11 research outputs found

    Ludicity within crisis management training - what is at stake when you play (in) a simulated crisis

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    L’objectif de la thèse est de valider la pertinence concrète d’un exercice de pensée consistant à lire les simulations de gestion de crise comme un jeu (Henriot 1983, 1989), et à identifier les manifestations ludiques et les leviers pour agir sur eux, à travers un protocole d’observation qui limite les risques de surimposer la catégorie mentale du jeu là où elle n’a pas sa place (Harviainen 2013).En effet, la capacité des jeux à servir une ambition pédagogique est bien établie (Winnicott 1975, Piaget 1945, Brougère 1995, Daniau 2005, Alvarez 2007, Hamayon 2012, 2015), et les simulations et les jeux sont désormais courants en matière de préparation à la gestion de crise. IMT Mines d’Alès développe depuis des années un simulateur pédagogique de cellule communale de gestion de crise (Tena-Chollet 2012, Lapierre 2016, Limousin 2017, Frealle 2018, Sauvagnargues et al. 2019). Pendant 2 à 6 heures, une dizaine de participants sont placés dans une situation de crise virtuelle et doivent recueillir des informations qui leur permettent de comprendre la situation et ses évolutions, prendre les décisions et délivrer des instructions à des opérateurs susceptibles d’agir sur le terrain, et ce, en résistant au stress, à la pression d’autorités supérieures et aux médias.Le parti-pris de la thèse est de cerner au mieux la nature ludique de la simulation de gestion de crise, malgré le fait que l’engagement des participants dans le jeu n’est pas totalement conscient (Huizinga 1938, Caillois 1958). Nous proposons le concept de ‘’ludicité’’, pour désigner les manifestations d’une attitude ludique (Henriot 1989) dans une situation qui n’est pas déclarée comme étant un jeu.Nous mettons au point un protocole d’observation de la ludicité mobilisant toute une palette d’instruments permettant d’observer ce qui se joue dans plusieurs simulations. La vidéo-analyse qualitative (Knoblauch 2012) des effusions émotionnelles (Goffman 1961) qui libèrent une tension entre la simulation et la réalité qui lui sert de modèle, y tient une place centrale en lien avec une typologie en vingt-six manifestations d’attitudes ludiques prévisibles (Franck 2012, Kapp 2013, Suits 2014, etc).L’analyse permet de confirmer que la ludicité se trouve bien dans les simulations elles-mêmes, et pas simplement dans le regard de l’observateur, et de valider la pertinence de la typologie proposée et l’efficacité du protocole mis au point. Elle met également en évidence des structures de l’espace-temps ludique ainsi que l’existence de fonctions ludiques activant la dynamique de jeu au sein de la mécanique de la simulation (Van Gennep 1909, Harviainen 2012). Elle explore enfin les émotions éprouvées (Pelissolo 2007), notamment les plaisirs ludiques et ce que les joueurs mettent en jeu durant la simulation, entre engagement et distance (Mermet & Zaccaï-Reyners 2015), entre ludicité et lucidité.A l’issue de ce travail, les limites du protocole d’observation sont discutées, et les moyens d'activer les cadres ludiques de la simulation (Lieberoth 2015) sans dénaturer la simulation sont envisagés.The objective of this thesis/doctoral dissertation, is to validate the real world relevance of a thought experiment looking at crisis management exercises as a game (Henriot1983,1989), and also looking at identifying playful occurrences and the tools needed to act on them, through an observation it should not be (Harviainen 2013).Indeed, the ability of games to serve as teaching tools is well know (Winnicott 1975, Piaget 1945, Brougère 1995, Daniau 2005, Alvarez 2007, Hamayon 2012, 2015), and games and simulations are now often used to prepare people to manage crisis. The IMT Mines d’Ales has been developing for years a simulator to teach crisis management at the local level Tena-Chollet 2012, Lapierre 2016, Limousin 2017, Frealle 2018, Sauvagnargues et al. 2019 . For two to six hours, about ten participants are placed in a virtual (imaginary) crisis situation. They have to collect informations to help them understand the situation and its evolution, make decisions, and give instructions to people on the ground, and all this while dealing with stress, the pressure from their superiors and the media.The purpose of this dissertation is to identify as best as possible the playful nature of crisis management simulations despite the fact that the participants’ involvement into the game is not fully conscious (Huizinga 1938, Caillois 1958). We propose the concept of ludicity to define/label the manifestations of a playful attitude (Henriot 1989) while in a situation that is not understood as a game.We are creating a protocol to observe ludicity that is happening in several simulations. A qualitative video analysis (Knoblauch 2012) of emotional outbursts (Goffman 1961) releasing the tension between the simulation and the reality it is based on, is at its centre linked to a typology of twenty six types of predictable playful attitudes (Franck 2012, Kapp 2013, Suits 2014, etc).This analysis enables us to confirm that ludicity is present in the simulation and not just in the mind of the observer and to validate the relevance of the proposed typology and the efficacy of the protocol. It also reveals structures in the playful space time continuum as well as the existence of playful functions that activate the game inside the simulation Van Gennep 1909, Harviainen 2012). Finally it explores the emotions felt by the participants (Pelissolo 2007), notably pleasures from play, and what the participants put on the table during the simulation, between commitment and withdrawal (Mermet & Zaccaï-Reyners 2015), between lucidity and ludicity.At the end of this work/process, the limitations of the observation protocol are discussed and the ways of activating the playful structures of the simulation (Lieberoth 2015) without changing its nature are considered

