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Support cares, which positioning for which definition ? : Research for a positioning support care construction
Les Soins de Support sont apparus en France dans les annĂ©es 90. HĂ©ritiers du mouvement des Soins Palliatifs et de la mĂ©decine des maladies chroniques, ils occupent une place singuliĂšre dans les services de cancĂ©rologie. La dĂ©finition des Soins de Support nâest pourtant pas harmonisĂ©e au sein des Ă©tudes, des pratiques et des discours. Lâenjeu de ce travail est de poser ce constat, dâen analyser les causes puis de proposer des perspectives menant Ă un positionnement commun dans le paysage mĂ©dical contemporain.Il sâagira ainsi de dĂ©montrer quâune dĂ©finition des Soins de Support est souhaitable et quâun socle de convictions propres la permet. MĂ©thodes : Une revue de littĂ©rature par mots clĂ©s a Ă©tĂ© menĂ©e afin de dĂ©crire lâutilisation de la dĂ©finition de Soins de Support dans les Ă©tudes les concernant. Des axes rĂ©currents ont, ensuite, Ă©tĂ© dĂ©gagĂ©s. Les Soins de Support sont dĂ©finis en tant quâamĂ©lioration de la qualitĂ© de vie, prise en charge des effets secondaires, modĂšle dâorganisation des soins ou bien Ă partir de la durĂ©e de prise en charge. Cette revue de littĂ©rature donne lieu Ă une restitution par thĂ©matiques. Un travail de terrain, fondĂ© sur lâobservation et des entretiens auprĂšs de 32 professionnels, patients, proches et associations a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© au sein de quatre Ă©tablissements de soin : lâInstitut Curie, lâInstitut Curie Saint Cloud, lâHĂŽpital Kremlin BicĂȘtre, lâhĂŽpital Henri Mondor. Il a permis de tester les axes issus de la revue de littĂ©rature et dâen mettre en lumiĂšre de nouveaux. Le temps, les projets, le corps et la notion de collectif se sont rĂ©vĂ©lĂ©s au cĆur des discours des acteurs des Soins de Support.Ce travail est qualitatif et non reprĂ©sentatif. Analyse et discussion : Un premier temps dĂ©voile les rĂ©fĂ©rences auxquelles se rattachent les Soins de Support et les tensions quâelles produisent les unes par rapport aux autres. Les Soins de Support sont partagĂ©s entre des philosophies de lâaction dĂ©finissant la maladie comme rĂ©duction des capacitĂ©s, et des philosophies du soin refoulant les notions telles que lâautonomie en Ă©tudiant la relation Ă lâautre. Un second temps permet de condenser en trois axes unanimes le positionnement des Soins de Support. Tout dâabord, les Soins de Support appuient leurs actions sur une comprĂ©hension du temps comme Ă©paisseur vĂ©cue. Il sâagit dâaccompagner le patient dans un cheminement propre, et dâinscrire le temps des horloges, des techniques et de la physiologie dans le temps de celui qui vit lâĂ©vĂ©nement de la maladie. Ensuite, les Soins de Support mettent en Ćuvre une comprĂ©hension du soin en tant quâacte collectif. LâĂ©quipe de soin se constitue avec le malade au cours de sa maladie. Elle comprend des professionnels soignants et non soignants, ainsi que des membres de la sociĂ©tĂ© civile. Elle se forme aux grĂ©s des besoins et en fonction des enjeux qui jalonnent le parcours du patient. Enfin, les Soins de Support brisent le monopole mĂ©dical du savoir sur la maladie. Chaque situation exige la construction collective de la comprĂ©hension de la maladie. Il sâagit de comprendre la maladie en tant que carrefour des connaissances mĂ©dicales, techniques, sociales, culturelles, psychologiques, mais aussi comme questionnement existentiel et affectif. La conviction profonde des Soins de Support est que la pluralitĂ© des approches et des regards permet par lâĂ©change de tracer avec le patient ses possibilitĂ©s et de lây aider.Description : Support Cares appeared in France in the 90s. Heirs of Palliative Care Mouvement and chronic diseases medicine take a singular place in cancer departments. Nevertheless, the definition of Support Cares is not harmonized within studies, practices and speeches.The stake in this work is to put this report, to analyze the causes then to propose perspectives leading to a common positioning in the contemporary medical landscape. It will so be a question of demonstrating that a definition of Support Cares is advisable and that a base of appropriate convictions allows it. Methods : A literature review by keywords was led to describe the use of Support Cares definition in the studies concerning them. Then, Recurring axes were cleared. The Support cares are defined as the quality of life improvement, treating the side effects, the care organization model or from the care duration. This literature review gives rise to a return by themes.A field work, based on the observation and interviews with 32 professionals, patients, relatives and associations was conducted within four Care establishments : Curie institute, Saint Cloud Curie Institue, Kremlin BicĂȘtre Institute, Henri Mondor Hospital. It allowed to test axes stemming from the literature review and to highlight new ones. Time, projects, body and