Totalité et poésie au XXe siècle

Abstract

International audienceQuoique minoritaire dans la poésie européenne – en particulier dans la poésie française – de la seconde moitié du XXe siècle, l’héritage romantique d’une démiurgie souveraine reste pourtant explicitement maintenu chez certains, comme André Frénaud, Pierre Emmanuel et Patrice de La Tour du Pin. Mais le paradigme de cette ambition du Livre total, répondant à l’aspect intensif de la notion de totalité, semble nécessairement, après le second conflit mondial, associé au risque totalitaire de la parole définitive obérant le reste du monde. Un autre mode de totalisation, misant sur l’extensivité, substitue alors au pouvoir du sujet poétique absolu l’humilité d’une singularité parmi d’autres, exprimant dans l’œuvre la blessure de l’altérité qui la fragmente. Par l’acceptation de cette mise à distance de la puissance, les livres de poèmes situés dans leur temps s’ouvrent à la multiplicité irréductible, pour renouveler le droit, même s’il se sait précaire, à une dynamique de totalisation verbale qui n’exclut ni la responsabilité civique, ni l’humour heureux. (4e de couverture de l'ouvrage

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