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    L’élevage des yaks au Bhoutan : II. Un symbole menacĂ© de marginalisation par la modernisation de l’économie. Quelles politiques publiques pour prĂ©server ce patrimoine ?

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    Cet article interroge les causes de la marginalisation de l’élevage de yaks au Bhoutan. Une analyse en termes de « bien commun » met en Ă©vidence que le dĂ©clin de cet Ă©levage rĂ©sulte d’une entrĂ©e en crise des ressources communes traditionnelles d’innovation sous la pression de forces de changement politiques et Ă©conomiques. Les Ă©leveurs ont ainsi progressivement perdu la capacitĂ© collective de contrĂŽle de leur devenir. Une intervention publique cohĂ©rente pour soutenir la capacitĂ© des Ă©leveurs Ă  s’insĂ©rer dans un Bhoutan modernisĂ© est urgente. Une analyse Ă©conomique du revenu des Ă©leveurs conduit Ă  l’identification de diffĂ©rents leviers d’amĂ©lioration. La segmentation qualitative des marchĂ©s en lien avec le tourisme et le renforcement des droits des communautĂ©s d’éleveurs en matiĂšre de gestion des terres d’altitude sont proposĂ©s et argumentĂ©s comme pistes d’intervention pour promouvoir la capacitĂ© d’adaptation des Ă©leveurs au changement.This article examines the causes of the marginalisation of yak husbandry in Bhutan. An analysis in terms of ’’common property” reveals that the decline of the activity is due to a crisis of the traditional resources of innovation under the pressure of political and economic forces. Yak herders have progressively lost their collective capacity to control their future. A coherent policy to support the herders’ integration into modern Bhutan is required. An economic analysis of the herders’ income makes it possible to identify levers of improvement. Market segmentation in relation to tourism, as well as reinforcing the herding communities’ rights to manage their rangeland, are suggested as measures to support their adaptation to change

    Chapitre 13 - Libéralisation des marchés laitiers et différenciation régionale des régimes de concurrence

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    Le secteur laitier europĂ©en a Ă©tĂ© fortement rĂ©gulĂ© de 1968 Ă  2004 et de façon moindre jusqu’en 2015. La libĂ©ralisation progressive du secteur modifie depuis les conditions d’accĂšs des producteurs au marchĂ©, fragilisant les exploitations laitiĂšres, avec des consĂ©quences Ă©conomiques et sociales importantes dans les zones oĂč elles sont essentielles Ă  la vie des territoires, notamment en montagne. La prĂ©sente analyse vise Ă  Ă©clairer les ..

    L’élevage des yaks au Bhoutan : I. DiversitĂ© des structures d’élevage et des fonctionnements technico-Ă©conomiques : quels indicateurs systĂ©miques de viabilité ?

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    Cet article analyse la viabilitĂ© des systĂšmes d’élevage de yaks au Bhoutan au travers d’une approche systĂ©mique. La diffĂ©renciation rĂ©gionale des pratiques associĂ©es Ă  cet Ă©levage semi-nomade a permis l’identification et la caractĂ©risation de quatre systĂšmes rĂ©gionaux d’élevage. L’évaluation des performances technico-Ă©conomiques de l’activitĂ© rĂ©vĂšle une grande variabilitĂ© inter- et intra- systĂšme. La taille et le statut du cheptel, ainsi que la vente rĂ©guliĂšre d’animaux permettent d’accroĂźtre les revenus. Toutefois, dans la majoritĂ© de cas, l’élevage des yaks ne parvient pas Ă  rĂ©munĂ©rer le travail familial au salaire minimum. Le dĂ©clin de l’activitĂ© observĂ© sur le terrain peut ainsi ĂȘtre expliquĂ©.This article examines the viability of yak husbandry in Bhutan through a systemic approach. Regional differences in this semi-nomadic form of livestock rearing suggest four distinct systems. Technical-economic performances vary greatly among and within these systems. The size and the status of the herd as well as the regular sale of animals lead to increased income. Yet it appears that yak farming remunerates family labour below the minimum wage. The decline of the activity observed in the field can thus be explained