notion of collective proved to be in the heart of the Care Actors speeches.This work is qualitative and not representative.Analysis and discussion : A first time reveals the references with which Support Cares are connected and the tensions they produce in relation to each other. The Support Cares are shared between philosophies of the action defining the disease as reduction of capacities, and Care philosophies repressing notions such as autonomy by studying the relationship. A second time allows to condense in three unanimous axes the Support cares positioning. First of all, Support Cares opress their actions an understanding time as real-life thickness. It is a question of accompanying the patient in a unique path progress, and registering the time of clocks, techniques and physiology in the time of the one who lives the disease event. Then, the Support Cares implement an understanding of the care as a collective act. The Care team establishes with the ill person during his disease. It understands nursing and not nursing professionals, as well as members of the civil society. It forms in the wills of needs and according to the stakes which mark out the route of the patient. Finally, the Support Cares break the knowledge medical monopoly on the disease. Every situation requires the collective construction of the desease understanding. It is a question of understanding the disease as crossroads of medical, technical, social, cultural, pasychological knowledge, but also as existential and emotional questioning.The deep conviction of the Support Cares is that the plurality of the approaches and the looks enable by exchanging to draw with the patient his possibilities and to bring that about
Covid-19 : La construction dâune pandĂ©mie comme « fait mondial total »
International audienceLa pandĂ©mie de Covid19 a Ă©tĂ© qualifiĂ©e de « fait mondial total ». Câest dans la presse que ce terme est apparu en mars dernier. Edgar Morin (TRUONG 2020), Etienne Klein (KLEIN 2020) et beaucoup dâautres lâont employĂ© pour dĂ©crire lâampleur de la pandĂ©mie : elle touche toutes les dimensions de la vie de tous les ĂȘtres humains. Ce point de dĂ©part appelle une rĂ©flexion approfondie. Comment concevoir un « fait mondial total » ? Autrement dit, de quelles conceptions du monde et de la totalitĂ© ce concept est-il lâexpression ? Et pourquoi cette Ă©pidĂ©mie appelle-t-elle Ă forger un concept nouveau ?Tout dâabord, il sâagit de replacer lâexpression de « fait mondial total » dans son appartenance Ă lâanthropologie. RĂ©fĂ©rence directe au concept maussien de « fait social total » (MAUSS 1923), il convient de discuter le dĂ©placement de « social » à « mondial ». En quel sens faut-il comprendre lâexpansion de lâun Ă lâautre ? Le « mondial » renvoie-t-il Ă lâensemble des sociĂ©tĂ©s humaines ? Le « fait mondial total » sera confrontĂ© aux nombreux dĂ©bats (WENDLING 2010) qui portent sur le « fait social total » chez Marcel Mauss. Il ne doit pas faire lâĂ©conomie des dĂ©finitions de « sociĂ©tĂ© » et de « totalitĂ© ».Ensuite, le « fait mondial total » doit ĂȘtre resituĂ© dans son contexte mĂ©dical dâĂ©mergence. Rappelons en effet, quâen cela dĂ©jĂ , il diffĂšre du concept maussien qui est nĂ© pour rendre compte du phĂ©nomĂšne du don. Le « fait mondial total » entre en rĂ©sonnance avec deux pans de la philosophie de la mĂ©decine. Dâune part, les maladies chroniques et la dĂ©mocratie sanitaire poussent Ă penser une approche holistique de la personne malade. Ainsi la notion de « totalitĂ© » est rĂ©flĂ©chie Ă partir de la notion de personne humaine et il importe de positionner le« fait mondial total » face Ă cet autre Ă©clairage de la totalitĂ©. Dâautre part, les dĂ©finitions de santĂ© et maladie font dĂ©bat en philosophie de la mĂ©decine. Engelhardt (ENGELHARDT 2012) affirme que santĂ© et maladie sont deux concepts qui Ă©voluent avec lâhistoire humaine parce quâils reposent sur des jugements de valeur. Cette analyse renvoie directement au terme de pandĂ©mie. LâOMS « dĂ©crĂšte » que nous vivons une pandĂ©mie, au sens oĂč la dĂ©finition de pandĂ©mie ne repose pas uniquement sur des critĂšres biomĂ©dicaux mais bel et bien sur une apprĂ©ciation humaine et collective. Citons le sĂ©nat : « LâĂ©tat de pandĂ©mie est dĂ©fini par lâOMS. Or la dĂ©finition de ce terme nâest pas neutre » (DOOR et BLANDIN 2010). La question est alors : en quel sens jugeons-nous que cette Ă©pidĂ©mie est une pandĂ©mie ? Et dans quelle mesure les critĂšres qui prĂ©sident au dĂ©cret de « pandĂ©mie » fondent le concept de « fait mondial total » ?Enfin, jâexaminerai une hypothĂšse : le « fait mondial total » Ă©merge pour parler de la pandĂ©mie de 2020 parce quâune Ă©pidĂ©mie survient au moment mĂȘme oĂč les ĂȘtres humains connaissent une crise de leur conscience du monde. En ce sens, le « fait mondial total » interroge notre humanitĂ©. Elle nâest plus en haut ou au-dessus des vivants et non-vivants, mais avec eux. Il faut repenser les liens entre humains et non humains (BENSAUDE- VINCENT 