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Vers l’affranchissement du regard : Denis Vanier autoportraitiste
Dans cet article, l’auteure étudie la pratique de l’autoportrait initiée par Denis Vanier avec Hôtel Putama (1991) et poursuivie dans les livres suivants (Une Inca sauvage comme le feu, poèmes biologiques ; L’hôtel brûlé ; Je ne reviendrai plus ; Le fond du désir ; Renier son sang). Traversant une série d’identifications et de mutations, le sujet endosse finalement l’« aura hermaphrodite » et s’allie la mort en vertu de son pouvoir ressuscitant. De plus en plus orienté vers le corps-autre, et mettant en jeu l’extérieur et le fond du portrait vers quoi le geste de l’autoportraitiste semble pointer, l’autoportrait se mue en portrait et se donne comme lieu de croisement des regards. C’est ainsi qu’en prenant en charge sa propre figuration, le sujet s’affranchit du regard de l’autre et échappe au cadre de la représentation.In this article, the author studies the practice of the self-portrait undertaken by Denis Vanier with Hôtel Putama (1991) and pursued in his following books (Une Inca sauvage comme le feu, poèmes biologiques; L’hôtel brûlé; Je ne reviendrai plus; Le fond du désir; Renier son sang). Going through a series of identifications and mutations, the subject finally takes on a “hermaphrodite aura” and makes an ally of death by virtue of his ability to resurrect. Increasingly oriented towards the body-as-other, and involving both the outside and the background of the portrait (towards which the self-portraitist seems to be pointing), the self-portrait becomes a portrait and establishes itself as the place where glances meet. In taking charge of his own representation, the subject frees himself from the gaze of the other and escapes from the framework of representation
Fenêtre sur corps : L’esthétique du recueillement dans la poésie de Louise Dupré
Cet article propose d’observer, dans six recueils de Louise DuprĂ©, comment la parole poĂ©tique, partagĂ©e entre le devoir de mĂ©moire et le dĂ©sir de l’oubli, amĂ©nage la solitude du sujet de telle sorte qu’elle se donne comme espace de construction et d’habitation du paysage, Ă la fois seuil et lieu de recueillement et d’affranchissement : du temps passĂ©, de l’enfance, du corps vieillissant. ConstellĂ©e de figures liminales et privilĂ©giant l’usage de la rĂ©pĂ©tition, cette poĂ©sie s’installe dans le temps, qui y apparaĂ®t d’abord comme seul lieu habitable. Mais en se muant en utopie du prĂ©sent oĂą s’inscrit le corps, le temps ouvre finalement sur l’espace et fait du corps un lieu de recueillement, permettant au sujet d’intĂ©grer le cycle des morts et des naissances sans succomber Ă l’angoisse de sa propre mort.This article proposes to observe, in six works by Louise DuprĂ©, how poetic speech, torn between the duty of memory and the desire to forget, organizes the subject’s solitude in such a way that it gives itself as a space in which the landscape is build and inhabited, as both threshold and location of contemplation and emancipation—emancipation from the past, from childhood, from the aging body. Filled with liminal figures and relying on repetition, Dupré’s poetry establishes itself in time, which appears at first as the only place that can be inhabited. However, as it changes into a utopia of the present in which the body takes its place, time finally opens onto space and makes the body into a place of contemplation, allowing the subject to incorporate the cycle of death and birth without succumbing to fear of its own death.La generaciĂłn de los baby-boomers ha enriquecido mucho la instituciĂłn cultural en Quebec, apoyando movimientos intelectuales y sociales, tales como el formalismo y el feminismo, y propiciando el surgimiento de escritores de gran talento. Entre Ă©stos, Louise DuprĂ© se merece un lugar destacado por la calidad de su obra, tanto de crĂtica como de ficciĂłn. Desde su primer libro de poemas, ha manifestado una originalidad y un rigor que no se han desmentido nunca desde entonces. AĂşn poco estudiada, su obra poĂ©tica recibe aquĂ una primera lectura de conjunto. Sus caracterĂsticas formales y temáticas son objeto de una puesta en relaciĂłn global. Esencialmente, tratamos de extraer de ella la evoluciĂłn de un discurso poĂ©tico sincero y exigente
Quand l’augure parle depuis le cercle polaire. Le paysage palimpseste dans La mort vive de Fernand Ouellette
Dans cet article, l’auteure propose une lecture du paysage nordique comme lieu de la parole frontalière, offrant une version du cercle de l’augure, motif central dans l’esthétique de l’écrivain québécois Fernand Ouellette. Par son pouvoir de retournement, le paysage acquiert une opacité qui favorise la réverbération, répondant à la structure de La mort vive (1992), construit comme un concert d’échos. Le Grand Nord y serait non seulement cette page blanche sur laquelle la fin rencontre les origines, l’Occident, l’Orient, mais le palimpseste où se surimposent tant les œuvres, figures et identités des personnages du roman, que celles de l’écrivain