    Transformations agricoles et agroalimentaires

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    À l’heure des robots et du numĂ©rique, la terre (habitat, agriculture, paysage, planĂšte) et la nourriture (du corps et de l’ñme) sont parmi les prĂ©occupations majeures dans les espaces mĂ©diatiques et politiques. Le pĂ©trole et l’abondance qui l’a accompagnĂ© nous avaient fait oublier qu’elles sont au fondement des sociĂ©tĂ©s humaines. La « crise alimentaire » de 2008, qui a secouĂ© plusieurs continents, a rappelĂ© aux gouvernements l’enjeu de la sĂ©curitĂ© alimentaire. AprĂšs des dĂ©cennies d’excĂ©dents, de baisse du prix des produits agricoles de base, la question de la valeur de la terre et de l’agriculture est de retour. La question de la santĂ© et celle des droits humains prennent une place Ă©largie tant dans les politiques publiques et dans la production de normes alimentaires. Des mouvements sociaux transnationaux s’emparent de la question de l’avenir de l’agriculture et de l’alimentation, et de celle de la « bonne vie ». Pour contribuer Ă  cette rĂ©flexion sur l’avenir de la terre et de la nourriture, cet ouvrage Ă©tudie la socialisation de l’agriculture, c’est-Ă -dire sa prise en charge tant par les politiques agricoles (essentiellement nationales) que par l’organisation des marchĂ©s dans un cadre national et international. Il le fait en prenant un large recul et mobilise trois temporalitĂ©s. La premiĂšre est celle de la planĂšte. La seconde, celle des rĂ©gimes mĂ©taboliques, façons dont l’humanitĂ© Ă  diffĂ©rents stades de dĂ©veloppement, mobilise matĂ©riaux et Ă©nergie. La troisiĂšme est celle du capitalisme, avec la succession de systĂšmes hĂ©gĂ©moniques (ce qui n’exclue pas de multiples polaritĂ©s). Cet ouvrage rĂ©unit des recherches rĂ©centes d’économistes, de sociologues, d’historiens et d’agronomes, de diffĂ©rents pays, recherches qui ont en commun de concerner la place de l’agriculture dans l’évolution des capitalismes

    Libéralisation des marchés laitiers et transformation des régimes de concurrence 

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    International audienceNous proposons de mobiliser le concept de rĂ©gime de concurrence pour apprĂ©hender la co-Ă©volution des stratĂ©gies individuelles et des rĂ©gulations collectives et publiques dans un domaine d’activitĂ© particulier. Combinant l’institutionnalisme historique de John R. Commons aux apports de la thĂ©orie de la rĂ©gulation et de la socio-Ă©conomie, le rĂ©gime de concurrence dĂ©finit les marges de manƓuvres individuelles des opĂ©rateurs (faisceau de droits de propriĂ©tĂ©) compte tenu des rĂ©gulations sectorielles informelles (conceptions de contrĂŽle) et formelles (structures de gouvernance) et des rĂ©gulations publiques (rĂšgles de l’échange).Les rĂ©sultats des recherches empiriques menĂ©es sur la transformation des secteurs laitiers français et allemands au cours des 60 derniĂšres annĂ©es montrent le rĂŽle central jouĂ© par l’action collective dans la stabilisation des marchĂ©s, tant dans le cadre de politiques publiques interventionnistes (effectivitĂ© et extension du cadre rĂ©glementaire) que libĂ©rales (structuration d’ordres sectoriels). La diffĂ©renciation rĂ©gionale des rĂ©gimes de concurrence ressort en Allemagne comme un levier essentiel d’adaptation Ă  la libĂ©ralisation des marchĂ©s laitiers. Le verrouillage sectoriel national dans le cas français limite les possibilitĂ©s rĂ©gionales d’innovation et de crĂ©ation de valeur et freine la transition vers un rĂ©gime de concurrence post-industriel

