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    Quel rĂŽle pour les coopĂ©ratives dans la mise en Ɠuvre de Mesures Agro-Environnementales ?: Une Ă©tude comparĂ©e de deux dispositifs d’accompagnement en Midi-PyrĂ©nĂ©es : conseillers dĂ©diĂ©s vs. conseillers de secteur.

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    International audiencePour prĂ©server les ressources environnementales, la puissance publique dispose traditionnellement de deux instruments permettant d’inflĂ©chir les comportements Ă©conomiques : l’incitation financiĂšre, qui consiste Ă  indemniser les coĂ»ts liĂ©s Ă  la prĂ©servation de l’environnement ; la rĂ©glementation, qui passe par la mise en Ɠuvre de rĂšgles ou de normes juridiques coercitives (Bürgenmeier, 2008). Cependant, la capacitĂ© de ces deux instruments Ă  influencer durablement les comportements des acteurs dĂ©pend de leur durĂ©e et de leurs modalitĂ©s d’application. Le risque est, en effet, que lorsque la puissance publique abandonne l’incitation ou lorsque les contrĂŽles rĂ©glementaires se relĂąchent, les comportements reprennent leurs cours habituel (Dobson, 2007). Les dispositifs de politique publique que nous Ă©tudions, ici des Mesures Agro-Environnementales (MAE), ont un caractĂšre incitatif. La nature de leur mise en Ɠuvre rend ces dispositifs particuliĂšrement intĂ©ressants en ce qui concerne l’évaluation de leur efficacitĂ© environnementale. Les MAE sont des contrats volontaires entre agriculteurs et pouvoirs publics aux termes desquels les agriculteurs sont financiĂšrement incitĂ©s Ă  adopter des pratiques davantage respectueuses des ressources naturelles. Elles reposent sur des modalitĂ©s de mise en Ɠuvre leur permettant de s’adapter aux contextes locaux d’application (zones fragiles). Leur pilotage et leur animation sont confiĂ©s aux relais habituels des politiques publiques agricoles en rĂ©gion (collectivitĂ©s locales, chambres d’agriculture, syndicats, etc.) ou plus exceptionnellement, comme c’est le cas dans notre Ă©tude, Ă  des coopĂ©ratives agricoles. Cette dĂ©lĂ©gation de services traduit le rĂŽle accru que peuvent jouer des acteurs privĂ©s dans la mise en Ɠuvre de programmes publics liĂ©s Ă  des enjeux environnementaux.Dans notre Ă©tude, les coopĂ©ratives et les agriculteurs qui ont contractualisĂ© sont partie prenante d’une dĂ©marche visant Ă  limiter les impacts nĂ©gatifs des pratiques agricoles sur la qualitĂ© de l’eau. Pour leur participation Ă  l’animation gĂ©nĂ©rale des MAE, les coopĂ©ratives perçoivent une aide financiĂšre de la puissance publique (État français et Union europĂ©enne). Ainsi, l’efficacitĂ© des MAE dĂ©pend ici pour une part essentielle, de l’action de ces coopĂ©ratives auprĂšs des agriculteurs et notamment de leur capacitĂ© Ă  les convaincre d’adopter des pratiques alternatives aux traitements chimiques (recours Ă  des moyens de dĂ©sherbage mĂ©canique par herse Ă©trille, rĂ©vision des plans d’assolement et introduction de lĂ©gumineuses dans les rotations, lutte raisonnĂ©e contre les ennemis des cultures, etc.).Évaluer l’efficacitĂ© de l’action de ces coopĂ©ratives dans le processus de changement de pratiques agricoles, comme nous avons l’objectif de le faire dans le cadre de ce chapitre, n’est cependant pas simple. D’abord, le conseil agricole est une activitĂ© dont il est difficile de mesurer l’efficacitĂ©. La nature immatĂ©rielle des Ă©changes donne en effet peu de prise aux Ă©valuations quantitatives (Gadrey, 1996), ou Ă  la formalisation d’un lien causal entre conseil et changement des pratiques. De plus, les stratĂ©gies des coopĂ©ratives peuvent ĂȘtre guidĂ©es par des logiques d’accompagnement des agriculteurs et de