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    Analyse de réseaux d'une organisation collégiale : les avocats d'affaires

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    Cet article identifie deux mécanismes d'intégration informelle d'une organisation collégiale. Le premier est basé sur la cohésion des relations entre membres. Cette cohésion assure une intégration informelle là où des conflits entre professionnels risquent d'émerger dans l'organisation. Le second est basé sur l'équivalence structurale des membres. Cette équivalence assure une intégration informelle en donnant une configuration particulière à l'interdépendance de ces professionnels. Cohésion et équivalence structurale sont mesurées grâce à l'analyse des réseaux de collaboration, de conseil et d'amitié dans une firme américaine d'avocats d'affaires. L'existence de ces deux mécanismes est interprétée comme un effet de la logique d'action professionnelle sur la manière dont les organisations collégiales se structurent. On en conclut que l'analyse de réseaux permet de renouveler l'analyse organisationnelle. Au-delà de la simple description des jeux d'acteurs et de la mise à plat des structures, elle permet d'observer de manière formalisée la nature des liens entre l'organisation et son environnement social

    Le phénomène collégial : une théorie structurale de l’action collective entre pairs

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    Récemment, des théories néo-wébériennes originales ont énuméré l'ensemble des caractéristiques formelles qui différencient les organisations « collégiales » des organisations bureaucratiques (Waters, 1989, 1993). Cet article esquisse une théorie structurale de l'action collective entre pairs qui complète l'approche néo-wébérienne. S'appuyant sur l'étude d'une forme institutionnelle spécifique, l'association en nom collectif, il reconstitue trois mécanismes sociaux caractéristiques de cette forme de coopération : un système d'échange généralisé et multiplexe, un régime de contrôle latéral et la hiérarchisation de valeurs précaires au sein d'une oligarchie de dirigeants. Cette analyse évoque une conception minimale des acteurs comme entrepreneurs chercheurs de niches sociales, se construisant une place dans l'organisation par la concurrence de statut et parvenant à résoudre des problèmes d'action collective sans leadership autocratique. Les illustrations sont extraites d'une étude de cas approfondie - celle d'un cabinet d'avocats d'affaires - et de la littérature sur les organisations d'experts.Recently, original neo-Weberian theories have listed a series of formal characteristics differentiating « collegial » organizations from bureaucratic ones. This paper sketches a structural theory of collective action among peers that completes the neo-Weberian approach. Using the study of partnerships as an institutional form, it reconstitutes three generic social mechanisms characterizing this form of cooperation at the collective level : a multiplex and generalized exchange system, a lateral control regime, and the negotiation of precarious values among multi-status oligarchs. This reconstitution is based on a minimal conception of actors as interdependent and niche seeking entrepreneurs trying to carve out a place for themselves in the organization by participating in various forms of status competition and by solving problems of collective action without autocratic leadership. Illustrations are taken from a structural case study, that of a corporate law partnerhsip, and from the literature on organizations of professionals and experts

    Analyses de réseaux et classes sociales

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    Une idéologie contemporaine des réseaux présuppose que tout le monde a accès à tout le monde sans distinction de classe. Les réseaux sociaux ne classeraient pas les individus autant que le mot classe. L’inflation des profils relationnels numériques (actuellement : Facebook, LinkedIn, etc.) donne aussi parfois l’impression de l’existence d’une seule société sans frontières ni clivages. Dans cet esprit, une partie de la « nouvelle sociologie économique » américaine, qui ne s’est pas construite sur une base marxiste et dont de nombreux représentants travaillent dans des écoles de gestion, a beaucoup utilisé l’analyse de réseaux pour proposer des recettes (« Comment réussir avec la connaissance des réseaux ? »). Leur idée est que le rendement du capital relationnel serait le même pour tous ceux qui savent se positionner dans les réseaux, par exemple comme intermédiaires : « Les intermédiaires s’en sortent toujours mieux que les autres. » Boltanski et Chiapello [1999] critiquent cette idéologie en amalgamant tous les sociologues qui utilisent l’analyse dite « de réseaux » comme s’ils effaçaient tous les différenciations sociales, y compris de classe (...)