    Territorialisation du secteur laitier et rĂ©gimes de concurrence : le cas des montagnes françaises et de leur adaptation Ă  l’aprĂšs-quota

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    With the gradual increase of the milk quotas until their abolition planed in 2015, dairy farmers loose a mean to control competition among producers and between areas. This political change and the consequential markets’ transformation question the future of mountain dairy farming. The objective of this work is to propose a conceptual framework to analyse the change of competition regime in the dairy industry and to validate it empirically with the case of the French mountainous production areas.The scientific approach corresponds to an inclusion in the field of institutional economics. It enables the building of analytical tools and the exploration of the role of collective action, at various scales, in the response capacity of mountainous production areas. In this framework, competition regimes correspond to the institutional arrangement of coordination instruments that covers political instruments and coordination structures (professions, joint-trade organisations and standards) as well as innovation networks. These institutions and thus competition regimes spread over various scales. The French dairy industry being diversified these institutional arrangements vary across regions, based on the enterprises and production models, on markets’ orientation, on the nature of professional and interprofessionnal organisations, and finally on the general relationships among supply chains’ operators. Regional production systems are thus characterised by various competition regimes. The field of common pool resources has been extended and the concept of property rights regimes has been adapted to the ability to control prices (intangible property). Thus the dairy farmers’ capacity to access to the two common pool resources at the origin of the differentiation of a competition regimes, namely governance structures (at the basis of an innovation capacity) and collective reputation (at the source of a market premium), can be understood.The regional differentiation of competition regimes suggests the following empirical hypothesis: the viability of mountain production areas could rest on the activation of various territorial and sectional resources that enables a differentiation of the competition regimes. Innovations’ strategies could be incremental in areas with an already partially differentiated regional production system (Jura and Savoie) whereas it may have to be radical in other areas.The analysis of economic players’ strategies at various scales, based on an articulation of three case studies and of an econometric analysis, contributes to the understanding of the diverse territorial mechanisms of the dairy restructuring.Forty-three mountainous areas, gathered in four subsets – mountainous areas with strong PDO cheese, areas with a potential for PDO cheese, areas targeting generic markets either with high farm density or with low farm density –, have been distinguished and mapped. These regional differences shows that the new legal framework laid down by the public actor within the context of the Milk Package may not be sufficient to enable market stability especially in some mountainous areas, once the quotas have been abolished. This legal framework rests indeed on an incentive (i) to establish contracts among supply chains’ operators and (ii) to constitute farmers’ organisations. It comes out that it may be necessary to support at the same time the dairy producers’ abilities to build a supply of milk and territorialised services ; a supply that has to match the demand of the industry as well as the one of the public-players (local administrations, state, Europe).La hausse progressive des quotas laitiers jusqu’à leur suppression prĂ©vue en 2015 conduit Ă  la perte, pour les producteurs laitiers, d’un outil de gestion de la concurrence entre