marchandisation (Goulet, 2011) plus ou moins conciliables entre elles. Les objectifs de prĂ©servation de l’environnement peuvent ĂȘtre contradictoires avec les conditions de rentabilitĂ© de l’activitĂ© Ă©conomique des coopĂ©ratives. En conseillant les agriculteurs de limiter leur consommation d’intrants, elles se privent en effet de rentrĂ©es financiĂšres qui peuvent ĂȘtre nĂ©cessaires Ă  leur Ă©quilibre Ă©conomique. L’indemnisation reçue par les coopĂ©ratives pour la rĂ©alisation du suivi technique des agriculteurs contractants peut nĂ©anmoins contribuer Ă  dĂ©samorcer cette tension potentielle et favoriser l’expĂ©rimentation d’autres stratĂ©gies, comme par exemple la mise en place de prestations de conseil payant. Ces prestations peuvent alors compenser la diminution du chiffre d’affaires rĂ©sultant d’une baisse des ventes d’intrants agricoles . Partant des Ă©lĂ©ments de ce contexte, nous proposons d’analyser et de comparer les stratĂ©gies de conseil dĂ©ployĂ©es par deux coopĂ©ratives agricoles de la rĂ©gion Midi-PyrĂ©nĂ©es spĂ©cialisĂ©es en grandes cultures pour accompagner des agriculteurs dans des dĂ©marches MAE. L’une de ces coopĂ©ratives a fait le choix de confier l’accompagnement de ces dispositifs Ă  des conseillers exclusivement dĂ©diĂ©s Ă  cette tĂąche. L’autre a dĂ©cidĂ© de le dĂ©lĂ©guer aux conseillers de secteur habituellement chargĂ©s du suivi technico-commercial des agriculteurs. Nous comparerons les deux stratĂ©gies de conseil sous l’angle des apprentissages individuels et collectifs gĂ©nĂ©rĂ©s chez les agriculteurs dans chacune des deux coopĂ©ratives Ă  l’occasion de cette dĂ©marche MAE. Dans les deux cas, nous focaliserons notre attention sur les relations entre conseillers et agriculteurs et plus spĂ©cifiquement sur la nature des savoirs et des connaissances Ă©changĂ©s. Notre intention est d’examiner en quoi et comment chacune des deux stratĂ©gies contribue Ă  transformer les raisons d’agir (i.e. la rationalitĂ©) des acteurs impliquĂ©s et, par ce biais, Ă  favoriser l’adoption de pratiques davantage Ă©conomes en intrants chimiques. Une telle entreprise suppose de se doter d’une grille thĂ©orique permettant de dĂ©composer les Ă©lĂ©ments constitutifs de la relation de conseil mise en Ɠuvre dans le cadre des MAE et saisir les transformations de pratiques qui en rĂ©sultent. Dans une premiĂšre section nous prĂ©sentons notre cadre thĂ©orique. Celui-ci s’appuie sur les approches de l’économie des services (Gadrey, 1992) et sur le modĂšle habermassien de l’agir communicationnel (Habermas, 1976, 1981, 1983). Ce deuxiĂšme cadre thĂ©orique nous sert Ă  rendre en compte de l’influence des Ă©changes discursifs entre conseillers et agriculteurs sur la production et la transformation des savoirs sous-jacents Ă  la rationalitĂ© des acteurs. Dans une seconde section, nous appliquons ce cadre thĂ©orique aux expĂ©riences des deux coopĂ©ratives de la rĂ©gion Midi-PyrĂ©nĂ©es. Nous apprĂ©hendons les relations discursives entre les conseillers des coopĂ©ratives et les agriculteurs adhĂ©rents ayant contractualisĂ© une MAE au travers d’entretiens rĂ©alisĂ©s auprĂšs de ces deux catĂ©gories d’acteurs. Ces entretiens ont fait l’objet d’un traitement au moyen de mĂ©thodes lexicomĂ©triques (BenzĂ©cri, 1973 ; Reinert, 1993 ; Lebart et Salem, 1994). Dans une troisiĂšme section, nous comparons l’efficacitĂ© de chacune des deux stratĂ©gies de conseil mises en Ɠuvre par les coopĂ©ratives. Cette efficacitĂ© est apprĂ©ciĂ©e au regard de leur capacitĂ© Ă  gĂ©nĂ©rer de nouvelles rĂ©fĂ©rences agronomiques, Ă  renouveler les modalitĂ©s d’exercice du mĂ©tier d’agriculteur et plus largement Ă  restructurer les normes de l’action agricole