    Capital social, processus sociaux et capacité d'action collective

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    Il n’est pas rare de trouver des théories sur l’importance des relations sociales pour la capacité d’action individuelle. De ce point de vue, centré exclusivement sur l’individu, le capital social est défini comme un ensemble de ressources auxquelles les acteurs individuels ont accès grâce à leurs relations ou à leur position dans une structure relationnelle [Burt, 1992 ; Lin, 2001]. Il est plus rare, en revanche, de trouver des théories sur l’importance des relations sociales (en fait, des structures relationnelles relativement stables composées par ces relations sociales) pour la capacité d’action collective. Pourtant, il semble difficile de concevoir une action collective organisée qui ne s’appuie pas, par exemple, sur certaines formes de solidarité entre les membres du collectif. Cette solidarité peut être observée empiriquement, notamment, au travers de l’existence d’une réciprocité directe ou indirecte dans les échanges entre les membres du collectif (ou entre certains membres seulement). De ce second point de vue, cette solidarité est un processus social. On peut concevoir le capital social du collectif comme un ensemble de processus sociaux qui facilitent, sous certaines conditions, l’action collective. Le capital social apparaît dès lors comme une capacité collective identifiable par la présence de processus spécifiques, eux-mêmes reconstitués grâce à l’analyse des réseaux sociaux (...)

    Collégialité, relations d'autorité et production de biens d'apprentissage

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    Avant leur circulation sur des marchés de toutes sortes, les biens d’apprentissage sont souvent produits « en commun » ou collectivement dans des organisations dites « knowledge intensive ». L’objet de ce chapitre est, tout d’abord, de présenter de manière synthétique les conditions sociales de cette forme de production en s’appuyant sur une théorie néo-structurale de la collégialité – au sens de Weber [1920] et de Waters [1989]. L’approche néo-structurale en sociologie rend compte de cet échange social en ceci qu’elle identifie systématiquement des mécanismes sociaux génériques – de solidarité, de contrôle, de régulatio – souvent informels, indispensables à toute forme d’action collective durable entre experts et plus généralement entre pairs [Lazega, 2001]

    Racionalidad, disciplina social y estructura

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    En gran parte de su obra, James Coleman sigue la tradición weberiana para afirmar que la sociología contemporánea debe ante todo interesarse por el hecho de que vivimos en una sociedad organizacional en que los comportamientos están fuertemente regulados normativamente y racionalizados y en que las interdependencias entre actores son objeto de una gestión formal omnipresente y sofisticada. Para construir esta sociología, Coleman procede a la ampliación de la teoría de la elección racional. El artículo sugiere que esta ampliación es insuficiente para dar cuenta del funcionamiento de una sociedad organizacional. Se propone una ampliación alternativa neo-estructural. En esta perspectiva, los actores son racionales en tanto que contextualizan sus acciones mediante juicios de pertinencia, juicios mediante los cuales politizan sus intercambios y la gestión de sus interdependencias. Esta politización incluye tanto las tentativas más miopes como las más pacientes para modificar en su propio favor las estructuras de oportunidades y restricciones, en particular mediante la creación de nichos sociales y gracias a la competición por el estatus. Esta concepción del actor conduce a una comprensión más profunda de la disciplina social subyacente al intercambio social y a la acción colectiva. A su vez, esta disciplina hace posibles los procesos sociales que estructuran toda forma de organización económica y social, tal como las solidaridades particularistas, el control social y la regulación. Esta aproximación neo-estructural obliga también al sociólogo a interesarse de forma específica a nivel meso-social, un nivel poco explorado por la sociología de Coleman y por sus formalismos, pero cuyo conocimiento es necesario para comprender mejor la responsabilidad en la sociedad organizacional

    Théorie de la coopération entre concurrents : interdépendances, discipline sociale et processus sociaux

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    D’Adam Smith à Harrison White, la concurrence a été vue comme principalement oligopolistique et le milieu social sous-jacent a été conçu comme ayant une importance essentielle dans ce type de concurrence. Il existe des nterdépendances entre entrepreneurs concurrents, ainsi qu’une discipline sociale entre ces concurrents. Cette discipline sociale présuppose des investissements relationnels, des niches sociales, des formes de statut social et des processus sociaux. Elle caractérise à la fois l’individu et le collectif et sa connaissance est centrale dans des décisions économiques. Les individus sélectionnent les partenaires avec lesquels ils collaborent et échangent, ce qui constitue des niches ; ils entrent dans la concurrence de statut pour se mettre en position avantageuse dans la régulation de la concurrence (Lazega et Mounier, 2002)

    Théorie de la coopération entre concurrents : organisation, marché et analyse de réseaux

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    Dans le contexte de la division du travail sophistiquée et de la financiarisation des économies contemporaines une majorité d’individus et d’organisations qui participent aux efforts des appareils de production sont mis en concurrence de plus en plus ouverte. Cette mise en concurrence a un effet paradoxal : d’une part, elle individualise les acteurs de l’économie ; d’autre part, elle crée des interdépendances d’une complexité inédite entre eux (fonctionnelles, cognitives, relationnelles, etc.) (...)