producteurs et entre territoires. Ces Ă©volutions politiques et la transformation consĂ©cutive des marchĂ©s peuvent remettre en cause la pĂ©rennitĂ© de la production laitiĂšre, en particulier dans certaines zones de montagne. L’objectif de ce travail est de proposer un cadre conceptuel d’analyse du changement de forme de concurrence dans le secteur laitier et de le valider empiriquement avec le cas des montagnes françaises.L’approche institutionnelle retenue permet de construire des outils analytiques et d’explorer le rĂŽle de l’action collective, Ă  diffĂ©rentes Ă©chelles, dans la capacitĂ© de rĂ©ponse des territoires de montagne. Dans ce cadre, les rĂ©gimes de concurrence dĂ©signent l’arrangement institutionnel des dispositifs de coordination, recouvrant Ă  la fois les instruments publics et les structures de coordinations (professions, interprofessions et standards) ainsi que les dispositifs et acteurs de l’innovation. Ces institutions et, donc, ces rĂ©gimes de concurrence se dĂ©ploient Ă  diffĂ©rentes Ă©chelles gĂ©ographiques. La France laitiĂšre Ă©tant diversifiĂ©e, ces arrangements institutionnels varient d’un territoire Ă  l’autre, selon les modĂšles de production et d’entreprise, l’orientation des marchĂ©s, la nature des structures professionnelles et interprofessionnelles et, d’une maniĂšre gĂ©nĂ©rale, selon les relations entre acteurs des filiĂšres. Les systĂšmes rĂ©gionaux de production se caractĂ©risent donc par diffĂ©rents rĂ©gimes de concurrence. L’extension de la notion de bien commun et l’adaptation du concept de rĂ©gime de droits de propriĂ©tĂ© Ă  la capacitĂ© Ă  exercer un contrĂŽle sur les prix (propriĂ©tĂ© intangible) permettent de dĂ©terminer la capacitĂ© des producteurs Ă  accĂ©der aux deux biens communs Ă  l’origine de la diffĂ©renciation d’un rĂ©gime de concurrence : la structure de gouvernance (Ă  l’origine d’une capacitĂ© d’innovation) d’une part et la rĂ©putation collective (Ă  l’origine d’une prime de marchĂ©) d’autre part.La diffĂ©renciation rĂ©gionale des rĂ©gimes de concurrence nous conduit Ă  proposer une hypothĂšse empirique sur le devenir des bassins de production de montagne : leur viabilitĂ© pourrait reposer sur l’activation de ressources collectives sectorielles et territoriales spĂ©cifiques, permettant une diffĂ©renciation des formes et des espaces de concurrence. Dans les systĂšmes dĂ©jĂ  partiellement diffĂ©renciĂ©s (Savoie(s) et Jura), les innovations pourraient ĂȘtre incrĂ©mentales alors qu’elles risquent de devoir ĂȘtre radicales dans les autres zones (Massif Central, PyrĂ©nĂ©es, reste des Alpes).Une analyse des stratĂ©gies d’acteurs, rĂ©alisĂ©e Ă  plusieurs Ă©chelles gĂ©ographiques, et reposant sur la combinaison d’études de cas et de mĂ©thodes Ă©conomĂ©triques, apporte une vision nouvelle de la diversitĂ© des mĂ©canismes territoriaux de la restructuration laitiĂšre.Quarante-trois territoires de montagne, regroupĂ©s en quatre principaux ensembles – montagne Ă  AOC forte, montagne Ă  potentiel AOC, montagne gĂ©nĂ©rique dense, montagne gĂ©nĂ©rique peu dense – sont distinguĂ©s et cartographiĂ©s. Ces diffĂ©rences territoriales montrent que le cadre juridique proposĂ© par l’acteur public dans le cadre du Paquet lait n’est pas suffisant pour assurer la stabilitĂ© des marchĂ©s aprĂšs la suppression des quotas, en particulier dans les zones difficiles sans rĂ©gime de concurrence diffĂ©renciĂ©. Ce cadre juridique repose en effet sur une incitation (i) au dĂ©veloppement de relations contractuelles entre opĂ©rateurs de la filiĂšre et (ii) Ă  la constitution d’organisations de producteurs. Il ressort qu’il sera nĂ©cessaire d’accompagner en parallĂšle les producteurs dans la construction d’une offre de lait et de services territorialisĂ©s, offre qui doit ĂȘtre adaptĂ©e Ă  la demande des industries et des pouvoirs publics (collectivitĂ©s locales, État, Europe)

    Territorialisation du secteur laitier et rĂ©gimes de concurrence : le cas des montagnes françaises et de leur adaptation Ă  l’aprĂšs-quota