    Legitimizing farmers' new knowledge, learning and practices through communicative action: Application of an agro-environmental policy

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    International audienceThis article examines the role of communication in the process that guides economic actors to integrate the moral obligations implied by adopting sustainability principles in their action choices and to reexamine their practices. We analyze two approaches to implementing agro-environmental measures that encourage farmers to preserve water resources. Verbal interactions between farmers and agricultural advisors, who are part of these policy programs, are analyzed drawing on JĂŒrgen Habermas's theory of communicative action. The discourse analysis used here shows that communicative action encouraged participants to reexamine the validity of the technical, experiential, and normative knowledge that legitimized their reasons for acting. This study brings to light the fact that, in the context of a business primarily oriented towards making a profit, committing to sustainable development does not only operate in technical terms; such a commitment also requires collective validation of the effectiveness of alternative farming practices

    L’éducation des conseillers agricoles Ă  l’ordre institutionnel

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    Cet article s’intĂ©resse au rĂŽle de l’activitĂ© discursive dans la transformation des connaissances de futurs techniciens du conseil agricole dans un enseignement d’économie. Le matĂ©riau d’observation est composĂ© de l’intĂ©gralitĂ© des sĂ©ances de cours de trois professeurs. L’enseignement porte sur l’étude de procĂ©dures rĂ©glementaires de dĂ©veloppement territorial. Nous considĂ©rons ici que l’enjeu principal de l’apprentissage est de transformer une « rĂšgle de contrainte » en « rĂšgle rationnelle » (Piaget, 1932/1995), c’est-Ă -dire de la lĂ©gitimer en tant qu’instrument d’action (Rabardel, 1995). Une analyse en types de discours (Bronckart, 1997) est utilisĂ©e pour distinguer les diffĂ©rents processus permettant la construction de sens des procĂ©dures rĂ©glementaires. Il est mis en Ă©vidence que les « types de discours » et leur combinaison contribuent, en effet, Ă  inscrire les mesures publiques de dĂ©veloppement territorial dans des types de problĂšmes reprĂ©sentatifs des enjeux locaux du milieu rural. Ainsi, il apparaĂźt que l’activitĂ© discursive dĂ©veloppĂ©e Ă  l’École est un vecteur essentiel des apprentissages culturels et, en dĂ©finitive, du changement institutionnel dans une sociĂ©tĂ©.This article deals with the role of discursive activity in transforming the knowledge of future agricultural advisers by means of an economics course. The series of courses of three economics teachers were transcribed. The topic of the course pertains to the regulation procedures in territorial development. The main issue in learning is the transformation of a « constraint rule » into a « rational rule » (Piaget, 1932/1995), i.e. to make it into a legitimate acting tool (Rabardel, 1995). An analysis in « types of discourse » (Bronckart, 1997) is used to distinguish the different processes involved in constructing sense out of the regulation procedures. The authors demonstrate that types of discourse and their articulation contribute to understanding the public measures of territorial development within categories of usual issues of the rural sector. Therefore, discursive activity in the classroom happens to be an essential vector of cultural learning and eventually of institutional change in society (Denzau and North, 1994)

    Chapitre 9 - La transformation des prĂ©fĂ©rences au cƓur du dĂ©veloppement durable : un exemple en agriculture

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    « [...] la vie de l’homme d’affaires, c’est une vie de contrainte, et la richesse n’est Ă©videmment pas le bien que nous cherchons : c’est seulement une chose utile, un moyen en vue d’une autre chose. » Aristote, Éthique Ă  Nicomaque, 2010 La prĂ©servation de l’environnement naturel devient un objectif stratĂ©gique prioritaire au sein de la politique agricole commune (PAC) europĂ©enne. L’accord politique sur le « bilan santé »..