    The theory of collegiality and its relevance for understanding professions and knowledge intensive organization

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    When such tasks are carried out by collective actors (such as professional committees or workgroups), cooperation and mutual adjustments by these actors are not accounted for by models such as Weberian bureaucracy. Instead of weakening the concept of bureaucracy – as did the sociology of organizations during the past century – I would like to argue that two conflicting trends currently take place in societies where the knowledge economy accounts for an increasing part of production and growth. The first trend is simply the continuation of Weberian rationalization through bureaucratisation. The second trend is another kind of rationalization through collegiality and its particularistic social processes. I assume that understanding this second trend provides insights into modern professions since their practice seems to become more collective and organizational – with the further loss of independence that comes attached. Competition between the two trends characterizes an increasingly large area of production, as it becomes knowledge-intensive.The purpose of this paper is not to describe the relationship between the two trends (...)

    Rationalité, discipline sociale et structure

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    Dans une grande partie de son oeuvre, James Coleman rejoint la tradition wébérienne pour affirmer que la sociologie contemporaine doit d’abord s’intéresser au fait que nous vivons dans une société organisationnelle, où les comportements sont fortement normés et rationalisés, où les interdépendances entre acteurs font l’objet d’une gestion formelle omniprésente et sophistiquée. Pour construire cette sociologie, Coleman a procédé à un élargissement de la théorie du choix rationnel. L’article suggère que cet élargissement est insuffisant pour rendre compte du fonctionnement d’une société organisationnelle. On y propose un élargissement alternatif et néo-structural. Dans cette perspective, les acteurs sont rationnels lorsqu’ils contextualisent leurs actions au moyen de jugements de pertinence, jugements au travers desquels ils politisent leurs échanges et la gestion de leurs interdépendances. Cette politisation inclut les tentatives les plus myopes comme les plus patientes de modifier à son avantage ses structures d’opportunités et de contraintes, en particulier par la création de niches sociales et par l’entrée dans la concurrence de statut. Cette conception de l’acteur conduit à une compréhension plus approfondie de la discipline sociale sous-jacente à l’échange social et à l’action collective. À son tour, cette discipline rend possibles les processus sociaux structurant toute forme d’organisation économique et sociale, tels les solidarités particularistes, le contrôle social et la régulation. Cette approche néo-structurale oblige aussi le sociologue à s’intéresser de manière spécifique au niveau méso-social, niveau peu exploré par la sociologie de Coleman et par ses formalisations, mais dont la connaissance est nécessaire pour mieux comprendre la responsabilité dans la société organisationnelle.James Coleman’s work of ten insists on the fact that sociology should focus on the asymmetric relationship, incontemporary society, between corporateand individual, or “natural”, actors. In such an organizational society, behavior is rationalized, interdependencies are formally managed in a highly sophisticated way, and “natural actors” need sociologists’ knowledge to hold their own. In order to build this knowledge, Coleman offers a sociological version of rational choice theory. This paper suggests that this new version of rational choice is not sufficient to account for individual and collective action in the organizational society. An alternative, neo-structural approach to social behavior is provided, in which actors are rational when they contextualize their own actions through appropriateness judgments. With these judgments, they politicise their exchanges and the management of their interdependencies. This politicisation includes myopic as well as far-sighted attempts at improving one’s opportunity structure, particularly by creating or maintaining social niches or getting involved in status competition. In turn, this conception of actor’s behavior leads to improved understanding of the social discipline that underlies social exchanges and collective action. It highlights the social processes that characterize organized settings and that are made possible by this discipline, such as particularistic solidarities, social control and regulation. Thus, this neo-structural approach to rational choice theory pays particular attention to the meso level of social reality, a level that James Coleman and his models explore very little.Traduit en espagnol par Ainhoa de Federico, vol. 5 de la revue REDE
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