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    With the gradual increase of the milk quotas until their abolition planed in 2015, dairy farmers loose a mean to control competition among producers and between areas. This political change and the consequential markets’ transformation question the future of mountain dairy farming. The objective of this work is to propose a conceptual framework to analyse the change of competition regime in the dairy industry and to validate it empirically with the case of the French mountainous production areas.The scientific approach corresponds to an inclusion in the field of institutional economics. It enables the building of analytical tools and the exploration of the role of collective action, at various scales, in the response capacity of mountainous production areas. In this framework, competition regimes correspond to the institutional arrangement of coordination instruments that covers political instruments and coordination structures (professions, joint-trade organisations and standards) as well as innovation networks. These institutions and thus competition regimes spread over various scales. The French dairy industry being diversified these institutional arrangements vary across regions, based on the enterprises and production models, on markets’ orientation, on the nature of professional and interprofessionnal organisations, and finally on the general relationships among supply chains’ operators. Regional production systems are thus characterised by various competition regimes. The field of common pool resources has been extended and the concept of property rights regimes has been adapted to the ability to control prices (intangible property). Thus the dairy farmers’ capacity to access to the two common pool resources at the origin of the differentiation of a competition regimes, namely governance structures (at the basis of an innovation capacity) and collective reputation (at the source of a market premium), can be understood.The regional differentiation of competition regimes suggests the following empirical hypothesis: the viability of mountain production areas could rest on the activation of various territorial and sectional resources that enables a differentiation of the competition regimes. Innovations’ strategies could be incremental in areas with an already partially differentiated regional production system (Jura and Savoie) whereas it may have to be radical in other areas.The analysis of economic players’ strategies at various scales, based on an articulation of three case studies and of an econometric analysis, contributes to the understanding of the diverse territorial mechanisms of the dairy restructuring.Forty-three mountainous areas, gathered in four subsets – mountainous areas with strong PDO cheese, areas with a potential for PDO cheese, areas targeting generic markets either with high farm density or with low farm density –, have been distinguished and mapped. These regional differences shows that the new legal framework laid down by the public actor within the context of the Milk Package may not be sufficient to enable market stability especially in some mountainous areas, once the quotas have been abolished. This legal framework rests indeed on an incentive (i) to establish contracts among supply chains’ operators and (ii) to constitute farmers’ organisations. It comes out that it may be necessary to support at the same time the dairy producers’ abilities to build a supply of milk and territorialised services ; a supply that has to match the demand of the industry as well as the one of the public-players (local administrations, state, Europe).La hausse progressive des quotas laitiers jusqu’à leur suppression prĂ©vue en 2015 conduit Ă  la perte, pour les producteurs laitiers, d’un outil de gestion de la concurrence entre