    Pratiques agricoles pour la rĂ©duction des produits phytosanitaires. le rĂŽle de l’apprentissage collectif

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    En partant d’une expĂ©rience multi-partenariale originale de MAET-DCE portĂ©e par une coopĂ©rative, ce travail se propose d’analyser le rĂŽle de l’apprentissage collectif sur la rĂ©duction des risques liĂ©s Ă  l’adoption de pratiques agricoles alternatives. Le processus de transmission de l’information technique ainsi que les formes de coordination associĂ©es ont Ă©tĂ© analysĂ©s en mobilisant des approches principalement de l’économie institutionnelle traitant de l’incertitude et des modalitĂ©s actuelles du conseil en agriculture. L’analyse montre que l’action de la coopĂ©rative est au centre de la crĂ©ation conjointe de plusieurs catĂ©gories de biens, reposant sur diffĂ©rents types de transaction informationnelle.Based on an original multi-partnership experience of agri-environmental measure (MAET-DCE) carried by a cooperative, this study aims to analyse the role of collective learning on the reduction of risks associated with the adoption of alternative agricultural practices. The process of transmission of technical information and the associated forms of coordination have been analysed using a conceptual framework inspired by works done in institutional economics on uncertainty and extension service in agriculture. The analysis shows that the cooperative is at the center of the joint production of different categories of goods, based on different types of informational transactions

    Nouvelles raisons d’agir des acteurs de la pĂȘche et de l’agriculture

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    Les acteurs de la pĂȘche et de l’agriculture (professionnels, institutions d'enseignement, techniciens, organisations professionnelles et syndicales, politiques et lĂ©gislateurs, chercheurs, consommateurs
) font l'expĂ©rience de l’évolution des techniques et des droits Ă  produire et Ă  prĂ©lever la ressource vivante. Les agriculteurs et les pĂȘcheurs se questionnent sur les raisons de faire leur mĂ©tier, de s’y maintenir et de le transformer par de nouveaux modes de transmission, de dĂ©bat et par de nouvelles solidaritĂ©s. Les auteurs, des chercheurs en sciences sociales et des professionnels des deux filiĂšres, examinent les situations les plus propices au dĂ©veloppement de nouvelles raisons d'agir et de nouveaux savoirs : dĂ©bats sur la gestion des ressources renouvelables, dĂ©cisions relatives au contenu du mĂ©tier et Ă  sa transmission, mutations professionnelles ou encore nouvelle division du travail. Les situations prĂ©sentĂ©es permettent un Ă©clairage contrastĂ© des secteurs de la pĂȘche et de l'agriculture, et plus particuliĂšrement : – de l’évolution des raisons d’agir et des savoirs des professionnels, des scientifiques, des lĂ©gislateurs mais aussi des nouveaux arrivants, notamment dans leur rapport Ă  l’écologie. Comment de nouvelles raisons d’agir et de nouveaux savoirs Ă©mergent-ils des divisions et des conflits ? – des transformations du travail et de la formation professionnelle dans les deux secteurs. Comment les rĂ©fĂ©rentiels de formation et les pratiques didactiques modifient-ils les enjeux cognitifs, environnementaux, Ă©conomiques et sociaux des activitĂ©s de pĂȘche et d’agriculture ? Ces questions majeures intĂ©resseront Ă  la fois les pĂȘcheurs et les agriculteurs, les concepteurs de politiques publiques et les scientifiques

    The Forward Physics Facility at the High-Luminosity LHC

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    Measurement of the bb‟b\overline{b} dijet cross section in pp collisions at s=7\sqrt{s} = 7 TeV with the ATLAS detector

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    Charged-particle distributions at low transverse momentum in s=13\sqrt{s} = 13 TeV pppp interactions measured with the ATLAS detector at the LHC

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    Search for dark matter in association with a Higgs boson decaying to bb-quarks in pppp collisions at s=13\sqrt s=13 TeV with the ATLAS detector

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