    Les leçons de l’incorporation de l’expertise hydrogéomorphologique dans la doctrine française de prévention des risques d’inondation

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    Quoique les principes généraux de la politique de prévention des risques d’inondations en France paraissent faire l’objet d’un large consensus, la performance des dispositifs mis en oeuvre est souvent décevante. Nous formulons l’hypothèse que cette inefficacité opérationnelle s’explique en partie par l’existence, au sein d’une politique de prévention des risques d’inondations apparemment robuste et incontestée, d’espaces irréductibles de controverses conceptuelles refoulées. Tout discours innovant doit s’accompagner d’une expertise assez solide pour légitimer sa compatibilité avec la doctrine existante, tout en donnant des gages de compatibilité technique avec elle. L’analyse du cas de l’hydrogéomorphologie montre le succès d’une stratégie pour incorporer une expertise technique naturaliste dans un corps de doctrine solidement ancré dans une culture épistémique d’ingénierie, mais au prix d’une inhibition de potentiels développements théoriques qui auraient pu, par effet de dialectique, faire progresser la théorie de la prévention des risques naturels en France. Paradoxalement, les conditions favorables à l’émergence de l’hydrogéomorphologie ne sont plus réunies malgré l’intensification des réflexions liées à la mise en oeuvre de la directive européenne 2007/60/CE sur l’évaluation et la gestion des risques d’inondations.Although the general principles of the flood prevention policy in France seem to be broadly accepted, the performance of the systems in place is often disappointing. We put forward the hypothesis that this operational inefficiency is partially explained by the presence, amidst a robust and uncontested flood prevention policy, of unmovable areas of potential conceptual debates unconsciously hidden. Any innovative idea must be buttressed by a broad enough expertise to validate its compatibility with the existing doctrine whilst assuring technical compatibility with it. The analyse of what happened in the case of hydrogeomorphology, shows the success of a strategy used to facilitate the incorporation of a naturalist technical method into a body of doctrine solidly anchored in an culture of science and engineering but also inhibiting any potential theoretical developments which could have, trough discourse, given impetus to the development of the theoretical aspects of natural disaster prevention in France. Paradoxically, the felicitous conditions at the emergence of hydrogeomorphology are not present anymore despite the increased volume of reflexion generated by the application of the Directive 2007/60/EC of the European Parliament and of the Council of 23 October 2007 on the assessment and management of flood risks

    La ludicité des simulations de crises, ce qui se joue au coeur d'une crise simulée