producteurs et entre territoires. Ces Ă©volutions politiques et la transformation consĂ©cutive des marchĂ©s peuvent remettre en cause la pĂ©rennitĂ© de la production laitiĂšre, en particulier dans certaines zones de montagne. L’objectif de ce travail est de proposer un cadre conceptuel d’analyse du changement de forme de concurrence dans le secteur laitier et de le valider empiriquement avec le cas des montagnes françaises.L’approche institutionnelle retenue permet de construire des outils analytiques et d’explorer le rĂŽle de l’action collective, Ă  diffĂ©rentes Ă©chelles, dans la capacitĂ© de rĂ©ponse des territoires de montagne. Dans ce cadre, les rĂ©gimes de concurrence dĂ©signent l’arrangement institutionnel des dispositifs de coordination, recouvrant Ă  la fois les instruments publics et les structures de coordinations (professions, interprofessions et standards) ainsi que les dispositifs et acteurs de l’innovation. Ces institutions et, donc, ces rĂ©gimes de concurrence se dĂ©ploient Ă  diffĂ©rentes Ă©chelles gĂ©ographiques. La France laitiĂšre Ă©tant diversifiĂ©e, ces arrangements institutionnels varient d’un territoire Ă  l’autre, selon les modĂšles de production et d’entreprise, l’orientation des marchĂ©s, la nature des structures professionnelles et interprofessionnelles et, d’une maniĂšre gĂ©nĂ©rale, selon les relations entre acteurs des filiĂšres. Les systĂšmes rĂ©gionaux de production se caractĂ©risent donc par diffĂ©rents rĂ©gimes de concurrence. L’extension de la notion de bien commun et l’adaptation du concept de rĂ©gime de droits de propriĂ©tĂ© Ă  la capacitĂ© Ă  exercer un contrĂŽle sur les prix (propriĂ©tĂ© intangible) permettent de dĂ©terminer la capacitĂ© des producteurs Ă  accĂ©der aux deux biens communs Ă  l’origine de la diffĂ©renciation d’un rĂ©gime de concurrence : la structure de gouvernance (Ă  l’origine d’une capacitĂ© d’innovation) d’une part et la rĂ©putation collective (Ă  l’origine d’une prime de marchĂ©) d’autre part.La diffĂ©renciation rĂ©gionale des rĂ©gimes de concurrence nous conduit Ă  proposer une hypothĂšse empirique sur le devenir des bassins de production de montagne : leur viabilitĂ© pourrait reposer sur l’activation de ressources collectives sectorielles et territoriales spĂ©cifiques, permettant une diffĂ©renciation des formes et des espaces de concurrence. Dans les systĂšmes dĂ©jĂ  partiellement diffĂ©renciĂ©s (Savoie(s) et Jura), les innovations pourraient ĂȘtre incrĂ©mentales alors qu’elles risquent de devoir ĂȘtre radicales dans les autres zones (Massif Central, PyrĂ©nĂ©es, reste des Alpes).Une analyse des stratĂ©gies d’acteurs, rĂ©alisĂ©e Ă  plusieurs Ă©chelles gĂ©ographiques, et reposant sur la combinaison d’études de cas et de mĂ©thodes Ă©conomĂ©triques, apporte une vision nouvelle de la diversitĂ© des mĂ©canismes territoriaux de la restructuration laitiĂšre.Quarante-trois territoires de montagne, regroupĂ©s en quatre principaux ensembles – montagne Ă  AOC forte, montagne Ă  potentiel AOC, montagne gĂ©nĂ©rique dense, montagne gĂ©nĂ©rique peu dense – sont distinguĂ©s et cartographiĂ©s. Ces diffĂ©rences territoriales montrent que le cadre juridique proposĂ© par l’acteur public dans le cadre du Paquet lait n’est pas suffisant pour assurer la stabilitĂ© des marchĂ©s aprĂšs la suppression des quotas, en particulier dans les zones difficiles sans rĂ©gime de concurrence diffĂ©renciĂ©. Ce cadre juridique repose en effet sur une incitation (i) au dĂ©veloppement de relations contractuelles entre opĂ©rateurs de la filiĂšre et (ii) Ă  la constitution d’organisations de producteurs. Il ressort qu’il sera nĂ©cessaire d’accompagner en parallĂšle les producteurs dans la construction d’une offre de lait et de services territorialisĂ©s, offre qui doit ĂȘtre adaptĂ©e Ă  la demande des industries et des pouvoirs publics (collectivitĂ©s locales, État, Europe)

