Le paysage fait-il partie du patrimoine ?

This article, introducing the first round table, raises the question of cultural and historical relationships existing between landscape and inheritage. If the notion of inheritage, basically a juridical one, refers originally to the legacy of a tradition and then to traces left from the past, landscape is rather a symbolic shape involving aesthetic and ethic views. Considering the landscape as an inheritage leads to its assimilation to a monument, and thence to the temptation of reifying it into a natural museum needing conservation or restoration. However, landscape and inheritage are rooted in the same exigency for authenticity linked to romantism. Thence a dialectic and circular relation of reciprocal legitimation. Thus, one could take the representation of a ruined monument invaded by nature (i.e. the landscape) as an ironical allegory of that will to control our history which is the basis of our obsession for conservation.Le propos de cet article est de s'interroger sur les liens historiques et culturels qui existent entre paysage et patrimoine. Si la notion de patrimoine est essentiellement juridique et désigne d'abord le legs d'une tradition puis l'ensemble des traces laissées par le passé, le paysage est davantage une forme symbolique. Qu'est-ce, en effet, que transmettre un paysage sinon un art de voir impliquant une esthétique et une éthique ? Considérer le paysage comme un patrimoine, c'est l'assimiler à un monument avec tentation de le réifier sous forme de musée naturel (parc naturel, écomusées, etc.) et de le conserver, voire de le restaurer. Pourtant, paysage et patrimoine sont nés d'une même exigence d'authenticité et d'un besoin de ressourcement propres au romantisme. De là un rapport dialectique et circulaire de légitimation réciproque. Ne faudrait-il pas, alors, faire du monument ruiné et dévoré par la nature (le paysage) l'allégorie ironique de cette volonté de maîtrise de notre histoire qui est au fondement de notre obsession de la conservation ?Chenet Françoise. Le paysage fait-il partie du patrimoine ?. In: Travaux de l'Institut Géographique de Reims, vol. 27-28, n°105-106, 2001. Paysage et patrimoine, sous la direction de Marcel Bazin et Isabelle Krzywkowski. pp. 11-24

Le prince et le paysagiste : Un rêve de Hugo

Il n’y a pas d’intérêt pour le paysage, « inventé » à l’aube de la Renaissance, sans la médiation d’un artiste, peintre ou écrivain. Medium, celui-ci s’interpose entre la nature et son public auquel il donne ses yeux et enseigne à reconnaître une réalité qu’il voyait sans la comprendre. Machiavel, dédiant au Prince (Laurent de Médicis) son essai, se compare lui-même au peintre de paysage : Je ne voudrais non plus qu’on m’imputât à présomption qu’étant de petite et basse condition, j’ose pourt..

Paroles de volcan : ce que dit la Bouche de Feu

Un génie-volcan Pour Leconte de Lisle, Victor Hugo est un volcan. Après avoir reconnu l’acuité et la diversité de ses perceptions « qui s’animent et jaillissent en images vivantes, toujours précises dans leur abondance sonore, toujours justes dans leur accumulation formidable ou dans leur charme irrésistible », il concède : « qu’importent les scories qui se mêlent à cette lave. Elles s’y consument et s’y engloutissent ». C’est donc tout naturellement pour ainsi dire que l’œuvre poétiq..

L'invention du paysage urbain

Chenet-Faugeras Françoise. L'invention du paysage urbain. In: Romantisme, 1994, n°83. La ville et son paysage. pp. 27-38

Pierre Macherey, À quoi pense la littérature ?

Chenet-Faugeras Françoise. Pierre Macherey, À quoi pense la littérature ?. In: Romantisme, 1991, n°72. Panorama. pp. 127-128