31 research outputs found

    Excroissances du séquoïa de Vertigo dans La Jetée et L’Armée des 12 singes

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    «  L’image est ce en quoi le maintenant rencontre l’autrefois, en une fulgurance, pour former une constellation neuve  »Walter Benjamin Profitant de l’apparente quiétude d’une après-midi ensoleillée, un homme et une femme se promènent dans un parc. Au fil des sentiers, à travers les arbres, leurs pas les conduisent devant l’installation, destinée aux promeneurs, d’une coupe d’arbre, sur les cernes duquel figurent des dates importantes de l’Histoire. Dans trois films, nous avons repéré que cet..

    “Un tout non hégémonique”

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    Cédric Chauvin & Arnaud Despax Commençons, en remontant votre temps biographique, par parler de science-fiction. Dans une communication non publiée, vous montrez comment les “histoires du futur” du XXe siècle sont imprégnées des philosophies de l’Histoire des XVIIIe et XIXe siècles, qui les auraient rendues possibles : plus précisément, la science-fiction se définirait, en réponse à la double fermeture du passé par les philosophies de l’Histoire et de la Terre par son exploration, comme proje..

    Chapitre XXV. Pierre Emmanuel ou la dialectique d’Orphée

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    Le mythe d’Orphée constitue, à l’évidence, l’une des structures fondamentales de la poésie de Pierre Emmanuel. La figure apparaît dès le premier recueil, Élégies (1940), où elle pose les données d’une contradiction que toute l’œuvre va s’attacher à résoudre. Alors que dans le mythe les morceaux d’Orphée sont recueillis dans son tombeau à Lesbos, l’Orphée emmanuellien exprime un rejet fort significatif : Nul sépulcre n’aura ma forme, chante Orphée[…] Mais partout s’ouvriront inquiètes mes Ombr..

    La joie du fracas créateur : Frénaud jubilant dans la distance

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    À ma fille, nouvelle venue dans la jubilation du monde Il paraît incongru d’associer André Frénaud à la jubilation, terme rare dans une œuvre qui, commençant par une « Épitaphe », se prête aisément à une lecture heideggerienne : ce poète de l’Être, voire de l’être-pour-la-mort, est animé par la pensée du « non-espoir », voire de l’inespoir. Il sait que tout va mal, ou, à tout le moins, que tout va mal finir – la rumination morose de celui qui se voulait « réfractaire » n’excluant pas la révol..

    Les consoles de l’Éternité, à l’ombre des ordinateurs : Les Cordelettes de Browser de Tristan Garcia

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    International audienceL'œuvre de T. Garcia, romancier français contemporain, est l'occasion d'interroger le rapport ambigu du récit moderne au temps modifié par l'informatique

    L’épiphanie, et le devoir de s’en méfier : le recueil des poèmes chez André Frénaud

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    Dans la poésie française du xxe siècle, Frénaud, qui prétend rechercher « l’essence de la poésie », en sait aussi le côté illusoire : sa fascination pour un événement épiphanique, donnant dans son éblouissement le sens poétique, débouche sur une telle déception que le poète se tourne vers un jeu qu’on dira « poéthique ». Le devoir de lucidité qu’il s’impose y passe spécifiquement par une éthique de la composition poétique et par la prise en compte de la réalité ordinaire, parfois amère, sans exclure le partage avec autrui et la tendance réconfortante à l’humour. C’est tout cela que peut illustrer, en particulier, le recueil Depuis toujours déjà (1970), à travers une totalisation temporelle qui fait de la ludicité, du parcours métaphysique et du souci éthique dans la communauté humaine les trois socles d’une poésie totale, où les jeux de mots montrent en creux que le mot n’est pas essentiellement une identité stable et fixe décidant du destin des hommes, mais que ceux-ci doivent sans cesse chercher des repères, des sens, pour fonder leur quête d’une hypothétique transcendance