    Territorialisation and competition regimes : the case of dairy mountainous area and their adaptation to the abolition of the quota system

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    La hausse progressive des quotas laitiers jusqu’à leur suppression prĂ©vue en 2015 conduit Ă  la perte, pour les producteurs laitiers, d’un outil de gestion de la concurrence entre producteurs et entre territoires. Ces Ă©volutions politiques et la transformation consĂ©cutive des marchĂ©s peuvent remettre en cause la pĂ©rennitĂ© de la production laitiĂšre, en particulier dans certaines zones de montagne. L’objectif de ce travail est de proposer un cadre conceptuel d’analyse du changement de forme de concurrence dans le secteur laitier et de le valider empiriquement avec le cas des montagnes françaises.L’approche institutionnelle retenue permet de construire des outils analytiques et d’explorer le rĂŽle de l’action collective, Ă  diffĂ©rentes Ă©chelles, dans la capacitĂ© de rĂ©ponse des territoires de montagne. Dans ce cadre, les rĂ©gimes de concurrence dĂ©signent l’arrangement institutionnel des dispositifs de coordination, recouvrant Ă  la fois les instruments publics et les structures de coordinations (professions, interprofessions et standards) ainsi que les dispositifs et acteurs de l’innovation. Ces institutions et, donc, ces rĂ©gimes de concurrence se dĂ©ploient Ă  diffĂ©rentes Ă©chellesgĂ©ographiques. La France laitiĂšre Ă©tant diversifiĂ©e, ces arrangements institutionnels varient d’un territoire Ă  l’autre, selon les modĂšles de production et d’entreprise, l’orientation des marchĂ©s, la nature des structures professionnelles et interprofessionnelles et, d’une maniĂšre gĂ©nĂ©rale, selon les relations entre acteurs des filiĂšres. Les systĂšmes rĂ©gionaux de production se caractĂ©risent donc par diffĂ©rents rĂ©gimes de concurrence. L’extension de la notion de bien commun et l’adaptation du concept de rĂ©gime de droits de propriĂ©tĂ© Ă  la capacitĂ© Ă  exercer un contrĂŽle sur les prix (propriĂ©tĂ© intangible) permettent de dĂ©terminer la capacitĂ© des producteurs Ă  accĂ©der aux deux biens communs Ă  l’origine de la diffĂ©renciation d’un rĂ©gime de concurrence : la structure de gouvernance (Ă  l’origine d’une capacitĂ© d’innovation) d’une part et la rĂ©putation collective (Ă  l’origine d’une prime de marchĂ©) d’autre part.La diffĂ©renciation rĂ©gionale des rĂ©gimes de concurrence nous conduit Ă  proposer une hypothĂšse empirique sur le devenir des bassins de production de montagne : leur viabilitĂ© pourrait reposer sur l’activation de ressources collectives sectorielles et territoriales spĂ©cifiques, permettant une diffĂ©renciation des formes et des espaces de concurrence. Dans les systĂšmes dĂ©jĂ  partiellement diffĂ©renciĂ©s (Savoie(s) et Jura), les innovations pourraient ĂȘtre incrĂ©mentales alors qu’elles risquent de devoir ĂȘtre radicales dans les autres zones (Massif Central, PyrĂ©nĂ©es, reste des Alpes).Une analyse des stratĂ©gies d’acteurs, rĂ©alisĂ©e Ă  plusieurs Ă©chelles gĂ©ographiques, et reposant sur la combinaison d’études de cas et de mĂ©thodes Ă©conomĂ©triques, apporte une vision nouvelle de la diversitĂ© des mĂ©canismes territoriaux de la restructuration laitiĂšre.Quarante-trois territoires de montagne, regroupĂ©s en quatre principaux ensembles – montagne Ă  AOC forte, montagne Ă  potentiel AOC, montagne gĂ©nĂ©rique dense, montagne gĂ©nĂ©rique peu dense – sont distinguĂ©s et cartographiĂ©s. Ces diffĂ©rences territoriales montrent que le cadre juridique proposĂ© par l’acteur public dans le cadre du Paquet lait n’est pas suffisant pour assurer la stabilitĂ© des marchĂ©s aprĂšs la suppression des quotas, en particulier dans les zones difficiles sans rĂ©gime de concurrence diffĂ©renciĂ©. Ce cadre juridique repose en effet sur une incitation (i) au dĂ©veloppement de relations contractuelles entre opĂ©rateurs de la filiĂšre et (ii) Ă  la constitution d’organisations de producteurs. Il ressort qu’il sera nĂ©cessaire d’accompagner en parallĂšle les producteurs dans la construction d’une offre de lait et de services territorialisĂ©s, offre qui doit ĂȘtre adaptĂ©e Ă  la demande des industries et des pouvoirs publics (collectivitĂ©s locales, État, Europe).With the gradual increase of the milk quotas until their abolition planed in 2015, dairy farmers loose a mean to control competition among producers and between areas. This political change and the consequential markets’ transformation question the future of mountain dairy farming. The objective of this work is to propose a conceptual framework to analyse the change of competition regime in the dairy