2020). Le « fait mondial total » Ă©merge Ă lâoccasion de la pandĂ©mie de 2020 parce que cette Ă©pidĂ©mie intervient dans une pĂ©riode de prise de conscience des effets de lâaction humaine sur la planĂšte et de la dĂ©pendance humaine face aux ressources. Notre rapport au monde fait Ă©cho Ă une analyse gĂ©ologique de notre planĂšte. Le concept dâanthropocĂšne a lui aussi fait une entrĂ©e fracassante sur la scĂšne mĂ©diatique durant la premiĂšre vague de la Covid19 en France. Lâenjeu est alors de questionner le monde comme un ensemble des liens entre humains et non humains, dans un lieu (la Terre) et dans le temps. Cette prise de conscience ouvre des enjeux scientifiques quâil sâagira dâesquisser. Dans quelle mesure les dĂ©bats autour du concept dâanthropocĂšne (LARRĂRE 2015) interviennent dans celui de « fait mondial total » ?Lâexamen de lâexpression « fait mondial total » sâappuiera sur une analyse qualitative de la veille documentaire rĂ©alisĂ©e dans le cadre de lâObservatoire National de la MSH-Paris-Saclay. Cette veille porte sur la parole des SHS dans cinq mĂ©dias : Le Monde, Le Figaro, LibĂ©ration, AOC, The Conversation, du 1er mars au 4 novembre 2020. Ce travail sera largement complĂ©tĂ© par une littĂ©rature philosophique et anthropologique
La pandémie de Covid-19 est-elle une "crise sanitaire"?
International audienceWe will question the uses of the term "crisis" on the occasion of the Covid 19 pandemic. To do so, we will analyze the discourses of researchers in the Humanities and Social Sciences in the media in France, from March 1st 2020 to June 1st 2022. The aim is to understand how the SHS have deconstructed the qualification of the pandemic as a health crisis in order to propose the analysis of a global crisis that affects the relationships between individuals and collectives
Titre : Jours heureux et jours de doute : ce que les SHS nous disent du bonheur et du malheur pendant la covid 19
International audienceThroughout 2020, essays and interviews by researchers from social sciences and humanities were published in the press. Many of them reflected on a « post-pandemic world ». A corpus consisting of 1550 articles from the French national press and newsblog entries was collected at the MSH-ParisSaclay/CNRS and analysed using a thematic review of items imagining a « world after the pandemic ». This article highlights visions of happiness in the future, in foreign and distant countries and analyses their underlying ideas of crisis. Indeed, happiness ought to be understood as a â currently unattainable - metaphor to differentiate between the pandemic as a state of uncertainty and redefinitions of the future spurred by the pandemic itself. Past, present and future are linked via a utopic â sometimes dystopic â vision of the future, where the pandemic acts as an accelerator of the ongoing paradigms, in particular in regard to the developing world. These articles use eurocentristic strategies of othering and orientalism to construct futures scenarios of international relations
La pandémie de la Covid-19 à l'aune des dispositifs techniques
International audienc
DĂ©finir les Soins de Support : une contribution philosophique
International audienceTwenty years after the arrival of supportive care in France, this work, which is the result of a thesis in philosophy on supportive care, proposes to take stock of its definition and its position in the healthcare system. The aim is to describe and understand the conceptual vagueness and the wide variety of care offered in France and abroad. Based on an analysis of the literature and on fieldwork, the place given to patients as partners in care is proposed as a common and structuring foundation within the diversity of practices. We will question the links between the place of patients receiving supportive care and the âpatient partnerâ model. Where the âMontreal modelâ refers to a concept of patient autonomy, supportive care proposes attention and adaptation to the individual and to the fluctuation of his or her needs over time.Vingt ans aprĂšs lâarrivĂ©e en France des soins de support, ce travail issu dâune thĂšse en philosophie sur les soins de support propose de faire le point sur leur dĂ©finition et leur positionnement dans le systĂšme de soins. Il sâagit de dĂ©crire et de comprendre le flou conceptuel et la grande variĂ©tĂ© des offres de soins sur le territoire français et Ă lâinternational. En sâappuyant sur une analyse de la littĂ©rature et sur un travail de terrain, la place accordĂ©e aux patients en tant que partenaire des soins est proposĂ©e comme un fondement commun et structurant au sein de la diversitĂ© des pratiques. Nous interrogerons les liens entre la place des patients bĂ©nĂ©ficiant de soins de support et le modĂšle de « patient partenaire ». LĂ oĂč le modĂšle dit « de MontrĂ©al » se rĂ©fĂšre Ă un concept dâautonomie du patient, les soins de support proposent une attention et une adaptation Ă lâindividu et Ă la fluctuation de ses besoins au cours du temps