agents
J'étais à l'époque dans le laboratoire I3S de Sophia-Antipolis. Je suis dorénavant au laboratoire GRIMAAG en Guadeloupe.We focused on the communication problem within multi-agents systems, inspirited by nature and more precisely by the ants that are a perfect example of living integrating learning (ontogenesis) to genetic inheritance (phylogenesis): the Baldwin Effect.We worked with agents represented by classifiers systems using genetic algorithm. We introduced a new fixed knowledge based classifiers system, the simplified Pittsburgh classifier system, which we studied in a spontaneous coordination multi-agents problem. Then, we successfully allowed “homogeneous” agents to communicate their “knowledge” using distributed elitism.Finally, “heterogeneous” agents efficiently exchanged information thanks to a minimal communication model we defined, bound to reality and extended.Nous nous sommes intéressés à la problématique de la communication au sein des systèmes multi-agents en nous inspirant de la nature et plus particulièrement des fourmis qui sont un parfait exemple de l'intégration de l'apprentissage du vivant (ontogenèse) au capital génétique de celui-ci (phylogénie) : l'effet Baldwin.Nous avons choisi de travailler avec des systèmes de classeurs à algorithme génétique pour représenter les agents. Nous avons introduit un nouveau type de système de classeurs à base de connaissance de taille fixe, les systèmes de classeurs de type Pittsburgh simplifié, dont nous avons étudié les propriétés dans un contexte multi-agents de coordination spontanée.Nous avons ensuite proposé avec succès aux agents "homogènes" de communiquer pour échanger leur "connaissance" à l'aide de l'élitisme distribué.Enfin, les agents "hétérogènes" ont échangé efficacement des informations grâce à un modèle minimal de communication que nous avons ancré dans la réalité puis étendu
Les stratégies discursives du développement au Burkina Faso
Docteur en géographie du développement et Chercheur associé au sein du Centre de Recherche sur les Espaces et les Sociétés (Eso-Caen - Umr Eso 6590 Cnrs). Après une thèse de doctorat soutenue à l'Université de Caen en 2007 en géographie du développement sur la dynamique des Ong au Burkina Faso, il participe aux séminaires de recherches consacrés à la géographie sociale " Espace et Sociétés ". Ses recherches et domaines d'expertise portent sur les formes variables de l'aide et les différents enjeux liés au développement. Plus précisément, les dynamiques sociales et les dimensions spatiales des Ong et l'analyse des actions de coopération décentralisée sont privilégiées en Afrique de l'Ouest et notamment au Burkina Faso.Considered by all international institutions as one of the poorest countries in the world, Burkina Faso since the 1970 is a privileged field for the work of NGOs. In the era of urgency took over the Sahel, for twenty years, the era of development projects and decentralized cooperation, influenced by the discourse of international donors, and planned in consultation with the beneficiaries. The form of development seems to take over the substance and real help. Thus, the "Burkina for NGO's" expresses opposing forces: first, a dynamism and a willingness displayed, served by an important communication which makes it an example for other African countries, but also a certain inability to develop positive clear, visible, in short: to prove its effectiveness. Faced with increased competition, the obligation of good communication seems more important than the obligation of success and efficiency.Considéré par toutes les institutions internationales comme un des pays les plus pauvres au monde, le Burkina Faso constitue depuis les années 1970 un terrain privilégié pour l'action des ONG. À l'ère de l'urgence au Sahel a succédé, depuis vingt ans, l'ère des projets de développement et de coopération décentralisée, influencés par les discours des donateurs internationaux, et planifiés en concertation avec les bénéficiaires. La forme du développement semble prendre le dessus sur le fond et l'aide véritable. Ainsi, le " Burkina des ONG " exprime des forces contraires : tout d'abord, un dynamisme et une réelle volonté affichés, servis par une communication importante qui en fait un exemple pour les autres pays africains, mais aussi une certaine incapacité à développer des résultats positifs clairs, visibles, bref : à prouver son efficacité. Face à cette concurrence accrue, l'obligation d'une bonne communication paraît donc plus importante que l'obligation de réussite et d'efficacité
LES ONG AU BURKINA FASO: UNE RĖFĖRENCE DANS LE CHAMP DU DĖVELOPPEMENT AFRICAIN ?: UNE RĖFĖRENCE DANS LE CHAMP DU DĖVELOPPEMENT AFRICAIN ?
Considéré par toutes les grandes institutions internationales comme l'un des pays les plus pauvres au monde, notamment depuis les épisodes de sécheresse des années 70 et 80, le Burkina Faso, pays sahélien, constitue depuis les années 70 un terrain privilégié pour l'action des ONG. Menant une politique favorisant l'ouverture aux bailleurs de fonds internationaux, il est régulièrement considéré par de nombreux observateurs comme « le pays des ONG ». Selon les médias, les scientifiques et les acteurs eux-mêmes, le Burkina demeure « un pré carré » de l'action des ONG avec une tendance, à leur multiplication. De 273 ONG recensées par la Direction de Suivi des ONG en 2000, leur nombre est passé à 353 en 2003, puis 430 en 2008 . La prolifération d'organisations va ainsi, en moins de dix ans, transformer complètement le paysage associatif du pays. De par sa situation et sa politique, ce pays constitue une sorte d'espace laboratoire du caritatif en Afrique de l'Ouest, et éveille donc légitimement la curiosité. Au centre de cet espace, les ONG semblent cristalliser les dynamiques sociales caractéristiques de la sous-région. Elles représentent à la fois le lieu d'expression d'identités locales fortes, le médiateur entre les populations et les autorités publiques, ainsi que la forme locale des préoccupations socio-économiques internationales. Si ce « barnum caritatif » apporte depuis plus de 40 ans son lot de discours, de conférences, d'ouvrages, d'articles, parsemés de termes et autres expressions caractérisant de nombreuses formes de développement, « le pays des hommes intègres » pointe inlassablement dans les profondeurs du classement des indicateurs de développement , malgré un nombre toujours plus important d'organisations chaque année . Terre d'accueil des ONG, il n'offre que peu de travaux scientifiques et universitaires sur le sujet, comparativement aux inventaires, bilans, études, menés au Mali (Raghavan, 1992), à Madagascar (Droy, 1998), et au Congo-Brazzaville (Dorrier-Appril, 1998), notamment en Sciences Humaines. Or, souvent mal canalisé, très peu coordonné sur le territoire national, leur engagement au Burkina, servi par une communication bien rôdée, apparaît pourtant, aux yeux du grand public, comme plutôt positive, et ce, malgré une absence de résultats visibles. Parfois, le Burkina Faso semble illustrer les revers de cette assistance internationale, évoquant un tonneau des Danaïdes dans lequel on estime avoir déversé des centaines de millions de dollars d'aide depuis les grandes phases de sécheresses. Ces observations nous interrogent sur les engagements effectifs menés au Burkina par les ONG depuis leur « prise de pouvoir médiatique » sur la scène internationale ainsi que sur leur bilan