industry and to validate it empirically with the case of the French mountainous production areas.The scientific approach corresponds to an inclusion in the field of institutional economics. It enables the building of analytical tools and the exploration of the role of collective action, at various scales, in the response capacity of mountainous production areas. In this framework, competition regimes correspond to the institutional arrangement of coordination instruments that covers political instruments and coordination structures (professions, joint-trade organisations and standards) as well as innovation networks. These institutions and thus competition regimes spread over various scales.The French dairy industry being diversified these institutional arrangements vary across regions, based on the enterprises and production models, on markets’ orientation, on the nature of professional and interprofessionnal organisations, and finally on the general relationships among supply chains’ operators. Regional production systems are thus characterised by various competition regimes. The field of common pool resources has been extended and the concept of property rights regimes has been adapted to the ability to control prices (intangible property). Thus the dairy farmers’ capacity to access to the two common pool resources at the origin of the differentiation of a competition regimes, namely governance structures (at the basis of an innovation capacity) and collective reputation (at the source of a market premium), can be understood.The regional differentiation of competition regimes suggests the following empirical hypothesis: the viability of mountain production areas could rest on the activation of various territorial and sectional resources that enables a differentiation of the competition regimes. Innovations’ strategies could be incremental in areas with an already partially differentiated regional production system (Jura and Savoie) whereas it may have to be radical in other areas.The analysis of economic players’ strategies at various scales, based on an articulation of three case studies and of an econometric analysis, contributes to the understanding of the diverse territorial mechanisms of the dairy restructuring.Forty-three mountainous areas, gathered in four subsets – mountainous areas with strong PDO cheese, areas with a potential for PDO cheese, areas targeting generic markets either with high farm density or with low farm density –, have been distinguished and mapped. These regional differences shows that the new legal framework laid down by the public actor within the context of the Milk Package maynot be sufficient to enable market stability especially in some mountainous areas, once the quotas have been abolished. This legal framework rests indeed on an incentive (i) to establish contracts among supply chains’ operators and (ii) to constitute farmers’ organisations. It comes out that it may be necessary to support at the same time the dairy producers’ abilities to build a supply of milk and territorialised services ; a supply that has to match the demand of the industry as well as the one of the public-players (local administrations, state, Europe)

    Institutional insights into the adaptation capacities of sectoral communities: evidence from the restructuring of the dairy sectors in France and Germany

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    International audienceEconomic transitions are complex and long-term processes that exert pressure not only on individuals and macrostructures but also on collective resources and the communities that manage them. Understanding how communities influence institutional change is of particular interest. This article contributes to the extant literature through a proof of concept: the elaboration of a dynamic, multiscale framework based on JR Commons’ institutionalism, demonstrating the role of sectoral communities in the long-term restructuring of the French and German dairy sectors. This study reveals that sectoral communities contribute in all cases but that the types of resources and scales of operations vary, leading to contrasting pathways. Sectoral shared representations and governance structures frame their activities, favouring the creation and management of collective resources and, thus, supporting their capacities to elaborate productive solutions and to negotiate exchange values. This conclusion is a breakthrough, adding to the knowledge of how mesoeconomic institutions contribute to the structuring of productive activities
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