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    The objective of this thesis/doctoral dissertation, is to validate the real world relevance of a thought experiment looking at crisis management exercises as a game (Henriot1983,1989), and also looking at identifying playful occurrences and the tools needed to act on them, through an observation it should not be (Harviainen 2013).Indeed, the ability of games to serve as teaching tools is well know (Winnicott 1975, Piaget 1945, Brougère 1995, Daniau 2005, Alvarez 2007, Hamayon 2012, 2015), and games and simulations are now often used to prepare people to manage crisis. The IMT Mines d’Ales has been developing for years a simulator to teach crisis management at the local level Tena-Chollet 2012, Lapierre 2016, Limousin 2017, Frealle 2018, Sauvagnargues et al. 2019 . For two to six hours, about ten participants are placed in a virtual (imaginary) crisis situation. They have to collect informations to help them understand the situation and its evolution, make decisions, and give instructions to people on the ground, and all this while dealing with stress, the pressure from their superiors and the media.The purpose of this dissertation is to identify as best as possible the playful nature of crisis management simulations despite the fact that the participants’ involvement into the game is not fully conscious (Huizinga 1938, Caillois 1958). We propose the concept of ludicity to define/label the manifestations of a playful attitude (Henriot 1989) while in a situation that is not understood as a game.We are creating a protocol to observe ludicity that is happening in several simulations. A qualitative video analysis (Knoblauch 2012) of emotional outbursts (Goffman 1961) releasing the tension between the simulation and the reality it is based on, is at its centre linked to a typology of twenty six types of predictable playful attitudes (Franck 2012, Kapp 2013, Suits 2014, etc).This analysis enables us to confirm that ludicity is present in the simulation and not just in the mind of the observer and to validate the relevance of the proposed typology and the efficacy of the protocol. It also reveals structures in the playful space time continuum as well as the existence of playful functions that activate the game inside the simulation Van Gennep 1909, Harviainen 2012). Finally it explores the emotions felt by the participants (Pelissolo 2007), notably pleasures from play, and what the participants put on the table during the simulation, between commitment and withdrawal (Mermet & Zaccaï-Reyners 2015), between lucidity and ludicity.At the end of this work/process, the limitations of the observation protocol are discussed and the ways of activating the playful structures of the simulation (Lieberoth 2015) without changing its nature are considered.L’objectif de la thèse est de valider la pertinence concrète d’un exercice de pensée consistant à lire les simulations de gestion de crise comme un jeu (Henriot 1983, 1989), et à identifier les manifestations ludiques et les leviers pour agir sur eux, à travers un protocole d’observation qui limite les risques de surimposer la catégorie mentale du jeu là où elle n’a pas sa place (Harviainen 2013).En effet, la capacité des jeux à servir une ambition pédagogique est bien établie (Winnicott 1975, Piaget 1945, Brougère 1995, Daniau 2005, Alvarez 2007, Hamayon 2012, 2015), et les simulations et les jeux sont désormais courants en matière de préparation à la gestion de crise. IMT Mines d’Alès développe depuis des années un simulateur pédagogique de cellule communale de gestion de crise (Tena-Chollet 2012, Lapierre 2016, Limousin 2017, Frealle 2018, Sauvagnargues et al. 2019). Pendant 2 à 6 heures, une dizaine de participants sont placés dans une situation de crise virtuelle et doivent recueillir des informations qui leur permettent de comprendre la situation et ses évolutions, prendre les décisions et délivrer des instructions à des opérateurs susceptibles d’agir sur le terrain, et ce, en résistant au stress, à la pression d’autorités supérieures et aux médias.Le parti-pris de la thèse est de cerner au mieux la nature ludique de la simulation de gestion de crise, malgré le fait que l’engagement des participants dans le jeu n’est pas totalement conscient (Huizinga 1938, Caillois 1958). Nous proposons le concept de ‘’ludicité’’, pour désigner les manifestations d’une attitude ludique (Henriot 1989) dans une situation qui n’est pas déclarée comme étant un jeu.Nous mettons au point un protocole d’observation de la ludicité mobilisant toute une palette d’instruments permettant d’observer ce qui se joue dans plusieurs simulations. La vidéo-analyse qualitative (Knoblauch 2012) des effusions émotionnelles (Goffman 1961) qui libèrent une tension entre la simulation et la réalité qui lui sert de modèle, y tient une place centrale en lien avec une typologie en vingt-six manifestations d’attitudes ludiques prévisibles (Franck 2012, Kapp 2013, Suits 2014, etc).L’analyse permet de confirmer que la ludicité se trouve bien dans les simulations elles-mêmes, et pas simplement dans le regard de l’observateur, et de valider la pertinence de la typologie proposée et l’efficacité du protocole mis au point. Elle met également en évidence des structures de l’espace-temps ludique ainsi que l’existence de fonctions ludiques activant la dynamique de jeu au sein de la mécanique de la simulation (Van Gennep 1909, Harviainen 2012). Elle explore enfin les émotions éprouvées (Pelissolo 2007), notamment les plaisirs ludiques et ce que les joueurs mettent en jeu durant la simulation, entre engagement et distance (Mermet & Zaccaï-Reyners 2015), entre ludicité et lucidité.A l’issue de ce travail, les limites du protocole d’observation sont discutées, et les moyens d'activer les cadres ludiques de la simulation (Lieberoth 2015) sans dénaturer la simulation sont envisagés