    Totalité et poésie au XXe siècle

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    International audienceQuoique minoritaire dans la poésie européenne – en particulier dans la poésie française – de la seconde moitié du XXe siècle, l’héritage romantique d’une démiurgie souveraine reste pourtant explicitement maintenu chez certains, comme André Frénaud, Pierre Emmanuel et Patrice de La Tour du Pin. Mais le paradigme de cette ambition du Livre total, répondant à l’aspect intensif de la notion de totalité, semble nécessairement, après le second conflit mondial, associé au risque totalitaire de la parole définitive obérant le reste du monde. Un autre mode de totalisation, misant sur l’extensivité, substitue alors au pouvoir du sujet poétique absolu l’humilité d’une singularité parmi d’autres, exprimant dans l’œuvre la blessure de l’altérité qui la fragmente. Par l’acceptation de cette mise à distance de la puissance, les livres de poèmes situés dans leur temps s’ouvrent à la multiplicité irréductible, pour renouveler le droit, même s’il se sait précaire, à une dynamique de totalisation verbale qui n’exclut ni la responsabilité civique, ni l’humour heureux. (4e de couverture de l'ouvrage

    L'architecte au jardin des lettres

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    International audienceLe poète chrétien assure la stabilité de sa Somme de poésie sur une ludicité verbale susceptible de mettre sa foi en crise

    De quelques blancs dans le pouvoir du littéraire

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    International audienceLa pensée critique de J. Bessière permet la mise en perspective de deux topoï de la poésie moderne : l'usage des blancs typographiques et l'héritage romantique de l'absolu littéraire

    Entre éphémère et Évhémère : fulgurance et durée de Frénaud

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    International audienceL’éphémère donne valeur à l’écriture poétique : les choses concrètes ne perdurant pas, le poème peut prétendre les inscrire – et s’inscrire lui-même – dans l’éternel (e. g. « Ce que Malherbe écrit dure éternellement »). Tributaire de ce désir de pérennité, mais tout aussi conscient de la précarité de la vie et de lui-même, André Frénaud (1907-1993) offre pourtant une conception moderne de l’éphémère étroitement liée à l’exercice de la poésie, dans un feuilleté spécifique de contradictions qui semble en renouveler l’idée. D’abord, pour décrire cette expérience de la Totalité qu’est la poésie, Frénaud parle d’instant, d’un événement essentiellement bref, épiphanie dont le poème garde la trace pour finalement s’y substituer, dans son apparaître même. Les rapports du poète avec les arts spatiaux, peinture et dessins (œuvres de Raoul Ubac, Fernand Léger, Joan Miro ou André Masson, accompagnant ses textes) induisent une influence de la lecture tabulaire sur l’écriture et la présentation du poème, et surtout enrichissent une esthétique de la fulgurance du trait, appelée « passage de la visitation » (Il n’y a pas de paradis), actualisant la captation imaginaire des enjeux poétiques sur l’étendue labile de la page comme de la toile. Ce jeu de tensions – entre le plein et le creux, le temps et l’espace –, socle de la poétique frénaldienne, est explicitement mis en évidence à la fin de l’œuvre. Dans le recueil Hæres en effet, dont le titre (en fonction du latin) fait signe vers la fixité, l’éphémère est convoqué dans sa complémentarité oxymorique avec l’éternel, ou comme élément dysphorique de l’existence humaine : seul repère, il semble s’opposer à ce qui le dit. Or dans les deux cas, la création poétique apparaît capable de subsumer et de dépasser les tensions comme le pressentiment de la ruine. En revanche, le poème « Ephémère, Evhémère » de Nul ne s’égare, dernier livre publié par Frénaud, articule présentation de l’éphémère et relations entre les dieux et les hommes : la paronomase sert une instabilité ludique, où l’athéisme de Frénaud se trouve infléchi au profit des dieux éternels, mais surtout la préoccupation poétique s’oriente vers une dimension anthropologique. Le poème nous projette en pleine histoire des religions, pour questionner le sens et la valeur de l’évhémérisme, affirmé puis nié. On peut donc se demander si cette convocation de l’éphémère dans la poésie moderne ne permet pas de faire de lui non seulement la seule permanence possible, associant le désir d’éternité poétique et l’acceptation éthique de sa faiblesse, mais encore le lieu de cristallisation et de projection d’un regard sur le rôle de la poésie vis-à-vis d’autres domaines du savoir et de l’art, où la soif de durer ne le disputerait pas à l’orgueil créateur
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