    Les leçons de l’incorporation de l’expertise hydrogéomorphologique dans la doctrine française de prévention des risques d’inondation

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    Although the general principles of the flood prevention policy in France seem to be broadly accepted, the performance of the systems in place is often disappointing. We put forward the hypothesis that this operational inefficiency is partially explained by the presence, amidst a robust and uncontested flood prevention policy, of unmovable areas of potential conceptual debates unconsciously hidden. Any innovative idea must be buttressed by a broad enough expertise to validate its compatibility with the existing doctrine whilst assuring technical compatibility with it. The analyse of what happened in the case of hydrogeomorphology, shows the success of a strategy used to facilitate the incorporation of a naturalist technical method into a body of doctrine solidly anchored in an culture of science and engineering but also inhibiting any potential theoretical developments which could have, trough discourse, given impetus to the development of the theoretical aspects of natural disaster prevention in France. Paradoxically, the felicitous conditions at the emergence of hydrogeomorphology are not present anymore despite the increased volume of reflexion generated by the application of the Directive 2007/60/EC of the European Parliament and of the Council of 23 October 2007 on the assessment and management of flood risks

    Relire les jaugeages de la crue de 1910 sur la Seine à la lumière des mesures récentes à l'ADCP

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    La crue de 1910 est la deuxième plus forte crue connue sur la Seine à Paris après celle survenue en 1658. Abondamment documentée grâce aux observations nombreuses des gestionnaires de la voie d’eau et à une couverture médiatique enrichie de nombreux clichés photographiques, elle tient lieu de crue de référence pour le risque d’inondations de la vallée de la Seine. Les débits de cette crue historique ont fait l’objet de plusieurs estimations divergentes, notamment en lien avec l’apparition de modèles numériques permettant de reconstituer les caractéristiques de l’événement à l’échelle du bassin hydrographique et de simuler l’influence des aménagements de navigation, de protection contre les inondations et de soutien d’étiage. Il finit par en résulter une certaine confusion entre la mesure (certes ancienne et réalisée avec des moyens désuets) et les estimations modernes basées sur des modèles numériques. Cette modernité tend parfois à supplanter d’office les mesures anciennes. Grâce à la documentation très précise établie en 1910 par les services de l’administration et soigneusement conservée dans nos archives, il nous est possible de revisiter ces mesures anciennes à la lumière des progrès réalisés dans les techniques d’hydrométrie, pour consolider notre connaissance hydrologique de cet événement de référence et mieux dessiner les contours de ses incertitudes.Goutx David, Lacaze Yan. Relire les jaugeages de la crue de 1910 sur la Seine à la lumière des mesures récentes à l'ADCP. In: Mesures Hydrologiques et Incertitudes en Hydrométrie et Qualité de l’eau. Paris, 1 et 2 avril 2008. 2008

    La place des modèles numériques dans la prise de conscience locale des risques d’inondations : simulations ou stimulations ?

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    Les acteurs de la prévention des risques d’inondations majeures en cas de crues extrêmes mobilisent souvent des modèles hydrauliques plus ou moins sophistiqués pour produire des connaissances, en espérant qu’elles favoriseront une prise de conscience des risques et des responsabilités de chacun, conduisant à la planification des actions les plus appropriées. Or, le recours aux modèles pour simuler les scénarios de risques est porteur de nombreux risques d’incompréhension entre l’Etat et les acteurs locaux. Les expériences des auteurs, en prévention des risques et en sociologie de l’action publique, mettent en évidence les indices d’une grammaire sociologique de la modélisation qui tend à alimenter des incompréhensions réciproques entre les parties prenantes, mais peut aussi conférer aux simulations une portée presque subliminale, stimulant l’imaginaire des acteurs locaux

    Managing the Game Within Crisis Exercises

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    International audienc

    Ces tempêtes extrêmes que l'histoire ne nous a pas encore dévoilées

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    Les études d'aléa de submersion marine s'attachent à définir des valeurs extrêmes pour les niveaux marins et les houles et à combiner ces valeurs afin de produire un aléa de référence à la côte. Pourtant, ces phénomènes résultent souvent d'un même événement météorologique générateur : les tempêtes. Météo-France, le Cetmef et le Shom ont uni leurs efforts pour étudier les tempêtes menaçant le littoral breton et déterminer des événements extrêmes, dont on déduirait les paramètres hydrodynamiques pour l'étude des risques de submersion marine. En combinant analyse de données d'archives et ré-analyses numériques (ERA-Intérim), on documente chaque tempête comme on le ferait d'un cyclone et on en dresse une typologie afin d'identifier, au sein de chaque famille, la ou les tempêtes les plus représentatives, ainsi que le rapport d'intensité entre membres fréquents et rares. Le modèle Arpège permet de reconstituer les tempêtes historiques les plus représentatives, puis, la Prévision d'Ensemble du modèle Arpège (PEARP) fournit des tempêtes fictives plausibles qu'on peut rendre concomitantes avec des conditions défavorables de marée. Cette méthode, qui permet d'étudier des événements extrêmes plausibles que l'histoire ne nous a pas encore dévoilés, pose le problème de la probabilité des évènements fictifs. Elle est néanmoins innovante et pertinente dans l'appréhension des événements extrêmes permettant de mettre à l'épreuve les stratégies d'adaptation de nos territoires littoraux, comme cela est notamment demandé dans le cadre de l'application de la Directive européenne " Inondation " pour l'événement extrême

    Prise de décision d’évacuation des populations protégées par une digue lors d’une crue majeure de la Loire – exemple du Val d’Orléans

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    Plus de 300 000 personnes habitent dans les zones menacées par les crues majeures de la Loire, protégées derrière 600 km de hautes digues. En cas de rupture d’une de ces digues, des milliers de vies humaines seraient directement menacées. Une évacuation préventive des populations les plus exposées au risque de brèche s’impose donc. Toutefois, cette évacuation a elle-même des conséquences importantes, dont le Préfet aura à rendre compte en cas de non-réalisation du risque d’inondation (I). Le dispositif repose avant tout sur une condition claire et sans ambiguïté de la décision d’évacuation, lorsque le niveau d’eau attendu au droit d’une échelle de référence dépasse le « niveau de protection garanti » et qu’il faut donc s’attendre à l’ouverture d’une brèche (II). Les modèles de prévision des crues, les analyses de résistance des endiguements et les plans d’évacuation mis en place par les services de l’Etat comportent des incertitudes, dont la combinaison est problématique, sauf à considérer un niveau finalement constaté au droit de l’échelle de référence au jour J, et à remonter dans le temps pour évaluer le brouillage de cette information et sa prévisibilité aux jours J-1, J-2, etc. (III). Ainsi, le plan d’évacuation est-il conçu par paliers successifs consolidant les certitudes engrangées jour après jour en temps réel tout en conservant une capacité de réversibilité correspondant au degré d’incertitude résiduelle, appréciée en ordre de grandeur (IV)

    Modèles de prévision et prise de décision pour le soutien d’étiage de la Loire

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    Le bassin de la Loire est caractérisé par une forte variabilité hydrologique naturelle, une grande richesse hydro-écologique et de nombreux usages anthropiques : irrigation, alimentation en eau potable, sports et festivités nautiques, hydroélectricité et refroidissement de quatre centrales nucléaires. Deux ouvrages de retenue, gérés par l’Établissement Public Loire, assurent le soutien d’étiage : Villerest, sur la Loire, et Naussac, sur l’Allier. Leur gestion doit garantir des débits objectifs sur l’Allier et la Loire de manière à concilier ces usages parfois contradictoires, mais en cas de situation critique, telle que l’étiage très sévère de l’été 2003, cette gestion peut être adaptée en associant les usagers sous la présidence du Préfet coordonnateur de bassin au sein d’un comité de gestion. Suite à cet événement, de nouvelles règles de gestion ont été pratiquées pour mieux utiliser les ressources stockées dans les retenues, autour de valeurs de débits objectifs modulables. Afin d’améliorer la gestion de l’étiage, la DIREN Centre, EDF et l’EP Loire ont mis en place une modélisation hydrologique de prévision des débits d’étiage de la Loire à Gien. Ce modèle, opérationnel depuis le printemps 2009 à la DIREN Centre, permet déjà d’évaluer l’efficacité des consignes de gestion dynamique et ouvre des perspectives intéressantes en termes d’aide à la prise de décision pour le soutien d’étiage. Après avoir présenté succinctement le contexte des étiages de la Loire, dans cet article, nous présentons les performances des modèles de simulation et de prévision des étiages, de la simulation des débits à la prévision probabiliste des volumes de déficits. Ensuite, nous présentons l’exemple de l’étiage de 2003 et la manière dont ces prévisions auraient permis d’appréhender et d’anticiper la situation de 2003, aussi bien avec des prévisions probabilistes de débits que de déficits
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